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Bernard Sigaud (Traducteur)Gérard Klein (Préfacier, etc.)
EAN : 9782253072249
435 pages
Le Livre de Poche (01/12/1999)
3.72/5   150 notes
Résumé :
À être une copie de soi-même, est-ce continuer à être soi-même? C'est la question que se pose Paul Durham tandis qu'il multiplie ses doubles informatiques.

Et il fait une découverte bouleversante : c'est qu'un univers virtuel conçu d'une certaine façon n'a plus besoin d'un support matériel pour exister. L'univers réel peut disparaître, le virtuel poursuivra son expansion. Eternellement.

Paul Durham se demande avec quels êtres peupler sa... >Voir plus
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Oblique par Bear

Oblique

Greg Bear

3.81★ (133)

Héritage par Bear

Héritage

Greg Bear

3.66★ (114)

Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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sur 150 notes
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Le livre commence par un jeu de l'esprit
20 phrases anagrammes de Permutation City
Sorte de poème en vers libres sur le titre anglais
Peu importe qu'il soit de l'auteur, d'un programme d'ordinateur ou le fruit d'une intelligence artificielle, j'admire cette pensée ou d'y avoir pensé.
"C'est peut-être un détail pour vous
Mais pour moi, ça veut dire beaucoup
Ça veut dire qu'il était libre"


Développant les questions "Qui suis-je ?", "Qu'est-ce qui me fait moi-même ?", "Comment puis-je me reconnaître ?", "Suis-je défini par un statu, des actes, un nom, des pensées ?" partant du constat que par le renouvellement cellulaire notre corps est en permanente permutation Greg Egan nous emporte dans une science-fiction virevoltante sur la réalité virtuelle : le monde des Copies. Putain de métavers poussé à l'extrême ! Royaume de fous à la recherche d'une immortalité inhumaine. Intelligente réflexion sur les limites de l'infini, une intense approche métaphysique, une lecture ardue hors des sentiers battus, de la science, de la fiction, de la philosophie, je dis : brillant, tout simplement.


Parlons un instant de mon joli avatar en forme de cerveau électrique, embryon au premier stade de Copie, je m'interroge si j'avais choisi comme effigie un Rat et comme prête-nom "de Biblio" quelles conséquences possibles dans les premières demandes d'amitié et les retours, or ne sommes-nous pas fait d'interactions fussent-elles à travers des messages par Babelio, donc un impact sur le "réel". Alors pour une vie dans le métavers, quels impacts ? Evidemment Greg Egan pousse ces concepts bien plus profondément et c'est fascinant.


Content de l'avoir approché par les courtes nouvelles d'Axiomatique plus abordables pour le lecteur très occasionnel de ce type particulier de littérature. Mon avatar aussi apprécie 😉. Grand merci donc aux éditions le Bélial et à Babelio pour cette masse critique "mauvais genre".
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En 2045, les modèles de réalité virtuelle se sont raffinés. Il est désormais possible aux milliardaires de se faire numériser, et après leur mort, leur Copie a le pouvoir de communiquer avec le monde réel et de donner ses instructions. Ce processus est promis à un bel avenir et tend à se démocratiser. Il pose aussi un bon nombre de problèmes juridiques et de questionnements philosophiques. Paul Durham est un des chercheurs qui s'intéresse de près à ce que peu ressentir une Copie, et à sa définition exacte : la Copie est-elle une vraie copie de l'individu ? Peut-elle penser par elle-même, avoir des idées propres et faire des choix différents de l'original ? Comment perçoit-elle son univers ?

Si on s'arrêtait là, il y a déjà de quoi se casser la tête pendant plusieurs années sur ces questions. Mais Greg Egan nous emmène beaucoup plus loin dans ces spéculations. En se basant sur des résultats informatiques réels (bien que purement théoriques la plupart du temps), on aborde les automates cellulaires, capables de s'auto-répliquer, et donc également capables de simuler un univers entier, dans lequel émergent des formes d'intelligence différentes de la nôtre. Les Copies étant composées uniquement de chiffres, elles sont également capables de se modifier à volonté, que ce soit leur apparence ou leurs pensées. Se pose aussi une question cruciale : quand on est immortel, qu'est-ce qu'on peut faire pour passer le temps ?

