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Rod Reis (Illustrateur)
EAN : 9781632153265
128 pages
Image Comics (08/09/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
With super villain threats a problem of the past, a strike on his hands, and scandal on the horizon, Geoffrey Warner has taken drastic steps to breathe life back into the Chicago Organized Workers League. But how far will his false-flag operation reach? Is there any line he won't cross for "the greater good?"
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Principles of Power (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Ces 2 tomes forment une histoire complète et indépendante de toute autre. le présent tome comprend les épisodes 7 à 11, initialement parus en 2014/2015, coécrits par Kyle Higgins et Alec Siegel, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rod Reis. Ce tome bénéficie d'une introduction de Marc Andreyko, d'une carte de Chicago situant les différents quartiers, et d'une page de rappel sur les 7 principaux personnages.

Incroyable ! Dans un quartier de Chicago, un homme (Doppler) entre dans une épicerie, exige la caisse, et finit par utiliser ses superpouvoirs contre les gérants, comme le premier supercriminel venu. Pourtant, le maire de Chicago était convaincu qu'il n'y avait plus de supercriminels en activité. Voilà qui risque de peser lourd dans la renégociation du contrat avec COWL (le syndicat des superhéros de Chicago), alors que justement ils sont en grève.

De son côté, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) continue à maintenir le piquet de grève des superhéros, sans rien lâcher dans la négociation avec le maire. Reginald Davis (Blaze), Tom Haydn (Arclight) et Kathryn Mitchel (Radia) se retrouvent pour assister à l'enlèvement du cadavre de John Pierce (l'un des membres de COWL) par les services de police. Evelyn Marie Hewitt (l'officier de liaison) de Pierce décide de mener sa propre enquête sur les circonstances de ce meurtre.

Ce deuxième tome reprend là où le premier s'était arrêté en 1962, à Chicago. Dans son introduction Andreyko évoque la série Mad Men comme l'une des références. Certes, les coscénaristes glissent un ou deux détails qui attestent des particularités de la société de l'époque : Valerie Warner qui ne supporte pas d'être l'épouse faire-valoir, les hommes qui boivent de l'alcool avec libéralité, ou encore Kathryn Mitchell (Radia) qui refuse de se laisser cantonner au rôle d'exécutante. de son côté, Rod Reis fait scintiller l'alcool dans les verres, et montre madame Warner dans une pause très digne, en épouse compréhensive et attentive, mais un peu résignée et humiliée d'être asservie à son époux. Il se montre très impressionnant dans son rôle de costumier, avec des tenues vestimentaires plus authentiques que nature.

Andreyko évoque également des séries policières pour caractériser COWL. Les coscénaristes ont pris un parti un peu risqué. Ils ont dévoilé dès le premier tome les agissements réels de Geoffrey Warner, en coulisse du bras de fer avec le maire Chicago. du coup l'intérêt du récit se déplace de l'intrigue et du suspense (puisque le lecteur sait ce qui se passe vraiment), vers les agissements de Geoffrey Warner et des autres. Tout l'intérêt se reporte sur ces magouilles, sur les choix moraux effectués par Warner et les autres.

Higgins et Siegel déstabilisent le lecteur en enlevant toute possibilité de voir un héros en Geoffrey Warner. Ce dernier monte de toute pièce une menace qui n'existe pas. Il n'hésite pas à utiliser certains superhéros comme des pions, il méprise les femmes. D'un autre côté, son objectif s'avère finalement justifié, sans compter que l'administration de Chicago traite également ces vétérans comme des pions, pouvant être jetés dès qu'ils n'ont plus d'utilité. de ce fait, l'intérêt principal du récit se trouve dans la réaction des autres personnages.

Les coscénaristes prennent le risquent de neutraliser le suspense lié aux combats, de rendre la plupart de leurs personnages antipathiques, et de déplacer l'enjeu de la grève, vers autre chose. Il faut pouvoir prendre un peu de recul pour se rendre compte que le plus déstabilisant est que ces personnages ne sont pas des héros. le lecteur accepte qu'ils aient un passé de superhéros pendant la seconde guerre mondiale, mais les individus qu'il a sous les yeux ont perdu leurs principes et leurs valeurs morales. Que reste-t-il ?

Pour commencer, il reste une approche cynique mais pragmatique sur les superhéros. Ils ont su tirer parti (sous forme d'un emploi prestigieux) de leurs hauts faits pendant la guerre. Leur utilité n'étant plus manifeste, ils doivent choisir que faire. Finalement Geoffrey Warner fait le nécessaire pour pérenniser une structure qui n'a plus lieu d'être. C'est indéfendable d'un point de vue moral ; c'est compréhensible et presque louable dans la mesure où il assure la sécurité matérielle de ses collègues (et aussi la sienne). le lecteur observe alors ce que font les autres superhéros, comment ils concilient leurs valeurs avec l'évolution de la situation, et ce qu'ils en savent (pas grand-chose, ou tout). Il apparaît alors que le thème principal du récit est celui de l'héroïsme, du courage et des valeurs morales.

