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3,13

sur 87 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un humour absurde comme j'aime qui donne une analyse plus profonde qu'il n'y parait sur la vie et les gens. Poésie, humour noir. Si je devais comparer cet auteur à un autre, ce serait sur à Joël Egloff.
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Voilà un titre bien étrange mais qui résume parfaitement toute l'essence de ce court roman.
À la fois drôle et sérieux, absurde et réaliste, on y rencontre un jeune homme un peu perdu dans sa vie, en mal d'amour et de boulot.
Mais en lui parle aussi l'enfant qu'il était il n'y a pas si longtemps, marqué par le divorce de ses parents, par la déchéance d'un père qui glisse dans la violence et par l'absence d'une mère qui s'illustre par son indifférence égoïste.
Comment peut-on s'en sortir quand on ne pousse pas droit ? Comment se réchauffer le corps et le coeur lorsqu'on se sait si seul ? Pourquoi son seul réconfort se trouve-t-il en la possession de ce revolver lourd et froid ?
Pourquoi les chiens ne volent-ils pas, même avec des ailes en carton ?

Ce premier roman de Guillaume Siaudeau, construit de courts chapitres oscillant entre des souvenirs d'enfance et des moments présents, est plaisant à lire dans sa singularité, sa poésie et sa profondeur.
Beaucoup d'humour, noir, caustique, décalé, absurde, mais surtout rien de superficiel, bien au contraire. le désespoir n'est pas loin pour ce jeune homme micro-fissuré de partout qui ne demande qu'une chose : se sentir revivre.
Grâce au goût savoureux des tartes aux pommes peut-être ?
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Je n'ai pas eu droit à la couverture joliment illustrée de Pocket rose et verte mais par celle plus sobre monochrome ivoire de l'éditeur Alma. le titre seul "Tartes aux pommes et fin du monde" m'a interpellée et le coup de coeur du bibliothécaire a fini de retenir mon attention. Je me suis assise bien confortablement et je l'ai lu d'une traite. le personnage nous raconte sa vie avec poésie, humour aussi. le jour où il a compris que son chien Bobby ne savait pas voler mais son père peut-être pas. Cet enfant qui va essayer de redonner le sourire à un père violent, alcoolique, ravagé par le départ d'une femme, la mort d'un père. Il greffe des ailes au chien suivant pour tenter de le faire voler. Cet enfant grandit et on partage son quotidien pas si rose. Puis sa rencontre avec Alice dans la queue d'un supermarché, la douce Alice... Il lui susurre des noms de poissons à l'oreille. Il se fait aussi un ami, Arny, passionné d'avions, de maquettes en particulier. Mais rien ne dure dans la vie.

"Aimer et perdre. La vie était rythmée par ces deux mots : aimer et perdre. Aimer le plus longtemps possible, et puis un beau jour tout perdre. J'allais devoir réapprendre à aimer pour réapprendre à perdre. Pour l'instant je me contentais d'écouter la pluie en regardant mes mains".

Pour palier ce manque de vie, il s'achète un flingue... Et cet objet devient son ultime ami, son confident, son double. Partout où il va, il l'emmène avec lui, en fait sa compagne de vie, tombe en amour pour cet objet et retrouve le goût de vivre, ("une compagnie silencieuse qui savait comment prendre quelqu'un par les sentiments.")... Paradoxal mais tellement bien écrit.

Le 1er premier roman Guillaume SIAUDEAU nous parle donc de fin du monde, de chiens possédant des ailes de carton, de flingue, de boite de maquereaux, d'un coup de foudre, d'abandon de soi, de quais de déchargement, de maquettes d'avions, de balades oniriques matinales, de cocktails clignotants, de vies qui s'étiolent, de tartes aux pommes, de la simplicité et de la banalité de la vie... C'est léger, humoristique, grave, doux, philosophique et bourré de poésie burlesque et attachante.