Cette lecture est assez exaltante, mais aussi horriblement compliquée. L'auteur décrit son univers avec beaucoup de détails, mais même en ayant rencontré une grande partie des thèmes qu'il aborde pendant mon cursus, il m'a fallu beaucoup de concentration pour le suivre dans toutes ses raisonnements. Je ne sais pas si des personnes n'ayant aucun bagage informatique pourront apprécier ce livre. Mais ils découvriront au moins que même les sciences « dures » peuvent apporter leur lot de questions philosophiques !
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Un livre que je qualifie d'essai de hard SF spéculative.
Pas réellement un roman, même s'il y a des personnages et un semblant d'histoire.
C'est plutôt un exposé magistral, époustouflant sur ce que pourrait donner une réalité virtuelle (RV) et une dématérialisation des esprits, toutes imparfaites.
Vous imaginez ce que l'on met dans ces termes et surtout "imparfaite", surtout lorsqu'on touche à la copie des cerveaux dans des ordinateurs. L'individu se trouve-t-il bien dans la copie, est-il au complet malgré le processus de numérisation ? La vie de la copie se sépare de celle de l'original dès lors que la numérisation est effectuée, ce qui complique les choses. Et l'on peut aller bien plus loin…
La réalité virtuelle nous surprend tout autant, avec des temps différents d'exécution, des interactions plus ou moins fortes au sein des mondes créés. Et nous entrons dans le vertige, pas toujours compréhensible, du dérapage du temps et de l'évolution, de la puissance de calcul, des communications entre les êtres, voire entre le substrat et les machines qui le peuplent.
Beaucoup plus abordable que l'aride Diaspora qui ne contient aucun personnage humain et pas plus d'histoire, ce traité spéculatif sur l'avenir est un incontournable. C'est passionnant pour quiconque réfléchit à ces thèmes et à leurs implications pour l'avenir. Car il ne fait aucun doute que l'on arrivera un jour à ce genre de choses.
Il y a certes une histoire, qui se concrétise sur la fin, mais c'est loin d'être un point fort du livre et loin - selon moi - d'être bien raconté.
Mais j'y ai trouvé mon compte d'éblouissement.

Lien : https://patricedefreminville..
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Lire de la hard SF est déjà, pour moi, un challenge, mais justement, j'aime me triturer les méninges. Sauf en période d'intense fatigue, de quasi surmenage professionnel et intellectuel, comme en ce moment. Il m'a fallu bien du temps pour venir à bout de ce roman, extrêmement complexe pour mon esprit très littéraire.

J'ai en effet eu bien du mal à ne pas me perdre dans la première partie, entre 2045, qui signe la mise en route des Copies, permettant aux humains de vivre virtuellement, et 2051/2052, qui nous présente l'apogée des Copies et les conséquences que cela entraîne - et si l'on allait plus en loin en créant une ville qui leur serait entièrement dédiée, Permutation City ? -, enfin si j'ai bien tout compris. J'ai aussi eu du mal à m'y retrouver entre les différents personnages - leurs motivations surtout - qui évoluent à travers ces deux périodes, et qui ont tous partie liée avec la genèse potentielle de cette nouvelle ville entièrement virtuelle. Les termes et situations techniques, scientifiques, numériques... sont légion, et m'ont, eux aussi, pas mal déroutée.

J'ai trouvé, au contraire, la deuxième partie beaucoup plus limpide, plus fluide également : est-ce parce que j'ai fini par entrer dans l'histoire, par m'imprégner de son atmosphère ? Possible. J'ai été en tout cas plus réceptive aux enjeux évoqués dans cette partie, qui nous font finalement réfléchir, notamment sur la finitude de la condition humaine et sur la véritable valeur d'une humanité potentiellement virtuelle. Plutôt bien pensé pour un roman publié en 1994.

