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EAN : 9782374251790
184 pages
Rue de l'échiquier (22/08/2019)
4.3/5   23 notes
Résumé :
1 %. Reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches

Pauvreté et malnutrition généralisées, crise migratoire, creusement des inégalités tant économiques que sociales, polarisation du monde : 1% de la population de la planète a conduit la Terre – et ses 7 milliards d’habitants – à la catastrophe sociale et écologique.

Vandana Shiva dénonce l’impact destructeur du modèle de développement économique infini poursuivi par les multi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

"Docteur en philosophie et physicienne de formation, Vandana Shiva est une militante féministe et écologiste indienne, qui a notamment reçu le prix Nobel alternatif en 1993. Opposante historique aux OGM, défenseuse infatigable de l'agriculture biologique, elle a créé l'association Navdanya pour protéger la biodiversité agricole indienne et lutter contre les multinationales qui la mettent en péril." Source : rabat de couverture

Le profit à tout prix nous mène à notre perte.

Les 1 % de la population les plus riches sont détenteurs (via des fonds d'investissement) de parts de multinationales qui ont pour principal objectif de faire toujours plus de bénéfices. Mais pour cela, le plus souvent elles extraient sans penser à demain, elles spolient et s'accaparent, elles polluent et empoisonnent les sols, elles trichent et escroquent, elles veulent orienter nos vies, elles manipulent des études scientifiques et discréditent celles qui ne vont pas dans leur sens. Tout cela se fait au détriment du reste de l'humanité et de la planète. Mais bientôt la planète ne pourra plus le supporter et ne sera plus vivable.

Dans ce 1 %, nous avons un des plus riches, Bill Gates, qui veut nous donner l'image d'un philanthrope avec sa fondation "Bill et Melinda Gates" qui oeuvrerait pour le bien-être de l'humanité. En réalité, sa fondation s'auto-alimente avec un fond d'investissement qui détient des parts dans des multinationales de la malbouffe (Mc Donald, Coca-cola), des énergies fossiles (BP, Total), des OGM et de la biochimie (Monsanto-Bayer), de l'armement (BAE System)... toutes bien peu philanthropiques. En regardant de plus près, toutes les activités de la fondation reviennent en finalité aux bénéfices de ces entreprises. Par exemple, la recherche sur des vaccins donnera lieu à des brevets et fourniront un bon retour sur investissement. Peut-on réellement parler de générosité ?
Une autres des lubies aberrantes du multimilliardaire avec quelques de ses amis : La géoingenierie... soit la gestion du rayonnement solaire ou d'autres types d'interventions, afin de modifier les conditions météorologiques et influer sur le système climatique terrestre... même pas peur de jouer aux apprentis sorciers !
Peu d'informations négatives circulent sur la fondation "Bill et Mellinda Gates", mais si vous voulez en savoir plus, voir le lien en bas de page.

Bill Gates, avec ses manières de vouloir tout contrôler et d'essayer de transformer le monde à son idée, s'il est un des plus puissant n'est pas seul, et tout ce 1 % de la population la plus riche nous fait peur avec...

- leurs méthodes pour faire de l'argent avec l'argent, en le détournant si possible de toutes contraintes financières (impôts), avec des écarts disproportionnés par rapport aux 99 % de la population qui gagnent, parfois difficilement, de l'argent avec un vrai travail. (1)

- leurs façons d'accaparer la technologie de nombreux domaines (génie génétique, information, communication, big-data, etc.) pour se trouver en position dominante et mieux tout canaliser vers ce qu'ils désirent. (2)

- leurs comportements pour imposer leurs solutions sans tenir compte de certaines évidences ou d'études sérieuses faites par des scientifiques indépendants. (3)

- leurs influences sur les gouvernements pour faire changer des lois, des réglementations pour gagner des monopoles, étendre leurs marchés et toujours faire grossir leurs fortunes. (4)


