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Emilien a dépassé les 90 ans. il est né en 1915.. C'était un paysan d'un haut plateau du massif central de la Corrèze. Malheureusement il a perdu son père dès le début de la guerre. Sa mère, Marie, a été contrainte de l'abandonner, alors qu'il n'avait que six ans. Elle ne pouvait faire valoir le bien confié par un riche propriétaire et Emilien deviendra garçon de ferme pour apurer la dette due par sa mère. Elle rejoindra Egletons et sera pour sa part, employée de maison, chez un notaire...Ce dernier lui trouvera un époux, Félicien, un de ses cousins et Marie reprendra son fils. Suivra une époque heureuse pour ces trois êtres vivant sous le même toit, car Félicien possède un petit bien , une ferme d'une dizaine d'hectares. Mais à quinze ans, Emilien doit renoncer à des brillantes études, son beau-père étant décédé. Il reprendra le flambeau et fera valoir ce bien, sa mère ayant hérité de son époux.
C'est à la demande de son arrière petit-fils qu'Emilien retrace sa vie .
Personnellement je trouve ce roman très émouvant et je l'avoue humblement , j'ai versé quelques larmes. Christian Signol nous replonge avec beaucoup de vérités dans la vraie vie de nos campagnes, au cours du 20 ème siècle. La désertification de nos campagnes est bien expliquée avec la mécanisation , la politique du marché Commun, la PAC, les nombreux progrès , tant au point de vue du travail, que du confort avec l'électrification, les adductions d'eau potable, le confort domestique avec l'introduction du chauffage central... Mais cet exode rural a vidé nos campagnes : fin des veillées, de l'entraide, de la solidarité. Apparition de la jalousie et de l'envie. La mécanisation était certes nécessaire pour le bien-être de nos paysans mais la course au profit a entraînée l'agriculture à sa perte. le paysage de la France a beaucoup changé. Toutes ces jachères me font mal au coeur et ses villages déserts, à l'abandon en sont la preuve . mais nous vivons une autre époque ... l'avenir nous dira si nous avons suivi la bonne voie.
C'est un très bon roman dans la veine des précédents et je remercie vivement Christian Signol de mettre nos ancêtres ruraux en avant. Ils le méritent et nous leur devons beaucoup.
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"La terre nous aimait, elle nous a tout donné, permis de vivre sans dépendre de qui que ce soit et nous l'avons abandonnée. " Toute l'oeuvre de Signol tient en ces quelques mots. le regret, la nostalgie même des temps anciens où l'on prenait le temps de vivre même si la vie était dure et ne faisait pas de cadeau. Dans ce roman un vieil homme se raconte et surtout la lente agonie de son coin de campagne qui n'a pas pu résister à la modernisation et au consumérisme actuel. Un récit tendre et émouvant qui souvent me rappelle mes grand-parents et la vie au village de mon enfance. Un grand Signol que se lit les tripes nouées et parfois la larme l'oeil ...
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A la suite de « Oublier Klara » de Isabelle Autissier, « Arcadie » de Emmanuelle Bayamack-Tam, « My absolute Darling » de Gabriel Tallent, « Orléans » de Yann Moix, lire du Signol est reposant même si dans son dernier roman qui nous fait traverser le XXe siècle, en compagnie d'Émilien, valeureux paysan en terre limousine, la vie fut aussi âpre que paisible, parsemée de ses lots de malheurs attenant à la misère et à la mort, et de bonheurs simples du vivre en harmonie familiale, génération après génération...

S'agissant du titre, j'y vois comme un clin d'oeil à l'oeuvre de Peter Wohlleben: « le long silence des arbres » en raison de l'immuabilité sublime de ces existences végétales croissant pendant des lustres, débordant les siècles et parfois le millénaire... mémoires du temps, mémoire du Tant...

Le rapprochement avec les arbres séculaires se fait sans doute aussi en raison de cette « lenteur du vivre » du monde paysan, manifeste encore, au cours des cinq premières décennies du siècle dernier. On travaille au rythme des saisons n'accomplissant les tâches liées aux cultures et au bétail, qu'au moment voulu, ni en avance, ni en retard. le temps s'impose à l'homme de la terre, au sens de l'instant-durée et au sens météorologique. Il y a un moment précis pour faire chaque chose et, dans une exploitation, fut-elle petite, il y a du travail à accomplir chaque jour, à chaque heure, mais rien ne doit se faire dans la précipitation ; chaque pas du paysan sur son sol, est d'une lenteur solennelle. Aux travaux de la ferme, on ne perd pas son temps, mais on ne le précipite pas non plus. Christian Signol en fait une description grandiose qui apaise bien plus qu'elle bouleverse le lecteur.