"Tartes aux pommes et fin du monde" est un roman drôle mais pas comique, simple mais touchant, grave mais pas désespérant. C'est le mélange des genres, la foire à la simplicité et à la beauté des mots et des phrases, les turpitudes du quotidien , les idées noires et les bonheurs des lendemains. C'est l'équilibre que l'on cherche, le pas que l'on entreprend l'un après l'autre, le chemin que l'on emprunte vers l'inconnu. Celui dont on n'est pas sûr mais qu'importe puisque l'inconnu n'est de toute façon pas connu. C'est les petites joies, les petits riens du quotidien, les désespoirs et les cris que l'on ne pousse pas de peur de se frotter à des plus forts que soi. C'est la lumière dans la nuit noire, c'est des mains tendues lorsqu'on ne trouve plus de repères, lorsqu'on recherche un nouvel itinéraire, une nouvelle voie.

A lire sans hésitation.
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En refermant "La dictature des ronces" je savais que je ne tarderais pas à lire le premier roman de l'auteur. J'ai fait encore plus vite que prévu, pressée de retrouver la tendresse et la mélancolie de ses personnages, trentenaires paumés et perdus dans un monde qui ne leur fait pas beaucoup de place.

La première faille dans l'enfance du narrateur a été la mort du chien Bobby, qui ne voulait pas voler, suivie de près par le départ de la mère avec "un type qui ne disait jamais grand-chose", précipitant le père dans la bouteille. Les baffes ont voltigé plus souvent, le narrateur et sa soeur ont dû apprendre à les esquiver et à se débrouiller.

Après il y a eu les petits boulots alimentaires sans grand intérêt, puis la rencontre d'Alice, grâce à une boîte de maquereaux. "C'est ce soir-là que j'ai embrassé Alice pour la première fois. Si ce baiser avait été un cocktail, je l'aurais appelé "lèvres douces parsemées de petites graines d'espoir". La vie est devenue belle, jusqu'au jour où Alice a reculé devant l'amour qu'il lui offrait, sans explication, le renvoyant à sa solitude et à son insignifiance. Alors, il a acheté un révolver qui ne l'a plus quitté, c'est devenu son nouveau compagnon, aussi attachant semble-t'il qu'une personne et plus rassurant.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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J'avoue c'est le titre qui m'a séduite direct
Je l'ai acheté et je l'ai commencé directement sur le retour. La moitié est drôle l'autre m'a profondément ennuyée.

L'idée de base est bonne tomber dans les tartes aux pommes pour se remettre d'une rupture ça peut être sympa mais aussi indigeste.
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Un belle histoire comme je les aime, absurde, touchante, avec cette touche d'humour à fleur de peau qui fait sourire mais réveille inévitablement quelque chose en nous de plus profond, de plus sensible.

J'ai adoré plongé dans l'histoire de ce jeune homme un peu dérangé, bouleversé par la vie dans laquelle il a du mal à se faire une place.

L'écriture de Guillaume Siaudeau a ce côté poétique et décalé qui me plaît tant, ce genre de style qui fait toujours mouche me concernant. Je suis accro à ces petites phrases incisives, drôles, mélancoliques ou bouleversantes qui suffisent, en quelques mots, à dire beaucoup et parviennent toujours à viser juste. Tartes aux pommes et fin du monde (et rien que ce titre aurait pu suffire à me faire comprendre que j'allais adoré ce roman) en regorge.

C'est une charmante petite perle de moins de cent cinquante pages, comme une bouffée d'émotions et de simplicité qui transporte le temps d'un instant. Une très chouette lecture.
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Ce court roman raconte les épisodes d'une vie d'un jeune homme désoeuvré. L'insignifiance du quotidien est ponctuée par des moments drôles et pathétiques dans une langue empreinte de poésie. Chacun des courts chapitres s'auréole d'un chien qui devrait voler, des mains d'un père trop brutal, du code-barre sur les boîtes de maquereaux, du goût de la tarte aux pommes et surtout d'un amour improbable... J'ai été charmée par ce texte étrange et original. Un univers d'auteur à découvrir pour tous les curieux.
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Tout d'abord encore merci à Babelio pour cette découverte lors de la Masse Critique de la rentrée !