Loin de vous avoir tout dit, je vous engage à vous informer, à lire ce livre... et peut-être à réagir comme nous y engage Vandana Shiva, avec trois grands principes inspirés par le mahatma Gandhi :
le swaraj, ou la résurgence de la vraie liberté pour tous les êtres. (5)
le swadeshi, ou la résurgence de la véritable richesse, du véritable travail et du bien-être. (6)
le Satyagraha ou la résurgence de la véritable résistance et de la véritable démocratie. (7)

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Quelques extraits de 1 % reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches :

1 - "437 des plus grosses sociétés étaient des sociétés financière en 2014 et leurs actifs étaient cinq fois plus importants que ceux des sociétés d'autres secteurs. À la suite de la crise fiancière de 2008, le 1 % le plus riche de la population a accaparé 95 % de la croissance mondiale, selon le Wall Street Journal. Et pendant que les citoyens ordinaires perdaient leur emploi et leur maison et n'avaient plus ni retraite ni sécurité, ceux qui jouaient sur les marchés financiers s'enrichissaient." p. 46

"Tandis que la fortune des 62 personnes les plus riches du monde augmentait de plus de 45 % entre 2010 et 2015 - soit une hausse de 542 milliards de dollars -, la richesse de la moitié la moins aisée de l'humanité chutait d'un peu plus de 1 000 milliards de dollars dans le même laps de temps, soit une baisse de 38 %." p46


2 - "Les milliardaires et autres barons pillards qui sont apparus ces vingt dernières années commencent par mettre en place leurs propres stratégies d'investissement et économies de rentes qui reposent sur les royalties tirées des brevets déposés sur les semences, les logiciels et les algorithmes destinés à traiter le big data. La spéculation, la prédation et les rentes sont leurs sources premières de profit. Une fois que cette richesse déraisonnable est concentrée entre les mains de 1 % de la population - il s'agit de "richesse sans travail" qui s'accroît bien plus vite que celle de l'économie réelle, fondée sur une production tangible -, les fonds d'investissement détenus par ces mêmes personnes peuvent prendre des parts importantes dans des multinationales et orchestrer des fusions pour réaliser davantage encore de bénéfices. C'est ainsi que s'est déroulée la fusion entre Monsanto et Bayer." p. 52 et 53

"Chez Monsanto, on utilise la technologie pour pirater les semences résilientes au climat mises au point par les paysans et transformer les données sur le climat et les sols en véritables marchandises destinées à de nouveaux monopoles en les associant à des offres d'assurances. La multinationales estime à 3 000 milliards de dollars le marché potentiel d'une telle agriculture regroupant données, assurances, semences et produits chimiques." p 74

3 - "Aujourd'hui, non seulement le vieux cartel toxique continue à exister grâce à ces fusions colossales, mais il s'aventure au-delà des semences, des pesticides et des engrais chimique, pour s'intéresser au matériel agricole, aux technologies de l'information, aux données sur le climat et sur le sol ainsi qu'aux assurances dans l'espoir d'exercer un contrôle total sur notre alimentation quotidienne. Il est mû dans cette implacable démarche par le para‎digme du profit à tout prix. Et alors que la science est malmenée et la vérité violée, ces multinationales qui prospèrent grâce aux guerres utilisent le terme "science" (sans toutefois mettre celle-ci en pratique) pour étendre leur empire et délivrer le message trompeur suivant : sans ce cartel toxique et ses poisons, la population mondiale mourrait de faim." p. 73

4 - "La fin de l'année 2016 a en effet été marquée par une tentative concertée destinée à imposer une économie numérique en Inde au moyen d'une "interdiction des liquidités". Ceux qui n'avaient ni smartphone ni carte de crédit sont devenus du jour au lendemain des "barbares de l'ère numérique" qu'il a fallu "civiliser", "éduquer" et remettre dans le droit chemin. [...] Dans une économie monétaire, un billet de 100 roupies qui change de mains même à 100 reprises reste un billet de 100 roupies. Dans le monde numérique, ceux qui contrôlent les transactions au moyen de réseaux numériques et financiers gagnent de l'argent à chaque stade des 100 transactions." p. 120 et 126