L'intrigue, c'est le temps lui-même, ce temps qui change les êtres, les paysages, à son battement paisible, à sa lente progression. Il opère des métamorphoses admirables quand on le laisse agir à son rythme, par contre, il peut aussi ruiner les entreprises de qui veut le devancer... « Mettre la charrue devant les bœufs » quelle puissante image pour illustrer cela !...

Comment évoquer le temps sans le rapporter à l'espace, son éternel vis-à-vis... espace entre générations, nous l'entrevoyons dès que l'on entame la lecture de ce roman. Espace intergénérationnel qui tient du grand écart entre Émilien et Lucas son arrière petit fils. Ces deux là sont fait pour s'entendre... bien que séparés par les modes d'existences tellement différents, c'est sur la  philosophie du vivre chaque instant alloué par la vie, qu'ils se rejoignent.
Faire que le passé ne soit pas chose vaine, pour que le présent soit souverain et que le futur demeure enthousiasmant...

C'est sans doute pour cette impérieuse notion que Lucas va demander à son arrière-grand père né en 1915, d'écrire son histoire depuis son enfance douloureuse mais remplie d'amour jusqu'à ce début du XXIe siècle lors des quelques bienfaisants retours en compagnie de son arrière-petit fils au hameau de Loubatié, dans la maison familiale.

C'est aussi toute la transformation de la société paysanne qui est décrite là, on vit étape par étape, la métamorphose inexorable du monde rural jusqu'à la désertification de nos campagnes où la nature délaissée par les hommes, livrée à elle-même a repris ses droits, elle toujours pleine de vie.

On aimerait bien que toujours plus de « Lucas » oublient, un temps, leurs écrans chéris pour se plonger dans cette lecture, revitalisante et instructive.

Lien : http://www.mirebalais.net/20..
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Christian Signol, nous offre un récit très émouvant sur la nostalgie des temps passés du monde paysan au début du vingtième siècle.
Ne passez pas à côté de ce roman.
Pour les vieux, comme moi, les souvenirs des histoires du grand-père (ou de la grand-mère) ravivent notre mémoire, combien la vie fut dure pour nos aïeux, au travail rythmé par les saisons, savoir cependant prendre le temps et profiter des courts moments de bonheur.
Pour les plus jeunes, on est bien loin d'Internet et des réseaux sociaux et même plus loin que l'eau courante et l'électricité et pourtant l'entraide et la solidarité étaient de mise entre paysans.
L'arrivée de la modernisation va tout bouleverser. Les paysans se sont isolés : plus de veillées, plus de travaux en commun, plus de rencontre sur la place pour parler du temps ou se donner des nouvelles des autres.
Ce roman exprime avec tendresse la nostalgie du passé, ce n'est pas un roman arriéré, passéiste, au contraire il plein d'espoir, d'optimisme.
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Un roman de la ruralité, contexte cher au coeur de Signol.
Émilien, 90 ans, écrit ses mémoires à la demande de son arrière-petit-fils, Lucas. Né en 1915, à Loubatié, un hameau isolé au-dessus de Tulle, le vieil homme fait le récit « […] d'un temps où le superflu n'était pas encore devenu le nécessaire. », rythmé par les saisons et les travaux des champs. Un quotidien de durs labeurs, marqué certes par la frugalité mais aussi par l'entraide entre paysans. Longtemps éloigné du bruit du monde, l'arrivée de la TSF fait intrusion dans le silence.
Émilien raconte l'enfance miséreuse, les études brillantes abandonnées à la mort de son beau-père, la mort de la mère - personnage magnifique de courage et d'amour - le mariage, les enfants, la guerre… Mais aussi, la mécanisation, l'arrivée des machines qui vient soulager les corps, rentabiliser le temps, réduire les distances. La modernisation et la course à la rentabilité, qui obligent aux crédits, aux désherbants, aux antibiotiques pour accélérer la croissance des animaux, le marché commun qui subventionne et confisque à la fois… de tout cela, Émilien est le spectateur un peu passif, il partage l'exploitation avec son fils auquel il est redevable d'avoir lui aussi abandonné ses rêves pour perpétuer le travail de paysan.
L'auteur décrit à grands traits, mais très justement, la bascule de ce monde vers une modernité qui constitue également le début de la fin, l'exode rural.
Rien de très nouveau dans ce roman mais l'authenticité du ton, non dénué de nostalgie, en rend la lecture agréable.
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Et oui un Signol de plus dans mes lectures
J'ai beaucoup aimé.
Ce livre est facile à lire pas trop court , pas trop long. Les pages se tournent toutes seules
C'est une chronique de la vie agricole en Corrèze.
A la demande de son arrière petit-fils un arrière grand -père de 90 ans se raconte. Même si on connait un peu l'histoire par avance , ce livre parle du progrès de l'environnement, la désertion des campagnes etc.
La boucle se referme t elle ?
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Une magnifique histoire de transmission, entre un jeune homme de trente ans et son arrière grand-père à qui il demande d'écrire le récit de sa vie, et qui caresse le souhait de venir s'installer dans le hameau, berceau de la famille, dans le limousin.
On traverse le siècle grâce au récit d'Emilien et on espère pour Lucas, qui, lassé de la ville, voudrait entrer dans les pas de son aïeul et faire revivre la maison de ce dernier.
Comme toujours Christian Signol nous conte la nature et la vie simple des gens d'autrefois avec tendresse et bienveillance, et c'est beau.
Un très bon moment de lecture.
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Premier Signol pour moi et ça ne sera pas le dernier. J'ai vraiment passé un bon moment de lecture et pour cause, le sujet me parle, me plait.

