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Critique de MarcelP


C'est l'histoire d'une dissolution, d'une désintégration, celle d'un homme banal qui fuit son quotidien, pulvérise ses inhibitions et devient, le temps d'un voyage sans retour, un autre. Un effeuillage mental et physique jusqu'à évaporation totale.

Kees Popinga possède tout : l'aisance, une famille, la respectabilité et une vie où tout paraît tiré au cordeau. Son avenir proche, mis en danger par la banqueroute de la société qui l'emploie, le pousse soudain à rompre avec le train-train monotone de son existence. En rupture de ban, il se dépouille de ses chaînes une à une et fait définitivement craquer le vernis de son honorabilité. Bouleversant l'ordre de son monde bien rangé, le dérisoire Popinga s'enfonce dans l'absurde (un meurtre) et l'imprévisible (un vol de voiture).

Se tenant au plus près de son héros blafard, Simenon le marque à la culotte, sans affect ni psychologie et use, tout au long de son histoire, d'une troisième personne impersonnelle et strictement factuelle qui a contrario nous tient à distance d'un personnage pourtant observé à la loupe.

Ce récit froid et clinique d'une chute néantise un insignifiant, c'est cruel et finalement assez facile. le lecteur ne ressent aucune empathie pour Popinga et l'ennui suinte rapidement de cette débâcle élavée. La vision des femmes (maman ou putain) désespérément binaire et la veulerie des hommes consternante amplifient la sensation nauséeuse que provoque le roman.

Cependant ce qui, aujourd'hui, fait la force de "L'Homme qui regardait passer les trains" c'est l'autopsie minutieuse que Simenon nous offre d'une folie paranoïde. La dernière page tournée, on s'interroge sur le mystère d'un homme passé de l'autre côté du miroir. Et si c'était moi ?
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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