"Le plus inquiétant n'est pas le contenu proposé par Bill Gates et David Christian, c'est le fait que quelqu'un qui n'a aucune formation en histoire ni en pédagogie puisse avoir une idée, un matin, sur son tapis de course, et que peu de temps après, l'instruction de milliers d'enfants soit modifiée pour satisfaire son dernier caprice, et ce en raison du pouvoir économique colossal qu'il exerce. Extrait d'un article de Katherine Edwards, intitulé "pourquoi il faut avoir peur du programme Big History financé par Bill Gates"." p 139 et 140

5 - "La vie n'est pas une pyramide dont le sommet est soutenu par la base. Elle est un cercle océanique dont le centre est l'individu, toujours prêt à périr pour le cercle des villages jusqu'à ce que, enfin, le tout devienne une seule et même vie composée d'individus, jamais agressifs ni arrogants mais toujours humbles, partageant la majesté du cercle océanique dont ils font partie intégrante. Ainsi, la circonférence la plus extérieure n'exerce aucun pouvoir sur le cercle intérieur pour le broyer, mais insuffle de la force à tous ceux qui le composent, tout en y puisant elle-même son énergie. Gandhi " p. 159 et 160

6 - "Dans notre économie mondialisé, ce qui est "bon marché" est en réalité extrêmement cher pour peu qu'on calcule le véritable coût des produits. le véritable coût social et écologique de l'agriculture chimique a ainsi été estimé en Inde à 1.3 milliard de dollars par an. Si les décès des paysans indiens qui cultivent le coton Bt et ceux des femmes qui travaillent dans les usines du Bangladesh étaient intégrés dans le coût de ce que nous portons, nous ne pourrions pas nous permettre d'acheter les vêtements "bon marché" des grandes chaînes. de même, si la destruction des petites exploitations, le déracinement et le déplacement des communautés de paysans, la désertifications, la disparition de la biodiversité, la torture des animaux dans les élevages industriels, le dérèglement du climat et les épidémies étaient pris en compte dans le coût de ce que nous mangeons, la nourriture "bon marché", obtenue grâce aux produits chimiques et aux OGM de Monsanto, commercialisé par Cargill, transformée par Nestlé et Peps, vendue au détail par Walmart et Amazon, serait inabordable. Si le but des multinationales était réellement de nourrir la planète, elles ne feraient pas interdire les démarches alternatives et durables. p 162

7 - "le satyagraha, c'est la démocratie la plus aboutie mise en pratique, un "non" opposé en pleine conscience en vertu du devoir moral de non-soumission à une législation inique et violente et à des processus non démocratiques relevant de l'exploitation. Les obligations morales supérieurs enjoignent aux citoyens de désobéir à des lois inférieures qui institutionnalisent l'injustice et la violence." p 164 et 165

Lien : https://www.wedemain.fr/La-p..
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Si l'on s'intéresse un tant soi peu à la transition, on a déjà forcément entendu parler de Vandana Shiva. Pour ma part, j'admire depuis longtemps cette écoféministe, qui ose dire ce qu'elle pense et qui oeuvre au quotidien pour bâtir un monde meilleur et plus juste. Mais, hormis quelques articles et quelques extraits de ses textes, je n'avais jamais encore eu l'occasion de lire un de ses ouvrages dans son intégralité. C'est donc avec beaucoup d'intérêt que j'ai commencé la lecture de « Ce livre [qui] souligne l'urgente nécessité de créer des solutions alternatives au monde de l'argent roi afin que les droits de la Terre et de l'humanité puissent être défendus, restitués, étendus, et que nous puissions envisager une avenir empreint de liberté et de démocratie. » (p.42)

Cet essai se lit rapidement car le style de l'auteure est simple et abordable, ce qui n'enlève absolument rien à la puissance du discours. En effet, Vandana Shiva ne mâche pas ses mots et emploie même un vocabulaire très dur pour dénoncer les pratiques de 1% de la population, cette « poignée d'hommes [qui] s'imaginent qu'ils sont les maîtres de l'univers et qu'ils peuvent conquérir, posséder, manipuler et contrôler la nature et la société en vue d'accumuler toujours plus de pouvoir et de richesses. » (p.34) : domination, exploitation, colonisation de la nature et des individus au nom du développement économique, accaparement des ressources et guerres qui déracinent des populations entières, monopole de la technologie et collecte illégale de données, investissements douteux et frauduleux, philanthrocapitalisme, brevetage du vivant et de la biodiversité, génocide, écocides, éco-apartheid, biopiraterie... Les liens entre toutes les multinationales sont détricotés. le texte est illustré par des cas concrets, des faits tangibles, des tableaux reprenant des chiffres très intéressants et hallucinants. Rien n'est laissé au hasard et l'ensemble est révoltant, s'il était encore besoin de le démontrer.

