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Robert Silverberg ne rime pas forcément avec Science fiction, et ce, même si le titre pourrait faire croire le contraire.
L'auteur nous propose une uchronie dans un monde tel qu'il aurait pu être si... l'Europe n'avait pas perdu les trois quarts de sa population lors de l'épidémie de peste en 1348.
Dans un monde complètement chamboulé par rapport à nos connaissances actuelles, nous allons suivre les aventures de Dan Beauchamps, un jeune anglais parti chercher la gloire et la fortune chez les aztèques (Uchronie vous dis-je).
Il s'agit avant tout d'un pur récit d'aventure aux multiples péripéties et rencontres, une histoire à prendre comme elle vient sans souci de vraisemblance ou crédibilité. Une histoire qui rime avec loyauté et amitié et qui saura quand même, si on le souhaite, nous faire réfléchir aux hasards qui déterminent les avenirs possibles.
Si la peste n'avait pas décimé l'Europe, aurait-elle conquit le nouveau monde ? L'auteur imagine un monde qui en 1960 n'a pas beaucoup évolué, en tout cas technologiquement. Un monde dominé par la Turquie qui a envahi l'Europe à l'exception de la Russie, un autre monde...
Je ne me suis pas ennuyé à cette lecture au style vivant et au rythme soutenu, cela-dit cela reste bien léger et j'y ai vu avant tout une bonne récréation.
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En 1967, Robert Silverberg publiait un roman nommé « La Porte des Mondes » connoté « jeunesse » (assez peu pertinent à mon avis). Cette porte ouvre sur l'infinité des mondes alternatifs qui naissent à la moindre décision que nous prenons ou au moindre battement de cil différent : un choix égale un nouvel univers.
Dans ce cadre, l'auteur nous propose la découverte d'une Terre uchronique où les ¾ de la population européenne ont péri de la peste au 14ème siècle (c'est le même point de départ que Kim Stanley Robinson prend dans ses Chroniques des Années Noires). Les Turcs se sont emparés de leurs terres, les royaumes africains se sont développés, les empires Inca et Aztèque ont prospéré, la Russie a mis la main sur toute l'Asie et la nation Maori est une puissance maritime notable.
Silverberg nous offre une agréable balade dans un Mexique de 1963 incréé, à travers le périple d'un jeune anglais en mal d'aventure. Ne vous attendez pas à une histoire pleine de suspense et d'action ; ce n'est pas le but de l'exercice. Nous sommes avant tout ici pour faire du tourisme et découvrir le pays, ses coutumes et ses décors fabuleux. Cela n'empêche pas l'auteur de travailler son personnage principal aussi bien que d'habitude. Notre anglais jouit d'une véritable épaisseur, d'un comportement humain plutôt naïf et capable de décisions stupides. le récit est agréable et frais, baignant dans l'exotisme du fait même que ce Mexique n'est pas le nôtre. Par son personnage en balade et la découverte d'un monde différent, il m'a rappelé son roman Les Ailes de la Nuit.

Au début des années 1990, Silverberg s'associe à deux amis – et quels amis puisqu'il s'agit de John Brunner (Tous à Zanzibar) et de Chelsea Quinn Yarbro (Ariosto Furioso) – pour étoffer son monde. Chaque auteur produira une longue nouvelle, ou un court roman comme vous voulez).
Le ton est nettement plus géopolitique à présent. Silverberg s'intéresse à la succession au sein du royaume africain du Songhaï (qui a réellement existé), succession perturbée par l'ingérence plus ou moins discrète des grandes nations de ce temps. Brunner nous invite à table à Cracovie, au côté de convives qui ont tous un secret en relation avec la mort récente du Tsar de Russie. Enfin Yarbro nous décrit les tergiversations de l'empire Inca à la recherche d'alliés contre un usurpateur des Vastes Plaines.
Plusieurs messages passent : en premier lieu, si les nations éliminées ou soumises par la domination de l'Europe avaient eu les coudées franches, elles ne se seraient comportées ni mieux ni moins bien que les nations européennes : désir de conquête, de puissance, habileté diplomatique et trahisons, volonté de guerre, sont des constantes indépendantes des acteurs qui les portent. En second lieu, les nations maîtresses de cette Terre subiront tôt ou tard le déclin, les peuples soumis se révoltant à la première bonne occasion. Cela a quelque chose de déculpabilisant pour un européen, et aussi je pense pour un américain (pensez au sort des amérindiens). Je ne sais pas si les auteurs voulaient provoquer ce sentiment chez leurs lecteurs cependant.

