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Entre être et paraître
Entre amour et amitié
Entre colère et remords
C'est un excellent roman choral.
Deux amis Ensio et Ljuka se sont crée un lien télépathique.
L'incroyable histoire de deux amis d'enfance que les événements vont séparer.
La mort de l'un d'eux va créer un manque car le lien est addictif.
Dans une société de castes où les maîtres bien qu'ils fassent juste de la recherche sont tout puissants. Les enfants n'ont pas le choix de leur avenir. Pourtant l'un d'eux va s'ériger contre cette coutume, s'éloigner de son meilleur ami et devenir un artisan. Rejeté de tous, il va s'insurger contre l'ordre établi et affrontera son vieil ami qui le tuera.
Le lien télépathique va créer une dépendance. Pour ne pas sombrer dans la folie et rester un héros, Ensio va abuser de l'alcool et des herbes désormais ce qui lui reste de vie ne sera que solitude, mensonge et fuite des proches (parents, femme, collègues).
Et puis, au fond de cet enfer, choqué par le départ de sa femme qui avait déjà rejeté son ami. Perdant ses illusions, comprenant le mal qui le ronge, Ensio décide d'y remédier grâce à l'aide d'un mystérieux document.
Si la première partie cernant l'addiction est un un peu longue bien qu'agrémentée de retours en arrière sur cette belle amitié plus ou moins détruite par une femme et un grand manque de compréhension. La suite est addictive (décidemment). Ensio m'a surprise au plus haut point par son revirement. L'épilogue est surprenant.
Siana a dû publier son roman à nouveau suite à des impondérables et elle a eu raison car tout y est l'écriture très agréable, un univers bien pensé, assez original. Ses descriptions de l'addiction et le processus de guérison ne manquent pas de détails. C'est tout à la fois une réflexion, une belle histoire d'amitié et d'humanité.
Un grand merci à l'auteure pour ce SP via Simplementpro.
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Dans un univers mi-Fantasy, mi-Steampunk (certains parleront peut-être de Fantasy victorienne ?), Siana nous propose ici une histoire originale et hors des sentiers battus. Ensio et Ljuka, deux amis d'enfance que tout attire pour mieux les opposer par la suite, vont vous faire vivre une histoire assez complexe. L'histoire de l'un sera conté dans le présent tandis que l'autre sera dans le passé, les deux proposeront un parallèle intéressant, se complétant et apportant chacune à leur manière un équilibre bienvenu. Les différents thèmes abordés, le worldbuilding ainsi que le traitement psychologique et temporel sont de vrais plus dans ce récit ambitieux pour un premier one-shot. Mon avis positif est cependant atténué par quelques défauts qui sont difficiles à éviter comme des répétitions, un manque de développement dans les moments critiques ou tout simplement le manque d'action (mais ce dernier point ne devrait en rien déranger ceux qui préfèrent une approche posée et réfléchie). Mais il est évident que ce texte dégage beaucoup de qualités et que Siana trouvera un public qui saura apprécier son univers si particulier.
Pour l'intégralité de la chronique, c'est par-ici -->
Lien : https://evasionimaginaire.wo..
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J'ai pour habitude de déclarer que « les livres m'ont sauvée ». Généralement, je laisse une petite pause dramatique, histoire d'attiser la curiosité et l'incrédulité de mon interlocuteur, avant d'expliquer cette affirmation pour le moins surprenante, je le reconnais. Les livres m'ont sauvé car ils m'ont appris toutes ces petites choses qui semblent « évidentes » et « naturelles » aux neurotypiques, mais qui sont loin de l'être pour moi. Ils m'ont appris à comprendre l'autre, à comprendre comment il pensait, pourquoi il agissait d'une telle manière, et m'ont également appris à devenir un caméléon capable de me fondre dans la masse des « gens normaux » … C'est l'une des choses que j'aime tant dans les romans : en plus de nous faire vivre par procuration d'extraordinaires aventures, ils ont toujours quelque chose à nous apprendre sur le monde et sur nous-mêmes … Alors quand j'ai vu que l'autrice de Frères d'enchantement – dont le résumé est incroyablement intrigant – aimait « les trucs bizarres, surtout sombres et psychologiques », je me suis ruée dessus (le livre, pas l'autrice) !

