Ce livre est d'une beauté, je ne m'en remets toujours pas...
L'histoire c'est celle d'un type fou amoureux qui se fait plaquer au bout de 5 ans de relation amoureuse, et qui va décider de changer de travail pour prouver à la femme qu'il aime qu'il peut changer. On est donc embarqué dans ses aventures de plomberie, lui, "l'écrivain" et si c'est souvent drôle, c'est surtout d'une sensibilité et d'une émotion tellement prenantes..
Le narrateur se rappelle sans cesse de son ex, l'évoque sans arrêt, elle l'accompagne tout au long de son écriture, et j'ai rarement lu de déclaration aussi belle.
Ce livre est une pépite. Il est magnifique, déchirant, émouvant...Parfait.
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Attention la pépite que voilà !!! Mon premier Simard et surement pas le dernier !! Ce livre m'a plu, que dis-je, m'a renversé, captivé, ému, fait sourire, fait rire, charmé, il m'a fait réfléchir aussi... Sur la vie, les mécanismes de défense, l'amitié, l'amour, la perte, la crainte de perdre, l'absence et son trou qu'il nous laisse, sur la résilience.... et tout ça, en même pas 200 pages ! J'en aurais voulu plus et plus encore... de ce narrateur qui veut changer de vie pour reconquérir sa belle, de ses réflexions sur l'amour... Il y a dans ces pages des lignes magnifiques, comme un poème qui célèbre l'amour... L'histoire est simple, un homme qui se fait laisser par une femme, qui nage à contre courant de ses larmes pour respirer un peu, qui boit pour oublier mais qui se rappelle encore plus, qui change de vie pour vivre celle qu'aurait tant voulu sa copine... Mais c'est magnifiquement écrit, sublimement que je devrais dire, mais j'ai peur des mots trop gros... Chaque fois que je lisais une page, j'avais envie de la relire 100 fois, pour m'imprégner des mots , mais aussi pour faire durer et que la fin ne vienne pas trop rapidement... Je me dis que j'ai de la chance en tant que lectrice d'avoir eu le privilège de lire cette oeuvre, mais également parce que c'est mon premier de l'auteur et qu'il me reste l'ensemble de sa bibliographie à lire... A lire, je vous le dis !!!!!
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Gros coup de foudre pour ce roman qui raconte une grosse peine d'amour. J'ai été à la fois touchée et bouleversée par cette lecture qui va directement, simplement et profondément dans la détresse des méandres du manque de l'autre vécu par le narrateur.
Les mots sont si justes et vrais pour exprimer toute la peine ressentie, qu'on peut presque y toucher. La force de l'auteur est ici d'être capable de nous faire voir la force de la lumière de la vie malgré cette ombre de douleur au travers une écriture vivante et vibrante d'émotions, parfois ironique qui vient faire sourire et même rire à certains moments. Les personnages sont complètement déjantés et attachants. Les chapitres sont courts, dynamiques. La fin est époustouflante. Quel talent!
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On meurt toujours un peu d'une rupture. On flotte un temps et on finit par l'oublier, en un mois, un an, dix ans, mais on reste toujours un peu mort, par morceaux. Trop de ruptures, c'est trop de morceaux, et on en meurt au bout de la vie, rempli de douleurs oubliées. C'est ça, le cancer. C'est les morceaux de douleur qui s'accumulent pour nous faire chier, et qui nous tuent de l'intérieur.
Il n'y a plus une goutte de foi en moi, mais des fois, j'aimerais croire en Dieu, en son fils, en toute cette belle histoire, calvaire de clous. J'aimerais avoir une poignée à laquelle m'accrocher, un tuteur qui m'aiderait à pousser plus droit. Mais je suis incapable de croire en eux, en ça. S'ils m'envoyaient un signe, peut-être, un moment encourageant, mais c'est le contraire qui arrive. Le jour où je décide enfin de bouger, d'avancer, de marcher sur les eaux, ils me pitchent de la neige dans le trou de botte. Qu'ils aillent chez le diable.
Mais les immortels finissent toujours par mourir, si ce n'est par eux-mêmes, par l'absence des autres. Tu es partie un soir de canicule, et on s'est effrités en miettes de mortels. En t'enfuyant par la fissure dans le béton, tu as fait naître un trou sombre qui m'aspire l'intérieur depuis trois mois.
La peine d'amour comme une maladie, voilà ce qui me fait vomir.
Il faut cesser tout ça. Arrêter de bâillonner tous ceux qui ont de la peine. C'est normal, c'est même beau, la peine. Et c'est nécessaire. Bien sûr, que je ne vais pas bien. Mais ce n'est pas un problème. J'ai de la peine. Je souffre. Je vais guérir, pas besoin de diachylon. J'ai un deuil à vivre, j'ai de la douleur à combattre, j'ai une vie à rebâtir, à ma façon. (p.75)
C'était il y a deux mois et demi. Deux semaines de vie d'hôtel m'avaient vidé, si ce n'est les poches, l'esprit. À l'hôtel dans ma propre ville, pas de vacances, encore moins d'exotisme, je m'étais usé la peau sur des draps rugueux et les yeux sur ton absence. Quand je les fermais, c'était pour espérer que tu réapparaisses quand j'allais les ouvrir. Tu n'apparaissais jamais, je recommençais. Et toujours, sur la parois intérieur de mes paupières, la forme orangée de la fenêtre de ma chambre, puis la lumière que tu ne cachais pas.
Les écrasements de Matthieu Simard