Le présent livre réunit tous ces récits dans une Intégrale, bel objet avec couverture cartonnée comme Mnémos sait les faire. de plus, les deux récits de Brunner et Yarbro sont de vrais inédits en français, et je ne peux que louer ces petites maisons d'édition de leurs efforts de traduction constants. J'ai cependant eu l'impression que cette présente traduction avait manqué de relecture. Des dialogues manquent de vérité, des diplomates parlent parfois comme des piliers de bar et surtout, des fautes de style m'ont fait grincé des dents.

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Grosse déception pour moi que ce récit uchronique. Vendu comme un roman, il s'agit en fait d'une grosse nouvelle.
Pourtant le point de départ était bon: l'Europe, ravagée par la grande peste n'a pas connu ses heures de grandeurs et de conquête, ce qui a profité aux turcs et aux mexicains.
Dan, anglais en mal d'aventure, part pour le nouveau continent et nous fait découvrir la culture aztèque au fil de son voyage.
J'aurai aimé un roman plus étoffé, avec des personnages plus forts. Quelques passage intéressant néanmoins dont celui du jeu de balle ou ullamaliztli (merci Wikipédia).
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Deux bons vieux romans d'aventures comme Silverberg sait en faire, sur une Terre où la Peste Noire ayant éliminé presque tous les Européens, il n'y a eu ni conquête de l'Amérique, ni colonisation de l'Afrique. A la place, c'est l'Europe qui est devenue colonie turque, et un jeune homme (dans le premier roman) quitte sa misérable Angleterre à peine libérée de l'islam, vers 1960, pour chercher fortune dans le grand empire des Aztèques. C'est enlevé et distrayant. Le second roman de ce recueil est une belle histoire d'amour et de politique dans le puissant royaume africain du Songhaï, dont le roi se meurt. Les ambassadeurs des grandes puissances, Turquie ottomane, Russie impériale, Aztèques et Incas (ainsi que des nations plus faibles comme l'Angleterre) attendent cette mort en complotant. On retrouve les mêmes qualités dans ce second petit roman que dans le premier. Ensuite, c'est un ouvrage égal en qualité d'amusement dû à la plume de John Brunner, qui reprend le même principe uchronique dans une variation distrayante. En revanche, je ne suis pas arrivé au bout de "L'exaltation des araignées", quatrième récit du recueil, de Chelsea Quinn Yarbro, dont l'action se déroule chez les Incas : je me suis ennuyé et n'ai pas insisté. C'est sans doute dommage, et j'espère que le lecteur ne sera pas dissuadé de se procurer ce volume amusant.
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Une référence de l'uchronie enfin en version complète