Émilien écrit pour son petit fils Lucas. Il relate sa vie, dans cette époque où les conditions de vie et de travail n'étaient pas les mêmes. Malgré un travail acharné, il a assisté à la désertification des campagnes qui tentaient de basculer dans la modernité. Et ce n'est pas tout car cet homme n'a pas eu la vie facile. Son père est mort au début de la Guerre… Je vous laisserai découvrir le reste, je ne veux pas spoiler.

C'est un roman qui m'a vraiment intéressé. J'ai aimé découvrir les paysages d'autrefois et en apprendre plus sur cette période.
Je suis née dans un monde où tout le confort était au rendez-vous. Électricité, eau potable…. Ce roman est comme un retour aux sources qui remet gentiment les idées en place. Absolument pas moralisateur mais il m'a fait réfléchir.
L'auteur délivre un message d'espoir, ce récit m'a quelque peu chamboulé. Je me suis imaginée à l'époque de mes grands parents, arrières grands parents.
Je suis passionnée par ces époques, c'était donc une belle découverte ou plutôt redécouverte.

Le seul petit point négatif que je dois noter c'est la relation entre Lucas et Émilien. Je pensais qu'on allait partir dans autre chose (bien que je ne sois pas déçue). J'imaginais que leur relation serait plus approfondie et qu'elle m'aurait plus touchée, mais c'est ainsi et je le mentionne juste à titre « informatif ».

Ce roman m'a embarqué et l'écriture de Signol y est aussi pour quelque chose. C'est simple, mais il transmet toute la nostalgie d'une époque déjà presque lointaine. Il ne faut jamais oublier la vie qu'on eu nos anciens et ce roman me l'a rappelé encore une fois. Ça m'a fait du bien et je trouve ça bien de faire perdurer leur mémoire. Merci !
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Merci M. Signol pour ce livre qui m'a émut.
Beaucoup de personnes insouciantes devraient lire ce livre pour évaluer leur niveau de "richesse" ou de "pauvreté".
Il y a toujours plus heureux ou plus heureux, mais comment en reconnaître si on ne sait pas ce qui est arrivé à d'autres toujours en vie à 90 ans comme cet émilien, le narrateur de ce roman ?
Une belle leçon de modestie, de réalité et beaucoup de tristesses contenues.
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"La terre nous aimait, elle nous a tout donné, permis de vivre sans dépendre de qui que ce soit et nous l'avons abandonnée"

Toute l'oeuvre de Signol tient en ces quelques mots..

Le regret, la nostalgie même des temps anciens où nous prenions le temps de vivre même si la vie était dure et ne nous faisait pas de cadeaux.

Dans ce roman Emilien, un vieil homme nous raconte la lente agonie de son coin de campagne qui n'a pas su résister à la modernisation.

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui rend hommage à cette époque révolue où la vie était faite de labeur, mais où l'on savait prendre le temps et profiter des petites joies.

Un récit tendre et émouvant.
Une très belle lecture !
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