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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merveilleux plaisir de lecture. Une belle histoire : deux enfants devenus adolescents aux prises avec les difficultés rencontrées dans des familles modestes mais qui veulent se battre pour s'en sortir. Ambition, déception, innocence et amour tendre.
Une nature joliment décrite, les bords de la Garonne, sous un ciel toujours bleu. Puis la grande ville, le dépaysement, l'adaptation, les soucis familiaux et l'année 1936, la lutte des classes, l'espoir d'une vie meilleure que viennent assombrir de terribles rumeurs venant de l'Est.
Tout est dans ce roman superbe : la sensibilité, la tendresse,; l'écriture, claire, élégante.L'histoire des personnages tient le lecteur(trice) en haleine jusqu'à la dernière ligne.
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C'est le type de roman que j'affectionne particulièrement, qui hisse la fiction à la portée du vraisemblable et qui fait du quotidien ordinaire une poésie à vivre les yeux grand ouverts... encore une belle leçon de vie, la vraie !...



Nous voici transportés sur les bords de la Garonne entre Agen et Toulouse dans ces années « 30 » de l'entre-deux guerre... Un petit village Montalens, des coteaux hérissés de vergers et de vignes surplombent le fleuve, une sablière, des barques de pêcheurs, les gens du rivage, petites maisons en bord d'eaux, une vie âpre pour les adultes, faites de gestes répétitifs, contraignants mais qui apportent le pain et le chaud au foyer, une vie de rêve pour les enfants qui ont les yeux remplis de la lumière du fleuve, des espoirs d'une vie généreuse mais simple pour Étienne qui n'envisage pas de quitter ses rives enchanteresses, mais plus scintillante et prometteuse de bien-être pour Melina qui n'aspire qu'à quitter ces lieux où la misère a enchaîné ses parents.



Pourtant, ces deux enfants dans leur 13ème année, ne se quittent pas, s'attendent et se raccompagnent sur le chemin de l'école et profitent des vacances d'Été pour explorer le fleuve à bord d'une barque, s'isoler sur une petite île déserte et après de savoureuses baignades, s'allongeant sur le sable, rêver leur jeunesse et leur avenir... Insouciance de leur jeune âge mêlé d'inquiétudes et de questions pour leur futur. Lui, se voit vivre éternellement de la pêche comme le vieil Eugène qui l'a doté d'une barque, elle, aspire à faire des études pour être institutrice et aller enseigner loin de la maison familiale… elle, rêve de la ville et de ses lumières, lui n'envisage ses lendemains qu'au fil de l'eau et de son miroitement féerique...



L'auteur nous entraîne avec délice dans leurs rêveries mais aussi dans les méandres de leurs destins réciproques qui va, un temps les séparer, et puis les faire se rejoindre dans la grande ville de Toulouse.



Ils y retrouvent le fleuve, ses odeurs, son courant porteur de vie, mais aussi la société des grands, des puissants, des petits, des faibles, soumis ou rebelles...

Contraste des demeures bourgeoises dans les beaux quartiers et des logis, des échoppes et ateliers des gagne-misères des quartiers pauvres. Grands patrons nantis, ouvriers besogneux... nous plongeons au coeur de cette lutte des classes qui les oppose âprement au moment des grandes grèves de 1936 se soldant par la victoire du front populaire. Acquis sociaux qui amènent une prometteuse embellie sur le sort des travailleurs lesquels viennent à connaître la joie des premiers congés payés... bonheur éphémère dont profitent aussi Étienne et Lina jusqu'à l'émerveillement en découvrant l'océan... Mais ce sont aussi des heures sombres avec la guerre civile qui fait rage en Espagne, avec les menaces du nazisme qui s'étend sur l'Europe. Les craintes d'une guerre terrible dont on ne veut pas et qui pourtant semble inéluctable.



A travers le cheminement et les revers de ces deux personnages adolescents devenant précocement adultes en assumant leurs responsabilités et leurs choix existentiels dans des milieux d'abord très opposés, que nous décrit donc Christian Signol, en mettant en exergue cette lutte des classes ?

Une situation vieille comme le monde et qui se répète souvent à travers la longue Histoire de notre Humanité. Les dominants et meneurs assujettissant et soumettant à leurs lois les dominés, la plèbe, cette majorité qui doit se contenter des miettes quand les premiers ont festoyé dans l'abondance. Révoltes, rebellions, mutineries, révolutions n'y changent souvent pas grand chose... D'autant qu'au delà des biens et de l'aisance que les premier ont à foison, et que les petits, les exécutants et autres « larbins » n'ont pas, il est une richesse culturelle dont profitent les nantis et dont les pauvres n'ont aucune part. Tout ceci est lié... ainsi, quand on vit dans les bas fonds, on ne peut accéder à la culture des grands, et quand les uns prennent leurs grands airs à l'opéra, les autres s'affalent sur le comptoir de sombres estaminets.

