Resurrections

Pauvre James Harker, ex-gouverneur de l'État de New-York, embarqué dans une aventure médicale hors du commun mais pas des chausse-trappe!
Il ne s'agit de rien moins que de ressusciter les morts!... Enfin, des morts vraiment morts mais encore frais et point trop esquintés.
Là est le métier et l'art de Robert Silverberg: Rendre le récit tout-à fait plausible et vraisemblable... C'est de la Science-Fiction, qui n'est -selon moi- qu'un vernis recouvrant un thème éternel et magnifiquement traité.
James Harker va en voir de toutes les couleurs (politiques, religieuses, humaines) parce que deux imbéciles dangereux ont révélé trop tôt au grand public, les travaux des laboratoires de recherche Beller...
Ces résurrections possibles, vont soulever un maelstrom inimaginable dans lequel vont s'affronter conservateurs et libéraux d'une Amérique étonnement actuelle (le récit se déroule en...2033!)
James Harker va affronter des adversaires teigneux et va devoir la jouer fine pour faire accepter la résurrection légale par les autorités et un peuple effrayé par ce retour possible du royaume des morts!... Et à quelle extrémité ne sera-t-il pas acculé pour donner le coup de pieds décisif à faire aboutir le projet?
Résurrections (Recalled to life) est vraiment un grand Silverberg passionnant et captivant à lire qui ne vole pas ses cinq étoiles!

Il est des grands auteurs qui se renouvellent à chacun de leur roman et Robert Silverberg fait partie de ceux-là.
Résurrections raconte l'histoire de James Harker, un ex-gouverneur des États-Unis qui vient d'être recruté au sein des entreprises Beller en tant que porte-parole ou responsable de la communication. Ces laboratoires ont découvert une méthode de réanimer des gens morts depuis moins de 24 heures.
Voilà pour le succinct résumé. le livre est une excellente politique-fiction. L'ambition de James Harker est de faire adopter la technique à la société. Mais peut-on impunément proposer des résurrections à des gens dont l'esprit n'est pas formé à cette idée ? C'est comme la pilule dans les années 1970, l'IVG, ou la peine de mort… Ca demande du temps de convaincre le peuple du bien-fondé (ou non) d'un nouveau système, d'une nouvelle pensée, d'une révolution qui plus est dans un monde "religieux" . Bref, Silverberg ici nous emporte dans un combat politicien à l'image de l'excellente série House of Cards (soit 40 ans avant – quand je vous le dis qu'il est doué le Silverberg)
L'auteur aurait pu nous emmener dans une histoire toute autre, avec des zombis (on en parle quand même un peu), des sentiments, des tragédies à la guimauve, des retournements florissants. Mais non. Il reste uniquement dans le domaine de la politique, et tout cela est d'une finesse remarquable.