Maigret retrouve le monde des mariniers et des canaux, que
Simenon connaissait bien et qu'il a évoqué dans deux des meilleurs
Maigret,
le charretier de la Providence et
L'Ecluse n° 1. L'intrigue est plus simple ici mais l'ambiance est aussi bien décrite avec l'écluse et son épicerie-bistrot proche, les trains de péniches et leurs marins. Comme dans
le charretier de la Providence, L'astrolabe est une « écurie », une péniche tirée par deux chevaux qui restent à bord avec leur conducteur quand la journée et terminée.
Maigret n'est pas de très bonne humeur, peut-être parce qu'il a été désigné tardivement pour s'occuper de l'affaire, quand « il n'y avait aucun indice nouveau à recueillir ». Pourtant il mène son enquête avec un sérieux incomparable, furète, va de « son » écluse au bistrot, s'imprègne de l'atmosphère – « il voulait en arriver à penser péniche, c'est-à-dire à penser comme ces gens -là » - allant jusqu'à dormir à bord de L'Astrolabe où le juge d'instruction le trouvera au petit matin.
Georges Simenon se soucie peu de l'intrigue et son élucidation tient plus à des suppositions qu'à une déduction logique, ce qu'
Edgar Poe appelait la ratiocination. Mas il s'approprie
Maigret pour mieux le présenter à des lecteurs qui n'ont peut-pas lu les 19 premiers romans publiés chez Fayard. Et, après le bureau du quai des Orfèvres de L'affaire du boulevard
Beaumarchais, il le met sur le terrain, son univers de prédilection.
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