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Marie Boudewyn (Traducteur)
EAN : 9782702141298
384 pages
Calmann-Lévy (18/08/2010)
3.78/5   34 notes
Résumé :
Une nuit de 1965, Jasper Jones, le paria de la petite ville minière de Corrigan, le gamin à moitié aborigène, frappe à la fenêtre de Charlie Bucktin, treize ans. Il n’a confiance en personne, il a besoin d’aide, aussi Charlie accepte-t-il de le suivre jusqu’à cette jolie clairière enfouie dans le bush où l’attend une terrible découverte. Cette nuit-là, Jasper Jones lui fait jurer de garder le silence. Mais ce secret bien trop lourd à porter pour des enfants n’est pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Jasper Jones est le fils d'un Blanc et d'une Aborigène. A quinze ans environ, il mène une vie un peu à la Huckleberry Finn car, depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à son épouse, le père de Jasper s'est laissé complètement aller et n'est guère tendre avec son rejeton. Evidemment, dans la petite ville de Corrigan, Jasper Jones est plutôt mal vu en raison autant de la clochardisation de son père que du sang aborigène de sa mère. Et, très jeune, il a donc appris à faire avec.

Il semble par contre que les filles n'aient pas, envers Jasper, la même retenue que les adolescents mâles et les adultes en général. Il a une petite amie (plus ou moins platonique), Laura Wishart, laquelle n'est autre que la fille aînée de l'une des autorités locales. Or, un soir qu'il revient, après quinze jours de travail en tant que journalier pour ramasser des pêches, dans la clairière qui a abrité tant de leurs rencontres, voilà que Jasper tombe sur Laura, bel et bien pendue à un arbre. Visiblement, ce ne peut être qu'un meurtre : le corps de la jeune fille présente en effet de nombreuses traces de coups et elle a, hélas ! un oeil au beurre noir.

On a beau avoir appris très tôt à se débrouiller, Jasper se sent quelque peu dépassé et, ne sachant que faire, il se tourne vers Charlie Bucktin, un ado un peu plus jeune que lui, fils d'un couple désuni tentant désespérément de rester uni au moins pour la galerie locale et ...

Au début, l'histoire est intéressante. Mais les longueurs, une construction de bric et de broc, des ficelles aussi grosses que des lianes amazoniennes, une façon plutôt brouillonne d'aborder le problème du racisme (si Jasper est à moitié aborigène, l'autre copain de Charlie, lui, est viêtnamien et l'action se situe au début des années soixante) et le désir trop visible de l'auteur de faire du Mark Twain créent une sensation d'impatience, puis d'exaspération singulièrement pénibles. Avec ça, on a l'impression de n'avoir à faire qu'à des stéréotypes. Oh ! les malheureux personnages essaient bien de vivre leur vie mais non, on n'y croit pas un seul instant : ding, dang, dung, ça sonne faux.

Certes, fidèle à mon optimisme viscéral, j'ai lu ce roman jusqu'au bout. Mais, bien qu'il ait reçu l'Australian Indie Award décerné par les libraires indépendants, franchement, je ne relirai pas de si tôt "Le Secret de Jasper Jones". Et je vous assure que vous pouvez passer à côté sans redouter de perdre grand chose.

Cela dit, vous faites ce que vous voulez, bien sûr et tous les goûts sont dans la nature. D'un autre côté, certains enfants et ados peuvent trouver ce livre sensationnel et, côté style, au-delà la traduction, il n'y a vraiment aucun problème : c'est simple, naturel et ça ne se démodera pas. Je rappelle une fois encore que tous les avis, favorables ou défavorables, que je me permets d'émettre sur Nota Bene (ou Babelio) sur quelque sujet que ce soit, ne sont et ne restent représentatifs que de moi-même. D'ailleurs, si vous trouvez de l'intérêt et des qualités au "Secret de Jasper Jones", nous serions vraiment heureux que vous veniez nous les faire découvrir. ;o)
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Il était une fois dans l'ouest australien. Un été moite où des secrets inavouables vont remonter à la surface, avec une forte odeur d'égout, dans cette petite ville de Corrigan, bien sage en apparence, corsetée dans ses préjugés, confite dans son souci de respectabilité. Bon sang, mais c'est bien sûr, on dirait le sud ... des Etats-Unis, les paysages du bush remplaçant sans effort ceux du Mississipi.

Deuxième roman de Craig Silvey, jeune prodige australien de 28 ans, le secret de Jasper Jones est davantage qu'un hommage aux auteurs américains, en général, et à Mark Twain, en particulier. L'oeuvre de ce dernier l'a inspiré fortement pour créer un climat délétère autour de son héros de 13 ans, sorte de Huckleberry Finn local, avec un peu moins de culot et de vivacité d'esprit que l'original.