Depuis le jour de leur rencontre, Ensio et Ljuka sont inséparables : les deux enfants passent leurs journées à vagabonder dans la forêt, à grimper aux arbres … et à discuter pendant les cours, déclenchant le courroux des professeurs et le désespoir de leurs parents. Alors, les deux garçons décident de braver les interdits et les dangers et de créer un lien télépathique pour pouvoir converser à loisir, sans que nul ne puisse les entendre … Mais leur entrée à la Grande Académie va mettre en péril cette belle amitié : tandis qu'Ensio semble tout destiné à devenir un Milicien héroïque et admiré par toute la cité, Ljuka est révulsé par la simple idée de manipuler le vivant et attire les moqueries de ses camarades. Au fil des années, l'agacement de l'un et la rancoeur de l'autre gagnent en puissance … Jusqu'au terrible jour où Ljuka décide de se venger de cette société élitiste qui l'a humilié, et qu'Ensio se voit contraint de le tuer. Commence alors une véritable descente aux enfers pour le survivant, qui vit désormais avec un trou béant dans l'âme et le coeur …

Ce livre, c'est donc l'histoire d'une amitié si forte qu'elle en est devenue littéralement fusionnelle. Dans le monde d'Ensio et Ljuka, tout, de la pierre à l'être humain, possède une vibration, que les hommes peuvent percevoir grâce à la pierre de rhod. Pierre grâce à laquelle ils peuvent également manipuler les plantes et les animaux … et qui a permis aux deux enfants de connecter leurs esprits, en toute insouciance et innocence, aux mépris de toutes les règles et de tous les dangers. Mais mêmes les amitiés les plus fortes ne sont pas à l'abri d'une rupture : au fil des années, les différences s'accentuent entre les deux garçons, et ils s'éloignent progressivement l'un de l'autre, chacun persuadé d'être dans son bon droit et convaincu que l'autre n'est qu'un idiot. Il est intéressant de constater que ce lien télépathique, créé dans l'objectif de pouvoir discuter à loisir, ne leur a été d'aucun secours pour parler et éviter ce délitement douloureux de leur amitié. Alors même qu'ils avaient tous deux le moyen de percevoir les pensées et émotions de l'autre, ils se sont laissé entrainer dans ce cercle vicieux de la rancune et de la haine. Comment voulez-vous que la paix règne sur terre, si même deux amis liés par l'esprit ne sont pas capables de parler calmement pour régler les conflits ? Ils se sont déchirés parce qu'aucun n'a essayé de comprendre l'autre … C'est tragique, mais malheureusement si courant …

Mais ce livre, c'est surtout l'histoire de deux destins opposés, que nous suivons en parallèle. Il y a, d'abord, l'histoire d'Ensio qui vient de tuer celui qui fut son meilleur ami … et qui souffre le martyr à partir de ce moment. Ce n'est qu'en le perdant qu'Ensio se rend compte que ce lien faisait partie intégrante de son être. Tandis que la folie menace de l'envahir, tandis que sa réputation d'héros s'effiloche au fur et à mesure qu'il est submergé par le manque, tandis que sa petite amie elle-même menace de le quitter s'il ne cesse pas immédiatement ses bêtises, Ensio se rend compte qu'il a toujours vécu à travers le regard des autres. le paraitre, la gloire, la renommée, l'admiration … A partir du moment où il n'est plus ce grand héros adulé de tous, tous ceux qui disaient l'apprécier l'abandonnent à lui-même, de crainte que sa déchéance ne vienne entacher leur propre réputation. Il est facile de se sentir entouré lorsque tout va bien, mais ce n'est que quand tout va mal qu'on voit qui tient réellement à nous … Et c'est dans la douleur qu'Ensio comprend ce que son ami d'enfance a dû ressentir lorsque tout le monde le pointait du doigt, à cause de ses angoisses qui l'empêchaient de manipuler le vivant mais que personne n'a jamais chercher à comprendre …