« L'humanité est à la croisée des chemins. Nous avons le choix : poursuivre sur la voie de l'extinction qui nous est tracée par 1% de la population depuis cinq cents ans, ou semer les graines de l'avenir en tant que membres de la communauté terrienne (...). Soit nous faisons la paix avec la Terre et nous nous y assurons un avenir en prenant conscience que nous vivons sur cette planète et que nous en faisons partie, soit nous courrons à notre perte en tant qu'humains et entraînons des millions d'autres espèces dans notre sillage. » (p.150)

Bien que le propos puisse sembler bien sombre et fataliste, l'ouvrage de Vandana Shiva est aussi un essai rempli d'espoir car nous sommes 99% à pouvoir nous opposer à cette dictature d'une minorité. Elle s'inspire des préceptes hérités de Gandhi pour nous proposer de nous unir, de nous reconnecter avec la nature, avec nos semblables et avec nous-même. Tout est possible et cela passe par l'autodétermination et l'auto-organisation, la démocratie participative, le partage. Mais aussi par l'importance de se réapproprier les biens communs contre la mondialisation en mettant en place une économie locale dynamique et démocratique, qui respecte la nature, la planète et les libertés humaines, une économie qui oeuvre pour le bien de tous et pas seulement pour les poches de certains. C'est un appel à la résistance non-violente, à faire preuve de désobéissance civile et de non-coopération avec les décisions et les systèmes iniques.