Le livre utilise une intrigue de polar pour sa mise en place, mais le récit se révèle plutôt psychologique, dans la tête de son personnage principal, Charlie, bouleversé par des découvertes qui dépassent son entendement : la mort, l'inceste, le racisme, l'adultère ..., et aussi, et surtout, chronique d'une ville qui ne supporte pas les têtes qui dépassent.
Dans un genre très classique, le roman d'apprentissage, Craig Silvey se montre très doué, poussant le bouchon fort loin avec une désinvolture et une tranquillité désarmantes alors que le pire se produit. Les portraits, d'une précision clinique, des "amis" de son jeune héros, l'un à moitié aborigène, l'autre d'origine vietnamienne, et tous les deux marginaux et victimes de l'intolérance des bien-pensants, permettent à Silvey de décrire avec acuité le sentiment de transgression qu'éprouve Charlie, entre excitation et épouvante. Même son idylle naissante avec la plus belle fille de l'école a un côté non conventionnel et le romantisme qui s'en exhale sent un peu la vase.

On peut reprocher au livre au moins deux choses. Primo, de nous mener en bateau : Charlie, à 13 ans, analyse les événements avec une telle maturité qu'il ressemble davantage à un adulte. C'est d'ailleurs le décalage avec son comportement, qui est lui celui d'un garçon de son âge, qui crée un effet grotesque et parfois même hilarant. Secundo, ce côté "à la manière de", en décalque de Mark Twain, a quelque chose d'excessif dans le sens où cela dépasse largement le stade du simple clin d'oeil.
A ces réserves près, le secret de Jasper Jones est un roman brillant, d'un style excessivement sobre, qui ménage ses effets jusqu'à un suspense terrible, et dont le caractère malsain, voire sordide, s'efface derrière la maîtrise d'une écriture calme et presque douce, y compris dans les scènes d'horreur. Craig Silvey est un conteur dont on pressent qu'il a encore bien des histoires dans sa besace à nous offrir. Vivement !
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J'ai lu ce roman en anglais. Les phrases sont courtes, le vocabulaire très varié, les dialogues parfois phonétiques avec l'accent particulier de Jasper. Ce n'est pas un "page-turner" car il y a des longueurs. Pourtant, ce livre est à conseiller aux adolescents puisque le point de vue est celui des protagonistes adolescents. Les adultes et leurs pensées ou actions ne sont guère expliquées. Dès le début de l'intrigue, on se trouve dans un monde violent, avec une chaleur torride, la phobie des insectes de Charlie - et en Australie, il y a beaucoup d'insectes ! On ressent de la claustrophobie avec cette ville minière de Corrigan et les mentalités étriquées des habitants. Seule la littérature semble aider Charlie, son père et Eliza à sortir de la réalité insoutenable et à rêver d'un ailleurs plus tolérant, plus excitant.

Malgré ce qui est annoncé sur la page de couverture de l'édition Allen & Unwin, je ne vois guère le lien avec "To kill a mocking bird" de Harper Lee puisqu'il n'y a pas de procès ni d'innoncent condamné injustement. On voit tout de même la maison de Mad Jack Lionel qui effraie les enfants comme celle d'Arthur "Boo" Radley, avec un personnage qui ne sort jamais de chez lui et qui s'avère être une bonne personne finalement. L'autre similitude est celle de l'incendie d'une maison. L'attitude du père de Charlie est comparable à celle de l'avocat Atticus qui défend Tom Robinson, puisqu'il défend la famille Lu lorsqu'ils sont attaqués.