Ce pan de l'histoire, c'est Ljuka lui-même qui nous le raconte. Au fil des chapitres qui lui sont dédiés, nous le voyons se replier progressivement sur lui-même, seul et incompris, tandis que grandissent en lui le ressentiment et la colère. Petit à petit, celui qui était pourtant un enfant joyeux et bienveillant, devient l'homme aigri et violent que nous présente Ensio dans ses chapitres. Quelle tristesse de se rendre compte qu'un peu de bienveillance et de tolérance auraient suffi à éviter cette plongée dans l'extrémisme ! le mépris, les persiflages et surtout les jugements des autres sont les seuls responsables de cette envie viscérale de vengeance qui anime désormais Ljuka … Tout au long du livre, j'ai eu beaucoup de peine pour ce jeune garçon : si je désapprouve profondément son choix de sombrer dans le déchainement de violence, je ne peux que compatir à la peine qui l'habite. de la même manière, si j'ai plus d'une fois eu envie de secouer le jeune Ensio arrogant que nous voyons à travers les yeux de Ljuka, j'étais très triste pour le Ensio adulte qui souffre de cette absence soudaine et de cette culpabilité grandissante. Ensio et Ljuka sont plus des anti-héros qu'autre chose … mais ils sont tous deux très attachants, et c'est un déchirement que de les voir si malheureux !

Deux personnages, deux narrateurs, deux fils narratifs qui se déroulent en alternance … Mais on ne voit pas très bien comment ils peuvent se rejoindre, car il semblerait que Ljuka nous achemine progressivement vers l'événement qui constitue le point de départ de l'histoire contée par Ensio. On progresse en se demandant ce que l'autrice a bien pu nous concocter, avec cette petite inquiétude au ventre : et si, finalement, ces deux histoires parallèles ne se rejoignaient pas ? et si tout cela ne menait finalement nulle part ? Dans ce cas, quel intérêt de continuer à lire les chapitres dédiés à Ljuka : on sait déjà comment son histoire va se terminer, Ensio nous l'a raconté dans le premier chapitre !? Et c'est cette petite pointe d'appréhension elle-même qui nous donne l'impulsion pour tourner les pages, toujours plus vite, avec une impatience grandissante : il y a forcément quelque chose en plus ! Et on l'attend, ce quelque chose en plus, on l'espère … Et Siana a dépassé toute mes espérances, elle m'a conduit sur un chemin que je n'entrevoyais même pas, et elle l'a très bien fait. On danse de surprises en surprises, et c'est du vrai génie ! Je ne peux pas vous en dire plus, pour ne pas vous spoiler, mais sachez que cela a fait naitre en moi pleins de questionnements sur la destinée, sur la fatalité … Les choses sont-elles déjà écrites, les choix que nous faisons sont-ils réellement les fruits de notre libre arbitre, ou bien nos pensées elles-mêmes suivraient-elles un chemin déjà tracé devant nous ?