Merci à Babelio et aux éditions Rue de l'Echiquier de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage. Il mérite d'être lu car il incitera ceux et celles déjà actifs sur la voie de la transition à poursuivre leur chemin et, pour ceux qui doutent encore de l'urgence à changer nos modes de vie, ce livre pourrait être une belle prise de conscience.
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On ne présente plus vraiment Vandana Shiva, militante écologique et féministe indienne. Dans cet essai, elle démontre comment les 1% des milliardaires nous imposent leur modèle, qu'ils déterminent l'avenir de la Terre, de ce l'on doit manger, comment se soigner, apprendre et penser.
Cet essai m'a souvent révolté, énervé, je sais, nous sommes tous plus ou moins informé de leurs pratiques, des expériences qu'ils font et les répercussions que ça engendre sur la terre entière, que ce soit Bill Gates, Monsanto, Zuckerberg..., la capacité qu'ils ont pour faire pression sur les États, mais s'installer et prendre le temps de lire, de comprendre, de réfléchir, c'est important. C'est un livre aussi plein d'espoir si les 99% restants s'unissent pour défendre les droits de la Terre et les droits démocratiques et humains.
Je vais reprendre une citation du livre et de Gandhi sur la responsabilité écologique universelle et qui résume bien le livre « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour apaiser l'avidité de quelques-uns ».
Un grand merci aux éditions Rue de l'Échiquier et Babelio pour cette lecture inspirante et enrichissante.
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Pour qui s'intéresse tant soit peu à l'écologie sociale, je considère que la scientifique indienne Vandana Shiva, fondatrice du mouvement paysan Navdania, fait partie des auteurs incontournables. Cela fait plusieurs livres que je découvre d'elle, et ce dernier titre publié, « 1% - Reprendre le pouvoir face à la toute puissance des riches », fait partie des ouvrages essentiels qu'elle a écrit.
J'ai particulièrement apprécié cette prise en compte de la dimension sociale essentielle du projet politique écologique. La catastrophe planétaire annoncée n'est pas inéluctable, mais nous ne pourrons l'éviter qu'en acceptant la nécessité absolue d'un changement de cap économique dans un très proche avenir – un avenir, dirais-je même, qui aurait dû commencer hier ! La capacité de nuisance des multinationales et de ceux qui en sont les principaux commanditaires est considérable. La démonstration faite par l'auteure est implacable et ses arguments percutants (un bon tiers du livre mériterait de figurer dans la rubrique « citations » de ce site). Des tableaux chiffrés, souvent arides, viennent étayer son argumentation.
Elle s'appuie sur un terrain qu'elle connaît parfaitement, la situation des agriculteurs en Inde, pour montrer de quelle manière les principaux acteurs des filières agroalimentaires et chimiques (souvent les mêmes remarquons-le au passage) procèdent pour s'emparer des biens communs comme l'eau, la terre ou les semences paysannes, et pour les breveter, avec l'appui d'administrations complices, comme si l'on pouvait « posséder » ce qui appartient à tous ! Elle démontre l'imposture de la Révolution verte qui a été promulguée dans son pays, et l'hypocrisie des différentes fondations qui entendent maintenant jouer un rôle majeur dans le domaine de l'agriculture, de la santé et de l'information. Trois domaines dont il serait pourtant essentiel que les peuples gardent sous leur contrôle. Des fondations comme celles de Bill et Melinda Gates donnent d'une main ce qu'elles reprennent de l'autre avec avidité et des profits sans limites. L'Afrique est leur nouveau terrain d'expérimentation…
Ce que j'aime dans les écrits de Vandana Shiva, c'est que malgré le côté apocalyptique du tableau qu'elle dresse de l'avenir du monde, ils sont chargés d'optimisme. Les références aux Ecrits du sage Gandhi sont nombreuses, mais l'auteure démontre que ce n'est pas parce qu'une lutte s'appuie sur des bases non-violentes qu'elle ne doit pas être implacable. Dans l'état du Kérala, que je connais un peu, la persévérence et le courage des populations locales ont permis de contrer les agissements néfastes de la société Pepsi Cola. Bien que la multinationale ait commis beaucoup de dégâts, et après de nombreuses années de lutte, elle a dû fermer son usine de fabrication et d'embouteillage de sodas et d'eau potable.
Mon seul regret c'est que l'éditeur ait choisi pour rédiger l'introduction de ce livre, Mme Hervé-Gruyer, une personne qui à mon avis n'est pas vraiment un fer de lance des luttes de l'écologie sociale. La ferme du Bec Hellouin est sans doute une belle réalisation, mais j'ai du mal à la situer par rapport à la lutte des paysans du mouvement Navdania. J'aurais trouvé plus judicieux de faire appel à des personnalités dont l'engagement politique est plus marquant.
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Verdana Shiva critique la manipulation génétique au-delà des produits OGM, qui de base existent directement dans la nature, elle parle aussi du sol. Elle critique l'empire de l'argent où l'agriculture réelle est moins rentable que de la création synthétique, mais moins utile pour le corps. Il ne sert pas réellement à le nourrir, à la longue, c'est comme mâchonner des pneus...

Ce livre est un recueil de preuves accablantes : le monde doit changer.

Elle dénonce les faux laboratoire, les fausses études qui financent de réelles recherche mais orientées Si bien orientées qu'il est impossible de les contredire, de leur montrer les autres possibles. Des possibles plus libertaires, moins polluants mais qui rapporteraient bien moins à ceux qui, riches, commandent ces études. C'est ce que pratique Bill Gates aujourd'hui, par exemple mais cela est une technique bien âgée du commerce de cigarettes, à voir un reportage "La fabrique de l'ignorance" très intéressant à ce sujet. Ce seraient les dirigeants des grandes entreprises de tabac qui auraient créé les premiers laboratoires d'études de la pollution et du cancer : il y a tant de causes que celle du tabac a été noyée... Ils avaient raison. Par omission.