Quant à la critique du racisme ambiant, je croyais que la question aborigène aurait davantage été abordée. C'est plutôt celle du racisme envers la famille vietnamienne de Jeffrey Lu qui ressort lors de l'attaque de cette famille par des blancs qui cherchent un bouc émissaire à la disparition de Laura et par la discrimination constante dont Jeffrey est l'objet à la fois dans l'équipe de cricket et à l'école.
Le harcèlement scolaire que subit Charlie nous ramène à notre époque mais il trouve un moyen de ne plus être harcelé (je vous laisse lire le roman). L'été l'aura fait grandir et aider à prendre confiance en lui magré tous les événements tragiques.
J'ai bien apprécié la fin du roman lorsque Eliza révèle tout ce qu'elle sait sur sa soeur aînée, Laura, à Charlie et à Jasper.
Il y a cependant quelques longueurs, notamment le match de cricket (je ne suis pas passionnée par ce sport et je n'en connais pas les règles ni le jargon) qui est décrit en détails et où le personnage de Jeffrey est la figure centrale de ce moment.
L'auteur réussit à nous faire concevoir l'enfermement que peuvent ressentir les personnages. Charlie, Jeffrey et Jasper s'interrogent beaucoup, font preuve de maturité sur bien des côtés mais Jeffrey est prêt à rire de tout et à rester optimiste. C'est mon personnage préféré.
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Et en effet, ce secret va être bien lourd à porter pour Charlie Bucktin, treize ans, un enfant plutôt sage et calme, bon élève, mais aussi souvent souffre douleur de ses camarades, comme son seul ami Jeffrey Lu, son voisin d'origine vietnamienne. Mais quand Jasper vient le chercher au beau milieu de la nuit et lui intime de le suivre à travers toute la ville, puis jusqu'à une mystérieuse clairière en plein bush, il ne peut s'empêcher de l'accompagner (ou plutôt, de courir dans ses traces), effrayé certes, mais également heureux d'avoir été choisi comme confident par le paria de la ville, ce Jasper Jones que tous rejettent et craignent, un mauvais garçon dont le père alcoolique ne s'occupe pas, et dont on dit même qu'il le bat parfois. Mais impossible de s'attendre à… ça ! La découverte est terrible, mais Jasper fait jurer le secret… un secret qui semble ne pas être le seul à courir dans la petite ville de Corrigan, dont certains habitants semblent un peu bizarres, pour peu qu'on y prête attention.

Qui a tué Laura Wishart ? Charlie pense parfois que c'est Jasper lui-même, il ne sait en fait plus très bien où il en est, il a peur surtout, et puis il voudrait bien élucider ce mystère pour pouvoir l'expliquer à la jeune soeur de la morte, la jolie Eliza pour qui il en pince sérieusement. Mais il est allé sur les lieux du crime, et pourrait lui aussi être soupçonné… Il enquête donc, aussi discrètement qu'il le peut, et ne tardera pas à découvrir quelques indices, d'autres secrets presque plus horribles encore qui expliqueront la mort de Laura, des histoires de grandes personnes bien trop lourdes à porter pour un jeune adolescent.

La chaleur pèse comme une chape sur tout le récit, en même temps que le poids du secret et l'auteur réussit à merveille à décrire ce coin de pays paumé, son climat, l'ambiance qui y règne. On prend son temps, les indices ne sautent pas aux yeux mais s'imbriquent les uns dans les autres pour au final proposer une explication aussi terrible que rationnelle. J'ai beaucoup aimé ce roman et les descriptions des ceux jeunes garçons, totalement différents, mais dont on perçoit toute la profondeur de caractère, les angoisses, les désirs, les émotions. L'auteur aborde de façon détournée plusieurs thèmes de la violence : celle faite sur des mineurs, celle qui concerne les étrangers en but au racisme ambiant (nous sommes en 1965, en pleine guerre du Vietnam), celle terriblement sournoise des adultes… Bref, un très beau roman, très prenant, dont on ne devine pas la fin.
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Les héros de cette histoire sont deux jeunes garçons d'une petite ville minière d'Australie. Charlie, le narrateur, est le fils d'une famille respectable tandis que Jasper vit en marge de la société, livré à lui-même. Une nuit, Jasper vient taper au volet de Charlie. Ce dernier, un peu effrayé, accepte de suivre son camarade qui veut partager avec lui la terrible découverte qu'il vient de faire. Les deux enfants se trouvent mêlés à une fâcheuse histoire qu'ils décident d'élucider eux-mêmes, aidé par l'une de leurs camarades qui n'est pas étrangère à l'affaire. Certaines personnalités de la ville n'en sortiront pas indemnes, les enfants non plus. Charlie, 13 ans est un gamin plutôt peureux et nonchalant qui va donc se retrouver confronté à la mort violente, à la culpabilité, aux insuffisances des adultes, au mensonge, au racisme, à l'injustice... Un rude apprentissage du passage à l'âge adulte qui est à peine enjolivé par l'amour enfantin qu'il voue à Eliza. le tout dans une communauté en vase clos, empoisonnée de non-dits et sous tension.
J'ai lu ce livre avec curiosité car il y règne une atmosphère où suspense, humour se côtoient dans l'univers un peu décalé d'adolescents en perpétuelle réflexion sur eux-mêmes et leurs proches avec cette vision souvent cruelle et propre à leur âge qu'ils ont de leurs aînés.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Une histoire bien ficelée dans un petit village australien
Un livre facile à lire, sans grande prétention littéraire
Quelques longueurs: 50 pages de trop
À lire tranquillement comme un polar ou un livre de vacances
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