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EAN : 9782226440938
240 pages
Albin Michel (04/09/2019)
4.11/5   27 notes
Résumé :
« Les violences faites aux filles sont des désastres individuels et collectifs. Pour que nous y mettions fin, encore devons-nous les désigner. C'est à quoi humblement, je m'attelle, avec d'autres, pour qu'on ne puisse pas dire à leur sujet je ne savais pas . » Dominique Sigaud

Une fille sur 5, dans le monde, subit des violences sexuelles avant 18 ans. En France, 40% des viols et tentatives de viol concerneraient des mineures de moins de 15 ans. Au Roy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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L'écriture est facile à lire, pas complexe, mais elle est sans concession, brute, elle sert à dévoiler, pas à voiler. le livre est impactant, il énonce des faits bruts et expose les violences faites aux filles dans le monde.

L'autrice est journaliste, on le sent dans son approche qui montre les choses, qui nous transmet une photographie, un état des lieux à un moment donné à propos d'un sujet donné. C'est une approche plutôt rigoureuse et sans fioritures, qui cependant, ne se limite pas à un constat mais pose également des questions.

J'ai beaucoup apprécié qu'elle dénonce le fait qu'on manque d'informations et de statistiques sur les violences faites aux filles et qu'on ne voit pas ce qu'on ne veut pas voir.

Le livre se découpe en plusieurs parties : la première sur les meurtres des petites filles et les avortements sélectifs, ensuite les attaques aux sexes des filles (mutilations sexuelles, inceste, mariages et grossesses précoces), puis l'esclavage et la prostitution des mineures, les crimes « d'honneur », la situation des filles dans les crises ; puis à travers quatre pays, Dominique Sigaud vient illustrer des situations à la fois différentes (particularismes) et universelles (violences faites aux filles), avec l'exemple de la France, des USA, de l'Inde et de l'Égypte.

Dans l'ensemble c'est un très bon ouvrage de référence à avoir dans sa bibliothèque pour les personnes s'intéressant personnellement ou professionnellement aux violences faites aux filles.
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J'ai assisté une année passée, lors du Livre sur la Place à Nancy à un entretien avec l'auteure D.Sigaud qui m'avait fort impressionnée. Ceci est une enquête sur un sujet mal connu, peu renseigné par les statistiques officielles, certainement tabou ou au minimum honteux car la violence faite aux femmes dans le monde entier est un scandale absolu qui dénie notre humanité et notre incapacité à protéger les plus faibles : les filles.
J'ai beaucoup appris dans ces chiffres mêmes sous-estimés, dans les témoignages insoutenables de ces vies brisées, de cette malédiction qui frappe les femmes et les filles surtout de plus en plus jeunes du fait de leur sexe, qui couplé à la pauvreté mais aussi aux guerres, au patriarcat, à l'immigration, à l'ignorance, aux croyances, au machisme répandu sur toute la terre depuis toujours.
La France aurait des progrès à faire avec son record de viols pour les moins de 15ans et ses lois oubliant de punir le viol sur enfant (déclaré "consentant" lors d'une affaire retentissante).
A faire connaître car l'ignorance est toujours coupable !
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Passer de KAUFMANN à SIGAUD c'est quelque chose, avec elle on a enfin la sensation de quelqu'un qui se soucie du sort des femmes. le style est beaucoup moins travaillé mais les données et l'intention y sont :

1 femme sur 5 est agressée sexuellement avant ses 18 ans.
1 femme sur 3 voir 1 femme sur 2 dans certains pays.
Chaque année, 1 femme sur 10 est victime de viol.

Ce livre est un appel à la prise de conscience : partout dans le monde, des filles meurent parce qu'elles sont des filles. On demandeur aux mères de tuer leur bébé, pourquoi personne n'en parle ? J'apprends que dans la Rome antique, le Pater familias avait le droit de se débarrasser de ses filles cadettes. Pourquoi pendant ma licence et surtout lors de ma spécialisation sur cette période aucun professeur n'a jugé bon de parler de ces moeurs ?

Quand le meurtre n'est pas caractérisé, des "accidents" se produisent, liées à des maltraitances évidents : provocation d'une pneumonie, des diarrhées et on ne soigne pas (Inde)

On ne nomme pas ces choses là pour ce qu'elles sont, même en occident. Véritable tabou à reconnaître le génocide que ça représente.

Dans le monde, 1 femme sur 9 est encore mariée avant 15 ans et contre son gré.

En Europe, l'excision existe (notamment certaines cliniques Londoniennes), effectuée par des médecins peu regardant sur l'éthique (mais ligature des trompes et IVG ça on en entend parler) mais on parle de "chirurgie esthétique"

L'autrice expose des solutions basiques et simples à mettre en place tout au long du livre en fonction des problématiques. Ex : enseignements de techniques anti-agression à l'école ainsi que des cours pour rejeter les stéréotypes sexuels négatifs envers les filles.