Rod Reis avait fait une forte impression dans le premier tome, en utilisant avec adresse les techniques graphiques de Bill Sienkiewicz dans Elektra: Assassin. En fonction des séquences, il peut s'agir d'un lettrage intégré aux dessins, d'un visage ou d'un buste dessiné façon gravure de mode, de traits de crayon qui viennent griffer une case, ou d'un mur de briques d'un photoréalisme saisissant. L'impression de lire un comics à la manière de Sienkiewicz s'estompe dans ce deuxième tome, car Reis emprunte aussi un peu à Phil Noto, pour aboutir à une approche plus personnelle.

Les conversations restent le point faible de cet artiste. Il sait représenter des expressions variées et adaptées pour les visages. Par contre, il se contente souvent d'alterner champ et contrechamp pour toute mise en scène. C'est là le seul de ses points faibles, car pour le reste il crée des visuels mémorables. Il utilise avec parcimonie les exagérations, essentiellement cantonnées aux séquences où les superhéros utilisent leurs pouvoirs, soulignant ainsi leur dimension plus grande que nature.

Dans la scène d'ouverture, le lecteur voit donc ce supercriminel exiger d'un couple de propriétaires de superette de lui remettre la caisse. Devant leur refus, il utilise ses pouvoirs et Rod Reis intègre de grosses lettres peintes à même le dessin pour montrer le barouf ainsi généré. Il dessine les bordures de case de travers pour rendre compte de la force des impacts. Un peu plus tard Tom Hayden (Arclight) est en train de s'arsouiller consciencieusement dans un bar, et Reis utilise la couleur rouge pour montrer l'état d'esprit fiévreux du personnage, ainsi que son isolement total par rapport au reste des clients.

La scène d'enterrement de John Pierce reste dans les esprits, par le jeu des acteurs. Par le biais des expressions des visages, l'artiste montre que la veuve n'est pas dupe des condoléances qu'elle reçoit de certaines personnes. Tout est dit par les images, sans que les coscénaristes n'aient besoin d'ajouter un mot, ou une pensée. Dans la même séquence, Reis tente un découpage régulièrement utilisé par Sienkiewicz dans "Big numbers" : une unique image découpée en 9 cases (3*3) pour imprimer un rythme à la lecture. C'est un découpage très artificiel, qui semble souvent totalement superflu lorsqu'il est utilisé (le lecteur ne voyant pas l'intérêt du découpage, par rapport à la solution qui consiste à laisser l'image d'un seul tenant). Ici Reis réussit sa composition, guidant le lecteur dans l'ordre des phylactères, et montrant à quel point le personnage au centre de la composition est encerclé par la foule.

La scène d'ouverture de l'épisode 4 constitue également un tour de force graphique. Un individu avec des superpouvoirs s'en prend à un homme de main, alors que son collègue ne les voit pas, qu'il entend juste les propos du supercriminel, ainsi que les bruits correspondant aux coups portés. À nouveau, Rod Reis conçoit un découpage d'une efficacité terrifiante pour rendre compte de l'horreur éprouvée par le témoin, amplifiée par un recours à un lettrage s'apparentant autant à des lettres qu'à des éléments visuels.

En cours de lecture, cette deuxième partie déconcerte. Les coscénaristes sabordent eux-mêmes le suspense de leur intrigue en confirmant le pot aux roses, déjà évoqué dans la première partie. L'utilisation de superpouvoirs reste au second plan, la plupart des personnages se comportent en appliquant la maxime de Nicolas Machiavel : la fin justifie les moyens. Il n'y a donc pas de héros à proprement parler, mais une situation polémique, où plusieurs groupes d'intérêt essayent de défendre leur point de vue et leur avenir, comme des adultes. Ce n'est qu'une fois le dernier épisode terminé, que le lecteur prend conscience que le thème est bien celui de l'héroïsme (ou au moins du courage) appliqué à des individus qui ne peuvent plus se targuer de hauts faits. Les pages de Rod Reis restent influencées par Bill Sienkiewicz, et par un ou deux autres artistes, ce qui lui permet de s'émanciper en douceur de l'ombre tutélaire de Sienkiewicz pour acquérir plus de personnalité. 4 étoiles pour un lecteur attaché à l'intrigue, 5 étoiles pour un lecteur plus sensible au dilemme moral.
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Vidéo de Kyle Higgins
Nathan Burnett - un jeune homme dont la vie n'est pas réellement au beau fixe - a hérité par hasard d'un pouvoir incommensurable. Mais les puissances cosmiques qui lui ont transmis veulent récupérer ce pouvoir... La première vague de forces cosmiques arrive sur Terre, avec comme seul objectif de récupérer le Radiant. Elles débarquent à Chicago, et seul RADIANT BLACK se dresse sur leur chemin, aidé de quelques nouveaux alliés inattendus. Par ailleurs, la ville de Lockport se remet des attaques récentes - mais si ses habitants ne veulent plus d'un super-héros, est-ce à dire qu'il doive déjà raccrocher son costume ?
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