J'ai noté ce livre 4 étoiles ... sans doute un peu généreux, finalement - ça aurait été plutôt 3.5 !
Au départ, j'étais emballée, ce n'était pas loin du coup de coeur ... et puis arrivé vers la moitié du livre, quelque chose a changé.
Je ne sais pas l'expliquer ... au départ, c'est une vraie délice. Les souvenirs de l'enfance, même si ils ne sont pas forcément bons, sont racontés avec beaucoup de tendresse. L'enfant grandit mais au départ le récit du jeune adulte reste encore teinté d'espoir avec le premier appartement, premiers petits boulots, premier amour...
Forcément, les choses vont se gâter pour le narrateur et même si l'écriture et le style reste le même - de l'humeur malgré l'adversité, une fausse légèreté face aux injustices - c'est ici aussi que les choses se gâte pour moi. C'est vraiment difficile d'expliquer pourquoi. J'ai tellement apprécié le début du livre et tellement aimé la prose de Guillaume Siaudeau, je pense que j'en voulais plus, qu'il ait plus loin.
Comme une toute petite tranche d'une délicieuse tarte aux pommes mais qui nous laisse sur notre faim.
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Parfois, l'on choisit de lire un livre à son titre. Ici Tartes aux pommes et fin du monde de Guillaume Siaudeau. Que reflète-t-il du livre, de l'histoire ? de l'histoire de ce jeune homme, un peu perdu, qui nous raconte ce qui lui traverse l'esprit. D'abord, ce terrible souvenir d'enfance : Bobby, le chien bien aimé de la famille, qui meurt soudainement lors d'une promenade. Et conséquences surprenantes, le père devient alcoolique, la mère s'en va. Aujourd'hui, le héros tombe amoureux d'Alice, mais bien sûr, ça finit mal. Un boulot sans intérêt, une vie qui se casse la gueule, il s'achète un flingue. Cet objet devient son confident, celui auprès de qui il se sent invincible, investi, important.

Au fil des pages, on est baladé dans le temps et dans les émotions. L'ironie qui cache la peur. L'humour qui relativise l'inquiétude. Une sensation douce-amère qui nous colle ensuite au corps.

Un premier roman plein de vie, malgré la fin du monde annoncée.
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Remerciement à Babelio ainsi qu'aux éditions Alma pour m'avoir fait connaitre Guillaume Siaudeau, un auteur que je découvre au détour de son tout premier roman « Tarte aux pommes et fin du monde ».


La première chose que l'on note c'est l'édition qui est vraiment très réussie, retranscrite sur du beau papier ce qui rend la lecture plus agréable. A force de lire des romans sur mon Kindle, j'en avais presque oublié à quel point le contact avec le livre est important lorsqu'on lit. Un petit plus pour un petit roman empreint de poésie au style très singulier qui se lit d'une seule traite.

Le titre à lui seul pose déjà les bases d'un paradoxe que l'on veut élucider. Autant dire que si l'imagerie esquissée en quatrième de couverture ne suscite pas votre intérêt, vous aurez beaucoup de mal à vous imprégner complètement de l'humour et des tournures de phrases faussement naïves de l'auteur. Les métaphores et aphorismes y sont redondants; on peut reprocher un caractère trop enfantin qui alourdit plus qu'il n'en faut la dépression croissante du narrateur.

L'originalité du texte finit toutefois par nous surprendre, Guillaume Siaudeau arrive a nous captiver avec des boites de maquereaux, des ailes en carton, et des chiens qui ne savent pas voler, fleurissant le portrait d'une enfance douloureuse. Ces petits instants enfouis de notre enfance que le temps finit par nous voler, on les retrouve ici distillés dans les propos d'un doux dingue - souvent à la limite de l'autisme - totalement en marge avec la société dans laquelle il vit. L'auteur dédie d'ailleurs ce livre à ceux qui manquent... et c'est à ceux là que j'ai pensé en lisant ce petit texte sans prétention.

Pour que le monde tourne bien rond, il aurait peut-être tout simplement fallu que toutes nos peines aient le gout sucré d'une bonne tarte aux pommes.
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