Arrete! ou cours-tu donc quand le Ciel est en toi?
En cherchant Dieu ailleurs,
Tu le manques à coup sur.
Homme, deviens essentiel: quand le monde passera, - Ce qui est du hasard tombera; l'essence restera.
Plus tu connaîtras Dieu, et plus tu sauras que tu es incapable de lui donner un nom.
L'âme a deux yeux: l'un regarde le temps, et l'autre se tourne vers l'éternité.
On n'apprécie rien si on ne le contemple pas ; ce qui manque au monde c'est la contemplation.
Celui qui s'est choisi le centre pour demeure
Circonscrit d'un seul regard la circonférence. (II, 24)
La circonférence est dans le point, le fruit dans la graine,
Dieu, l'infini, dans la finitude : sage est celui qui Le cherche au-dedans de l'univers fini.
Nul grain de poussière n'est si mauvais, nul petit point si infime,
Que le sage n'y voie Dieu et toute sa Gloire.
L’œuf est dans la poule, la poule dans l’œuf,
Le deux dans l'Un, également l'Un dans le deux. (IV, 158, 160, 162)
Homme, limite-toi à entrer en toi-même. Car pour trouver la pierre philosophale, il n'est pas requis de voyager en pays lointains. (III, 118)
Plus tu connaîtras Dieu, et plus tu sauras que tu es incapable de lui donner un nom.
Toi, tu n'est pas dans l'espace, c'est l'espace qui est en toi.
Jette-le hors de toi, et voici déjà l'éternité.
Toi-même crées le temps, tes sens forment l'horloge.
Arrête donc en toi le balancier, et c'en est fait du temps. (I, 185, 189)