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Monsieur Monde est un respectable père de famille et patron d'une entreprise d'import-export parisienne. Sa vie est une routine terne et insipide. C'est lors d'un matin comme les autres que, se rasant comme tous les autres jours, émerge en lui une impression troublante qui ne le laissera pas en paix. Il retire suffisamment d'argent pour pouvoir subvenir à ses besoins et fugue (Oui ! comme un adolescent), direction le sud. À Marseille, il descend dans un hôtel bon marché et rencontre une jeune femme qu'il ramasse à la petite cuillère et dont il prendra soin. Ils finissent par plus ou moins s'éprendre l'un de l'autre. Je n'en dis pas plus sur l'histoire. Il s'agit de mon premier Simenon. Ce récit possède un style sobre, direct et élégant sans être trop lisse. En une centaine de pages, ce grand écrivain développe une histoire avec tous les éléments nécessaires pour captiver son lecteur sans le lasser une seule seconde. Ses descriptions simples nous immergent très bien dans ce monde prosaïque dont Simenon a su saisir et révéler les aspects poétiques et touchants sous des apparences de vulgarité et de rudesse, voire de grossièreté. Sa description de la psyché de Norbert Monde et des pensées qui le tiraillent est d'une belle et tendre subtilité ; par petites touches successives qui effleurent la toile, il brosse un portrait dans lequel il est tentant pour beaucoup de se reconnaître. En effet, combien rêvent de fuir véritablement, de partir sur un coup de tête au risque de mettre en danger des personnes dont la situation dépend d'eux ? de tous lâcher pour retrouver les bouffées d'excitation d'une existence incertaine et palpitante, une nouvelle jeunesse ? C'est ce genre d'évasion que nous permet la lecture, et ce à moindres frais. Je pense que je reviendrai vers Simenon, ne serait-ce que pour suivre quelques enquêtes du commissaire Maigret qui fut si bien adapté au cinéma avec Gabin et à la télévision avec Jean Richard et Bruno Cremer. Un grand bonhomme que ce Georges Simenon ! + Lire la suite |
Réalisateur, scénariste, dessinateur, écrivain, Patrice Leconte a plus d'une corde à son arc. Il vient nous parler de son trentième long-métrage, "Maigret", en salles le 23 février, co-écrit avec Jérôme Tonnerre.
Le commissaire Maigret est un rôle maintes fois joué au cinéma : Pierre Renoir, Harry Baur, Michel Simon ou encore Jean Gabin ont incarné ce légendaire commissaire au ton bourru mais humaniste. Mais cette fois-ci, c'est une adaptation du roman "Maigret et la jeune morte" de Georges Simenon que Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre ont choisi d'adapter. Dans le film, le commissaire enquête sur la mort d'une jeune fille à propos de laquelle on ne connaît rien, pas même son nom. Parallèlement, Maigret rencontre Betty, une jeune fille, qui ressemble étrangement à la jeune morte.
Patrice Leconte est un grand amateur de Georges Simenon ; en témoigne notamment son film "Monsieur Hire"(1989). Avec "Maigret", il revient sur cette figure légendaire de l'inspecteur et sur la manière dont il a voulu se démarquer de sa figure traditionnelle.
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