The ghost in the shell perfect edition, tome 2

Nous retrouvons Motoko quelques années plus tard. Elle a retrouvé sa féminité. Elle est appelée pour enquêter sur un cyber crime. Elle navigue alors entre le monde réel et virtuel…
Pour ce deuxième tome, le trait est un peu plus moderne. Cette réédition compte quelques pages joliment mises en couleur. Par contre, le mangaka nous entraîne dans un scénario extrêmement complexe, beaucoup trop complexe. Nous suivons l'héroïne principalement dans un monde virtuel. Elle y navigue nue, donne des ordres et lance des attaques virales sur de gros systèmes informatiques. On ne voit pratiquement pas son ennemi matérialisé. le texte est dense, hyper technique, nous renvoyant sans cesse vers les nombreuses notes que l'auteur colle sur toutes ses pages. le lecteur que je suis se trouve complètement égaré, le manga me semble interminable à tel point que, perdu dans cette soupe virtuelle, l'envie de sauter des pages ou simplement d'abandonner le livre. Je suis enfin arrivé au bout sans trop comprendre si ce n'est que l'héroïne est sans doute devenue l'Eve d'une nouvelle espèce mélangeant vie organique et vie cybernétique. Serait-ce l'avenir de l'humanité ? Au final, je me dit que j'aurais du rester caler sur le premier tome mais je sais qu'il y a encore un opus à paraître et je sens que je vais de nouveau plonger dessus. J'ai aussi envie de donner un grand coup de gueule sur l'éditeur ou sur les distributeurs car j'ai attendu au moins deux semaine après la date de parution pur qu'enfin, la version numérique soit disponible.

J'avoue avoir eu plus de mal à me plonger dans ce tome 2 de « The Ghost in the Shell ». On passe bien trop de temps dans la réalité virtuelle. Où cela m'a semblé un poil confus et tiré par les cheveux. Si le piratage du futur ressemblera à ce que Masamune Shirow esquisse, il n'y a pas de doute que ce sera confus pour un tas de personnes ! Les quelques scènes dans l'espace réel étant bien plus drôles, plus mouvementées, elles auraient mérité être plus nombreuses.
L'histoire ressemble plus ou moins à Mokoto qui doit hacker et obtenir des informations sur une organisation (terroriste ?) pirate. On suit ses pérégrinations dans l'univers virtuel du hacking, aidée par des bots. Tout cela pour parvenir à un final où l'on apprend que Mokoto pour devenir une nouvelle entité plus rapide, plus intelligente que de simples humains voire même que de « simples » cyborgs augmentés. Enfin quelque chose dans le genre car je n'ai pas trouvé ce scénario si compréhensible.
Bon Mokoto restant Mokoto, elle est toujours fonceuse, casse-cou, et moqueuse. Cela reste un petit plaisir de la suivre dans ses turbulentes affaires.

Sinon, à part un scénario foireux…Près de la moitié du tome est composé de pages couleur. Certaines sont du plus bel effet ! Mais les pages en noir et blanc n'ont rien à démériter. Elles sont même généralement plus lisibles. Il faut noter aussi que dans ce tome, Shirow apporte beaucoup de soin aux corps de ses personnages féminins. Et ce n'est pas peu dire ! Un compteur « pantsu » aurait sûrement claqué un bon record ! On n'est plus dans du fan service mais ce n'est pas non plus du hentai. Quoique pratiquement dans de l'ecchi… Je trouve cela dommageable par rapport, encore une fois, au tome précédent, qui flirtait beaucoup moins sur ce type de vues.
L'ennui avec ce tome, ce sont aussi les multiples notes de bas de pages (ou de côté de page). Nombreuses (bien plus que dans le tome précédent, enfin je crois), à la taille de police bien petite, (c'est souvent galère pour les lire)… Pour autant, elles sont bien souvent intéressantes car il s'agit majoritairement de réflexions de l'auteur (sur ses envies/peurs/Japon/Monde).

Malgré ce tome en déça de mes attentes, je ronge mon frein avant la sortie du tome 1.5. Et oui, je n'ai aucune volonté !

Masamune Shirow est un auteur de manga culte des années 90 qui a officié sur des séries comme Appleseed ou dominion tank police. Il est connu pour la minutie de son dessin et ses interminables notes de bas de page. Elles sont dispensables, mais prouvent que Shirow réfléchit ses oeuvres, et bosse comme un malade la cohérence de ses univers.
Mais c'est sa contribution la plus culte au monde de la science fiction qui nous intéresse ici, ou plutôt sa suite. Si le tome 1 de Ghost in the shell (surtout connu pour son adaptation en film d'animation par Mamoru Oshii) est un monument du manga. Sa suite, "Manmachine interface" est un peu moins célèbre.
Elle nous revient ici en édition perfect (pages couleurs, traduction fidèle à la volonté de l'auteur et format prestigieux) quelques mois après la réédition du tome 1.
Alors de quoi ça parle?
En gros vous allez passer les 3/4 du bouquin à suivre une Kusanagi en petite tenue qui surf dans le cyberspace pour hacker des trucs. le cyberespace ressemble à s'y méprendre à ce qu'on nous montre dans le film: le cobaye.
En gros l'intrigue se résume à se rincer l'oeil sur un personnage féminin dévêtu qui commente chaque action informatique qu'il effectue, en prenant des poses lascives dans des décors en 3d d'époque. C'est visuellement très chargé, et d'un goût parfois assez douteux. Mais si le soucis était juste esthétique ça passerait.
Non le soucis majeur c'est le bullshit pseudo hacker qui compose 90% de la trame narrative.
Un peu comme si star wars se résumait a Han solo et chewie qui se lancent des : "il faut shunter le spectrum de l'hyperdrive pour gagner 2 par sec".

Shirow est tombé dans son propre piège :
Il a fait de ses notes de bas de page, la trame narrative de son histoire. Évitez cette perte de temps. Lisez le tome 1, regardez le film et sa suite: innocence, qui est bien plus pertinente que le tome ici présent.