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EAN : 9782742763115
87 pages
Actes Sud Junior (04/10/2006)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Un claquement de porte, une ombre qui glisse le long d'un mur, une voix inquiétante dans le noir : quand le cinéma se joue de nos peurs, qu'elles soient intimes ou collectives, c'est pour mieux provoquer notre plaisir... jusqu'à un certain point ! Comment le cinéaste s'y prend-il pour faire grandir en nous, le temps d'un film, ces émotions qui vont de l'inquiétude vague à la vraie frayeur ? Comment se fait-il qu'une suite d'images et de sons réussisse à faire hurler... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Bon, ça commençait pas très bien. Déjà, je cherchais un bouquin sur le cinéma, sans thématique particulière. Celle-là me convenait bien, mais je me suis rendu compte après emprunt qu'il s'agissait d'un livre pour adolescents, ce qui m'a fait un peu déchanter. de toute façon, je n'ai pas trouvé d'équivalent pour adultes à la médiathèque.

C'est là qu'intervient un incident qui m'a fait pousser des hurlements d'indignation. Emmanuel Siety écrit, à propos d'Alien, que le film utilise les codes habituels du film d'horreur... dont un chat noir. Là, je dis non. Non ! Peut-être Emmanuel Siety est-il tellement convaincu qu'il y a un chat noir dans Alien qu'il n'a pas pris la peine de revoir le film, film qu'il doit penser connaître par coeur. de mon côté, j'ai peut-être vu Alien deux-trois fois (plutôt trois) en quelques années, et ce dont j'étais certaine, c'est que le chat n'était pas noir, mais tigré (je ne me souvenais pas de la couleur exacte). J'ai pris la peine de revoir des passages avec le chat, et boum ! Il est roux tigré. Alien étant un classique, je trouve inadmissible , intolérable, insupportable, de commettre une erreur pareille - c'est pas Jean-Baptiste Thoret qui se serait planté comme ça !

Problème également avec la comparaison de la peur suscité par le cinéma et les contes dits "de fées". Qui seraient rassurants pour les enfants et se termineraient toujours bien. Je pense que les parents d'Emmanuel Siety l'ont un peu trop gavé de versions expurgées. Les contes de fées n'ont pas été inventés pour les enfants, malgré ce qu'on en dit bien trop souvent (il y a là tout un sujet), et pour ce qui est de rassurer et de la fin heureuse, c'est à voir... Emmanuel Siety a une vision des contes de fées un peu trop réductrice, et on sent qu'il ne connaît pas bien le sujet. Cela posé, tout ce qu'il en dit n'est pas que sottises et billevesées, et, tout compte fait, le rapport aux contes de fées ne revêt qu'une importance toute relative dans cet essai.

Dernier point noir, Emmanuel Siety s'est consacré aux films qui font peur, et non aux films d'horreur. Pour lui, ça impliquait donc de trouver un terme adéquat pour l'ensemble du cinéma qui suscite la peur l'angoisse, le malaise. Il a trouvé "films de peur", ce que je trouve vraiment moche, même si je suis bien incapable de forger moi-même un terme plus élégant. On pourra aussi reprocher à l'auteur de parfois se consacrer à des séquences qui font peur plutôt qu'à des films entiers, mais on va considérer qu'il s'agit d'un détail.

Pour le reste - et il reste de quoi faire-, c'est véritablement bien construit. Les mécanismes de la peur, sous toutes ses formes, sont bien décryptées, ce qui fait de cet essai un bon outil pédagogique pour les adolescents ; un premier pas, et pas des moindres, pour aborder le cinéma sous un jour non pas uniquement divertissant, mais analytique, une bonne façon d'inciter un public jeune à réfléchir et à apprendre à comprendre comment fonctionne un film.

Les thématiques sont particulièrement intéressantes et bien vues : le rapport à l'enfance, la communauté, l'Autre, la transgression, les lieux, avec tout un chapitre consacré à la thématique de l'inquiétante étrangeté (où nous retrouvons, comme il se doit, David Lynch). Mais la question de la réalisation, fort heureusement, n'est pas en reste : comment créer la surprise, comment jouer avec le spectateur, comment travailler le hors-champ, comment renouveler les mécanismes de la peur. Certains réalisateurs reviennent souvent, comme Carpenter et Hitchcock, ou encore Tourneur, ainsi que des films qui sont des classiques du genre, tels Les Griffes de la nuit, Scream, le Village des damnés (les deux versions), Shining, Mulholland Drive, et j'en passe. Mais Emmanuel Siety ne s'interdit pas d'aller voir du côté de films beaucoup moins médiatiques, tels La Vallée de la peur.

