Bernard se confine dans son appartement. Il reste pourtant ouvert au monde extérieur et capte tout ce qui en émane : il y a les bruits qui lui parviennent, ceux de l'immeuble qui traversent les cloisons, ceux de la rue qui passent par ses fenêtres toujours ouvertes.
Il mène une vie de couple heureuse malgré son lourd handicap, malgré l'absence d'enfant.
Pourtant Bernard sent un malaise le gagner. Il souffre de vertiges de plus en plus fréquents. Les médecins ne lui sont d'aucune aide. Son mal est plus moral que physique. Il se montre de plus en plus jaloux. Une jalousie sans fondement. Il éprouve un besoin viscéral de la présence de son épouse Nelly. Il sait qu'il doit la laisser « s'envoler », travailler, avoir une vie sociale. Il passe donc ses journées à l'attendre et à se morfondre en tâchant de deviner ses occupations, en imaginant sa vie sans lui.
Sa jalousie croît. Son esprit grouille de mauvaises pensées. Un après-midi, il se livre et lui avoue sa jalousie maladive. Leurs esprits sont mis à nu. Mais l'abcès n'est pas crevé. Il s'efforce d'être indifférent, d'être enjoué pour mieux masquer sa préoccupation. Quant à Nelly, elle est trop à l'aise pour que cela soit naturel. La situation est sans issue.
«
La porte », c'est celle de l'appartement situé au 1er étage de leur immeuble. Nelly s'y rend fréquemment pour prendre ou apporter des plis à Pierre Mazeron. Bernard Foy soupçonne un lien entre sa femme et ce dernier qui est son opposé : il est enjoué, son appartement est frais, peint de couleurs éclatantes. Lorsqu'il découvre que ses soupçons sont fondés, Nelly se suicide sous le poids de sa faute. Quant à Bernard, la tension qui l'accaparait depuis plusieurs mois a trouvé son aboutissement. Il est désormais libéré. Il peut rejoindre Nelly dans sa perte.
Avis :
Un livre poignant et incisif. Une réussite. Les personnages sont saisissants de réalité et d'humanité.
A lire. Un très bon
Simenon.