Cette intégrale rassemble quatre textes, écrits par Robert Silverberg (les deux premiers), John Brunner (le troisième) et Chelsea Quinn Yarbro (le dernier), entre 1967 (le premier) et 1990/91 (les trois autres). le premier texte fait 150 pages, les trois autres environ 65-70.
Ils ont la particularité de se dérouler dans le même univers, créé par Silverberg dans le premier texte (La Porte des Mondes). Il s'agit d'une uchronie, c'est-à-dire d'une Terre où l'histoire a pris un cours différent de celui que nous lui connaissons. le « point de divergence » (selon l'expression consacrée), c'est-à-dire le moment où notre histoire et celle de ce monde divergent, est la Grande Peste Noire. Sur la Terre de la Porte des Mondes, elle tue 90 % de la population européenne (au lieu de 30-50 % dans notre Histoire), ouvrant la voie à une conquête Ottomane du continent. La conséquence est que les continents américains et africain sont épargnés par le colonialisme européen, et qu'au moment où l'action démarre, dans les années 1960, les grandes puissances mondiales sont les aztèques, les incas, les russes (dont l'Empire s'étend des contrées septentrionales de l'Amérique du Nord à la Chine et au Japon), plusieurs empires africains (dont le Mali, le Ghana et le Songhaï) et bien entendu les Ottomans.

Examinons les quatre textes chacun à leur tour :

La Porte des Mondes

Dans ce roman, la peste a tellement affaibli l'Europe qu'elle a été conquise par les Ottomans, qui lui ont imposé leur domination politique, leur langue et leur religion. de ce fait, les Amériques (baptisées « Hespérides » dans le livre) n'ont été découvertes qu'à la toute fin du seizième siècle, soit un siècle plus tard que dans notre monde. Les empires Inca et Aztèque, plus stables que lors de l'aventure de Cortez, ont massacré les envahisseurs, et en 1963, quand commence l'histoire, ils constituent les grandes puissances des Basses-Hespérides et de l'Hespéride centrale. le continent nord est partagé entre protectorats aztèques, comptoirs russes, et tribus sauvages. La technologie, malgré le fait qu'on soit dans la deuxième moitié du vingtième siècle, n'a guère avancé au-delà de ce qui a été pour nous l'ère Victorienne.

L'histoire suit Dan, jeune homme pauvre mais ambitieux originaire de New Istanbul (jadis connu sous le nom de Londres), qui s'embarque pour les Hespérides avec des rêves pleins de gloire et de fortune. Au fil d'une série de rencontres, nous découvrirons par ses yeux le monde fabuleux des Hespérides Centrales et des Hautes-Hespérides, leurs empires, grands ou petits, leur politique, leurs coutumes, civilisées ou barbares, leurs dangers et leurs indescriptibles beautés.
C'est un livre initiatique, où on découvre à la fois un monde et les changements qui peuvent amener un jeune homme immature vers l'âge adulte. Il a visiblement été rédigé pour l'adolescence, à un stade précoce de la carrière de Silverberg (juste avant le « grand virage » qui mènera à des chefs-d'oeuvre comme l'Oreille Interne), et cela se ressent sur le style, la longueur du texte (il se lit en une grosse après-midi) et les ellipses du scénario.

Le titre fait référence à un concept expliqué par un des personnages à un autre, celui de « Porte des Mondes », au seuil de laquelle on se trouve face à un choix qui pourrait changer son destin (ou celui de la planète) et au travers de laquelle on peut voir tous les mondes possibles selon le choix fait. Une fois celui-ci entériné, cependant, un seul monde existe. C'est en fait une forme romancée de la Théorie des mondes multiples d'Everett. Par jeu, le héros essaye d'imaginer, fasciné, ce qui aurait pu se passer sans l'hécatombe provoquée dans son monde par la Peste. Il rêve d'un monde où l'européen, au lieu d'être le dominé (des Turcs, des Aztèques, des Incas, etc), d'être méprisé, est le conquérant qui a colonisé les Hespérides. En fait, il rêve de notre propre monde, il fait une uchronie dans l'uchronie. Et ça, mine de rien, c'est un des intérêts majeurs de ce petit roman sans prétention. Après tout, on retrouve le même procédé dans le légendaire le Maître du haut Château de P.K. Dick, référence en matière de roman uchronique s'il en est.

Au final, on passe un très bon moment avec ce court texte au style facile et à l'exotisme réjouissant. Si on cherche une uchronie dépaysante, c'est l'idéal. Il faut juste bien se rappeler que c'est avant tout une oeuvre destinée à l'adolescent et rédigée par un Silverberg n'ayant pas encore atteint la maturité de son style.

