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EAN : 9782253177661
168 pages
Le Livre de Poche (18/09/2013)
3.52/5   26 notes
Résumé :
Un début de juillet. Dans leur appartement de la rue de Turenne, Bernard et Nelly Foy coulent une existence paisible et monotone, lui retrouvant grâce à des prothèses un semblant d'activité qui lui permet de peindre des abat-jour et de vaquer aux menus soins du ménage, elle travaillant au-dehors dans une importante maison de passementerie.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Bernard se confine dans son appartement. Il reste pourtant ouvert au monde extérieur et capte tout ce qui en émane : il y a les bruits qui lui parviennent, ceux de l'immeuble qui traversent les cloisons, ceux de la rue qui passent par ses fenêtres toujours ouvertes.

Il mène une vie de couple heureuse malgré son lourd handicap, malgré l'absence d'enfant.

Pourtant Bernard sent un malaise le gagner. Il souffre de vertiges de plus en plus fréquents. Les médecins ne lui sont d'aucune aide. Son mal est plus moral que physique. Il se montre de plus en plus jaloux. Une jalousie sans fondement. Il éprouve un besoin viscéral de la présence de son épouse Nelly. Il sait qu'il doit la laisser « s'envoler », travailler, avoir une vie sociale. Il passe donc ses journées à l'attendre et à se morfondre en tâchant de deviner ses occupations, en imaginant sa vie sans lui.

Sa jalousie croît. Son esprit grouille de mauvaises pensées. Un après-midi, il se livre et lui avoue sa jalousie maladive. Leurs esprits sont mis à nu. Mais l'abcès n'est pas crevé. Il s'efforce d'être indifférent, d'être enjoué pour mieux masquer sa préoccupation. Quant à Nelly, elle est trop à l'aise pour que cela soit naturel. La situation est sans issue.

« La porte », c'est celle de l'appartement situé au 1er étage de leur immeuble. Nelly s'y rend fréquemment pour prendre ou apporter des plis à Pierre Mazeron. Bernard Foy soupçonne un lien entre sa femme et ce dernier qui est son opposé : il est enjoué, son appartement est frais, peint de couleurs éclatantes. Lorsqu'il découvre que ses soupçons sont fondés, Nelly se suicide sous le poids de sa faute. Quant à Bernard, la tension qui l'accaparait depuis plusieurs mois a trouvé son aboutissement. Il est désormais libéré. Il peut rejoindre Nelly dans sa perte.

Avis :
Un livre poignant et incisif. Une réussite. Les personnages sont saisissants de réalité et d'humanité.
A lire. Un très bon Simenon.
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Lire un Simenon hors Maigret est toujours une expérience intéressante. On peut ainsi se rendre compte de l'évolution de la société et ses profondes modifications depuis la fin de la seconde guerre. Ainsi dans ce roman on peut constater que la place de la femme est à la maison et de l'homme au travail afin d'assurer l'entretien de la famille. le personnage principal Monsieur Foy suite à un accident se retrouve complètement à charge de son épouse et à plusieurs reprises Simenon lui fait tenir des propos qui de nos jours ne passeraient pas. Par exemple il affirme régulièrement que le rôle de l'épouse est d'appartenir dans tous les sens du terme à son mari et sa place à la maison à l'attendre et non l'inverse comme c'est le cas dans ce roman. Un autre exemple frappant c'est lorsque faisant ses courses le héros se lamente d'être le seul homme dans les magasins en dehors des vieillards ou des jeunes enfants. Une idée qui revient au fil des pages et qui fait le malheur du personnage : ne pas vivre une vie d'homme et dépendre de sa femme. Ceci dit cela n'enlève rien à la qualité de ce roman qui est surtout une histoire de jalousie et de culpabilité. Foy le principal personnage, en effet, se sent inutile et suite à son handicap se sent victime de la pitié de ses voisins et même de son épouse. Il souffre également d'une jalousie extrême à tel point qu'il soupçonne sa femme de le tromper avec le premier venu, lui jetant régulièrement son passé au visage. On suit le cours de ses pensées tout au long du roman, ses doutes comme ses certitudes avec une fin de roman très noire et sans espoir pour le couple.
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Je l'ai lu il y a quelques mois déjà et ce que j'en retiens , c'est que j'apprécie beaucoup la façon de Simenon de faire vivre ses personnages, en le lisant, je "vois" ce qu'il écrit. Tout, les petits gestes , ce qu'il voit par la fenêtre. Chez Simenon, les fenêtres ont beaucoup d'importance par le côté voyeur que cela implique souvent. Dans plusieurs de ses romans, ( les fiançailles de Mr Hire p.e. , ) il y a des personnages qui en observent d'autres. Dans ce roman-ci , finalement, ce n'est pas vraiment le cas mais tout de même il observe ses voisins.
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L'univers de Bernard est très étroit: son appartement, d'où il observe la vie de l'immeuble et du quartier; ses prothèses en forme de crochets, qui lui permettent une certaine autonomie malgré son amputation des deux mains; son quartier et ses commerçants, qu'il connaît par coeur. Et Nelly, sa femme aimée plus que tout mais également l'objet principal de ses angoisses.
Et les angoisses se mettent à prendre de plus en plus de place, jusqu'à l'intenable.

C'est un livre assez différent de mes lectures habituelles, mon premier de Georges Simenon. le récit est bien mené mais je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi sombre!
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Ce roman est déroutant, curieux, avec un suspense malgré tout. C'est un petit livre mais il m'a paru long, un peu monotone, toutefois je ne l'ai pas abandonné et je n'ai pas vu arriver la fin surprenante, comme un soulagement.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Je t'aime, Nelly.
- Moi aussi, Bernard.
- Je voudrais que tu le saches vraiment, que tu le sentes.
- Je le sais. Je le sens.
Il avait failli ajouter :
- C'est parce que je t'aime que je nous rends malheureux tous les deux.
À quoi bon? Il n'était même plus sûr que ce soit vrai!
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Le mot riche, pour eux, comme les petites gens, n'avait pas le même sens que dans le dictionnaire. Cela voulait dire quand il leur resterait un peu d'argent après avoir payé le loyer, la nourriture, les vêtements indispensables, la note de gaz et d'électricité.
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Les gens qui travaillent ont rarement le temps de s'expliquer jusqu'au bout.
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Une femme qui se gave d'amour n'acquiert-elle pas plus d'éclat?
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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