Passer de KAUFMANN à SIGAUD c'est quelque chose, avec elle on a enfin la sensation de quelqu'un qui se soucie du sort des femmes. le style est beaucoup moins travaillé mais les données et l'intention y sont :
1 femme sur 5 est agressée sexuellement avant ses 18 ans.
1 femme sur 3 voir 1 femme sur 2 dans certains pays.
Chaque année, 1 femme sur 10 est victime de viol.
Ce livre est un appel à la prise de conscience : partout dans le monde, des filles meurent parce qu'elles sont des filles. On demandeur aux mères de tuer leur bébé, pourquoi personne n'en parle ? J'apprends que dans la Rome antique, le Pater familias avait le droit de se débarrasser de ses filles cadettes. Pourquoi pendant ma licence et surtout lors de ma spécialisation sur cette période aucun professeur n'a jugé bon de parler de ces moeurs ?
Quand le meurtre n'est pas caractérisé, des "accidents" se produisent, liées à des maltraitances évidents : provocation d'une pneumonie, des diarrhées et on ne soigne pas (Inde)
On ne nomme pas ces choses là pour ce qu'elles sont, même en occident. Véritable tabou à reconnaître le génocide que ça représente.
Dans le monde, 1 femme sur 9 est encore mariée avant 15 ans et contre son gré.
En Europe, l'excision existe (notamment certaines cliniques Londoniennes), effectuée par des médecins peu regardant sur l'éthique (mais ligature des trompes et IVG ça on en entend parler) mais on parle de "chirurgie esthétique"
L'autrice expose des solutions basiques et simples à mettre en place tout au long du livre en fonction des problématiques. Ex : enseignements de techniques anti-agression à l'école ainsi que des cours pour rejeter les stéréotypes sexuels négatifs envers les filles.
20% des 600 millions de voyages internationaux annuels sont liés au tourisme sexuel, 3% veulent des mineurs ce qui représente 3 millions de voyageurs.
Les crimes d'honneur se multiplient. Avant de lire ce livre, je ne comprenais pas comment on pouvait tuer un être humain, sa fille, sa soeur. Mais je ne voyais pas les choses avec le bon prisme. Elles ne sont pas
aimées mais tolérées, assimilées à une monnaie d'échange. Si elles ne peuvent plus être échangées, elles ne valent plus rien.
Toujours concernant ces crimes d'honneur : le récit de la femme de vaut rien, personne ne veut entendre sa version. En Jordanie, un institut a décidé de travailler sur des jeunes filles tuées parce que "souillées" et dans 80% des cas elles étaient encore vierges...
En France il n'y a pas lieu de fanfaronner : on manque de chiffre parce qu'on ne veut pas voir. On estime qu'il y aurait 240 viols par jour et 400 agressions.
Un livre glaçant sur une réalité dont on parle peu. le terme "féminicide" prend tout son sens...