AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Alain Dorémieux (Autre)
EAN : 9782253023104
305 pages
Le Livre de Poche (01/11/1979)
3.69/5   69 notes
Résumé :
Sur la planète Borthan se perpétue une société étrange. Elle interdit à quiconque de dire "Je". Toute manifestation d'individualité y est proscrite comme obscène.

Mais Kinnal Darival vient le temps des changements annoncé d'abord par Schweiz, le marchand venu de la Terre, tentateur et familier d'autres usages.

Et ensuite précipité par la drogue de Sumara grâce à laquelle on peut explorer les profondeurs de son inconscient et connaître s... >Voir plus
Que lire après Le temps des changementsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une année sans Robert Silverberg n'est pas une bonne année. Il était temps que j'en lise un.

L'auteur s'attaque ici à une oeuvre difficile qu'à mon avis il ne maitrise pas entièrement. le décor planétaire et les conventions sociales qu'il bâtit auraient probablement été adoubées par Jack Vance. le coeur du sujet, c'est cette société qui refuse l'expression de soi. Dire « je » est une grossièreté, voire une injure ; les gens disent « on ». Parler de soi est interdit ; un « montreur de soi » est un paria. Connaissant la psychologie humaine, il y a de quoi transformer cette planète Borthan en fabrique à névrosés. Mais il existe des soupapes de sécurité : tout d'abord chaque être humain est associé à un frère et à une soeur « de lien » avec lesquels le partage total est possible et même recommandé. D'autre part, il y a les Purgateurs, sortes de prêtres assurant la confession moyennant un contrat en bonne et due forme.

Ne pas dire « je ». Difficile à gérer dans un roman. Cela aurait pu tourner à l'exercice de style façon Raymond Queneau, mais Robert Silverberg contourne le problème en donnant la plume au seul homme qui devient l'opposant au système et instigateur du fameux Changement du titre. Cet homme là – Kinnal Darrival – s'exprime évidemment comme nous. le roman est donc lisible sans lourdeur (c'est Silverberg) mais la distanciation introduite par cette absence du « je » devient du coup assez anecdotique.
D'autre part, on constate vite que ce langage particulier ne modifie pas fondamentalement la psyché humaine. Les hommes continuent à éprouver du désir, de la jalousie, à être ambitieux, à faire la guerre pour gagner un avantage. Ne pas « être montreur de soi » est loin de signifier « devenir humble et altruiste ».

Mais au premier chef, le Temps des Changements est avant tout l'autobiographie de Kinnal Darrival, ce prince obligé de partir vivre une vie au sein du peuple, de se faire une place au soleil (hé oui, c'est pas interdit), et qui va se trouver confronté à cette forme de relation sociale de l'ancienne Terre qui admet et même favorise le « je ». C'est son évolution et celle de ses relations avec ses proches qui est racontée. Et là l'auteur est dans sa zone de confort. C'est là que je retrouve mon Silverberg adoré. Cette évolution m'a rappelé celle de Lew Nichols dans L'Homme Stochastique : contact, perturbation, acceptation du destin et de toutes les conséquences.
La drogue, qui annihile la distance, tient aussi un grand rôle. Dont-on y voir une image de l'esprit hippie « faites l'amour pas la guerre » ? Quand au sexe, il est toujours aussi présent, quoiqu'un peu complexé dans ce système de valeurs.

Le bilan final est positif, même si je trouve le livre un peu dense. Encore un Silverberg classique de lu. Au suivant.
Commenter  J’apprécie          389
Concluant un peu simplement que Robert Silverberg devait être le plus grand écrivain de SF de tous les temps parce que j'avais lu sans ennui son roman L'Oreille interne, il me fallut quelques mois ou années (je ne sais plus) avant de me décider à lire un autre de ses romans. C'est que je pressentais déjà la possibilité d'une erreur dans mon enthousiasme, ou d'un hasard trop malencontreux pour avoir l'occasion de se répéter une fois de plus.


Bingo ! Ainsi déchantai-je rapidement en entamant la lecture du Temps des changements. N'est-ce qu'une énième saga ? me demandai-je en parcourant d'un oeil distrait les histoires préliminaires de familles, de clans et de conflits se déroulant sur une planète inconnue dont Robert juge bon de nous faire connaître la géographie – moi qui ne m'intéresse déjà pas à celle, réelle, de la planète sur laquelle je vis.


