Double faute

Dans ce roman puissant, cruel et passionnant Lionel Shriver s'attache à un thème original, la compétition au sein d'un couple. Elle prend pour cela l'exemple du tennis que pratiquent ses deux protagonistes. Elle est un talent majeur, ne vit que pour le tennis et lui semble doué pour tout. Ils se rencontrent, s'aiment, se marient. Après un début dont la tonalité rappelle celui des comédies romantiques, subtil et très dialogué, commence un autre roman celui des désillusions, elle cumule les difficultés et lui semble s'envoler. Leur amour peut-il résister à ces trajectoires dissemblables ?
Qu'en est-il alors de leur couple et des sentiments puissants qu'ils avaient à l'origine l'un pour l'autre, quand l'un grimpe vers les sommets et l'autre pas ? Les personnages de Lionel Shriver sont parfaitement campés. J'ai trouvé cela très bien écrit (la scène inaugurale et la vivacité des dialogues m'a d'ailleurs fait pensé aux remarquables débuts des romans de le Carré, mais aucun rapport sur le plan de l'intrigue !!), et puis le livre interroge la question de l'égalité homme-femme. Ce livre écrit il y a plus de 20 ans trouve ici une portée très actuelle.
Précisons toutefois que le livre se passe dans le monde du tennis et comme on dit sur les annonce : "aimer le tennis serait un plus" ! ( du moins cela vous rendrait le roman plus familier encore ).
Une jolie découverte en ce qui me concerne.

Pas fan de tennis du tout, nulle même en ce qui concerne les points, les classements, les fautes, ... Bref, ce sport ne m'intéresse pas. J'ai lu ce livre parce qu'il est écrit par l'auteur de Il faut qu'on parle de Kevin, un livre qui m'avait beaucoup marqué, beaucoup plu.

Double faute m'a beaucoup plu aussi. Ca parle de tennis, bien évidemment, mais il est plutôt question de mariage, de relations humaines.

Willy est joueuse professionnelle. Elle rêve de grimper les échelons et de pouvoir se classer parmi les meilleures joueuses de tennis. C'est sa vie.

Elle rencontre Eric, un jeune homme parfait qui décide, à 18 ans, de devenir lui aussi, joueur de tennis professionnel. Pas par passion de ce sport mais juste par défi.

Tout va bien. Willy et Eric sont plutôt complices, ils s'aiment beaucoup. Jusqu'au jour où Eric va dépasser le classement de Willy ...

L'auteur est parvenue à m'énerver ! Un livre que je n'ai pas lâché. Un bon roman.

Défi ABC 2017-2018

Un livre que j'ai rapporté du grand nettoyage annuel de la bibliothèque municipale, attirée par le nom de l'auteur, encore sous le coup du Il faut qu'on parle de Kevin.
Le monde du tennis professionnel ne me passionne pas plus que cela, mais il ne sert que de prétexte ici. Une jeune femme, Willy, joueuse de tennis prometteuse, qui se considère comme exceptionnellement douée (encore que n'ayant jamais disputé un tournoi international), rencontre un joueur prometteur, Eric, exceptionnellement doué ... pas de surprise: mariage. Et là, la rivalité devient flagrante: l'égoïsme et la prétention de Willy éclatent, Eric est brillant sur le court, trop pour son épouse.
Un roman de la jalousie et de l'égoïsme, une ambition démesurée, une mesquinerie sans pareille: difficile d'éprouver la moindre empathie pour Willy!
Un roman qui se laisse lire , que demander de mieux?

Je ne sais pas si je trouverais les bons mots pour parler de cette histoire car elle m'a touchée. le tennis n'est qu'une façade, un travail, un jeu, un sport..... Comme je comprends Willy ! Elle a du se battre pour y arriver, pour vivre son rêve, sans l'aide de ses proches. le combat, se surpasser est une seconde nature chez elle. Elle rencontre son opposé Eric, là où elle se bat, il a une facilité déconcertante. Là où elle n'a pas le soutien de son père, lui oui. Quand elle devient agressive se sentant attaquée, frustrée, haineuse, Eric est gentil, encore plus gentil, encore plus amoureux. Mais, parce qu'il y a un mais, j'ai lu ce livre très concentrée et le gentil Eric qui appelle pour que Willy fasse une lessive, ou lui faisant le reproche de ne pas faire le ménage alors que lui joue et gagne, je le déteste. Et oui peu être que Willy n'a pas le "bon" comportement. peut être est elle poussée dans ses retranchements et au bord du précipice par le "gentil" Eric plus que par le tennis ? Qui sait ? Il y a une ambiance marquante pour moi : le chaos dans leur appartement comme dans leur vie.