Une lecture que j'ai trouvée intéressante, mais qui m'aurait été bien plus profitable avec un cerveau plus alerte. M'est avis que j'essaierai de le relire à tête reposée. Je remercie les éditions le Bélial et Babelio pour la découverte.
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Greg-Egan suppose comme réalisable la migration numérisée de certains de ses contemporains sur des milliards de planètes originelles reconstituées dans un ordinateur.

Une copie qui en relation avec la puissance de calcul de l'environnement que son modèle lui aurait attribuée à partir de son monde réel, serait alors capable de se réaliser dans un espace virtuel à grande vitesse.

Tous les modèles organiques pourraient rester en contact avec chacune de leurs copies virtualisées à condition de pouvoir comprendre leurs évolutions à long terme, puisque notre histoire liée au contrainte de son espace temps ne défilerait qu'à son rythme.

C'est à dire tributaire d'un parcours contingent et séquentiel beaucoup plus modéré, n'ayant plus aucun rapport avec la vitesse d'exécution surdimensionné de l'événementiel de chaque copie numérisée, boostée par la programmation de son géniteur désirant connaitre son devenir plus rapidement.

Chaque planète formatée sur un disque dur, mettrait en ligne par l'intermédiaire de ses propres instructions son programme source générant sa propre histoire dont chaque copie c'est à dire chaque humain reconstitué deviendrait une simulation de toutes les combinaisons possibles de chacun de leur concepteur bloqué en salle machine.

Le tout servant de passerelle à des milliards de données futuristes interactives entre un archétype organique prisonnier de son époque et ses différentes copies, dont la mission globale serait de constituer un univers absolu.

Nous deviendrions alors les spectateurs passifs de notre futur dans un cosmodrome fictif ou tout pourrait se réaliser en mode accéléré.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Juste avant d'aborder le travail du bois, il avait dévoré passionnément tous les textes de mathématiques pures disponibles à la bibliothèque centrale, avait pratiqué tous les logiciels d'apprentissage puis avait personnellement ajouté de nouveaux et importants résultats à la théorie des groupes, sans être troublé par le fait qu'aucun des mathématiciens de l'Élysium n'aurait jamais connaissance de ses travaux. Il avait auparavant écrit plus de trois cents opéras-comiques, avec des livrets en italien, français et anglais, qu'il avait pour la plupart mis en scène, avec des acteurs et des spectateurs simulés. Avant cela, il avait patiemment étudié la structure et la biochimie du cerveau humain pendant soixante-sept ans ; vers la fin, il avait totalement appréhendé, à sa grande satisfaction, la nature de la conscience. Chacune de ses recherches avait été, en son temps, une occupation qui l'avait complètement absorbé, une passion qu'il avait complètement assouvie. Il s'était même, une fois, intéressé aux Élysiens.

Plus maintenant. Il préférait penser aux pieds de table.