J'ai terminé cette lecture au moment où des milliardaires désoeuvrés faisaient des tours dans l'espace, pas plus long que des tours de manèges à la fête foraine. C'est ce que Verdana Shiva, en Cassandre clairvoyante, redoutait dans ces pages. A part dire "je l'ai fait", il n'y avait aucun intérêt et sûrement pas scientifique. C'était un caprice. Alors que notre planète régie différemment, qui est déjà une merveille capable de créer, de se transformer, de se régénérer crève a cause de gens comme eux. Révoltant.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, les véritables propriétaires de la richesse piratée, dérivée d'un système économique prédateur, ont mis en place des cadres légaux pour se protéger et échapper à toute responsabilité. Au premier plan de ceux qui font illusion en amassant des richesses figure le monde "numérique" qui exploite les "données", les relations sociales (Facebook) et les économies réelles pour faire du profit. L'argent électronique remplace la richesse authentique des individus ; l'e-commerce évince peu à peu le vrai commerce. On continue certes à produire et distribuer des biens, mais à un coût écologique et social plus élevé. Et pendant ce temps, les économies, les entreprise et les communautés locales disparaissent lentement.
La machine-argent, facilitée par la pensée mécanique, permet à 1 % de la population d'extraire des richesses de la nature et de la société tout en qualifiant son "extractivisme" de "progrès" scientifique, économique et humain. La négation des qualités propres à la nature et à la société -auto-organisation, intelligence, créativité, liberté, potentialité, évolution autopoïétique et non-séparabilité - constitue la base même de la domination, de l'exploitation, de la colonisation, de l'asservissement et de l'extraction qui frappent l'environnement et diverses cultures, les femmes et les populations indigènes, les agriculteurs et les ouvriers en faisant usage de la force brute et de la violence. Il en résulte une crise écologique et humaine marquée par la faim et la pauvreté, le creusement des inégalités, la marginalisation et l'aliénation, le déracinement, l'expropriation et la multiplication des réfugiés. Les systèmes extractifs et linéaires fondés sur la violence sont responsables des inégalités économiques et de la polarisation de la société, avec 1 % de la population d'un coté et 99 % de l'autre, et engendrent de nouvelles formes d'asservissement. Avec eux, la culture du "prêt-à-jeter" et les exterminations ont pris une ampleur inédite.
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Cecil Rhodes, qui a colonisé le Zimbabwe (alors appelé Rhodésie) a déclaré sans ambages :

"Nous devons trouver de nouvelles terres dont nous puissions facilement extraire des matières premières et, dans le même temps, exploiter la main-d'oeuvre bon marché réduite en esclavage et mise à notre disposition sous la forme des populations indigènes de ces colonies. Celles-ci nous fourniront également un lieu où nous débarrasser des biens en surplus produits dans nos usines."

