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Critique de Bequelune


Après avoir décrit le parcours qui l'a conduite à la polyamorie dans son premier livre, du temps et des mots, Ella Silloë propose de réfléchir aux relations plurielles, à leurs limites comme à leurs satisfactions, dans Aimer au-delà du couple.

Le livre est organisé en courts chapitres, souvent racontant une anecdote qui illustre une joie, un doute ou une franche difficulté vécue par l'autrice. Par petites touches, elle livre donc un tableau de ses aventures relationnelles, mais aussi du milieu polyamoureux marseillais tel qu'elle le perçoit, et qu'elle doit plutôt bien connaitre étant l'organisatrice des cafés-poly de la ville.

J'avoue avoir moins aimé ce deuxième opus que le premier. Plus précisément, je suis resté un peu sur ma faim. Pourquoi ? Parce que l'objectif affiché est différent. Alors que du temps et des mots annonçait clairement un témoignage autobiographique, et qu'en cela il venait combler un vide dans les écrits sur la polyamorie, Aimer au-delà du couple se veut plus réflexif. Or j'ai trouvé que le format était finalement très proche du premier volume.

Cela vient peut-être de l'envie affichée de l'auteure, telle qu'elle le présente en café-poly (elle décrit la scène) de parler en son « Je » propre et de ne pas faire de généralisation. C'est un point important dans les groupes de parole, qui permet une libération des discours et une écoute bienveillante. J'en connais assez l'importance pour l'avoir largement utilisé dans le milieu professionnel. Pourtant, ici, nous ne sommes pas dans un groupe de parole mais dans un livre : peut-être que l'auteure aurait pu se lâcher un peu plus et creuser davantage les esquisses de pensées qu'elle dévoile.

Car, en fait, j'ai trouvé plein de petits morceaux très intéressants, mais superficiellement abordés. Je peux notamment en citer deux :
- Quand elle dénonce les propos individualistes d'un participant un café poly qui dit « Il revient au jaloux, et à lui seul, de travailler sur ses difficultés ». J'ai aimé ce passage car il a fait écho à des phrases trop souvent entendu en café poly, ou très souvent lus sur des forums « Tu es seul responsable de tes propres émotions, c'est à toi de les gérer »… façon commode de ne jamais questionner ses propres comportements, et tout cas injonction à ne pas être à l'écoute de l'autre, de ses peurs et besoins. On trouve différentes visions de l'humain et des relations en milieu poly, des plus solidaires aux plus égoïstes. J'ai trouvé chouette de se positionner ainsi, même si c'est fait de façon très rapide.
- le passage sur « J'ai décidé d'accepter mon besoin d'amour fort… » qui refuse, en creux, la psychologisation d'un comportement polyamomoureux. En fait, c'est même cette citation placée en 4e de coup et publiée par l'auteure sur Facebook qui m'a convaincu d'acheter le livre. Or, là aussi, c'est trop rapidement abordé.

Malgré tout, l'écriture de Ella Silloë est toujours aussi simple et belle. Elle ne cherche pas à faire de la grande littérature sans être simpliste pour autant. On sent l'attention porté au choix du vocabulaire. Les phrases sont équilibrés. Bref, la lecture est facile, et même agréable.

Je mets donc 3/5. Un livre que j'ai bien aimé, mais qui me laisse sur ma faim par rapport à l'ambition affichée.
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