En bref, vous l'aurez bien compris, j'ai vraiment énormément apprécié ce roman ! Siana nous fait voyager dans un monde à la croisée des genres, où se mêlent et s'entremêlent la fantasy et la science-fiction, où l'aventure côtoie le récit initiatique … Deux personnages que tout oppose mais qu'une amitié profonde réunit, jusqu'à ce que leurs différences ne les séparent à nouveau. Deux histoires qui se répondent jusqu'à n'en former plus qu'une, de la plus étonnante des façons, alors même que le lecteur n'y croyait plus. Deux points de vue qui s'entrechoquent, rappelant à qui veut bien le lire entre les lignes qu'il n'y a pas qu'une seule vérité, mais que chacun vit les choses à sa manière, et que ce n'est qu'en essayant de voir par les yeux de l'autre que l'on peut éviter les issues dramatiques. « Perdre un ennemi, c'est aussi parfois perdre un ami », nous dit l'autrice, dont la plume est par ailleurs vraiment époustouflante ! C'est vraiment un excellent roman, aussi atypique que captivant, qui régalerai sans aucun doute tous ceux et toutes celles qui l'auront entre les mains … Alors n'hésitez plus, venez rencontrer Ensio et Ljuka !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Communiquer par la pensée avec son/sa meilleur(e) ami(e) ou un proche, n'en avez-vous jamais rêvé ? Bravant tous les interdits, Ensio et Ljuka ont fait plus qu'en rêver, ils ont réussi à créer ce lien télépathique qui leur permet de rester en contact même à distance. Une bénédiction pour ces deux enfants qui partagent alors une solide amitié, mais qu'en sera-t-il, une fois adultes, quand les incompréhensions et les rancoeurs les auront séparés ?

Une question à laquelle Ensio va être confronté lorsque, dans le cadre de sa fonction de Milicien, il finira par commettre l'impensable : tuer son frère d'enchantement devenu incontrôlable ! Rassurez-vous, je ne spoile rien, c'est écrit dans le résumé et cela arrive dès les premières pages. L'autrice part de ce dramatique événement pour nous offrir une narration alternée et audacieuse qui joue entre présent et passé. Nous suivons ainsi, dans le présent, un Ensio déboussolé par son geste dont il n'avait pas anticipé les répercussions sur sa santé mentale : Ljuka mort et leur lien rompu, un vide s'empare de lui et le ronge de l'intérieur. En parallèle, nous remontons le fil du temps, pour suivre Ljuka dans ses études à la Grande académie où il ne se sentira pas à sa place. Quand l'on constate la déchéance du premier dont la vie va à vau-l'eau, on suit la descente aux enfers du deuxième qui, petit à petit, tombe dans l'extrémisme… C'est à se demander qui est finalement le plus fou des deux.

La narration à deux voix est ici efficace d'autant qu'elle donne l'occasion à Siana de nous offrir deux protagonistes complexes et tout en nuances. Pas de héros ni de grand méchant ici, mais deux amis séparés par la vie, les incompréhensions, les rivalités, les rancoeurs, la jalousie et les non-dits, ce qui est pour deux amis pouvant communiquer par la pensée, assez ironique. La complexité des personnages est intéressante dans la mesure où elle pousse le lecteur à développer une certaine empathie pour ces derniers même quand il n'approuve pas leurs actes ni leur personnalité. À cet égard, j'ai trouvé le personnage d'Ensio particulièrement bien construit. D'abord tête à claques, imbu de sa personne, prétentieux et vantard, il s'humanise à mesure que sa vie tombe en lambeaux et qu'il sombre dans la folie. Cela se fait progressivement ce qui rend son évolution réaliste et touchante. Alors qu'en début de roman, je n'espérais rien de ce personnage, il apporte finalement une très jolie réflexion sur l'amitié, la rédemption, le poids de ses erreurs et la nécessité de les réparer. Contre toute attente, il a ainsi su me toucher voire m'émouvoir, et rien que pour ça, je tire mon chapeau à l'autrice !

