Citations sur Mythophages : 16 Sagas d'hier et d'aujourd'hui (20)
- Ce mystère est une image de la vérité, reprit Pallas. La vérité n’est pas une, mais double, multiple. Les serpents figurent le chaos, les forces brutales de la terre, mais ce sont aussi les gardiens de la sagesse. Le dieu a écrasé en eux le principe de désordre, mais il honore, à travers moi, ces emblèmes sacrés de science et d’intelligence.
[Celles qui marchent dans l’Ombre – Jean-Philippe Jaworski]
Si l'Art est le cœur de l'homme, le Mythe est son âme.
[Mythophages - Léa Silhol]
Modred, lors d'un tchat organisé par Yahoo, eut ceci à dire : "Mon cousin déclare beaucoup de choses désobligeantes à propos du Côté Obscur. Mais sans le Côté Obscur, la vie n'aurait pas de drame, pas d'excitation, pas de saveur. J'attire votre attention sur le simple fait que, dans tout système religieux, personne n'atteint un paradis de l'au-delà sans être de manière certifiée, mort. Le Côté Obscur, en d'autres mots, est essentiel à la vie humaine, au monde vivant.
[Le Roi Arthur en une Étrange Contrée - Kevin James Miller]
- L'erreur universelle, dit l'homme sec en reniflant de mépris. Peu de gens ont compris que pour agir sur le Temps il faut une idée juste, non des usines. Avec cette boîte que vous pourrez emporter sous le bras, vous agirez. [...]
- Une machine à voyager dans le Temps ? demanda-t-il, prêt à sourire.
- Comme vos concepts sont primaires, dit l'homme sec avec une satisfaction visible. Vous avez quinze milliards de neurones sous la voûte crânienne et combien en utilisez-vous ? Deux cents ? Il suffit de relier des informations : le courant passe. Le Temps comme catégorie de l'esprit, ce n'est pas original pourtant : Bergson, la durée, etc. Non ? vous ne voyez pas encore ? Des foules de farfelus ont imaginé des systèmes gigantesques pour modifier les lois de la physique, entreprise évidemment désespérée. Ma boîte a des ambitions beaucoup plus modestes. Elle travaille sur la mémoire humaine. Elle va chercher les souvenirs là où ils se trouvent stockés, dans le cerveau bien sûr, mais aussi dans la plupart de nos cellules. Après les souvenirs personnels, ceux de l'espèce : tout l'inné qui fâcheusement, depuis Sapiens sapiens, est en hibernation. Mais nous en avons de beaux restes. Voyager dans le Temps, comme vous dites, c'est se souvenir.
[Les Éternels - Michel Calonne]
Pourtant, comment pouvait-Il espérer que nous éprouvions de la gratitude, de la vénération après ce que nous avons vécu, après ce que nous venons de voir ? Est-Il si différent des hommes pour croire que notre cœur est à ce point facile à conquérir, que cette âme dont Il nous a fait si généreusement legs, puisse ainsi offrir son dévouement le plus profond à celui qui coule une chape de plomb sur notre futur, qui nous cache chaque parcelle d'allégresse et de pureté sous une soie si fine, si transparente, si attirante. Puis qui nous punit quand nous soulevons l'étoffe sous laquelle l'or brille de tous ses feux ?
[Le Chemin qui mène à Tsoar - Karim Berrouka]
Certains hommes deviennent naturellement des divinités [...] ; d'autres doivent être poussés pour y arriver.
[Fil d'Argent, Chant du Marteau - Gary A. Braunbeck]
- Je ne sais pas si tu as dit vrai ou si tu as menti, quand tu as prétendu aller à Delphes. Mais si tu échappes assez longtemps au supplice, si tu parviens au sanctuaire, transmets ma dernière prière au dieu. Dis-lui que ses oracles infaillibles sont une malédiction pour l’homme. Dis-lui que ses avis nous frustrent de la liberté, qu’ils nous privent de la paix, et peuvent tourner les vertus de l’individu le plus noble contre lui-même, jusqu’à en faire une icône d’abjection. Dis-lui qu’Œdipe ignorant eût été un prince bon et heureux, non un être nocif aux hommes et aux dieux. Dis-lui que je ne lui demande plus rien, que j’exècre son omniscience.
[Celles qui marchent dans l’Ombre – Jean-Philippe Jaworski]
J’ai alors entendu un cri lugubre. Un de ces cris atroces qui privent de sommeil, qui remuent mes entrailles, qui me transissent l’échine. Un cri fluet, implorant, chargé de détresse. L’appel d’un enfant qui a perdu sa mère…
[Celles qui marchent dans l’Ombre – Jean-Philippe Jaworski]
- [...] Tout ce qui vous intéresse dans les mythes, c'est votre propre petite image. Comme tous les autres. Vous ne pensez pas qu'ils pourraient vous emporter beaucoup plus loin. Non. Ce serait trop inquiétant...
- Les mythes... Les mythes sont une façon de lire l'Histoire. Et sa propre histoire. Les démons collectifs et les siens propres.
- Donc, tout le monde se mêle des les interprêter... C'est ça ?
- Oui. C'est... nécessaire. Ils ont une fonction apaisante, simplificatrice, éducative.
- Mm. [...] C'est leur lecture qui est simplificatrice. Eux, ils ne lisent pas l'Histoire. Ils SONT l'Histoire. Ils SONT les démons collectifs.
[Genesis - Luvan]
- Que souhaitez-vous savoir, ma fille ?
- Je souhaite savoir comment tuer un dieu.
J'attendais l'horreur, ou la stupeur, mais elles avaient tout vu, et verraient tout, jusqu'à ce qu'il n'y ait littéralement plus rien à voir.
- Si vous patientez, ma fille vous verrez les dieux mourir. Arrive le temps où le monde naturel va se revendiquer à la face de la foi et de la croyance, et cela entamera le pouvoir des dieux, jusqu'à ce que ne demeurent plus que ceux dont les pouvoirs résident dans les affaires du cœur.
[Une Justice Silencieuse - Michelle West]