Tombouctou à l'Heure du Lion

(à noter une curiosité, présentée comme inédite, cette nouvelle était en fait déjà parue en 1994 chez Présence du Futur dans le recueil « le Nez de Cléopâtre »).

Rédigée par Silverberg, cette nouvelle puissante se passe dans le même univers que le roman court La Porte des Mondes. le ton, en revanche, cette fois complètement adulte, est totalement différent. On s'en rend tout de suite compte dès que la très sensuelle fille d'un diplomate turc est évoquée. Toutefois, l'aspect initiatique n'est pas absent de ce texte, puisque un jeune diplomate subalterne anglais, en début de carrière, bien innocent et naîf, est un des points focaux du récit.

Le centre de gravité de l'histoire se déplace des Hespérides (=des Amériques) à l'Afrique. Alors que l'Emir du Songhaï est mourant, des ambassadeurs des puissances, grandes ou petites, des autres continents (Incas, Aztèques, Russes, Anglais, Turcs, Teutons) arrivent à la capitale pour rendre hommage au vieux souverain et à son successeur de fils. Cependant, certains d'entre eux ourdissent des plans visant à changer la géopolitique d'un continent qui, loin d'être exploité économiquement et dominé par les puissances étrangères, reste fièrement indépendant. Malgré l'attrait pour les ressources naturelles et les réserves de main-d'oeuvre bon marché, le Pacha d'Egypte, le Mambo du Zimbabwe, les souverains du Congo, du Ghana, du Mali et du Songhaï restent puissants et respectés, à un point tel que notre monde réel ne l'a jamais connu. Tout le sel de cette nouvelle, outre l'ambiance hautement exotique, sera de savoir si le Songhaï se relèvera des dangers engendrés par cette délicate passation de pouvoir.

Au final, un excellent texte, qui plaira sans doute bien plus que le précédent à la plupart d'entre vous du fait de son ton cette fois résolument adulte. Les aspects géopolitiques de ce monde uchronique sont également fascinants.

Sous le signe de la Rose

Rédigé par ce géant de la science-fiction qu'est John Brunner, cette nouvelle déplace encore le centre de gravité du récit plus à l'est. Après les turbulences traversées par les empires africains dans la précédente nouvelle, c'est cette fois au tour de l'immense empire Russe de connaître une période de troubles. Dans ce monde, il s'étend également sur la Chine, le Japon et la Corée. L'action se déroule à Cracovie, ville libre et sorte de Berlin de la Guerre Froide essayant de maintenir un équilibre précaire entre les influences Teutoniques, Russes et Ottomanes.

L'histoire suit un potentat local qui réunit sous son toit des voyageurs qui viennent de débarquer du premier train qui a réussi à franchir la fermeture des frontières décrétée par les russes suite aux événements récents. Alors que cette réunion a l'air d'être due au hasard et de concerner des gens ordinaires, l'excellente histoire de John Brunner mèlera très habilement la grande Histoire de ce monde uchronique et une intrigue véritablement excellente, servie par de puissants personnages et des dialogues finement ciselés. Bref, c'est une complète réussite.

Le lecteur en apprendra également plus sur des puissances mineures, en pleine ascension ou en voie d'accéder à l'indépendance, comme les Teutons, les Maoris, les Chinois, les Tatars et les Japonais.

L'Exaltation des Araignées

Ce texte a été rédigé par Chelsea Quinn Yarbro, une auteure qui a elle-même publié un roman uchronique assez original, Ariosto Furioso.
Cette nouvelle prend en compte les événements géopolitiques de la précédente, et suit essentiellement les menaces qui pèsent sur le jusque là très autarcique empire Inca. En effet, il est désormais divisé entre l'Etat historique à l'ouest de la Cordillère (ici dénommée Colonne du Monde) et un autre état, renégat et dirigé par un usurpateur, qui a colonisé tout l'est des montagnes. L'usurpateur noue des alliances avec les Ottomans qui inquiètent beaucoup le souverain Inca, qui cherche lui-même à se rapprocher des Maoris, la puissance montante, et même, chose jusqu'ici impensable, des Aztèques honnis.