Le personnage de Ljuka m'a aussi surprise, son évolution suivant le schéma inverse de celui d'Ensio et suscitant en moi des sentiments ambivalents : compréhension, peine, pitié puis agacement… En début de roman, il attire la sympathie par sa gentillesse, ses fêlures, ses difficultés à rentrer dans le moule, sa lutte quotidienne pour faire accepter ses différences et sa personnalité pleine de sensibilité. Incapable de s'exercer aux enchantements sur le vivant, il va se rapprocher d'un élève Mécaniste malgré la réprobation générale ; une personne de son rang n'ayant pas à s'acoquiner avec la plèbe. Son comportement et cette amitié nouvelle vont susciter moquerie et rejet de tous, même de la part des deux personnes qui comptaient le plus pour lui, son meilleur ami et cette fille qui lui plaisait tant. Se sentant incompris, trahi et ne supportant plus cette société dans laquelle les Maîtres s'approprient tous les pouvoirs, il va, petit à petit, laisser son jugement s'obscurcir…

Si ses idées d'égalité et son envie de protéger la population de la toute-puissance des Maîtres nous semblent justes, cela tourne à l'obsession. Sous couvert de justice, Ljuka finit par nous apparaître comme un fou prêt à tout pour prouver sa supériorité et la suprématie de ses idées. Un point qui le fait finalement de plus en plus ressembler aux Maîtres qu'il méprise, mais qui eux, ne font pas couler le sang pour assurer leur pouvoir… Même si ce n'est pas développé outre mesure, le système de classe se révèle d'ailleurs intéressant. On retrouve, comme sous l'Ancien Régime, une société divisée en classes avec une classe dominante qui impose ses desiderata aux « classes inférieures ».

J'ai adoré suivre le cheminement de cette amitié hors norme qui va se déliter jusqu'à se transformer en haine. On ne peut s'empêcher de se demander comment la situation a pu prendre une telle tournure entre deux personnes qui étaient pourtant unies par un lien télépathique. À moins que ce soit justement ce lien, en leur donnant l'illusion d'une parfaite compréhension, qui ne soit responsable d'un tel manque de communication et d'un tel gâchis… Amour et haine sont donc ici inextricablement liés, l'ami devenu ennemi ne semblant jamais l'être totalement.

En plus d'une narration dynamique ponctuée de nombreux dialogues rendant la lecture très fluide, l'autrice possède une très belle plume qu'elle met au service de ses protagonistes avec beaucoup de justesse. S'adaptant à leurs états d'âme et aux différents événements, le rythme est parfois rapide, d'autres fois un peu plus lent, mais toujours parfaitement cadencé. Les amateurs de belles plumes devraient donc être ravis de s'immerger dans cet univers enchanteur qui, même en absence de longues descriptions, se révèle très immersif. J'ai, en outre, apprécié la manière dont l'autrice a su introduire très naturellement quelques touches de steampunk, mais surtout de science-fiction. Cela apporte un plus indéniable à la narration qui prend une autre tournure, peut-être un peu plus introspective, mais jamais ennuyeuse.

Quant à la fin, c'est l'une des meilleures que j'aie pu lire ! Inattendue, belle et forte à la fois, elle permet aux lecteurs de terminer le roman sur des émotions fortes et la conviction que Siana a effectué un travail de fourmi, ne laissant rien au hasard dans la construction de son roman.

En conclusion, ni roman de fantasy classique avec sa cohorte de créatures, ni roman de science-fiction pur avec ses théories parfois complexes, Frères d'enchantement mélange habilement ces deux genres, quelques touches de steampunk en plus, pour nous offrir un univers passionnant et très bien construit. À travers deux amis unis par des liens encore plus profonds que ceux du sang et séparés par une rivalité tournant à la haine, l'autrice offre une belle réflexion sur l'amitié, la rédemption, le poids du passé, mais aussi sur la société et la manière dont des idées justes, déformées par la rancoeur et l'aveuglement, peuvent conduire à des actes de pure folie.
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Dans une société où chaque caste, de façon plus ou moins poussée, apprend à manipuler le vivant et la matière, Ljuka et Ensio vont créer un lien télépathique interdit malgré le danger que cela peut entraîner.
En grandissant, la renommée, l'amour naissant ou encore la perte brutale d'êtres chers transformeront cette amitié indéfectible en rivalité mortelle.