Ce n'est qu'une fois le décor installé que nous comprenons l'utilité de cet épanchement géostratégique puisque le point de bascule des aventures de Kinna Darival, qui occuperont la suite du roman, s'origine d'une règle morale qui semble avoir germé de la tourbe comme une réponse symptomatique à des conditions initiales de vie : l'interdiction de parler de soi à la première personne et d'utiliser les pronoms personnels correspondants. On nous montrera, comme si cela constituait l'évidence même, que cette interdiction de trop s'appesantir sur soi-même entraîne l'acceptation d'une grande quantité de contraintes et l'impossibilité de fomenter un plan de révolte. L'inverse pourrait tout aussi bien être exact, mais nous n'entrerons pas dans le débat.


Kinnal déroge à l'interdiction fondamentale lors de sa rencontre avec un terrien qui lui fournit une dose de poudrette rendant l'âme à l'ivresse et à « l'ouverture des portes de la conscience ». On sait bien souvent que ce sont aussi d'autres choses qui s'ouvrent à cette occasion, ce que la suite de l'histoire nous prouvera. On a bien envie que Kinnal baise enfin sa soeur de lien même si ça risque de foutre en l'air l'existence bien convenable qu'il s'est construite (et on sait ô combien cela coûte de construire une vie bien convenable alors, est-ce que ça vaut le coup ?).


D'une certaine manière, la poudrette est l'occasion pour Kinnal d'entrer dans un processus analytique de connaissance de soi – moitié jungien (pour l'élargissement des portes), moitié lacanien (pour l'influence du langage sur la constitution des représentations) – avec toutes les répercussions qu'on peut imaginer sur le plan sociétal lorsqu'il ramène sa révolte linguistique sur ses terres.


Même s'il perd son temps à créer des mondes imaginaires, Robert est un excellent auteur aguerri dans l'exploration des tréfonds psychologiques de ses personnages – là où se trouve finalement la matière la plus délicieuse de la science-fiction.
Commenter  J’apprécie          205
Robert Silverberg est incontestablement un des plus grands auteurs de science-fiction. Il a écrit de nombreux chefs-d'oeuvre et obtenu plusieurs prix. J'ai souhaité lire le temps des changements (prix Nebula du meilleur roman en 1971) parce que ses livres Les Monades urbaines et Les Ailes de la nuit m'ont particulièrement marqué.

L'histoire se passe sur la planète Borthan. Une planète où le plus grand tabou est de parler de soi.

« - Ce tabou qui vous interdit de parler de soi, me demanda Schweiz une autre fois, pouvez-vous me l'expliquer ?
- Vous voulez dire l'interdiction de prononcer je et moi ?

- Pas tellement ça mais plutôt l'ensemble du système de pensées qui vous fait nier qu'il existe des choses telles que le je et le moi, répondit-il. Cette nécessité où vous êtes de garder secrète en tout temps votre vie privée, sauf avec vos frères et vos soeurs par le lien et vos purgateurs. Cette coutume qui vous pousse à ériger autour de vous des murs si solides qu'ils affectent même votre grammaire. »

Kinal Darrival est le fils cadet du Septarque de Salla, une des régions les plus riches de Borthan. Il est promis à un bel avenir. L'histoire est son journal, un journal qu'il rédige caché dans le désert alors que son peuple le recherche pour le mettre à mort. Il va nous expliquer comment un riche jeune homme est devenu un "montreur de soi".

Le talent de Robert Silverberg n'est plus à démontrer et le temps des changements fait partie de ses livres de grande qualité.

Il nous plonge dans une société complexe où toute individualité est bannie par peur de l'arrogance. L'histoire est racontée à travers le journal du personnage principal, Kinal Darrival. Petit à petit, on découvre par ses yeux la société dans laquelle il vit. C'est un modèle qui peut paraître dans un premier temps séduisant et altruiste, mais on s'aperçoit vite qu'une société basée sur la négation de soi ne peut au final qu'entraîner frustrations et douleurs. Les gens y vivent comme des ombres, détachés de tout et donc insensibles à l'amour et au bonheur.

Les personnages sont d'une grande complexité. Leurs sentiments sont parfaitement décrits. On comprend leurs choix, leurs peurs, leurs douleurs et bien entendu leur actions. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre le personnage de Kinal. Au début, il n'a rien d'un héros. C'est un personnage hésitant et malheureux. Mais, au fil des pages, les caprices du destin l'obligent à grandir, et il se retrouve presque malgré lui entraîné dans le temps des changements.

On fait inévitablement le parallèle avec notre monde à l'époque où ce texte a été écrit. On sent l'influence de mai 68. le moi plutôt que la machine impersonnelle de la société, l'usage des drogues pour s'ouvrir aux autres. Même si ce message peut paraître daté sur certains points, la drogue notamment, il apparaît encore d'actualité concernant la place de l'homme dans la société.

