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Critique de fanfanouche24


Etant tombée sous le charme des récits et du style étonnamment épuré, fluide d'Aki Shimazaki... je poursuis allègrement ma découverte de cette auteure japonaise, vivant à Montréal, et écrivant en français...

De plus le personnage introduisant cette nouvelle histoire est une libraire
passionnée et très estimée: la séduisante Mitsuko... malheureusement sa
mort subite vient attrister sa communauté de clients, d'amis, son fils unique, Tarô, artiste-peintre, sourd-muet de naissance et la grand-mère maternelle....

"-L'escargot me rappelle toujours maman.
-Pourquoi ?
Je lui relate ma conversation avec ma mère à propos de cette petite bête.
Hanako est intriguée. Je lui récite son unique poème :

" maïmaï, maïmaï, [Escargot]
Où vas-tu si lourdement ?
Que portes-tu dans ta maison si grande ?
Un chagrin ou un fardeau, ou bien les deux ?
Ah, tu ne peux qu'avancer,, comme la vie !
Bon courage, maïmaï ! Adieu !" (p. 111)

Je ne peux débuter que par cet extrait car comme dans d'autres textes de cette auteure japonaise, se trouve un symbole : fleur, animal..Ainsi dans ma précédente lecture de cette dame des lettres nipponne, le myosotis était symbole de la fidélité du souvenir... ici ce petit animal, l'escargot qui porte "cette maison si grande" symbolisera les chagrins ou fardeaux des divers personnages, dont un très discret, dont on ne découvrira le "chagrin-fardeau" qu'à l'ultime moment de ce roman !

Revenons à l'histoire !...

Tarô s'occupe des obsèques avec sa grand-mère, vide la librairie maternelle
pour la transformer en atelier-galerie selon les volontés de la maman...
Il est très affecté du décès de cette mère aimante, à la personnalité singulière...
Il s'interroge sur son histoire familiale, aimerait avoir quelques renseignements sur son père qu'il n'a jamais connu, qui serait selon l'évocation maternelle , un artiste-peintre espagnol...

A ces obsèques, il rencontre des amis de sa mère, qui lui achète des peintures (et plus exactement des portraits que Tarô a réalisés de Mitsuko), découvre des facettes singulières, surprenantes de cette mère, incroyablement cultivée et indépendante !.... Et grande surprise heureuse : il retrouve à ses obsèques une jeune femme dont il se sent spontanément très proche... Il découvrira que c'est Hanako, fille de diplomate, qui était , lorsqu'il était petit garçon, son amie... Hanako dut partir en Allemagne avec son père , diplomate... Il en fut très affecté... et voilà que la vie les fait se retrouver...

Ils sont heureux, veulent se marier; Hanako prévient ses parents qui sont
à l'étranger pour leur présenter son fiancé...Ils reviennent: le père est
bienveillant, rassuré par le sérieux et la gentillesse de Tarô, mais la
mère a une très curieuse réaction, refuse catégoriquement ce mariage,
en tombe malade...le suspens est vif, pour nous, lecteurs... même
si on pressent qu'il est sûrement question de non-dits et du "poids d'un
secret" étrange... compliqué, lointain.... Pas un demi-mot de plus !!!

J'en suis au troisième roman de cette auteure... et je retrouve la même fluidité, la même tendresse et bienveillance envers tous ses personnages...On s'attache à chacun...avec son lot de mystères, de peines, d'épreuves et de joies...dans un japon dont on s'imprègne progressivement, avec plaisir et curiosité...
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