20% des 600 millions de voyages internationaux annuels sont liés au tourisme sexuel, 3% veulent des mineurs ce qui représente 3 millions de voyageurs.

Les crimes d'honneur se multiplient. Avant de lire ce livre, je ne comprenais pas comment on pouvait tuer un être humain, sa fille, sa soeur. Mais je ne voyais pas les choses avec le bon prisme. Elles ne sont pas aimées mais tolérées, assimilées à une monnaie d'échange. Si elles ne peuvent plus être échangées, elles ne valent plus rien.
Toujours concernant ces crimes d'honneur : le récit de la femme de vaut rien, personne ne veut entendre sa version. En Jordanie, un institut a décidé de travailler sur des jeunes filles tuées parce que "souillées" et dans 80% des cas elles étaient encore vierges...

En France il n'y a pas lieu de fanfaronner : on manque de chiffre parce qu'on ne veut pas voir. On estime qu'il y aurait 240 viols par jour et 400 agressions.

Un livre glaçant sur une réalité dont on parle peu. le terme "féminicide" prend tout son sens...
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Merci à Babelio et la maison d'éditions pour l'envoi dans le cadre de la Masse Critique.

J'étais très curieuse de découvrir ce livre après avoir vu les avis dessus. Et ce fut une lecture très intéressante, et qui mériterait d'être lue par pas mal de monde.

L'autrice aborde essentiellement le cas de la malédiction d'être fille dans le monde, situation qui entraîne de multiples violences, nombreuses et de nature différente, juste parce qu'identifiée fille. L'autrice n'aborde que très peu le cas des femmes adultes, mais plutôt celui des filles mineures, donc si vous souhaitez vous pencher sur le premier cas, ce livre n'est peut-être pas celui que vous cherchez, même si celui-ci aide certainement à la compréhension de ce que vivent les femmes adultes par la suite.

Attention, je parle de femmes et filles parce que l'autrice aborde le tout sous un spectre binaire, mais je pense que cela s'étend à toute personne à vulve, voire plus selon le genre de la personne.

Je dois dire que je n'ai pas trop accroché à la façon d'écrire de l'autrice. Ce n'est pas le très factuel qui m'a gênée, parce que les faits sont primordiaux dans le texte, mais plus le fait des nombreuses répétitions pour ancrer ce qu'elle nous dit. Je comprends totalement pourquoi l'autrice le fait, elle veut montrer la violence, l'importance que ces violences ont dans le monde sans que l'on ne s'en rende compte, qu'on ancre bien à quel point c'est important, mais ayant finalement connaissance d'une bonne partie des faits qu'elle énonce, je trouvais cela redondant. Mais cela est une impression très personnelle, et cela n'a pas été le cas pour d'autres lecteur.ices.x, et cette approche en terme d'écriture est totalement justifiée par ce que veut nous dire l'autrice.

Comme dit plus haut, j'étais consciente de beaucoup des faits, sans pour autant connaître tous les chiffres donnés par l'autrice. Et ces chiffres sont importants, quand on voit que des personnes ne croient qu'à ça, aux pourcentages, afin d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'attention sur un problème. C'est vraiment intéressant pour se rendre compte de l'envergure du problème.
C'est un livre très factuel. On n'est pas sur du débat, sur ce que peut être l'origine du problème, ... L'autrice l'aborde rapidement, mais une nouvelle fois, je pense que l'idée est surtout de mettre les gens face à la réalité sur la situation d'être "femme" dans le monde.
Le tout est abordé chronologiquement parlant dans une vie, de la violence dès la naissance jusqu'à la fin de l'adolescence voire la vie de jeune adulte.

En résumé, je n'ai pas eu la claque que je m'attendais à avoir. Je connaissais un certain nombre de faits abordés par le livre, et donc je n'ai pas été surprise par ce que j'ai pu lire malgré l'effroi que cela entraîne forcément. Néanmoins, je pense que ce livre peut ouvrir les yeux sur ce problème, qui est un vrai cercle vicieux pour les femmes. Un ouvrage, qui donc, ne m'a pas forcément marquée personnellement, mais très utile à lire et qui mérite de lui accorder de l'attention.
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Sidérant, glaçant, sont les deux qualificatifs qui me viennent à l'issue de la lecture de ce livre.
C'est un peu par hasard qu'il est arrivé entre mes mains ; la remise à l'auteur du prix ″Livre et droits de l'homme‶ pour cet ouvrage, suivie d'un entretien d'une grande richesse.

Dominique Sigaud s'empare d'un sujet hautement sensible, celui des violences faites aux filles. Il est le fruit d'un travail de longue haleine dans de nombreux pays, mais aussi chez nous !

Dans un premier lieu, l'auteur s'attache à lister, définir et illustrer toutes les violences faites aux filles, et ce depuis la vie intra-utérine. de toutes c'est le filiacide (le fait de tuer sa propre fille) qui m'a le plus stupéfaite dans la mesure où je ne croyais pas cette pratique aussi institutionalisée et répandue. Dans la mesure où dans la plupart des cas et des pays les statistiques manquent, l'auteur fait beaucoup de recoupement pour tenter d'illustrer son propos.

