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EAN : 9782738135230
155 pages
Odile Jacob (01/03/2017)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Sous la forme d'un dialogue, le psychanalyste arabisant (et hébraïsant) Daniel Sibony fait le point sur les principales questions que l'islam nous pose, sous la forme d'attentats, de censure d'Etat, de "dialogues" avec des ignorants européens et de discours médiatiques. Son humour et la profondeur de sa pensée permettent au lecteur curieux de penser ce phénomène si ancien et si actuel.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Seconde tentative d'écriture d'une critique.
Daniel Sibony, dont on sait la connaissance de l'arabe coranique, de l'hébreu et la pensée psychanalytique, traite dans ce court essai dialogué d'un problème aigu qui nous concerne tous aujourd'hui : comment se fait-il qu'un livre tel que le Coran, pétri de références et de réécritures de la Torah juive, au point qu'à certains moments, il en semble la traduction arabe, - pratique textuelle normale dans l'Antiquité -, appelle systématiquement au meurtre des non croyants, avec une obstination, une violence obsessionnelle, proprement étonnantes ? On nous dira que la Bible "aussi" est violente : mais quand elle appelle au meurtre, c'est à celui des Hébreux infidèles, pas à celui de l'humanité non-juive dans son entier. Le grand talent de Sibony est de nous montrer comment s'articulent dans le texte même du Coran les versets "pacifiques" et les versets "assassins". L'explication est simple, brillante et convaincante, mais je crains d'en dire trop : avoir été caviardé une fois me suffit.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ne fait-on pas trop de cas de ces "malédictions" qui doivent tout au plus représenter quelques versets ? Si un si vaste ensemble, c'est plutôt négligeable.
Pas vraiment. Plus du tiers du Coran s'en prend aux "gens du Livre" en tand que mécréants. Pour vous le montrer, sans citer tous les versets, je vous incite à distinguer les niveaux de violence : par exemple "tuez les associateurs" (les chrétiens), c'est direct ; Allah ne fait "pas d'alliance avec le peuple injuste" semble plus calme, c'est presque une information, mais couplé avec "Allah maudit le peuple injuste" (juifs et chrétiens), et avec "combattez ceux qu'Allah a maudits" le verset calme révèle mieux sa violence. En outre, celle-ci n'est pas statique, de l'ordre d'un : on n'aime pas ces gens, il faut s'en éloigner ; c'est qu'ils sont haïs par Allah (pourquoi pas, bien que ce soit déjà une condamnation), et c'est qu'Allah veut les punir "par vos mains, "yu'adbhumu Allahu bi-aydikum" (9-14). Vous devinez qu'il y a peut-être une forte interaction entre parties paisibles et parties agressives... p41-42.
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Les musulmans conscients et prosélytes veulent "dialoguer", mais pas avec des gens qui savent. Ils sont prêts à "expliquer" l'islam, donc à le diffuser à des gens démunis. Dans cette diffusion, ceux qui savent et qui ne sont pas musulmans doivent être écartés exactement comme les "gens du Livre" devaient l'être quand le Coran s'élaborait et que l'islam se propageait ; puisque, on l'a assez dit, c'est contre eux qu'il prenait forme. Aujourd'hui même, ceux qui "expliquent" peuvent bluffer ceux qui ignorent la langue arabe. Ainsi, ils parlent des "salafistes" comme d'une espèce rare et un peu monstrueuse qui engendre des djihadistes, des tueurs, etc ... Or SALAF veut simplement dire "prédécesseur", " ancêtre", les salafistes relient donc ce qui succède à ce qui précède, bref, ils enseignent les fondamentaux, le Coran, la tradition, dont les idées de fond ont très peu varié. S'en réclamer n'a rien de monstrueux ; de même que cette tradition inclut le quiétisme ou le djihad de façon très naturelle. Aujourd'hui, les actes des djihadistes suscitent l'indignation car ils sont répercutés, via le Web, à l'échelle planétaire ; cela laisse croire qu'ils sont nouveaux. Or il y en a toujours eu, la nouveauté, c'est leur diffusion massive en temps réel.
p. 112
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En somme, quand les musulmans lisent le Texte, ils lisent les deux aspects et ils expriment l'un ou l'autre selon leur état d'âme ; selon les opportunités. Mais n'est-ce pas comme pour tout un chacun ?

Quand un homme a des états colériques et des états sereins, vous ne dites pas que vous avez deux hommes, les deux états s'entremêlent et font partie de sa personne. L'immense majorité des musulmans ne vit pas en Europe et consomme avec délice les parties agressives ou pacifiques ; celles-ci mettent en relief celles-là, et servent à les relancer, à soutenir l'offensive (contre les traîtres : "ceux qui ont cru" et qui sont devenus "mécréants" en n'adoptant pas l'islam). L'aspect paisible et l'aspect guerrier sont si bien liés qu'en un sens, c'est à cause des aspects pacifiques que le Coran lance ses appels les plus guerriers : chaque verset paisible sert à rappeler que les "gens du Livre" l'ont trahi, et qu'on doit donc les combattre si l'on tient à ce verset paisible, si l'on tient à être en paix, à être dans l'islam.

p. 67
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Pourtant le Coran accueille tous les prophètes juifs, ainsi que Jésus et Marie...
Il les accueille en tant qu'ils sont "musulmans". Les autres, qui ne suivent pas, sont voués à la perdition. Il leur dit en substance : "Je reconnais pleinement vos ancêtres, ils étaient musulmans ; et vous ? Non ? Alors vous êtes des traîtres à combattre." C'est donc l'acte d'accueillir tout le monde, notamment les ancêtres judéo-chrétiens, qui se révèle un acte de guerre, alors qu'il apparaît comme un signe d'ouverture et de paix. C'est un beau paradoxe : quand l'acte qui vous reconnaît devient celui-là même qui vous dénonce et vous combat.

p. 47
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Tout de même, on cite souvent ce verset : "pas de contrainte en religion".

Ce sont trois mots d'un long verset (II-256), qui sont encadrés de telles malédictions sur ceux qui ne font pas le bon choix, celui de la vraie religion, qu'ils expriment moins un appel à la liberté qu'à la conversion sincère et sans réserve : si vous venez à la religion, venez-y totalement. Dans le même verset, ces trois mots sont suivis d'un appel à l'évidence : "La voie droite se distingue de l'erreur"; la voie droite c'est l'islam ; et le verset suivant scelle encore le sort des incroyants : "Ils seront les hôtes du feu où ils demeureront immortels.
p.68
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Videos de Daniel Sibony (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Sibony
Daniel Sibony vous présente son ouvrage "Shakespeare" aux éditions O.Jacob.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2646825/daniel-sibony-shakespeare-questions-d-amour-et-de-pouvoir
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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