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Marcel Barang (Traducteur)
EAN : 9782889276134
176 pages
Editions Zoé (08/11/2018)
3.95/5   10 notes
Résumé :
Lorsque Nopporn suspend une aquarelle du Mont Mitaké dans son bureau, sa femme s'en étonne : elle est de facture si ordinaire. Pourtant il y tient ; elle lui rappelle ses années d'études au Japon et ce jour où un haut dignitaire du Siam est arrivé à Tokyo avec sa jeune épouse, la princesse Kîrati. Nopporn doit veiller à ce qu'elle ne s'ennuie pas. Bien que de quinze ans son aînée, elle le fascine par sa beauté, sa grâce et sa maturité résignée. Nourri d'honnêtes int... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après Venin, dans un genre bien différent, je poursuis ma découverte de la littérature thaïlandaise. Au lieu d'une scène de vie rurale, il s'agit ici d'un classique roman d'éducation dans la bonne société. Plus près de le Rouge et le Noir que de la Princesse de Clèves, un peu décevant, il oppose de grands sentiments altruistes aux premiers émois d'un jeune ambitieux.
Le récit se laisse lire agréablement et sans difficulté, c'est écrit avec élégance, avec pas mal de subtilité dans les sentiments ; j'ai assez aimé cette impression que le narrateur ne comprend pas tout de ce qu'il nous raconte. Sans doute un truc de l'auteur : le lecteur se sent plus fin que le narrateur, ça doit le flatter. L'action se déroule dans un monde sans doute disparu depuis longtemps (le roman date de 1937) où la jeunesse des classes supérieures va faire de longues études au Japon, où l'aristocratie garde un charme distant. Mais je n'ai pas trouvé de description intéressante de la Thaïlande ni de la vie qu'on y menait, à peine quelques scènes de jolis paysages japonais : ici encore l'auteur souligne que son narrateur a du mal à voir ce qu'il a devant les yeux.
La préface de Laure Pécher vous donnera quelques pistes intéressantes (mais non, le lien avec le Diable au Corps ne me parait pas si évident). Je vous conseille cependant de la lire plutôt après le roman, car elle en dit trop sur le récit.
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C'est un tableau plutôt ordinaire, accroché derrière son bureau, qui fait l'objet de la conversation entre Nopporn et sa femme. Ces quelques phrases échangées vont rappeler au personnage principal le passé de cette toile, et surtout l'histoire de sa rencontre avec celle qui en est l'auteure.
Étudiant de 22 ans à cette époque, Nopporn cherche pour un riche et généreux ami de la famille, Lord Attikanboddi, une villa à louer ainsi qu'une domestique. Cet ami vient juste de se remarier. Nopporn fait alors la connaissance de sa nouvelle épouse : la princesse Kirati. C'est ici que les choses font se compliquer...
Je ne suis pas foncièrement une adepte des romans sentimentaux. Celui-ci raconte, pour moi, le besoin de conquête, d'accomplissement, d'un garçon ambitieux et pragmatique. C'est assez triste au fond. J'ai trouvé le style et les dialogues légèrement ennuyeux. Je ne suis pas sûr que je réitérerai l'expérience.
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Lecture agréable de ce classique thaïlandais enfin traduit en français. L'auteur nous narre dans ce roman une histoire d'amour impossible entre un jeune étudiant et une femme de quinze ans son aînée, épouse d'un ami de son père. Bien que se passant peu en Thaïlande, nous avons tout de même un aperçu de certaines coutumes et surtout des mentalités de l'époque (les années 1930). Les Thaïlandais aisés avaient pour habitude de partir à l'étranger pour faire leurs études, notamment au Japon, vu comme étant un pays très développé. Cela semblait d'ailleurs être une tendance en Asie, puisque les études au Japon étaient également très prisées par les Chinois et les Coréens à cette même époque. Outre ce point, nous découvrons que les mariages arrangés étaient presque toujours privilégiés, et les pères avaient tendance à choisir avec soin le ou la promise, ayant comme condition le statut social, la famille dont il ou elle est issu(e) et bien sûr les revenus.
L'histoire d'amour en elle-même est plutôt simple, tragique et très sobre. Elle ne m'a pas émue plus que cela, mais il faut tout de même remettre les choses dans leur contexte : ce livre a été écrit en 1937, dans un pays assez conservateur, qui semblait être très ancré dans les protocoles et dans le carcan de leurs traditions. Il ne fallait donc pas s'attendre à des effusions et des déclarations enflammées. Mais cette retenue est néanmoins jolie.
Pour le style, j'avais l'impression de voir parfois la phrase thaï au niveau de la structure grammaticale et des tournures des phrases, ce qui n'est pas déplaisant.
Pour conclure, ce fût une lecture agréable mais qui ne me marquera pas forcément à vie. Par contre je suis ravie de pouvoir lire un classique de ce pays et d'ouvrir un peu mes horizons !
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Un magnifique roman d'amour qui m'a fait verser quelques larmes.
On comprendra pourquoi qu'il est encore incontournable en Thaïlande.
Je suis encore sous le ressenti de cette lecture mais si je l'ai terminé plus tôt dans la journée.
Ne préférant pas vous spoiler sur l'intrigue, je ne peux que vous conseiller de lire pour que vous ayez votre propre opinion.

Belle découverte grâce aux challengers des Globe-trotteurs qui trouvent l'un et l'autre des pépites littéraires dont j'en suis bénéficiaire aujourd'hui via cette lecture.