Dans un second lieu, Dominique Sigaud dresse une géographie des violences en s'attardant sur la France, les Etats Unis, l'Inde et l'Egypte. Chacun a sa ‶spécialité ‶, si je puis m'exprimer ainsi…

Je retiens en particulier qu'en France on refuse de considérer l'inceste comme un crime à part entière, et qu'il ne constitue qu'un facteur aggravant au viol sur mineur, que les statistiques sur le viol sont très approximatives et que notre pays est en tête de classement (pour les pays occidentaux) en ce qui concerne les agressions sexuelles sur mineures ! Sidérant et glaçant, vous dis-je !

L'inde ‶ s'honore″ à tuer ses petites filles in-utero, ou juste après la naissance …
L'Egypte ″ préfère‶ les mutiler…

Sidérant et glaçant, j'espère que vous me croyez !!

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Page 189
Ce que l'absence de statistiques rend plus grave encore, c'est que nombre de ces viols sont, de fait, de l'inceste. Si l'inceste et le viol sont, physiquement, les mêmes actes, ils n'ont pas tout à fait les mêmes conséquences ni les mêmes séquelles sur l'enfant. Ils n'ont pas non plus tout à fait les mêmes conséquences au regard de la loi française, pour laquelle l'inceste, constitue une circonstance aggravante : les peines sont plus lourdes et les délais de prescription plus longs. Mais l'Etat français, y compris lors de la dernière loi de 2018, a toujours refusé d'en faire une infraction à part, spécifique.
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La fille,pour des centaines de milliers de couples, c'est d'abord quelque chose qu'on ne veut (surtout) pas mettre au monde. Avoir un enfant, mais pas féminin.
L'histoire de la violence faite aux filles commence avec ça.
Dans les sociétés qui le mettent massivement en oeuvre, c'est souvent lourd de conséquences sur la non- valeur qu'on leur accordera ensuite. Si c'est quelque chose qu'il ne faut pas faire exister,comment ne pas les déconsidérer ensuite, pourquoi les protéger, les respecter?
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1 fille sur 5 dans le monde subit des violences sexuelles avant 18 ans, dans certains pays 1 sur 3 voir 1 sur 2.

Tous les ans, 1 fille sur 10 dans le monde est victime de viol ou actes sexuels forcés.

Royaume Unis, 21% de moins de 16 ans (1 sur 5) victimes d'abus sexuels.

Personne ne sait combien de filles dans le monde soumises à l'inceste, 21% des femmes dans certains pays ont signalé avoir été victimes d'abus sexuels avant 15 ans, A sur 5, pour beaucoup incestueux.

Fœticide (supprimer le foetus) - filiacide (tuer sa propre fille), 160 millions de filles manquent en Asie conséquence... continent le plus masculin du monde.

Plus de 200 millions de filles dans le monde sont victimes de mutilations sexuelles (clitoris et lèvres coupées) 66% des 12 millions de Soudanaises sont infibulées (vagin cousu).
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Page 188-189
Selon l'étude menée, en 2015 par l'association Mémoire traumatique et victimologie avec l'appui de l'Unicef France, "si l'on croise les données de l'enquête CSF (Contexte de la sexualité en France) avec celles de l'Observatoire national des violences faites aux femmes, on obtient les chiffres suivants : environ 123 756 filles de moins de 18 ans seraient victimes d'un viol ou d'une tentative de viol chaque année." Soit 340 par jour. Ces chiffres coïncident à peu près aussi avec d'autres, repris dans le rapport sur le viol remis à l'Assemblée nationale en février 2018 : en 2016, les forces de l'ordre ont enregistré 19 700 plaintes de victimes mineures suite à des violences sexuelles, dont 7 050 pour viols (et 12 650 pour harcèlement et agressions sexuelles). Or moins de 10 % des faits font l'objet d'une plaintes. Le chiffre noir, c'est-à-dire la part des faits criminels jamais passés au crible de la justice, est de 90 %, confirme le CNCDH. On retombe donc bien en effet sur un chiffre d'environ 120 000 viols et tentatives de viol sur victimes mineures chaque année, soit, si je calcule bien 328 par jour. Pas de quoi lancer de vraies enquêtes en effet.
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Depuis 2017, c’est un progrès, l’Organisation internationale du travail (OIT) inclut le mariage forcé dans les statistiques de l’esclavage moderne (voir p. 124, 134) et reconnaît qu’il touche des millions de filles ; une chance peut-être pour que ces unions soient de plus en plus remises en cause.
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Videos de Dominique Sigaud (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Sigaud
A l'occasion du salon "Le livre sur la place" à Nancy, rencontre avec Dominique Sigaud autour de son ouvrage "La malédiction d'être fille" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire Septembre 2019.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2340671/dominique-sigaud-la-malediction-d-etre-fille
Notes de musique : Youtube Audio Library
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