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La rivière Espérance tome 1 sur 4
EAN : 9782266045933
377 pages
Pocket (24/08/2005)
3.87/5   197 notes
Résumé :
Au début du XIXe siècle, la Dordogne était l'une des plus belles voies de transport fluvial.
Bateliers, pêcheurs, passeurs : tous aimaient cette rivière qui les faisait vivre, cette déesse qui dispensait fortune et misère, cette amante jalouse qui parfois retenait l'un des leurs... Comme tout le monde sur le port de Souillac dans ces années 1830, les Donadieu sont bateliers. A treize ans, Benjamin embarque sur la " gabare " de son père. Il part à la conquête ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis une des fans de la mini-série éponyme de Josée Dayan avec Jean-Claude Drouot, que j'ai vue et revue maintes fois depuis presque 30 ans. C'est d'ailleurs près de Souillac que nous avions passé nos premières vacances périgourdines, lieu que j'avais choisi à cause de la série en question. C'est dire comme je suis fan...
Et bien que belge, je suis amoureuse du Périgord noir et j'adore me baigner l'été dans la majestueuse Dordogne. Et comme on en est aux confidences, c'est là-bas que je passe toutes mes vacances parce que je me suis même offert une petite maison de pays à la frontière du département, côté Lot (qui est également une très belle région à découvrir pour les amateurs de campagne, de forêts et de rivière). Trêve de digression, c'est donc avec gourmandise que je me suis enfin lancée dans la lecture du roman de Christian Signol.
Et je n'ai pas été déçue.

La famille Donadieu originelle est très très proche de celle que j'avais découverte à l'écran et j'ai pris beaucoup de plaisir à détecter les différences dans les intrigues, parfois minimes, parfois beaucoup plus importantes. le gros plus apporté par le roman réside bien entendu dans la description au plus près du réel de la vie des gabarriers lors des descentes et des remontes de la Dordogne. Et comme je connais les paysages et les villages qui jalonnent le cours d'eau, j'ai bien pu me situer tout au long des voyages de la Capitane. Une vraie immersion dans la vie des marchands et des gabarriers dans la première moitié du 19e siècle.

Je connaissais la plume de l'auteur, ayant lu plusieurs de ses romans, et pour moi, il est un des maîtres du roman de terroir français, capable de faire de chaque région un bijou que tous voudraient par la suite découvrir en vrai. L'équilibre entre les descriptions et l'histoire des protagonistes est parfait, nous permettant de bien nous représenter tout le long de la lecture les scènes décrites.
Je n'ai pas été déçue par les personnages principaux qui sont aussi attachants dans le roman que dans la mini-série. C'était peut-être aussi facilité par le fait que je les connaissais déjà. Mais j'ai beaucoup aimé les redécouvrir sous le regard de l'écrivain et pas de la cinéaste.

Bref, une lecture qui m'a vraiment mise de bonne humeur et qui me donne encore plus envie de retourner plonger mon regard dans la belle Dordogne et d'arpenter les pavés de Domme.
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C'est suite à quelques jours de vacances en avril dernier passés dans le Lot, et à la faconde de notre hôte qui a su nous faire partager l'amour de sa belle région, que j'ai décidé de relire cette trilogie. J'en gardais plus en mémoire le souvenir de la série télévisée réalisée par Josée Dayan, avec comme image la haute stature de Jean-Claude Drouot en Victorien Donadieu, que de la lecture à proprement dit.

Une chose est certaine : Christian Signol est un véritable poète qui sait mettre en valeur les beautés de sa Dordogne, dont il fait un personnage à part entière de son roman. Il sait également en décrire les colères et les dangers. En racontant les dernières années de la batellerie, il rend hommage à ces hommes et à leurs difficultés d'existence. L'auteur n'oublie pas de parler des femmes, celles qui n'avaient pas droit à un minimum d'instruction, celles qui, une fois les hommes partis sur le fleuve, devaient remplir toutes les tâches sans sourciller, celles qui devaient accepter le mari qu'on leur imposait.
Tout cela est magnifique... mais pour être franche, un peu long. J'ai regretté une intrigue par trop répétitive et des actions diluées dans des descriptions superbes, mais sans fin. A l'époque de ma première lecture, il est vrai que j'étais dans une période "romans du terroir", genre que j'ai délaissé avec le temps. Je vais malgré tout poursuivre la lecture des deux autres tomes de la série et j'accorde un 12/20 à celui-ci.
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Voilà très très longtemps que je n'avais pas lu Christian Signol, un auteur que j'apprécie pourtant beaucoup. Et que choisir de mieux qu'un livre qui évoque ma région d'adoption ? Fraîchement débarquée de ma Normandie natale à 15 ans, cette région m'a accueillie les bras ouverts : je garde de très bons souvenirs de mes années collège (Castillon-la-Bataille) et lycée (Libourne), sans parler de toutes mes escapades longeant la Dordogne entre Castillon et Sarlat.
Dans ce livre, c'est le quotidien des gabariers des années 1830 qui est mis à l'honneur, quotidien difficile qu'ils endurent par la seule passion de l'eau. La Dordogne est ici un personnage à part entière. Elle est vivante, exigeante et ensorcelante, mais d'une telle beauté qu'on y revient toujours...
À travers les déboires de Benjamin et Marie, auxquels on s'attache tout naturellement, nous visitons cette région de l'époque les yeux et les oreilles grands ouverts.
La plume de l'auteur, juste, poétique, envoûtante, enchanteresse, nous raconte cette nature, belle mais dangereuse, qu'on imagine et voit fort bien grâce à toutes ses descriptions. Et de ce fait, d'aucuns diront que la narration peut paraître longue par moments, qu'il manque sans doute un peu d'action. Je dirai que c'est justement tout ce qui fait le charme de ce livre. Cette profusion de bleu et de vert nous immerge totalement dans l'histoire et son contexte historique. C'est un véritable plaisir pour l'imagination des sens.
Quant à l'histoire elle-même, j'ai été vite embarquée avec les personnages que j'ai trouvés touchants. le chemin qu'ils s'étaient tracé a pris nombre de détours mais ils ne se sont pas perdus pour autant. Je les ai vus grandir, prendre des décisions ou des directions qui n'étaient pas toujours les bonnes, changer aussi. Certains passages sont assez émouvants et la relation que Benjamin entretient avec son père, silencieuse mais tellement forte, est attendrissante. Et malgré un dénouement heureux, je n'ai pas pu empêcher cette petite larme dans l'oeil de sortir, que je retenais pourtant...
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Quand j'ai recherché comment vivait mon arrière grand-mère Virginie-Jeanne qui habitait sur les bords de la Dordogne près d'un port où passaient les gabares, j'ai lui cet ouvrage de Christian Signol La Rivière Espérance. L'histoire est remplie de scènes sur le mode de vie des gabariers qui véhiculaient du bois surtout mais aussi des denrées alimentaires. Un bon retour vers mes racines et ce que me racontait cette extraordinaire arrière grand-mère lorsque j'étais une très jeune enfant.
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Le titre de cette oeuvre est la Rivière Espérance ; et il est amplement mérité, tant la Dordogne est décrite, aimée, chantée dans les quelques trois-cent pages du roman. Avec Benjamin et Marie, elle est indéniablement l'un des personnages principaux.

