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Critique de Biblioroz


Mais quelle mouche a piqué Bolanle lorsqu'elle a pris la décision de devenir la quatrième épouse de Baba Segi ?
Elle nous dit qu'elle a voulu fuir les sempiternelles insistances de sa mère pour qu'elle postule à un travail ou réponde aux avances de jolis garçons.
Mais Bolanle n'est plus la même et se bat contre un sentiment oppressant de malaise, de détresse, de honte, dont elle ne peut s'extraire. Et afin de tenter de se délester de cette peine, elle a choisi d'épouser ce polygame, attisant la colère de sa mère.

Mais l'accueil que les trois autres épouses ont réservé à cette nouvelle rivale fut plutôt soupe à la grimace. Leur haine et leur hostilité vis-à-vis de Bolanle étaient attisées par le fait qu'elle était instruite et diplômée !
Alors lorsque plus de deux années se sont écoulées sans que Bolanle n'ait procréé, elles pensaient bien pouvoir l'évincer de la maison de leur seigneur.

À travers ce roman comédie dramatique, ce sont de nombreux aspects de la société nigérienne qui sont mis en lumière : l' illettrisme, la polygamie, la femme-objet pour assouvir la virilité des hommes et les flatter en leur accordant une multiple descendance, la toute puissance du mâle, la peur de l'éducation surtout chez la femme !

Les personnages, hauts en couleur, prennent tour à tour la parole et nous livrent leur propre vision de cette vie de famille perturbée et de leurs arrivées respectives chez Baba Segi. Les motivations et les ambitions de chacune des épouses sont bien étonnantes.

L'auteure est très surprenante avec des détails peu ragoutants qu'elle nous délivre tout à fait naturellement. Ce trait donne un petit côté loufoque à cette lecture qui traite pourtant de sujets sérieux voire dramatiques. Un peu déstabilisant au début, ce procédé d'écriture habillement mené s'est avéré coller parfaitement aux différentes péripéties de cette histoire.
On est sensible aux bonnes intentions de Bolanle qui désire instituer les bonnes manières et instruire les femmes et les enfants de cette grande famille.

J'ai bien apprécié faire la connaissance de cette auteure nigérienne à travers ce départ manqué de vie de femme au sein d'un pays où la polygamie fait toujours débat.
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