Voilà de quoi s'inspire l'économie régie par 1 % de la population. Les outils d'extraction et les colonies changent, mais les méthodes de colonisation restent les mêmes : dérober ce qui appartient à d'autres, le faire sien, en tirer un loyer auprès des propriétaires d'origine et convertir les déplacés en une main-d'oeuvre bon marché réduite en esclavage qui extraira les matières premières et offrira des débouchés aux produits industriels du colonisateur.
Cette forme de colonisation, de la nature comme des individus, finit toutefois par atteindre ses limites. Lorsqu'il n'y aura plus besoin d'esclaves ni de travailleurs exploités, qui achètera les produits au rabais que 1 % de la population a à offrir ? Sa nourriture au rabais ? Ses vêtements au rabais ? Ses moyens de communication et ses médias au rabais ? Lorsque, à force d'exploitation et de pollution, la Terre sera poussée au-delà de ses limites et que les mécanismes régulateurs de la biosphère seront détruits, il n'y aura plus de production. Plus de survie possible.
Mais la colonisation et l'extinction ne sont pas les deux uniques perspectives. Il en existe une troisième : rester en vie en prenant soin de la Terre et de nos semblables, en régénérant la planète et notre humanité.
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La nourriture et les vêtements qui traversent la planète et sont produits et distribués de façon industrielle semblent bon marché parce que leur coût pour la société et l'environnement n'est pas pris en compte. Le consumérisme, c'est la dépendance au bas de gamme qui fait tourner la machine-argent. (...)
Dans notre économie mondialisée, ce qui est "bon marché" est en réalité extrêmement cher pour peu qu'on calcule le véritable coût des produits. (...) Si la destruction des petites exploitations, le déracinement et le déplacement des communautés de paysans, la désertification, le disparition de la biodiversité, la torture des animaux dans les élevages industriels, le dérèglement du climat et les épidémies étaient pris en compte dans le coût de ce que nous mangeons, la nourriture "bon marché", obtenue grâce aux produits chimiques et aux OGM de Monsanto, commercialisée par Cargill, transformée par Nestlé et Pepsi, vendue au détail par Walmart et Amazon, serait inabordable. Si le but des multinationales était réellement de nourrir la planète, elles ne feraient pas interdire les démarches alternatives locales et durables. (p.162)
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"Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour apaiser l'avidité de quelques-uns." Gandhi.
Nous devons aujourd'hui comprendre que la terre fournit assez pour tous et pour l'évolution de tous. L'extinction ne semble inévitable que si l'on cède à l'avidité, à l'orgueil et à une approche mécanique et militariste à des fins de conquête.
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La schizophrénie ontologique est une autre caractéristique de la pensée mécanique. Le savoir nécessaire à la fabrication d'un produit ou au développement d'une technologique est séparé de la conscience de leur impact sur la nature et la société. Il en résulte une scission entre les droits et les responsabilités. Les OGM constituent un exemple parfait de schizophrénie ontologique. Lorsqu'il s'agit de revendiquer des droits de propriété intellectuelle sur les semences ou des formes de vie, on présente les OGM comme une innovation; mais lorsqu'il s'agit de prendre ses responsabilités en matière de biosécurité, l'impact des OGM sur l'environnement et la santé devient "substantiellement équivalent" à celui des organismes présents naturellement dans l'environnement et des semences existantes. La même entité est présentée comme une nouveauté quand il est question de droits, de propriété et de royalties, et comme un phénomène naturel quand il s'agit de ne pas être tenu pour responsables des dégâts causés sur la nature et les individus.
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Videos de Vandana Shiva (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vandana Shiva
"Depuis que je suis toute petite, j'ai toujours eu deux passions : rechercher la vérité et être proche de la terre. C'est mon enfance qui m'a construite comme ça."
Les entretiens du "Domaine du possible" : des femmes et des hommes racontent le cheminement intime de leur engagement en faveur de la transition écologique.
Emblème mondial du mouvement écologique et cheffe de file du mouvement altermondialiste, Vandana Shiva a basé son travail sur la pédagogie par l'exemple. Ses initiatives ont pollinisé les cinq continents et ses procès contre les multinationales lui ont valu de nombreuses récompenses, dont le prix Nobel alternatif. Drapée dans son éternel sari de coton artisanal, elle nous exhorte à devenir ce “petit rien” qui inversera la tendance. Vandana Shiva a écrit de nombreux livres dont, chez Actes Sud, **Le Cercle vertueux** (avec Nicolas Hulot, 2018), **Qui nourrit réellement l'humanité ?** (2020) et **Une agriculture qui répare la planète** (2021).
Pour aller plus loin : **Qui nourrit réellement l'humanité ?** de Vandana Shiva (2020) : Qui nourrit l'humanité ? 70 % des aliments que nous consommons proviennent des petits exploitants, qui travaillent sur des parcelles de taille modeste, soucieux d'assurer la continuité avec des traditions anciennes, en harmonie avec la nature. Vandana Shiva nous démontre comment cette agriculture, le plus souvent portée par des femmes, respectueuse de l'économie de la nature, produit de la nourriture de meilleure qualité en abondance et préserve la santé et le bien-être des communautés.
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Entretien par Vincent Edin - Réalisation Clément Nouguier - Enregistrement à L'Arrière-Boutique Une production Création Collective pour les éditions Actes Sud.
Plus d'informations sur le #podcast Domaine du possible : https://www.actes-sud.fr/podcasts-domaine-du-possible
Découvrez tous les livres de la collection "Domaine du possible" des éditions Actes Sud : https://www.actes-sud.fr/recherche/catalogue/collection/1738?keys
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