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Citations sur Aline et les hommes de guerre (39)

— Une masse silencieuse qui s’oppose au système est plus efficace que les armes. La violence crée la confusion dans la pensée et transforme le cœur en pierre. En prenant les armes vous devenez ce que les adversaires attendent de vous.
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J’exige le maintien de nos traditions, nous devons les remettre au centre de nos vies, pour retrouver l’axe sur lequel on s’équilibre. Si on vide un homme de sa substance, il se retrouve comme un coquillage échoué sur la plage qui trompe l’homme, en confondant le bruit du vide avec celui du vent. Chérissons nos racines, un être colonisé est un être déraciné à qui on ne donnera jamais la possibilité de s’enraciner ailleurs. Il faut remettre à l’honneur toutes les valeurs que nous ont léguées nos ancêtres : la littérature orale, les proverbes, fables, chants, et aussi la sculpture, vannerie, poterie, habillement, nourriture, toutes les mœurs et les coutumes. Cette fidélité n’exclut pas tout apport positif de l’extérieur. L’égalité doit exister entre tous les êtres humains sans distinction de race, religion, ethnie, âge, sexe. Si vous rencontrez des blancs qui sont bons, ne soyez pas hostiles. L’amour de notre prochain, l’entraide, la solidarité et la charité, doivent rester nos préoccupations quotidiennes.
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Un pauvre est un homme qui n’a plus de bête à sacrifier lors de son enterrement.
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Il a fallu plusieurs années d’expérience parmi les indigènes pour comprendre les techniques qu’il fallait mettre en œuvre pour obtenir les meilleurs résultats. Un savant mélange d’autorité et de considération de leurs tâches quand elles sont bien accomplies. La récompense est une chose qui fonctionne bien, la flatterie aussi, et tout ce qui brille. L’homme noir est comme la pie, fidèle à son nid, bavard et chapardeur. La queue longue aussi, de laquelle il tire un certain orgueil. Un sourire narquois se dessine, sur ses lèvres charnues, quand il voit les blancs passer avec leurs dames. Il faut éviter à tout prix la familiarité, trouver la bonne distance. Beaucoup d’agents coloniaux ont des relations intimes avec des femmes indigènes qui sont forcément vouées à l’échec. Deux cultures si opposées ne peuvent pas s’assembler. Les enfants métis sont des êtres égarés qui renient les noirs et jalousent les blancs. Souvent délaissés par leurs pères, ils appellent tous les blancs « papa ». Heureusement l’administration a construit une école à Saint-Louis pour les former à des métiers inaccessibles aux noirs, postiers ou infirmiers.
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— Notre plus grand ennemi… c’est la peur qui est en nous. Il ne faut pas seulement combattre l’ennemi du dehors il faut aussi chasser l’ennemi du dedans.
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— Je ne comprends pas le sens de tout ça. On ne peut plus cultiver notre riz en quantité suffisante pour se nourrir, alors les paysans sont contraints d’agrandir leurs champs pour pouvoir payer l’impôt et avoir suffisamment d’argent pour acheter du riz qui vient d’ailleurs ! Mais Diacamoune, c’est pas logique, on ne peut pas continuer comme ça. Il faudrait pouvoir dire non.
— C’est fini ma petite, le système est enclenché. C’est la modernité… il faut s’habituer et chaque chose a ses bienfaits.
— Je ne sais pas si on doit s’habituer aux mauvaises habitudes… Il n’est jamais trop tard pour dire non.
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Les divisions populaires parmi les noirs sont assez subtiles, voire compliquées, pour qui se contentent de ne se fier qu’à la couleur de peau. Avec évidence, il y a sur le haut de la pyramide, les blancs, les indigènes nous surnomment les toubabs ! Partout on entend les enfants chanter, toubab, toubab ! Ensuite, il y a ce qu’on appelle les blancs-noirs, petits fonctionnaires de bureau, on les reconnaît à leurs habits et leurs airs enjoués par leur ascension dans l’échelle sociale, ensuite les nègres qui travaillent pour les toubabs et les blancs-noirs et tout en bas les noirs-noirs, ceux qui nous regardent avec méfiance et qui peuvent être dangereux.
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Depuis quelques mois ils ont installé un grand espace pour décortiquer les arachides sur place et réduire le volume des quantités à transporter. Avec les coques ils font de la lumière. C’est magique. Dans le quartier des blancs la lumière existe même la nuit. Diacamoune ne s’était pas trompé, des tout petits globes en verre avec des fragments de soleil. Quand on monte sur la bute au-dessus du port, on aperçoit au loin les points lumineux qui scintillent comme si les étoiles s’étaient posées sur leurs maisons.
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— Dieu est bien moqueur, ce brave homme a survécu à la rude épreuve de la mer, aux bombes sur les champs de bataille, au chagrin dévorant de la perte de son épouse puis de ses fils et il a suffi d’un tout petit moustique, à peine visible dans la nuit, pour lui ôter la vie.
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L’autre jour il m’a parlé du peuple diola qui fait régner la terreur depuis la nuit des temps. Ces gens ne tarissent pas d’exploits et de légendes. Dès la première heure, ils ont refusé toute domination et toute collaboration avec les esclavagistes portugais. Les guerriers diolas ont empêché l’accès aux contrées forestières de la rive sud aux Européens. Pendant des années, personne n’y avait accès et le mystère y allait bon train. C’est très récent qu’on s’y aventure. Jean y est déjà allé plusieurs fois pour compléter une étude qui permet de comprendre les populations locales. Sa mission est par ailleurs beaucoup plus intéressante que la mienne. La prochaine fois je ferai de nouveau le voyage avec lui. J’éviterai de toute évidence la région qui pratique la magie noire. On parle de cérémonies qui invoquent les fantômes et les esprits maléfiques. Beaucoup de Français ont pris peur et ont préféré les laisser tranquilles. Ça fait des siècles que ce peuple évolue en toute indépendance. Comment veux-tu qu’on s’impose là-dedans ? D’après Jean, et je serais d’avis à l’écouter, ce peuple est inaliénable, non pas par pur esprit de rébellion, mais par leurs croyances qui sont la base de leur identité. Pour eux, le respect sacré des valeurs ancestrales est primordial ; l’égalité entre les êtres humains, la liberté des individus, la protection et le respect des personnes, des ancêtres et de la nature, l’interdiction d’exploiter l’être humain, l’interdiction de tuer son prochain, l’honnêteté, l’ardeur au travail, la persévérance individuelle et communautaire, l’honneur, le courage, la solidarité, la fraternité, l’indépendance, la paix, la cohésion sociale. Jean insiste sur leur sens aigu de la liberté d’égalité. Il a tenté de renseigner le nouvel administrateur en poste à Ziguinchor pour que les choses se passent mieux et qu’ils arrêtent de se mélanger les pinceaux avec les différentes tribus. Ils ont tendance à diriger les autochtones comme les chiens de berger dirigent les moutons ! D’après Jean, ceux qui dirigent nos colonies ont une méconnaissance complète du pays et imposent des chefs incapables de maîtriser leur population.
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