Et c'est lorsque leur relation est arrivée à un point de non retour que débute le récit.
Dès les premiers mots, le lecteur est projeté dans les rues d'Aptenja qu'il serpente à bout de souffle au côté du héros Ensio à la poursuite de Ljuka, le paria devenu fou.

« Frères d'enchantement » est un roman choral aux deux voix indissociables puisqu'Ensio nous conte le présent quant Ljuka nous parle de leur passé.

Il faudra attendre cependant le chapitre 3 pour faire vraiment connaissance avec Ljuka et comprendre pourquoi leur relation s'est déchirée.

Il est sans hésitation le personnage que j'ai préféré. Même si les deux protagonistes ont une bien trop haute estime d'eux-mêmes et de leur caste, Ljuka reste celui qui osera tourner le dos aux « siens » pour vivre selon ses envies et aspirer à une certaine forme d'égalité et de justice. Ensio, lui, ne jure que par le système et le paraître et ce n'est que parce qu'il va vivre une longue descente aux enfers - parfaitement rendue par l'écriture de l'autrice - qu'il va recevoir l'électrochoc nécessaire à sa prise de conscience. Et c'est sa recherche d'une rédemption désespérée qui nous amènera à suivre ses tentatives de manipulation temporelle. Une seconde partie de récit que je n'avais pas vu venir et qui pourtant semble évident.

Finalement, roman social, roman psychologique, roman de science-fiction, roman de fantasy mâtiné de steampunk, Frères d'enchantement est tout cela à la fois et plus encore.

L'auteur se sert d'une amitié déchirée pour nous plonger au coeur de l'âme humaine et décortiquer sous nos yeux la lente et inéluctable chute des coeurs trahis et incompris. Elle nous démontre que le plus fou n'est pas forcément celui que l'on croit et que l'aveuglement peut aussi toucher les héros.

Je remercie sincèrement l'auteur via SimPlement Pro pour m'avoir fait partager son univers.
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Je remercie l'auteure et Simplement.pro pour ce livre ! L'auteure le présentait comme un mélange de genres de l'imaginaire, ce qui m'a beaucoup intriguée. La très belle couverture m'a d'ailleurs fait penser à la fois à du steampunk, de l'étrange et de la SF, et après lecture, je trouve qu'elle correspond très bien au récit. J'aime aussi beaucoup découvrir de nouvelles plumes francophones et cet ouvrage étant le premier roman de l'auteure, il me tardait d'explorer son univers ! Si certains d'entre vous cherchent encore des idées pour le PIF 2019, ce livre pourrait vous intéresser ! 😉

Ceci est l'histoire d'une amitié : Ljuka et Ensio se rencontrent alors qu'ils sont enfants et passent la plupart de leur temps ensemble. Ils s'entendent tellement bien qu'ils décident de faire des expériences interdites pour créer un lien télépathique entre eux, ce qu'ils vont réussir à faire. Malheureusement, comme dans toutes les amitiés adultes, des tensions vont commencer à apparaître entre eux alors qu'ils sont à l'Académie : rivalité amoureuse, pression sociale et compétition, qui iront jusqu'à un point de non-retour…

Les chapitres alternent entre le point de vue de Ljuka, qui narre plutôt le passé de leur relation, et celui d'Ensio, qui doit vivre au présent avec les conséquences de ses actions. J'ai beaucoup aimé les passages dans les souvenirs, car j'ai adoré le personnage de Ljuka, sensible et attachant, qui ne se borne pas à être ce qu'on attend de lui, mais qui va tout faire pour devenir qui il est vraiment, sans se soucier de ce qu'on pense de ses choix, tout en voulant lutter contre la société établie, qu'il trouve injuste.

