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Critique de nilebeh


Au lendemain du 13 novembre 2015, les Français se sont réveillés abasourdis, en état de choc. Je ne connais personne qui n'ait eu dans son entourage immédiat une personne concernée directement ou indirectement par les attentats du Bataclan, du Stade de France ou des bars du 11ème arrondissement de Paris. Depuis lors, après hommages, marches, discours, inondation de fleurs et de messages sur la Place de la République, que reste-t-il ?

Un certain temps, les gens se sont parlé, dans la rue, au marché, dans les transports en commun. On avait l'impression que si on mettait un peu de gentillesse, d'amitié, d'écoute et d'empathie dans nos rapports, on allait adoucir l'horreur. Peut-être éviter qu'elle ne se reproduise.
Et puis les mois ont passé. Les victimes directes ou indirectes se sont faites plus rares sur nos écrans, quelques livres sont sortis, comme pour apporter un peu de baume sur des blessures qui ne se refermeront pas. « Vous n'aurez pas ma haine » a figuré parmi les plus marquants, empreint de calme douloureux et de pardon. « Nos 14 novembre » vient s'ajouter aux précédents, récit à deux-trois voix, celui d'une toute jeune maman qui attend son second enfant, cette petite Thelma qui ne connaîtra jamais son père, d'un petit bonhomme de trois ans qui apprend trop tôt ce que le mot mort signifie. Il y a beaucoup de pudeur, de retenue, dans ce livre autobiographique mais aussi le souci d'écrire avec justesse, avec clarté, avant que ne se dissipent les souvenirs, même si la douleur restera, juste domptée. Elle est courageuse et lucide, Aurélie, qui ressent ce que signifie exactement être mère au moment d'apprendre à son petit garçon ce que veut dire « Papa est mort, il ne reviendra plus, plus jamais. » Bouleversant témoignage mais si fort, si juste, si dénué de haine qu'il en devient la preuve, encore une fois, que non, les barbares ne gagnent pas, ne gagneront jamais. Ils n'auront pas notre haine.
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