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Critique de pascalthiriet


Au mois de novembre 1698 l'envoyé du Shogun, l'arrogant et lâche Kira, offense si gravement le prince d'Ako que celui-ci tire l'épée contre lui et le blesse. En s'en prenant à son envoyé, aussi vil soit-il, il bafoue gravement l'autorité du Shogun. La condamnation tombe immédiatement : le prince doit se donner la mort, son clan sera dissout et ses chevaliers dispersés. Les plus fidèles d'entre eux décident de suivre l'exemple de leur maître mais auparavant ils jurent de venger leur prince. Ils se dispersent et partent pour tuer le conseiller qui se terre. En 1702 leur vengeance accomplie ils se retrouvent devant la tombe de leur suzerain et puis se donnent la mort. Leurs aventures constituent un des piliers de l'identité culturelle du Japon. Encore de nos jours les visiteurs se rendent par milliers au temple Sengaku-ji à Tokyo pour rendre hommage à la bravoure et à la fidélité de ces samuraïs.
de nombreuses pièces de théâtre (et plus tard de nombreux films) célébrèrent leurs exploits et c'est d'ailleurs un auteur de théâtre Kodan :Tamanaga Shunsui (senior puis plus tard son fils) qui rassembla cette geste en un ouvrage: Iroha Bunko. A la toute fin du XIXème siècle (1880) la première traduction en anglais est publiée et très vite l'ouvrage en français fut proposé aux lecteurs. La structure de la traduction de Scuichiro Saito et Edward Greey diffère grandement de l'ouvrage original. Si dans l'oeuvre de Tamagana Shunsui chaque chapitre, sans titre, peut se lire indépendamment des autres les traducteurs réorganisèrent totalement la table des matières et donnèrent des titres aux chapîtres pour en rendre la lecture plus facile, la forme plus romanesque.
La traduction par B.H. Gausseron qu'en proposent les Editions Centon semble être basée sur cette première édition.
Le résultat est un récit court et intense où les protagonistes loin d'être figés dans leurs armures laissent percer les doutes et les faiblesses des êtres humains qu'ils sont. Ce livre est la souche d'où tant de surgeons littéraires ou cinématographiques qui nous ont enchantés depuis presque un siècle sont issus. A la fois Roman de la table ronde et Western il reste bien au-delà du Japon un des ouvrages les plus captivants qu'on puisse lire. S'il était une bibliothèque de la littérature universelle il y figurerait en bonne place.
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