Dans ce Roman de Christian Signol, les dialogues se font l'écho de cette situation où chaque côté en polarité de la société, dans sa façon de vivre et de s'instruire, n'accède pas aux mêmes « registres » et, la conception que chacune de ces classes sociales se fait de sa rivale, est truffée de clichés, de préjugés ; chacun s'accaparant d'un idéal auquel il s'identifie sans réserve : élitiste pour les premiers, communautaire et humaniste pour les seconds.

En demeure un indestructible mur d'incompréhension, une non envie de considérer objectivement les facettes positives et négatives de chacune de ces positions, et de ces situations de vie antagonistes matériellement et culturellement, n'en voulant surtout rien changer :

"Les patrons seront toujours des exploiteurs, les ouvriers des exploités... aux premiers le profit, aux seconds le labeur..."



En fait, au-delà des abus repérables dans chaque camp, plus qu'une position politique, ou d'une faconde démagogique, l'auteur nous montre l'hérésie de cette façon de penser et de schématiser. La confrontation pure et dure est destructrice… elle le fut bel et bien dès la fin de ces années 30...



Au-delà d'une quête du bonheur, fut-il le plus simple du monde, s'en dégage une grande leçon d'humanité où, le don de soi pour assurer un meilleur futur à ceux qui viennent après nous, n'est absolument pas absent dans cette tranche de vie qui, si elle n'est pas le long fleuve tranquille qu'on en attend, demeure un ruissellement permanent réfléchissant aussi la lumière.
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Un très beau roman du terroir comme j'aime les lire. Un paysage magnifique des bords de la Garonne. Une histoire simple de deux enfants grandissant dans le monde d'avant-guerre 1939-1945. Mais ces personnages doivent faire des choix, abandonner une partie de leurs rêves de jeunesse et en réaliser d'autres. Leur histoire, la petite histoire et la grande histoire les contraignent à faire des choix parfois douloureux. Leurs choix sont aussi dictés par leurs parents. La vie n'est pas simple dans ces années 1925-1939. Ils subissent la crise mais aussi leurs espoirs avec la montée du Front populaire et les premiers congés payés. L'histoire est très agréable à lire et on se prend d'amitié pour les deux personnages d'Etienne et Linda. Ce sont deux enfants simples, faisant des choix, mais avec un objectif précis : être ensemble, rester ensemble. Une suite serait surement bien venu puisque nous les laissons en ce début 1939 avec la guerre qui approche, Ettienne s'engageant et Linda attendant un enfant. Ils sont si jeunes. J'adore cette période là avant guerre . Tout s'est précipité pour moi. L'ambiance dans ce roman y est très bien traduite. Lisez le . Je vais moi le prêter à des amis et surtout à la bibliothèque d'Eps Herbeval où je connais des amateurs qui seront ravis.
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Etienne et Mélina sont deux enfants de la Garonne très proches mais avec une vie et des espoirs très différents.
Le livre relate leur vie, depuis leur adolescence jusqu'à leur vie de jeune adulte, tourmentée par la crise, les années Blum et l'avant guerre

Comme toujours j'aime bcp le style doux, délicat et plein de sensibilité de l'auteur, avec le bonheur d'apprendre sur la vie des années 30
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Une fois encore Christian Signol nous fait, dès les premières pages du livre, nous attacher aux deux enfants Etienne et Mélina. Des enfants vivant heureux près de la Garonne malgré la pauvreté de leurs familles. Ils connaissent progressivement la séparation pour aller travailler à Toulouse, puis les grèves de 1936 et la guerre de 1940. Malgré cela, leur amitié puis leur amour sont plus forts. C'est une très belle histoire qui nous est racontée. Christian Signol comme toujours trouve les mots juste d'une époque bien difficile à vivre.
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Un fort joli roman qui se passe dans les années 30 le long de la Garonne. Etienne et Lina, deux adolescents sont dans la même école du village. Ils ont passé leur jeunesse ensemble le long du fleuve. C'est le bonheur complet mais le sort en décidera autrement, il faudra alors aller vivre en ville, à Toulouse, que de changements dès lors. A l'arrière plan, les avancées du nazisme, et en 1939 la crainte d'une nouvelle grande guerre.
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La plume de Christian Signol nous ramène dans un Sud-Ouest où les destins des deux héros nous touchent en plein coeur. Un livre sur l'amour et le destin. Je conseille...
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Très chouette première partie! J'ai hâte de découvrir la suite des parcours de vie de Lina et Etienne. Ils sont touchants, attachants et elle est un sacré petit bout de femme :) Je suis admirative de la façon de relativiser les choses à cette époque de manques et de crises économique, bien plus grave que ce que nous connaissons actuellement. L'arrivée de la guerre, en fin de partie, nous laisse pantelants. C'est joliment écrit, facile à lire mais plein de sensibilité et de qualité d'écriture.
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Merci pour ce résumé. Une petite remarque : La jeune fille se nomme Linna (Melinna) et non Linda.
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