J'ai par contre eu vraiment du mal avec le personnage d'Ensio. Déjà, il est totalement odieux et imbu de sa personne, s'estimant meilleur que tout le monde. Cette attitude va conduire à des scènes que je n'ai pas particulièrement appréciées, où son ego et sa colère vont l'empêcher d'évoluer, et j'ai eu un peu l'impression de stagner, dans des situations qui ne me plaisaient pas. J'ai aussi eu un problème avec ce qu'on apprend qu'il a fait à Ljuka au début du livre, sans que cela ne semble le peiner le moins du monde. On comprend plus tard dans le livre le pourquoi de ce manque d'empathie, mais je ne peux pas croire pour ma part qu'une si forte amitié peut entraîner si peu d'émotion.

L'auteure ajoute une réflexion sociale très intéressante à son récit. La société dans laquelle les deux protagonistes vivent est divisée entre plusieurs « classes » desquelles il est très difficile de changer, puisque, par exemple, seuls les enfants des Maîtres peuvent tenter de devenir Maître à leur tour. Les Maîtres sont la haute société, ceux qui font les recherches et ont les postes importants. Les Mécanistes sont la classe moyenne, ils font le travail manuel pour les Maîtres. Puis il y a les autres, qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'Académie. Cette société découpée va être un des points de discordes entre Ljuka et Ensio : tous deux issus de la haute société, ils regardent d'abord les Mécanistes avec mépris, dédain et moquerie… jusqu'à ce que Ljuka se lie d'amitié avec l'un d'eux, qui l'aide à développer son talent.

Ce récit se déroule dans un monde totalement à part, guidé par la magie des pierres de Rhod. J'ai particulièrement apprécié découvrir la société magique : comment cette magie était utilisée, étudiée, avec quoi elle interagit… J'ai aussi beaucoup aimé les décors dans lesquels on évoluait : des villes aux allures surprenantes, changeant tout à fait d'un quartier à l'autre, une Académie qui rappelle un peu Poudlard, des créations incroyables… Un monde tout à fait à part que l'auteure a beaucoup développé !

Un premier roman réussi pour l'auteure : une écriture fluide et agréable, un mélange de genres intéressant, un univers très bien construit et innovant, une belle réflexion sur l'amitié, la rivalité, mais aussi sur les valeurs à défendre et les enjeux de société. Un récit en deux temps et en deux protagonistes très différents, dont un m'a énormément plu, malheureusement l'autre pas du tout. Une bonne lecture !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Je pense que je ne le dis pas assez, mais bon sang, nous avons quand même de sacrées pépites dans cet univers littéraires. Certains sont naissants et bien cachés sur la toile. Je pense à Siana qui a eu l'extrême gentillesse de me faire confiance pour lire et donner mon avis sur son roman, Frères d'enchantement. J'ai quand même mis quelques jours pour bien formuler cette chronique et surtout ne pas me perdre ☺


Je suis une habituée du mon fantasy, mais j'avoue qu'on ne voit pas assez de steampunk donc quelle ne fut pas ma joie quand j'ai sû que c'était le décor ☺Nous y rencontrons Ensio et Ljuka, deux hommes tellement proche qu'un lien téléphatique s'est fait entre eux. On ne peut qu'apprécier cette relation pure et qui donne tellement un sourire sincère ... Jusqu'à cette perte. Ljuka meurt, ce lien se coupe et Ensio perd cette moitié. On assiste à son déclin, malgré l'entourage de ses proches, de sa famille, il sombre. Pour comprendre pourquoi la situation est arrivée là, le passé pourra nous éclairer ! C'est ainsi que les chapitres s'entrecroisent entre les deux hommes, mais surtout on remonte le temps. On y découvre tellement de sujets qui mettra à mal ce lien ... Mais de là à prendre ces proportions ?!


J'ai trouvé cela hyper intéressant d'être dans un présent assez violent, puis de remonter les évènements pour découvrir les personnages, les instants qu'ils ont partagés, ce lien si unique - et même dangereux. Nos sentiments envers les protagonistes sont même parfois chamboulés, car on sait ce qu'il va se passer, on appréhende et pourtant, on a envie de les secouer pour qu'ils changent parfois leurs gestes qui auront un impact puissants. de quoi s'accrocher jusqu'à la fin du roman ... Et cette fin ! Tout au long de la lecture, j'ai essayé d'anticiper ce qui allait pouvoir se passer, ça changeait tellement souvent, mais je n'aurai absolument pas parié sur ce choix !