Merci à Babélio et aux éditions Belfond pour ce partenariat.


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Un roman qui raconte le délitement d'un mariage miné par la compétition entre deux professionnels du tennis. le propos est féroce, impitoyable et cependant assez juste. Toutefois on n'a que le point de vue de Willy, la femme, et l'homme, Eric demeure trop flou et parfait. Je trouve que le propos tourne trop à la charge caricaturale ce qui est indubitablement dommage vu le potentiel. On ressent un certain malaise.

Willy Novinsky, jeune tenniswoman prometteuse de 23 ans rencontre Eric Oderdorf, un jeune homme qui joue au tennis en amateur. C'est le coup de foudre entre les deux sportifs, ils se marient. Mais leur vie de couple ne se passe exactement comme ils l'espéraient...

Encore un roman psychologique pour Lionel Shriver. Sous les feux de projection cette fois-ci, deux compétiteurs d'un sport individuel réunis dans un couple pour le meilleur et le pire. Une ascension brisée pour Willy qui commence à développer des sentiments complexes envers son mari. Alors que celui-ci reste aimant et compréhensible, elle voit en chacun de ses actes, une nouvelle humiliation. L'auteur décide de se placer du côté de Willy mais même si je comprenais ses ressentiments, j'ai eu du mal à sa rancoeur, ses actes. Comment vivre toujours en compétition avec son compagnon ? La fin m'a atterrée même si c'est une fin assez logique. Une réflexion profonde sur le mariage même si certains points m'ont moins convaincu... j'aime bien le tennis mais juste à titre de loisir mais c'est mieux pour comprendre ce roman et l'apprécier. En tout cas, j'ai aimé l'approche de Lionel Shriver, son humour noir par moments.

Il y a des lectures dont on commence par se dire "ce n'est pas pour moi", mais on persévère, histoire de n'avoir aucun regret. L'écriture est abrupte, les personnages antipathiques au possible, le thème rarement traité mais ne garantissant pas non plus la folle ambiance. Et puis peu à peu, on se retrouve happé par l'improbable histoire de ce couple de jeunes mariés qui se livre une lutte sans merci pour un classement de... tennis.
Ce sport est la passion de Willy depuis qu'elle a cinq ans, elle s'y donne entièrement et lui sacrifie tout, alors que pour Eric c'est plutôt un passe-temps. Mais comme il réussit absolument tout ce qui il entreprend, peu à peu il grimpe au classement ATP et sans tarder rattrape son épouse. Lorsqu'il finit par la dépasser, c'est le début de la fin pour leur couple, l'une perd les pédales alors que l'autre semble prendre un malin plaisir à l'affrontement.
Si on n'est pas dans La Guerre des Rose, l'affrontement est ici surtout psychologique. Rivalité, trahison, mensonges, coups bas, égoïsme, ambition... la raquette n'est évidemment qu'un prétexte pour dresser le tableau d'un mariage américain sur la corde raide. A noter que même si le jeu (de massacre) captive, il faudra maîtriser quelques rudiments de tennis pour arriver à suivre le match sans se lasser et apprécier complètement la causticité de l'auteure.

Double faute est le produit d'un défi à la fois stylistique et romanesque. Comment traiter du couple en évitant les écueils d'un thème si souvent abordé ? Sans manquer de culot, Lionel Shriver utilise l'allégorie du tennis pour aborder la question du mariage. La subtilité tient dans le style et le rythme du roman : les personnages s'étudient, s'amusent, s'affrontent, souffrent, jubilent comme si ...
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