Les gentlemen de New York, tome 1 : Emmett

Elle avait beau admirer sa détermination et son ambition, elle ne tenait pas du tout à faire partie de ses victimes.

Emmett ne voulait pas d’une femme qu’il devait convaincre, enjôler, pour qu’elle accepte de partager son lit.

Elle ne voulait pas épouser Emmett Cavanaugh. Pour commencer, elle le connaissait à peine. Il se pouvait qu’il soit un don Juan. Violent. Drogué à l’opium. Un mari pouvait posséder des tas de traits cruels ou indésirables.
En outre, elle avait juré de ne se marier que par amour. Avec un homme si amoureux d’elle que jamais il ne la tromperait, jamais il ne regarderait une autre femme.

Seigneur ! Combien il la désirait. Il la désirait avec la même détermination, le même besoin implacable qui l’avait dévoré et poussé à s’extraire des bas quartiers. Et de l’aciérie. La même frénésie qui le faisait se lever le matin pour amasser plus d’argent.
S’il avait cédé à ses instincts les plus primaires, Dieu sait ce qui serait arrivé. Il n’avait jamais embrassé une femme des milieux huppés. Savaient-elles ce qu’était un vrai baiser ? Il ne doutait pas qu’elle l’aurait giflé. Bon sang ! S’il avait été à sa place, c’est ce qu’il aurait fait.

Ce dont je me souviens surtout, c’est de la chaleur. Jamais vous ne pourriez imaginer la chaleur qui règne dans une aciérie. Au cours des trois premiers mois où j’y ai travaillé, j’ai perdu neuf kilos, ce qui est plutôt beaucoup pour un garçon de douze ans, maigre comme un coucou.

Avoir un homme d’affaires comme façade de la société pousserait les autres hommes à investir leur argent. J’ai juste besoin d’aide pour démarrer, vraiment. Le fait que je sois une femme n’aura plus d’importance une fois que la société fera du bénéfice.