Il y aurait encore beaucoup à dire, mais j'ai peur de tout spoiler et je m'en voudrais ☺ Frères d'enchantement a donc énormément de points positifs, cela change des types d'histoires mis en avant en ce moment. Et puis le côté steampunk est très bien tenu, j'ai adoré !
Un talent, une autrice à suivre ♥
Lien : https://livres-et-compagnie...
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Pour résumer, Frères d'enchantement est un premier texte de fantasy adulte bien mené. L'autrice propose de suivre Ensio sur les chemins de la folie et Ljuka sur celui de la révolution dans une alternance de point de vue maîtrisée et immersive. Sa plume jeune, son univers personnel et ses idées originales donnent du peps à ce premier roman qui est, pour moi, une belle découverte que je recommande volontiers !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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C'est un roman rempli d'émotions, de sentiments, de remise en question avec une ou plusieurs belles morales ! L'histoire du lien entre Ension et Ljuka m'a particulièrement touchée car ce genre d'amitié (au début) et de lien ferait rêver n'importe qui n'en a pas vraiment connu ! de plus l'univers est intrigant parce qu'on pourrait penser qu'il ressemble au nôtre mais il est bien plus compliqué et mystérieux ! Je suis sûre que l'auteure aurait encore plein de choses à nous racnter dessus qu'il n'y a pas dans le roman ! Les actions vont toutes seules et sincèrement je n'ai pas trouvé le temps de m'ennuyer car dès que je fermais le bouquin, j'avais envie de l'ouvrir à nouveau pour connaître la suite ! Et la fin…Je n'étais pas prête du tout mais elle était sublime, la petite goutte d'eau qui n'a pas fait déborder le vase, mais qui a mis ce roman un cran au-dessus de ce qu'il était avant ! Il est génial ! J'ai envie de me replonger encore un peu dans cette histoire…Mais bon toute chose a une fin…Snif ! Merci encore à Siana ❤

[chronique entière sur le lien]
Lien : https://lacoccilectrice.word..
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[SERVICE PRESSE]

Frères d'enchantement de Siana


Je remercie l'auteure pour ce service presse


Mon résumé :

Ensio et Ljuka se connaissent depuis tous gosses. Ils communiquent grâce a un lien télépathique. Alors que Ljuka commet des actes terroriste, Ensio est parvient à tuer son ami.


Mon ressenti final :

Malheureusement, je n'ai pas adhéré à l'univers de ce roman.

Je tiens tout de suite à préciser que ce n'est absolument pas l'auteure qui est la cause de ce retour mitigé. L'écriture est très agréable et facile à lire.

Mon premier point noir est l'alternance d'époque selon les chapitres. le manque de précision indiquant le changement d'époque m'a fortement perturbé lorsqu'il s'agissait de comprendre que nous faisions un bond dans le passé des deux camarades. J'aime être prévenue en amont de ce type de changement, pour la qualité de lecture et de compréhension.

Également, j'ai eu beaucoup de mal avec le caractère d'Ensio. La culpabilité le pousse à changer et je l'ai trouvé particulièrement égoïste. Il rumine beaucoup et ce sont des choses qui l'agaçant, en général

Plus j'avançais dans ma lecture et moins j'arrivais à comprendre le cheminement imposé par l'auteure. J'ai tenu bon jusqu'à la fin mais sans réellement profiter du potentiel de cette histoire.


Si vous êtes adeptes de l'univers fantasy et steampunk, vous serez comblés ! L'auteure n'est pas avare de descriptions et l'immersion est totale. La maîtrise du sujet est complète et l'écriture agréable rend ce roman addictif pour celui qui apprécie.

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