Pour conclure, le temps des changements est un roman engagé. Malgré ses 40 ans, il reste en bien des points percutant. Un roman à lire indiscutablement.

Note : 8/10
Lien : http://www.les-mondes-imagin..
Commenter  J’apprécie          142
Ce roman nous transporte dans un monde où chacun est éduqué pour effacer son "moi" : ne jamais prononcer "je" ou "moi", considérés comme des grossièretés, ne jamais parler de soi ni de ses sentiments, ne pas être "un montreur de soi". Ce monde est un mélange de modernité (voitures et téléphones existent), et d'archaïsmes (le régime politique est une sorte de république romaine, les transports sur de longues distances restent laborieux, on risque sa vie pendant ses loisirs, la chasse en l'occurrence).
Comme souvent, Silverberg ne met pas au premier plan la science fiction ou l'uchronie, mais s'en sert de point d'appui pour explorer les réactions humaines. Ici c'est réussi.
De plus, j'ai été emporté par l'intrigue.
C'est un de mes Silverberg préférés parmi les 10 que j'ai lus cette année dans le challenge Silverberg.

(https://www.babelio.com/groupes/7/Science-Fiction-et-Fantasy/forums/7/Discussion-generale/15931/2018-lannee-Robert-Silverberg)
Commenter  J’apprécie          131
Kinnal Darival est un "montreur de soi" : il n'a aucune honte à parler de lui-même à la première personne, alors que c'est le plus grand tabou sur la planète Borthan. Comment en est-il arrivé à nous raconter sa vie dans son journal ? Pourquoi sa vie est-elle menacée ?
Le temps des changements, c'est l'exploration d'une société où chacun est refermé sur lui-même et qui refuse le changement. le héros, qui a découvert une drogue qui permet d'ouvrir son esprit aux autres sera pourchassé.
Ce n'est pas le meilleur livre de Robert Silverberg, mais il faut dire qu'il est l'auteur de tels chefs d'oeuvres (les monades urbaines, l'oreille interne, le livre des crânes, etc...) qu'on est très exigeant avec lui ;) On retrouve son talent pour décrire des personnages complexes, ambigus et en proie à une adversité écrasante et sans espoir. le monde décrit est cohérent, on s'y croit. Bref, un univers crédible et des personnages complexes : de la bonne science-fiction !
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une légende qu'on se raconte entre enfants à propos de la configuration de Velada Bortham. On dit que Hrungir le grand serpent des glaces, né dans les eaux de la mer Polaire du Nord, s'éveilla de son sommeil un jour avec un vif appétit et qu'il se mit à grignoter la côte nord de Velada Borthan. Il mangea ainsi pendant mille milliers d'années, jusqu'à ce qu'il eût avalé ce qui correspond aujourd'hui au golfe Polaire. Puis, rendu quelques peu malade par sa voracité, il sortit de l'eau et rampa sur la terre pour se reposer et digérer son repas. Ayant des lourdeurs à l'estomac, Hrungir se dirigea en rampant vers le sud, enfonçant le sol sous son poids et amenant par compensation les montagnes à se dresser à l'est et à l'ouest de son lieu de repos. Il s'arrêta plus longtemps qu'ailleurs dans les Basses Terres Arides, ce qui explique qu'à cet endroit la cuvette soit plus marquée. Puis, quand son appétit revint, il reprit sa reptation vers le sud pour se heurter enfin à une chaîne de montagnes lui barrant la route de l'est à l'ouest. Il mangea un morceau des montagnes, créant ainsi le col de Stroïn, et acheva son voyage vers la côte sud. En proie à une nouvelle poussée vorace, il engloutit l'emplacement du golfe de Sumar. Les eaux du détroit de Sumar s'engouffrèrent dans le vide ainsi créé, et la marée montante emporta Hrungir vers le continent de Sumara Borthan, où le serpent des glaces vit maintenant, enroulé sous le volcan Vashnir, par le cratère duquel il émet des fumées empoisonnées.
Ainsi le veut la légende.
Commenter  J’apprécie          110
