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EAN : 9782863162446
188 pages
Accarias (28/11/2014)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Emmanuel Sørensen, «Shûnyatâ» - nom initiatique qui lui fut donné par Râmana Mahârshi en 1940 -, est un homme libre, «l'un des rare né mystique» selon l'expression du Maharshi.

Avec fraîcheur et spontanéité, Shûnyatâ nous conte l'aventure que fut sa vie, depuis celle d'un enfant Viking contemplatif, d'un bienheureux jardinier, à enfin celle d'un ermite, dans une cabane himalayenne d'Almora durant quatre décennies. Vie de silence et de rencontres, dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
AUTOBIOGRAPHIE D'UN INCROYABLE ‘MYSTIQUE-NÉ' EUROPÉEN & MÉCONNU

« Il faut se souvenir de celui qui oublie où mène le Chemin ». Héraclite

Voici un très beau livre. Signé ?
Emmanuel Sørensen : 1890-1984.
Inconnu pour ma part / connu par Râmana Mahârshi, qui lui fut présenté par Paul Brunton, et qui lui donna le surnom de ‘Shûnyatâ' (« toute pleine vacuité ») et qui dit de lui qu'il était « un rare né-mystique (janam-siddha) ».
Cette lecture me fut recommandée à la fois par l'éditeur, et par l'inévitable érudit et passionné Patrick Mandala.

En effet, Emmanuel Sørensen, jardinier danois devenu civilement indien, fut un être réalisé et qui pourtant resta dans l'ombre.
Les deux français qui ont permis de le ressusciter, momentanément, et de faire connaître ce grand homme, lui rendent hommage à leur façon, avec cette traduction de « Souvenirs d'une conscience lucide : aphorismes – citations ».

« Dès l'instant où le monde est connu pour n'être qu'un rêve, l'effort pour “devenir” fait place à l'éveil. Quand nous faisons l'expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement. » écrit-il. Il disait « n'avoir rien à enseigner ni à vendre » et ne vivait de presque rien, sagement posé dans son silence légendaire. Il était Jivan-mukta (libéré-vivant) ou encore Avadhûta (libéré des attaches du monde).

Dans sa Préface, Patrick Mandala nous instruit de cet être libre comme le vent : « Vous allez lire ici la plus belle ode à la vraie vie et à la nature qui soit, à la suite de Homère, Wordsworth, Tagore. C'est l'histoire d'un homme libre, libre de tout conditionnement mental, d'un homme hors du temps, « banal » selon J. Krishnamurti. Libre du mental, libre de l'ego, libre des désirs, de la forme et du temps, comme il disait de lui. L'homme incarne la spiritualité du silence et de la solitude en l'Un (ekakaivalya) la plus haute, chère à la tradition érémitique des Pères du Désert et d'Henri le Saux, comme des yogîs hindous et Sages taoïstes. »

Car, « Après la libération rien n'est changé, tout reste en place, seule la vision change » selon Swâmî Prajnânpad.

Patrick Mandala nous donne le squelette de l'opus. « le livre comporte deux parties :
Dans la première [Shûnyatâ, Souvenirs d'une conscience lucide], Shûnyatâ fait appel à sa conscience lucide qui se déploie tel le serpent lové de la kundalinî. Il donne le nom de memory, mémoire, ou souvenir(s), à cette plongée dans l' « inconscient conscient », dans le même sens que Socrate donnait à ce terme d'anamnêsis, mémoire -, souvenir d'une sagesse originelle qui remonte bien avant la naissance, et qu'il faut re-trouver, ré-veiller et enfin re-connaître. C'est retrouver le « Paradis perdu », plonger dans le Coeur. C'est là où il rejoint Wordsworth particulièrement, et Blake.
Shûnyatâ va évoquer ces souvenirs issus d'une conscience éveillée non-duelle et ce, depuis sa petite enfance. Un fascinant « voyage au centre du Soi ». Ces « souvenirs » furent écrits en 1945 dans son ermitage himalayen. En 1980, il constata que les premières pages manuscrites avaient été perdues. Aussi, alors en Californie (depuis 1978), et à l'âge vénérable de quatre-vingt-dix ans, fit-il appel à son anamnêsis issu d'une conscience plus que lucide trente-cinq ans après, réécrivant les premières pages de son enfance, de son « entrée » dans le jeu de surface du monde impermanent de la sva-lîlâ.
La seconde partie [La sagesse de Shûnyatâ : aphorismes – citations] est une suite de ses propres aphorismes, ainsi que de citations de Sages qui ont accompagné son cheminement et qu'il affectionne. »

Nous avons là deux choses de belle facture : cette plume si singulière, avec ses nombreux néologismes et cette vie si colorée, joyeuse et paisible, comme l'évoque Shûnyatâ dans son autobiographie; et ensuite les citations qu'il préférait, et ses propres aphorismes : un enseignement presque silencieux… car presque rien n'est de lui !

