AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Balzac et la Petite Tailleuse chinoise (149)

Balzac lui a fait comprendre une chose: la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Commenter  J’apprécie          401
Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres". (...) La vraie raison qui poussa Mao Zedong à prendre cette décision restait obscure : voulait-il en finir avec les Gardes rouges, qui commençaient à échapper à son contrôle? Ou était-ce la fantaisie d'un grand rêveur révolutionnaire, désireux de créer une nouvelle génération? (...) Notre conclusion fut la suivante : Mao haissait les intellectuels.
Commenter  J’apprécie          384
- C'est où Pekin?
Cette question nous donna un choc mais comme nous comprîmes qu'il ne connaissait vraiment pas Pékin, nous rîmes comme des bossus. Un instant, j'enviai presque son ignorance totale du monde extérieur.
Commenter  J’apprécie          360
Luo me rejoignit à côté du feu. Il s'assit, pâle, sans une plainte, ni une protestation. C'était quelques heures avant la folie de l'autodafé.
- Elle est partie, lui dis-je
- Elle veut aller dans une grande ville, me dit-il. Elle m'a parlé de Balzac.
- Et alors ?
- Elle m'a dit que Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Commenter  J’apprécie          291
Avant nous, dans ce village, il n'y avait jamais eu ni réveil, ni montre, ni horloge. Les gens avaient toujours vécu en regardant le soleil se lever ou se coucher.
Nous fûmes surpris de voir comment le réveil prit sur les paysans un véritable pouvoir, presque sacré. Tout le monde venait le consulter, comme si notre maison sur pilotis était un temple. (p. 23)
Commenter  J’apprécie          270
Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres" (...)
La vraie raison qui poussa Mao Zedong à prendre cette décision restait obscure (...)
Notre conclusion fut la suivante: Mao haïssait les intellectuels. (p. 13-14)
Commenter  J’apprécie          270
Ce petit livre s'appelle "Ursule Mirouët"....
Brusquement, comme un intrus, ce petit livre me parlait de l'éveil du désir, des élans, des pulsions, de l'amour, de toutes ces choses sur lesquelles le monde était, pour moi, jusqu'alors demeuré muet.
Commenter  J’apprécie          270
P. 65
Souvent, après minuit, on éteignait la lampe à pétrole dans notre maison sur pilotis, et on s'allongeait chacun sur son lit pour fumer dans le noir. Des titres de livres fusaient de nos bouches, il y avait dans ces noms des mondes inconnus, quelque chose de mystérieux et d'exquis dans la résonance des mots, dans l'ordre des caractères, à la manière de l'encens tibétain, dont il suffisait de prononcer le nom, « Zang Xiang », pour sentir le parfum doux et raffiné, pour voir les bâtons aromatiques se mettre à transpirer, à se couvrir de véritables gouttes de sueur qui, sous le reflet des lampes, ressemblaient à des gouttes d'or liquide.
- Tu as déjà a entendu parler de la littérature occidentale? me demanda un jour Luo.
- Pas trop. Tu sais que mes parents ne s'intéressent qu'à leur boulot. En dehors de la médecine, ils ne connaissent pas grand-chose.
- C'est pareil pour les miens. Mais ma tante avait quelques bouquins étrangers traduits en chinois, avant la Révolution culturelle. Je me souviens qu'elle m'avait lu quelques passages d'un livre qui s'appelait Don Quichotte, l'histoire d'un vieux chevalier assez marrant.
- Et maintenant où ils sont, ces livres?
- Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble.
Commenter  J’apprécie          250
Souvent, après minuit, on éteignait la lampe à pétrole dans notre maison sur pilotis, et on s'allongeait chacun sur son lit pour fumer dans le noir. Des titres de livres fusaient de nos bouches, il y avait dans ces noms des mondes inconnus, quelque chose de mystérieux et d'exquis dans la résonance des mots, dans l'ordre des caractères, à la manière de l'encens tibétain, dont il suffisait de prononcer le nom, " Zang Xiang", pour sentir le parfum doux et raffiné (...)
- Et maintenant, où ils sont , ces livres ?
-Partis en fumée. Ils ont été confisqués par les Gardes rouges, qui les ont brûlés en public, sans aucune pitié, juste en bas de son immeuble. (p. 65)
Commenter  J’apprécie          240
Durant tout le mois de septembre, après notre cambriolage réussi, nous fûmes tentés, envahis, conquis par le mystère du monde extérieur, surtout celui de la femme, de l'amour, du sexe, que les écrivains occidentaux nous révélaient jour après jour, page après page, livre après livre. Nonseulement le Binoclard était parti sans oser nous dénoncer mais , par chance, le chef de notre village était allé à la ville de Yong Jing, pour assister à un congrès des communistes du district. Profitant de cette vacance du pouvoir politique, et de la discrète anarchie qui régnait momentanément dans le village, nous refusâmes d'aller travailer aux champs, ce dont les villageois, ex-cultivateurs d'opium reconvertis en gardiens de nos âmes, se fichèrent complètement. Je passai ainsi mes journées, ma porte plus hermétiquement verrouillée que jamais, avec des romans occidentaux. Je laissai de côté les Balzac, passion exclusive de Luo, et tombai tour à tour amoureux, avec la frivolité et le sérieux de mes dix-neuf ans, de Flaubert, de Gogol, de Melville, et même de Romain Rolland.
Commenter  J’apprécie          240






    Lecteurs (6713) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Balzac et la petite tailleuse chinoise

    Combien de livres se trouve dans la valise bien ficelé ?

    10
    4 ou 3
    5 ou 6
    pas précisé

    8 questions
    411 lecteurs ont répondu
    Thème : Dai SijieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}