Les cinéphiles adultes seront peut-être sur leur faim, mais, après tout, ce n'est pas à eux qu'est destiné ce livre, mais aux cinéphiles encore en friche, qui n'ont pas forcément suffisamment d'atouts en main pour apprendre à analyser un film. À partir de cette seule thématique, cet essai peut facilement pousser les lecteurs à aller plus loin dans leur volonté d'apprendre à décrypter les mécanismes propres au cinéma.

Le tout est complété par une courte liste de réalisateurs incontournables, une filmographie, et un glossaire (même si je doute que le public-cible ne connaisse pas le terme "flash-back").

Pour finir : j'avais évidemment prévu de sortir cette critique pour Halloween, à peu près en même temps que celle de la maison hantée de Shirley Jackson. J'ai été un peu débordée (notamment parce que j'ai regardé des films d'Halloween, forcément), et c'est raté. Sacrebleu !
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2007
Lecture jeune, n°121 - L’auteur de ce documentaire est un spécialiste du cinéma et fait partie du service pédagogique de la cinémathèque française. Il nous amène au long de six chapitres à découvrir les mécanismes qui régissent la peur, mais aussi à comprendre notre propre attirance pour les films effrayants. Sa démarche s’inscrit dans une visée pédagogique. Il donne aux adolescents les clés essentielles pour comprendre ce genre, et le désir d’aller plus loin avec les références qui illustrent ses propos. Une focale est mise sur un film emblématique : Les oiseaux d’Alfred Hitchcock, dont il analyse l’univers d’auteur, la technique cinématographique et l’empreinte dans l’histoire du cinéma. L’ouvrage nous montre enfin que la peur est un gage d’humanité mais que ce sont les techniques de son et d’images qui déclenchent en nous tour à tour inquiétude et frayeur. Nous sommes les spectateurs que le cinéaste désire : nous savons, entendons et voyons ce qu’habilement il nous soumet ! Un vrai plaisir de lecture accessible, intelligent. Nouvelle collection : Cette nouvelle collection consacrée au cinéma s’adresse à trois types de cinéphiles : ceux qui portent encore des culottes courtes, les adolescents et les adultes ! Elle comble un manque évident dans la production jeunesse et met enfin le septième art à la portée de tous. Autres titres parus : Lanternes magiques d’Elodie Imbeau et Grand/Petit de Nathalie Bourgeois. ndlr Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'apparition d'un "autre" suppose que le film ait d'abord constitué une communauté par rapport à laquelle l'autre se distingue justement comme tel : l'équipage d'un vaisseau, une unité de combat, les habitants d'une petite ville, ou encore une famille. Quelle qu'elle soit, la communauté est toujours "la famille" du film et, dans les films où le groupe menacé est trop important en nombre, comme dans Le Jour d'après ou La Guerre des mondes où c'est l'espèce humaine qui est visée, ce sont, comme de juste, les membres d'une communauté que nous suivons pas à pas.

Il faut donc que le film nous montre quelque chose qui ressemble à une communauté : des personnes qui travaillent ensemble, se témoignent de l'affection, des personnes qui en tout cas ont un intérêt commun. Lorsque l'autre fait irruption dans le film, la communauté ne tarde pas à être mise à l'épreuve et le film nous montre alors ses capacités de résistance : solidarité renforcée, fissuration progressive ou désintégration rapide... Le suspense du film est souvent là, en grande partie : est-ce que la communauté tiendra ? Qu'en restera-t-il ? Ces questions sont un combustible essentiel de la peur au cinéma.

Chapitre 3 "La menace prend corps" - La communauté en péril
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Si l'archéologue est fréquemment cause de troubles, il arrive à l'inverse qu'un personnage menacé soit obligé de se transformer en archéologue pour s'en sortir. C'est ce qui se passe dans les films où un événement passé, un secret de famille, un crime ancien, continuent à peser sur le présent. Le personnage doit alors fouiller le sous-sol de sa propre histoire, autrement dit fouiller dans sa mémoire ou dans celle d'autres personnes pour trouver la clé de ce qui aujourd'hui le met en danger. C'est ce qui justifie la construction en flash-back de ce western très particulier qu'est La Vallée de la peur (Raoul Walsh, 1947), dont le personnage principal, Jeb, est traqué, sans raison apparente et depuis son enfance, par de mystérieux ennemis.

Chapitre 4 "Le vacillement des certitudes" - Transgressions et sacrilèges
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À propos de son film Halloween (1978), John Carpenter déclare : "Les gens qui vont le voir savent à l'avance qu'il va se passer quelque chose. La question n'est pas de savoir s'il va se passer quelque chose, mais quand cela va se passer. Tout le jeu consiste à faire croire que ça va se passer maintenant et de ne pas le faire arriver ; ainsi, on fait monter l'anxiété, on met le spectateur dans un état d'attente et on fait arriver la surprise où il s'y attend le moins."

Chapitre 1 "L'enfance est de retour" - Le jeu de la peur
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