Vous êtes donc invité à connaître un grand sage indien (car il a obtenu la nationalité indienne !) qui avait pris corps chez les Danois, mais qui n'avait « rien à dire rien à vendre », chérissant au-delà de tout le Silence qu'on lui demandait d'enseignait (!) : c'est en cela qu'il était des plus grands enseignants de la non-dualité du XXème siècle. Beaucoup de « gurus » devraient le prendre comme modèle ! Quelque part, il aimait la pauvreté, comme le Christ.

Il existe trop peu d'ouvrages à son propos que ce serait dommage de passer à côté de cet égal de Râmana Mahârshi ! Emmanuel Sørensen est véritablement un exemple à suivre ! Vous allez le lire : sa vie fut formidable et elle donne envie de prendre sa suite…

« Shûnyatâ ne fait aucun effort pour être compris
au-delà de la compréhension,
car il a la compréhension tout éveillée,
aussi peut-il crier :
la simple connaissance n'est rien de plus
que la simple ignorance du savoir et du simple bonheur ».

Bonne et très agréable lecture !

ZUIHÔ
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tranquillement, purement, et silencieusement, nous pouvons être présent à notre Soi même dans le jeu de l’ego et dans les voies imprévisibles de la shakti [shakti-antics], dans la Lumière de la mort et dans les ténèbres de « ce que nous appelons vie ». La Lumière mystique est intérieure, au-dedans de toutes choses et de tous changements ; c’est la véritable correspondance, la « relation » immédiate naturelle. L’esprit mûr n’est pas abusé par les ambitions de l’ego ni les sentimentalités douces-rosées, ni effrayé par la force de la domination ou par les tempêtes psychiques. Aussi se souvient-il de rassembler [re-collect] ses purs souvenirs.
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Dans la lucidité unifiante établie et équilibrée de l’Immanence et de la Transcendance, de la Présence et de l’Être, l’ego cesse d’usurper. Dès l’instant où le monde est connu pour n’être qu’un rêve, l’effort pour « devenir » fait place à l’éveil. Quand nous faisons l’expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement. « Le temps viendra - et maintenant est - où nous vénèrerons le Divin, ni dans le temple ou dans les grottes, mais dans l’esprit et la vivante réalité » ; à savoir, dans le Silence de la grotte intérieure [guha]. Ni adoration ni culte de la parole, mais une chose sans prix qui ne s’obtient pas par l’effort - laquelle est pure, vivante Lucidité.
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« Vous allez lire ici la plus belle ode à la vraie vie et à la nature qui soit, à la suite de Homère, Wordsworth, Tagore. C’est l’histoire d’un homme libre, libre de tout conditionnement mental, d’un homme hors du temps, « banal » selon J. Krishnamurti. Libre du mental, libre de l’ego, libre des désirs, de la forme et du temps, comme il disait de lui. L’homme incarne la spiritualité du silence et de la solitude en l’Un (ekakaivalya) la plus haute, chère à la tradition érémitique des Pères du Désert et d’Henri le Saux, comme des yogîs hindous et Sages taoïstes. »
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Comment connaître autrui spirituellement et même psychiquement, au-delà du nom et de la forme ? Les ego se révèlent ou se trahissent eux-mêmes à travers leurs efforts, et leurs bouffonneries cessent alors de contenter. Quoi qu’il en soit, les ego ne peuvent partager dans une conscience unifiée. Effort et verbosité appartiennent à la conscience individualiste.
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Shûnyatâ ne fait aucun effort pour être compris
au-delà de la compréhension,
car il a la compréhension tout éveillée,
aussi peut-il crier :
la simple connaissance n’est rien de plus
que la simple ignorance du savoir et du simple bonheur.
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