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Première traduction française de ce roman thaïlandais de 1937 qui raconte une histoire d'amour impossible entre une très belle jeune femme de 35 ans, en voyage de noce au Japon avec son mari de 50 ans, et un étudiant de 22 ans chargé de lui tenir compagnie et de lui servir de traducteur. le point culminant de leur désir se déroulant sur le mont Mitake. Les années passent ensuite et avec elles les regrets qui les accompagnent. Histoire banale et racontée mille fois mais qui m'a semblé ici d'une rare délicatesse avec beaucoup de subtilité. Surtout grâce à ce portrait de femme d'une intelligence, d'un humour et d'une finesse qui la rendent inoubliable. Elle console ce jeune homme encore en formation, forcément excessif et passionné, qu'elle aime pourtant intérieurement passionnément. Des pages merveilleuses sur les actes manqués d'une vie, les sacrifices, les lois sociales et naturelles. Un roman touchant qui restera pour moi comme un classique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Avant la fin de la monarchie absolue, la plupart des aristocrates, vous le savez, se comportaient en aristocrates. Ils vivaient dans un monde différent. Mon père fit tout pour que moi et ses autres enfants soient comme lui. Au début, j'allais à l'école pour recevoir l'éducation formelle appropriée. Quand j'atteignis l'adolescence, Père me garda enfermée dans son monde et me protégea de tout contact avec le monde extérieur. Je poursuivis mes études avec un tuteur à demeure - au palais, comme on disait à l'époque.
(Page 87)
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Depuis un certain temps, notre canot flottait à l'arrêt au milieu du bassin. Je pris les rames pour lui donner une impulsion. J'étais encore dans un état d'agitation et voulais un peu de mouvement qui pourrait aussi altérer le cours de notre conversation. Notre canot à présent en suivait un autre dans lequel deux jeunes filles étaient assises. Elles chantaient à l'unisson en sourdine tout en ramant lentement et en regardant la lune avec extase.
"Qu'est-ce qu'elles chantent bien! murmura la princesse Kîrati. Elles semblent emballées par la chanson qui doit être très émouvante. Voulez-vous bien m'en traduire les paroles. [du japonais vers le thaï]
- Ce qu'elles chantent était une chanson d'encouragement ou de consolation, pas une chanson d'amour, lui dis-je une fois que les deux filles eurent fini de chanter. Elle est censée les rendre contentes de leur sort. Elle dit ceci : "Même si nous ne sommes pas des fleurs de cerisier, il n'y a pas de honte à être des fleurs d'un autre genre ; soyons simplement les plus belles du nôtre. Il n'est qu'un seul mont Fuji, mais les autres montagnes ne sont pas dénuées de valeur. Si nous ne pouvons pas être des samouraïs, soyons donc leurs suiveurs. On ne peut pas tous être capitaines, car sans marins comment voguer? Faute d'être la route, soyons au moins le talus qui la borde. En ce monde, il et une place et du travail pour chacun d'entre nous. Si haute ou si basse que soit la tâche, logis et travail à faire sont assurés. Si nous ne pouvons pas être le soleil, alors soyons les étoiles. Nous ne sommes pas nées hommes, mais il n'y a point de honte à être nées femmes. Soyons ce que nous sommes. Notre condition dans la vie n'est pas un problème ; l'important, c'est d'être soi du mieux qu'on peut".
- Cette chanson de réconfort a un message très précieux, dit d'un air songeur la princesse Kîrati quand j'eus fini, et vous l'avez traduite fort bien. J'aimerai l'entendre à nouveau. Ces deux là s'en donnent à cœur joie.
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Avez-vous jamais pensé que l'activité mentale est, comme l'activité physique, toujours en mouvement, sauf quand nous dormons? Il est dans notre nature de faire quelque chose et de penser quelque chose tout le temps ; on n'arrête jamais. Si on essayait de rester totalement immobile, ce serait une forme de torture. Vous pouvez vérifier ceci sur-le-champ : essayez de ne pas remuer vos mains, restez assis sans bouger, ne faites aucun mouvement avec aucune partie de votre corps et ne pensez à rien du tout - vous vous sentirez bientôt mal à l'aise. Quand vous bougez, votre mouvement vous est bénéfique ou ne l'est pas ou est même dangereux, une chose ou une autre. Il en va de même pour nos pensées : si nous ne pensons de façon soit non bénéfique soit dangereuse. Comme notre cerveau est perpétuellement en activité, je pense que, si nous pouvons trouver une distraction utile pour absorber nos pensées de façon continue, alors la vie ne saurait être sans valeur et nous sommes capables d'en profiter plus ou moins, quelle que soit notre condition. Laisser ses pensées s'égarer n'est pas bon : on finit pas en avoir assez de la vie. Une femme dans ma position a fort besoin d'un tel accessoire. Si je n'avais rien d'utile à quoi penser, je ne pourrais penser qu'à des choses inutiles ou dangereuses. C'est tout naturel. Et je puis dire que, vu mon amour pour l'art, ce dernier est devenu mon meilleur ami.
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- Que m'est-il arrivé ?" Elle répéta ma question lentement, regardant droit devant elle d'un air absent. "Ma jeunesse et mes jolis rêves ont pris congé de moi."
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Votre amour est né là et puis est mort là. Mais pour quelqu'un d'autre, l'amour continue de resplendir dans un corps sur le point de se faner pour toujours.
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