Cet empire inca comprend 88 clans qui ressemblent furieusement aux Ordres Grandbretons de Moorcock, chacun étant spécialisé dans une activité comme la guerre (Corbeaux), la domesticité (Rats), la navigation (Baleines) ou le vol plané (les Araignées du titre de la nouvelle).

Globalement, bien qu'intéressant, j'ai trouvé que ce texte était le plus « faible » des quatre. Il faut dire qu'il est difficile de se hisser à la hauteur de géants comme Brunner et Silverberg. Malgré tout, j'estime que Yarbro s'en est tirée avec les honneurs, bien que la fin soit un peu tronquée à mon goût.

Pour finir, un mot sur l'initiative et la présentation : on ne peut que saluer la démarche de Mnemos d'avoir réuni tous les textes se passant dans ce monde en un seul recueil. Les deux textes qui avaient déjà été traduits étaient devenus difficiles à se procurer, et les deux autres sont complètement inédits en français.
On a aussi droit à une belle présentation « à l'ancienne », avec épaisse couverture rigide et reliure avec « lacet » marque-page intégré. L'illustration de couverture est belle, quoique l'impression soit légèrement floue à mon goût (mais rien de choquant tout de même).

En résumé

Un recueil de quatre grosses nouvelles uchroniques (monde où l'histoire a pris un tour différent du nôtre) se déroulant dans le même univers, à la fois familier et (et c'est là tout l'intérêt) hautement exotique, avec dans les positions de pouvoir des empires qui, à part les Ottomans et les Russes, n'ont eu qu'un rôle transitoire ou marginal dans l'histoire réelle : Songhaï, aztèques, incas. Une lecture toujours agréable, riche de nuances géopolitiques dans les trois derniers textes, avec d'excellents dialogues dans le second et particulièrement dans le troisième (celui de Brunner). Dans l'ensemble, un des grands mondes du genre Uchronique, similaire sur son hypothèse de départ au grandiose Chroniques des Années Noires de Kim Stanley Robinson, mais plus facile à lire que lui, car faisant plus la part à l'intrigue qu'au contexte (même si celui-ci est également très riche).
Un rapport qualité / prix correct, considérant la rareté des deux premiers textes (à un prix raisonnable et dans un état correct je précise) et la qualité de la présentation du livre. La question que se posent probablement ceux qui possèdent ou ont lu les deux textes de Silverberg est : cela vaut-il le coup que j'achète cette intégrale juste pour les deux nouvelles de Brunner et Yarbro ? de mon point de vue, la réponse est oui (c'est mon cas, après tout), car la grande qualité de la nouvelle de Brunner et la façon dont les deux textes complètent et étendent l'univers géopolitique des deux textes de Silverberg font que même si ça fait cher pour 150 pages inédites, si vous avez aimé cet univers vous ne le regretterez pas.
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Bien avant d'écrire « Roma Aeterna », Robert Silverberg avait déjà tâté de l'uchronie avec "la porte des mondes", roman très court et, oui, très mineur comparativement au reste de son oeuvre. Pourtant, le point de divergence historique choisi par l'auteur semblait très prometteur. Saignée à blanc par la grande peste de 1348, l'Europe occidentale s'est montrée incapable de résister à l'invasion ottomane. La conquête du nouveau monde n'a pas eu lieu. Les civilisations aztèque et incas se sont développées et ont prospéré jusqu'à devenir au XXème siècle les principales puissances mondiales. Dans cet univers bis où Londres n'est qu'une bourgade insignifiante, le jeune Dan Beauchamps décide d'aller tenter sa chance au Mexique...
Indiscutablement, il y avait là matière à concocter un récit qui aurait mêlé aventures picaresques et implications géostratégiques dans un monde où les cartes ont été rebattues. Hélas, l'auteur s'est contenté de nous livrer un simple roman d'apprentissage. Il se distingue toutefois des histoires de ce type par le fait que son jeune héros échoue dans toutes ses entreprises.
Suite de la chronique sur mon blog :
Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Je suis en train de me dire que je ne garde pas de souvenirs des romans de science fiction que l'ai lus dans ma vie (sauf La planète des singes bien sûr, mais là c'est clair que le support-film aide), mais que l'idée de départ de "La porte des mondes" m'avait interpelée : "Bon sang mais c'est bien sûr, je n'aurais jamais pensé à ça toute seule!" . Bref, un autre scénario possible du passé de l'Histoire réelle, cela m'avait vraiment plu
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Dans un monde alternatif, dans lequel les Turcs ont conquis l'Europe et les Européens n'ont jamais découvert le Nouveau Monde, les divers royaumes et peuples d'Amérique ont pu s'affirmer et devenir de grandes puissances ; Dan est un navigateur anglais qui rêve de richesse dans le grand et riche empire des Aztèques.

