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Critique de ivredelivres


Je n'ai pas lu de littérature allemande depuis quelques temps. Aujourd'hui je vous propose un roman qui a connu un vrai succès en Allemagne.
Un roman qui m'a totalement envoûté et que j'ai lu d'une traite, il faut dire qu'il est court (150 pages).

Dans un village en bordure d'une forêt profonde, à la veille des moissons, la découverte par Bernhardt d'une corde dont il n'a jamais vu la pareille. le lendemain soumis à la curiosité du village il tente de voir d'où vient la corde mais sans succès .
« La corde est longue ! croyez-moi ! j'ai fait un bon bout de chemin, mais je n'ai pas trouvé l'autre extrémité ».

L'envie de savoir gagne peu à peu le village, oubliant les moissons les hommes décident de pénétrer dans la forêt pour en avoir le coeur net.
« Plus d'une douzaine d'hommes, sac plein de provisions sur l'épaule, couteau de chasse et outre d'eau en cuir à la taille,étaient rassemblés, impatients, prêts au départ, étreignant leurs femmes d'un geste distrait. »
La durée de cette incursion dans la forêt prévue pour la journée, passe à deux puis trois journées.
Les femmes inquiètent guettent le retour des hommes à l'orée de la forêt
« Une lune gris pâle se leva au-dessus des arbres, indifférente. Sachant pourtant que leurs maris ne reviendraient plus ce soir-là, les femmes trouvèrent réconfortant de patienter encore un petit moment ».

Une communauté villageoise en proie à l'obsession, à une curiosité irrépressible qui lui fait tout oublier. Un groupe sensible à une parole habile, séductrice, véhiculée par l'instituteur Rauk qui a trouvé là le plaisir de prendre une revanche sur des paysans plus ou moins incultes. C'est un peu le joueur de flûte du conte.
Le groupe doit trouver assez vite de quoi se nourrir et est en proie aux tentations communes à tous les hommes : rancune, colère, envie. La violence n'est pas loin. Certains vont choisir de faire demi-tour.

Un roman très habile qui porte sur les obsessions humaines, sur « l'avidité et la folie des hommes »
Impossible de fermer le livre, on est comme le groupe obsédé par cette corde, curieux nous aussi de la suite et inquiet que le retour à la normalité soit impossible.
Interroger sur un parallèle avec la montée du nazisme l'auteur dit non ce n'est pas ce qu'il a voulu même si certains mécanismes à l'oeuvre dans le roman aient pu être ceux utilisés par les nazis.
La traduction est parfaite et fait ressortir une belle langue, riche, fine, expressive, recherchée.

Une belle parabole que je vous invite à découvrir.


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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