Première recontre avec l'auteur , j'en avais entendu parler pour '
Balzac et la petite tailleuse chinoise ' qu'il m'a donné envie de lire .
Après
Mo Yan , me voilà en présence de littérature chinoise et comme toujours j'ai été contente d'être dépaysée , pas ravie car c'est un livre coup de poing , dont je suis sortie sonnée mais quand même contente de l'avoir lu .
Dès les premières pages , nous avons pitié de ce gamin qui a une maladie génétique rare ' la progéria ' , le voilà vendu par sa tante ' la muette ' contre quelques billets , elle s'enrichit un peu et espère que son neveu va connaître une vie meilleure .
Bien sûr c'est sans compter sur le machiavélisme des hommes , mais aussi sur un régime qui condamne ses vieillards , anciennement adulés à la peine de mort .
Il y aussi la jeune adolescente dont la mère est atteinte d'un cancer pour avoir travaillé au recyclage de métaux , elle perd la mémoire à cause d'un intoxication au plomb , elle mêle tendresse et affreux soupçon envers son père .
Le père qui n'a aucune ambition sauf celle de faire de sa fille unique une grande patineuse et qui consacrera tout pour cette passion , mais ici aussi ,.
Enfin la troisième histoire est à la fois sublime et horrible , c'est la le talent de l'auteur , il distille espoir et désepoir à doses égales , sans trancher pour un côté ou l'autre , il suggère de façon subtile . L'auteur parle de catastrophes écologiques , d'eaux polluées où les poissons meurent , où les cultures sont empoisonnées et donnent des fruits et légumes impropres à la consommation , où l'eau 'pure' doit être achetée à grand prix , où les gens perdent leurs cheveux , souffrent de daltonisme , d'une industrialisation massive qui déshumanise .
Voilà une lecture qui secoue mais qui a un charme , une écriture qui hante , qui creuse au plus profond de nous ,mais qui captive aussi , en tout cas un grand talent , Un livre qui ne laisse pas indifférent .