Personnellement, je n'ai pas très aimé. Je n'ai pas réussi à entrer dans le récit. Je ne me suis jamais senti investie dans l'intrigue.

Oh, et c'est quoi cette couverture ? Elle n'a rien avoir avec le roman !
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Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il se serait passé si un événement de l'Histoire avait été différent ? Et bien ça c'est l'uchronie, un des genres favoris de Robert Silverberg. Vous êtes-vous déjà demandé ce que serait votre vie si vous aviez privilégié une décision plutôt qu'une autre ? Ça, c'est le pitch de la porte des mondes.

L'uchronie est un genre littéraire qui réécrit l'Histoire en modifiant un événement-clé du passé. La modification de cet événement entraîne une suite de changements, offrant alors un présent alternatif au lecteur. le choix de l'événement ou date de divergence est décisif dans le processus d'écriture. En gros, l'uchronie s'écrit sur des Si.

Dans La porte des mondes, la date de divergence se situe en 1348, date de l'épidémie de Peste Noire. On estime que 30 à 50% de la population européenne a péri des suites de cette épidémie. Silverberg, lui, imagine ce qu'il se serait passé si ce chiffre avait atteint les 75% : l'Europe, considérablement affaiblie, n'aurait pas pu résister aux invasions turques, aurait été islamisée, n'aurait pas colonisé le Nouveau Monde.

Voilà l'Europe telle que nous la présente Dan Beauchamps, un Anglais originaire de New Istanbul (comprendre Londres, vous suivez ?) qui entreprend un voyage vers les Nouvelles Hespérides (l'Amérique) pour trouver l'aventure, la richesse et le pouvoir. Dan pose alors le pied à Tenochtitlan, l'actuelle Mexico, en 1963 et est le témoin d'une civilisation riche et dominante qui a eu tout le temps pour conquérir l'Amérique. Là-bas, Dan vit tout un tas de péripéties, rencontre de nombreux personnages et doit très souvent choisir entre deux solutions (suivre l'un ou l'autre, partir vers le nord ou le sud, privilégier le pouvoir ou l'amour…), ce qui nous amène à ce concept de porte des mondes.

Si la forme de l'uchronie et le concept de porte des mondes sont fort intéressants, l'aventure de Dan l'est un peu moins mais reste tout de même divertissante. Les rebonds sont nombreux et laissent penser que La porte des mondes est en fait un roman jeunesse, qui frise le roman d'apprentissage et n'est pas sans rappeler Candide. À lire pour découvrir le monsieur ou le genre.

Lire le billet en entier sur Lirelasuite.net
Lien : http://lirelasuite.net/rober..
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Cette uchronie sans prétentions, teintée d' humour et d' ironie est une lecture plaisante et distrayante.
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