Ainsi les chasseurs vont-ils au cœur des Basses Terres Arides, là où même en plein hiver le soleil est dévastateur, où il n'est pas d'arbres pour dispenser l'ombre ni de ruisseaux pour étancher la soif. Ils s'éparpillent, un homme ici, deux hommes là, se postant à découvert sur cette étendue désertique de sable rouge, s'offrant eux-mêmes comme appât à leur gibier. Le cornevole plane à des hauteurs inconcevables, si haut qu'il n'apparaît que comme un point sombre dans le dôme brillant du ciel ; il faut la plus grande acuité visuelle pour en détecter un, alors même que l'envergure du cornevole fait deux fois la taille d'un homme. De ce point élevé, il scrute le désert en quête d'animaux imprudents. Nulle créature, si petite soit-elle, n'échappe à sa vue, et, quand il a repéré une proie, il pique vers elle, puis brusquement, il freine sa chute, jusqu'à ce que, arrivé à une altitude raisonnable, il entame un vol circulaire autour de sa future victime, qui ne se méfie pas encore, en resserrant son nœud mortel. Les premiers cercles peuvent couvrir l'équivalent de la moitié d'une province, puis ils deviennent de plus en plus étroits, de plus en plus accélérés, jusqu'au moment final où le cornevole, transformé en un terrible engin de mort, jaillit de l'horizon en fonçant à une vitesse de cauchemar. La proie, désormais, sait ce qui l'attend, mais le temps de réagir ne lui est pas laissé : un lourd froissement d'ailes, le sifflement d'une forme musculeuse qui fend l'air mou, puis le long sabre qui pousse sur le front osseux du cornevole atteint sa cible, et la victime s'effondre, immédiatement enveloppée par les ailes noires qui se referment sur elle comme un linceul.
Commenter  J’apprécie          80
Quand tout autre recours eut échoué, je demandais à l'hôtelier de m'envoyer une fille. Celle qu'il me dépêcha était une créature osseuse un peu plus âgée que moi, avec d'énormes seins pareils à des outres gonflées.
"Il paraît que tu es un prince de Salla", déclara-t-elle timidement en s'allongeant et en écartant les cuisses. Sans répondre je me couchai sur elle et la pénétrai.
Le volume de mon organe la fit crier de peur et de plaisir à la fois, et elle se mit à se trémousser si frénétiquement qu'en moins d'un instant je me répandis en elle. Furieux, je tournai contre elle ma colère, et je me retirai d'elle en criant : " Qui t'a dit de bouger ? Je ne t'avais pas demandé de le faire : je voulais choisir le moment ! " Elle sortit en courant de la chambre, encore nue, plus terrifiée, je pense, par mes obscénités que par ma fureur. Jamais auparavant je n'avais employé la première personne en présence d'une femme. Mais, après tout, ce n'était qu'une prostituée. Dans ma naïveté, j'avais peur que l'hôtelier ne me chasse pour avoir employé un langage aussi vulgaire, mais il s'abstint de tout commentaire. Même à Glin, il n'est pas nécessaire d'être poli envers les putains.
Commenter  J’apprécie          110
— Mais comment pouvez-vous passer votre vie entière sans approcher de quelque chose de sacré ?
— La plupart du temps, on y arrive fort bien. La plupart du temps...
— Et le reste du temps ?
— C'est quand on ressent le choc de savoir qu'on est entièrement seul dans l'univers. Qu'on est nu sous les étoiles, avec leur éclat qui vous frappe la peau comme une brûlure, comme un feu glacé, sans rien pour vous en préserver, sans personne pour vous offrir un refuge, personne à qui adresser une prière, vous comprenez ? Le ciel est de glace et la terre est de glace, et l'homme aussi est de glace, et qui est là pour les réchauffer ? Personne !
Commenter  J’apprécie          200
- Mais comment pouvez-vous passez votre vie entière sans approcher quelque chose de sacré?
- La plupart du temps, on y arrive fort bien. La plupart du temps...
- Et le reste du temps?
- C'est quand on ressent le choc de savoir qu'on est entièrement seul dans l'univers. Qu'on est nu sous les étoiles, avec leur éclat qui vous frappe la peau comme une brûlure, comme un feu glacé, sans rien pour vous en préserver, sans personne pour vous offrir un refuge, personne à qui adresser une prière, vous comprenez? Le ciel est de glace et la terre et de glace, et l'homme aussi est de glace, et qui est là pour les réchauffer? Personne ! On a acquis la conviction que nul être n’existe qui puisse donner le réconfort. On voudrait adhérer à un système de croyance, on voudrait se soumettre, se prosterner et s'agenouiller, être gouverné par la métaphysique, vous comprenez? Croire, avoir la foi. Et on ne le peut pas. Et c'est là que la terreur entre en jeu.
Commenter  J’apprécie          90

Videos de Robert Silverberg (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (223) Voir plus



Quiz Voir plus

gilgamesh

qui est gilgamesh ?

UN PAYSAN
UN ROI
UN ENFANT
UN CHIEN

4 questions
139 lecteurs ont répondu
Thème : Gilgamesh, roi d'Ourouk de Robert SilverbergCréer un quiz sur ce livre

{* *}