Il s'intéressait encore à Kate, toutefois. Il avait fait de cette relation l'un de ses invariants. Et il l'avait négligée ces derniers temps ; il y avait presque dix ans qu'ils ne s'étaient pas vus.
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Babbage avait conçu la Machine analytique sans vraiment s'attendre qu'elle construite de son vivant. Les fanatiques des voyages dans l'espace concevaient des engins intersidéraux jusqu'au moindre boulon depuis les années soixante. Les partisans de la terraformation ne cessaient de produire des études de faisabilité exhaustives pour des projets qui n'avaient aucune chance d'aboutir avant un siècle, sinon plus. Pourquoi ? Pour concrétiser des expériences imaginaires. Comme ébauches de preuves.
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Mais, savez-vous, même à l'heure actuelle, nous sommes beaucoup moins traînés dans la boue que les gens qui s'escriment à obtenir une hyperlongévité organique - à coups de transplantations d'organes, de rajeunissement cellulaire, etc.- parce que nous, au moins, ne faisons plus grimper le coût des soins médicaux, ni ne disputons aux autres l'accès à des établissements hospitaliers surchargés. Et encore moins consommons-nous les ressources naturelles à la vitesse à laquelle nous les consommions de notre vivant. Si la technologie progresse suffisamment, l'impact sur environnement de la plus riche des Copies pourrait en fin de compte se révéler inférieur à celui de l'humain le plus ascétique.
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Peer doutait de connaître jamais les circonstances exactes de sa mort. Ni l’accumulation de douloureuses séances d’introspection, de tortueuses interviews d’ex-amis sur carte postale vidéo ni même l’analyse par un système expert de son fichier final de numérisation ne l’avaient rapproché de la vérité. Le fossé était trop grand pour être comblé : les quatre dernières années de sa vie corporelle lui étaient à tout jamais inaccessibles, et les événements de cette période ressemblaient plus à une excursion malheureuse dans un univers parallèle qu’à un simple épisode d’amnésie.
Le médecin légiste ne s’était pas prononcé. Les accidents de varappe étaient rares, la meilleure technologie était d’une sûreté quasi absolue, mais David Hawthorne avait renoncé avec mépris à tout raffinement douillet (y compris les boîtes noires implantées qui auraient pu enregistrer les actions conduisant à sa mort, sinon les motifs qui les justifiaient). Pas de pitons bourrés de circuits intégrés qui auraient pu exécuter une tomographie ultrasonique de la paroi et calculer leur propre capacité de résistance à la charge ; pas de harnais garni de ballons amortisseurs intelligents qui auraient pu adoucir sa chute de soixante mètres sur des rochers déchiquetés ; pas de compagnon de cordée robot qui aurait pu le porter sur vingt kilomètres en terrain accidenté avec une fracture de la colonne vertébrale pour l’amener en réanimation comme s’il y était arrivé en flottant sur un nuage de morphine.
Peer pouvait sympathiser, jusqu’à un certain point. À quoi bon se faire numériser si c’était pour rester l’esclave d’un respect suranné de la fragilité corporelle ? Ayant triomphé de la mortalité, comment aurait-il pu continuer à vivre comme si rien n’avait changé ? Tous les instincts biologiques, toutes les idées communes sur la nature de la survie avaient été rendus absurdes, et il n’avait pu résister à l’envie de dramatiser cette transformation.
Ce qui ne prouvait pas qu’il ait voulu mourir.
Mais, que sa mort ait été purement accidentelle, suicide sans équivoque ou résultat de quelque acrobatie follement dangereuse mais non (consciemment) prévue pour être fatale, un David Hawthorne périmé de quatre ans s’était réveillé dans la zone RV pour s’apercevoir que, personnellement, il avait considéré cette perspective avec à peu près autant de sérieux que celle de se réveiller au purgatoire. Quelles que soient les croyances qu’il avait fini par adopter dans ces années manquantes, quoiqu’il ait imaginé dans les dernières secondes de sa vie sur ce surplomb de calcaire, il avait toujours escompté, jusqu’à sa numérisation finale, que sa résurrection virtuelle aurait lieu dans un lointain avenir, soit lorsqu’il serait riche pour de bon, soit lorsque le coût du calcul aurait chuté si bas que l’argent n’aurait plus guère d’importance.
Il avait alors quarante-six ans et jouissait d’une parfaite santé. Cadre supérieur chez Incitations SA – la vingt-cinquième société de marketing européenne – , il était sous-directeur de la division courrier ciblé interactif. En se ménageant, il aurait pu mourir à cent cinquante ans, pour devenir instantanément membre de l’élite et peut-être, déjà, dans un corps cybernétique pratiquement sans différence perceptible avec l’original.
Mais, ayant payé pour avoir le droit de ne point redouter le trépas, il avait dû, à un niveau quelconque, confondre le genre d’immortalité abstraite, littéraire, chargée de connotations morales et chérie du destin qui était l’apanage des héros mythiques et des vertueux croyants en une vie dans l’au-delà avec la version grande diffusion à définition restreinte qu’il avait demandée par contrat.
Et quelle qu’ait pu être l’explication psychologique alambiquée de sa mort, le résultat, en termes financiers, était très simple. Il était mort trop tôt.
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La plupart des humains en chair et en os vivent et meurent sans jamais savoir ce qu’ils sont, ni ne s’en préoccupent ,repoussant avec mépris l’idée même que cela puisse avoir de l’importance. Mais vous n’êtes pas en chair et en os. Vous ne pouvez pas vous permettre le luxe de l’ignorance.
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