Christian Signol excelle à ressusciter ce monde perdu des bateliers qui naviguaient sur la rivière. de la source jusqu'à l'estuaire de la Garonne à Bordeaux, il retrace avec minutie et une visible passion la vie des gens qui ont vécu sur ses rives. L'atmosphère qui se dégage de ces pages est palpable et l'on aimerait plonger comme les héros dans les eaux estivales, tièdes et douces comme du velours, respirer le parfum des lilas au printemps ou voir se lever l'aube par-dessus la vallée.

Très belle immersion, qui fait un peu oublier une narration quelquefois un peu faible. (À noter que le roman est très différent de la série télévisée qui s'en est inspirée).
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Benjamin, pris à la gorge par l'odeur de la mousse, leva la tête vers la faîte des chênes, des hêtres et des châtaigniers. C'étaient des arbres splendides, drus, à la fois souples et vigoureux, qui le faisaient penser à ces fins clochers d'église dont on ne doute pas qu'ils atteignent le ciel. On avait envie de les retenir à l'instant de leur chute. Il songea à ce que lui avait dit son père, un jour, devant un frêne foudroyé : "Les arbres sont les seuls êtres vivants à n'avoir pas besoin de tuer pour vivre." Et, devant ces beaux fûts inertes, c'était comme si la vie, soudain, sa propre vie, demeurait à tout jamais salie. Car ils avaient atteint le but de leur voyage, et il fallait se résigner aux coups de haches qui se répercutaient de colline en colline, même s'il y avait là un sacrilège dont nul ne semblait se sentir responsable.
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Marie frissonna, murmura :
- Elina, elle, dit que notre rivière, c'est l'espérance. Même pour ceux qui n'habitent pas sur ces rives.
- Elle a raison, dit Benjamin. Sans elle, que serions-nous devenus ?
Ils se turent, écoutèrent respirer la nuit, scellant leur alliance avec la beauté du monde. Les mots étaient devenus dérisoires. Leur vie avait pris les couleurs de l'éternité.
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Marie attise le feu sous la casserole, pense à toutes ces femmes rivées à leur maison, à leur travail, à leurs enfants. Qui saura jamais le poids qu'elles portent depuis leur plus jeune âge et la force d'âme dont elle font preuve au long des jours où l'attente est leur seule compagne ? Elle en veut ce matin à la terre entière, à tous les hommes qui ne pensent qu'à la rivière, au voyage et à la liberté. Elle a treize ans et elle a peur. Elle se console en se disant qu'un jour elle partira loin de cette vallée et qu'elle oubliera les bateaux, sa famille, les départs dans les aubes blêmes...
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Il sortit dans l'aube chétive qu'emplissait l'odeur de l'eau. C'était une odeur familière, mais, ce matin, elle semblait plus lourde et portait à suffoquer. On eût dit une exhalaison de vase, de galets, de sable, de graviers, de mousse, de racines, de feuilles, de poissons, un flux douceâtre mais puissant qui se posait sur les lèvres et que l'on avait envie de goûter. L'odeur vraie de la Dordogne, celle de son corps à la fois svelte et musculeux, de ses jambes souples, de ses bras caressants, de ses cheveux d'algues vertes.
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- Je n'accepterai jamais que tu te maries avec une autre que moi, Benjamin, tu le sais bien. Et d'ailleurs, dis-moi ce que tu lui trouves à Marie ?
Il lui tourna le dos, répondit :
- Ça ne te regarde pas, répéta-t-il.
- Ce n'est qu'une petite lavandière, fit-elle.
Puis, avec un profond mépris dans la voix :
- Elle est jolie, Benjamin, mais c'est la joliesse des pauvres. Tu mérites beaucoup mieux que ça ; moi je suis riche et je suis belle.
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Vidéo de Christian Signol
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/une-famille-francaise-9791035414382/
Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2258/9791035414382/une-famille-francaise
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