AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070408238
160 pages
Gallimard (26/05/1999)
3.65/5   33 notes
Résumé :
Jean a toujours vécu heureux avec ses deux tantes, dans son village de Marsilly, non loin de La Rochelle. Il aime son travail de bouchoteur, sa moto et une partie de billard de temps à autre ; la vie lui semble unie, simple, sans mystère.

Mais un incident lui fera découvrir que le village n'est pas aussi serein qu'il le paraît et que ses tantes elles-mêmes cachent des secrets. On l'oblige à partir et, lorsqu'il revient, le village a repris ... >Voir plus
Que lire après Le Coup de vagueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Le Coup-de-Vague" est un roman sublimement (et très subtilement) "ordinaire" de la veine littorale/rurale des années trente de Georges SIMENON : il parut en 1939 aux éditions Gallimard, quelque part dans une pastille d'espace-temps se situant à proximité de "Les Demoiselles de Concarneau" [1936], "La Marie du Port" [1938] et "Le Bourgmestre de Furnes" [1939].

Son "argument" selon WIKIPEDIA, le voilà... [Veuillez donc occulter soigneusement de votre champ de vision tout le passage suivant "entre guillemets"... si vous préférez ne pas savoir] :

" Au « Coup-de-Vague », le travail de la ferme, combiné au commerce des moules, dépend dans tous ses détails des deux tantes de Jean : Hortense et Émilie. Ce sont les tantes qui, pour le bien de tous, décident de tout. Jean, qui a été élevé par elles, accomplit son travail par habitude, sans en demander davantage. Il n'a guère de soucis, jusqu'au jour où Marthe Sarlat, qui est secrètement son amie, lui annonce qu'elle est enceinte. Mais là encore, une fois mises au courant, ce sont les deux tantes qui prennent l'affaire en main : elles amènent Marthe chez une sage-femme, puis chez un gynécologue. L'avortement se fait sans que Jean ait eu son mot à dire. Il épouse pourtant Marthe, poussé à ce mariage par Hortense qui cède elle-même aux pressions du père de Marthe. Justin Sarlat, en effet, bien qu'abruti par la boisson, connaît sur la naissance de Jean des choses que celui-ci ignore et que les deux soeurs, en particulier Hortense, préfèrent ne pas voir divulguer : le père de Jean était au Gabon depuis trois ans lorsque l'enfant est né d'une mère qu'on prétend être une jeune fille de Saintes, morte en couches. Marthe et Jean habiteront au «Coup-de-Vague». de santé fragile, la jeune femme reste longtemps alitée. Les deux familles ne sympathisent pas. Mal acceptée par les deux soeurs, Marthe finit par révéler à son mari que l'une de ses tantes est en réalité sa mère. Cependant, la besogne routinière de chaque jour, plus forte que tout, épargne à Jean de s'attarder à cette pénible révélation. La santé de Marthe, dont Jean se sent de plus en plus éloigné, se détériore, et ce sont de nouveau les tantes qui interviennent. Elles arrangent pour Jean un voyage à Alger, en vue de régler une affaire d'exportation. Lorsque Jean revient, sa femme, opérée durant son absence, est morte. Sortant de sa soumission habituelle, il est pris d'une violente crise de nerfs due à la conscience qu'il a soudain de sa responsabilité. Mais la vie de la ferme a ses exigences : bientôt, le travail reprend, organisé par les deux tantes, effaçant petit à petit les souvenirs..."

On y marche en bottes et à l'heure des marées, parfois dans la nuit, parfois sous le grand cagnard, au mieux dans le petit jour, donc... Quoi qu'il en soit, vos bottes cirés feront "Pflouîtchhhh..." en s'enfonçant dans la vase noirâtre qui recouvre l'estran. On y déterre ces "fruits de la mer" tout bardés de leur froide cuirasse de calcaire...

Les deux tantes (Hortense et Emilie) d'un Jean devenu adulte sont clairement abusives (bien sûr sans l'imaginer un seul instant...) mais doublement "protectrices" de leur neveu : le même matriarcat vampirisant à l'oeuvre dans "Les Demoiselles de Concarneau", avec ces deux vieilles filles de soeurs bas-bretonnes qui protégeaient l'infortuné Jules Guéret, responsable d'un accident de circulation mortel et nocturne... Jules tombait peu ou prou amoureux de la mère du gamin, n'osant pas avouer sa culpabilité...

Evènement imprévu : Jean Laclau (28 ans) rencontre puis se met à aimer Marthe Sarlat...

Le subconscient des deux punaises va devoir saper le couple que Jean essaye de construire avec Marthe.

Jean ne se méfie pas. Il se laisse faire...
Un neveu falot et consentant.
Les punaises elles-mêmes ne se rendront compte de rien. Ce sera "pour son bien", après tout... La scène doucereuse (pudique et à ellipses) de l'avortement semi-clandestin qu'elle doit subir (dans l'anonymat d'un divan d'examen d'un Cabinet de Saintes ou La Rochelle) : atroce et inoubliable. Filière de soins douteuse, de la Sage-femme au gynécologue maladroit... Par procuration, les deux soeurs "vampires" auront saigné une autre femme pour récupérer "leur petit" (dont l'une des deux taupes se révèlera être sa propre mère)... Diarchie blême toujours en surplomb... Increvables. Tragiques et absurdes Parques... Tragiques et sournoises conséquences d'un acte saboté qui saigneront peu à peu, à son tour, notre petit-coeur-de-lecteur-qui-en-aurait-vu-bien-d'autres, de plus en plus terrorisé...

C'est dur.
Toujours au plus près de la vérité des êtres... de ces gens qui se croient "ordinaires", "gens de peu"...
Mille visages de la médiocrité humaine, de Province ou d'ailleurs...
Avec de vrais morceaux de poésie (fugace) à l'intérieur.
Des stries de lumière sortant d'un nuage noir envahissant un ciel de crépuscule penché sur l'Atlantique.
C'est du vécu d'auteur, fin observateur des moeurs du littoral vendéen.
C'est Simenon.
C'est de la littérature.
C'est immortel, je le crains...
Commenter  J’apprécie          352
Jean vit dans un village une ferme nommée coup de vague près de la Rochelle avec ses tantes, Hortense et Emilie, qui gèrent un commerce de moules. le jeune homme s'enflamme de Marthe une voisine qui attend bien vite un enfant. Comme la jeune femme est de santé fragile , les deux tantes s'arrangent pour la faire avorter. Elle finira par décéder.
Jean suffoque dans cette atmosphère d'un milieu humain où tout est géré, calculé.
Le galbe de ce roman rural se condense autour d' un clan familial si étroit qu'il resserre son étau jusqu'à détruire le jeune couple soumis à sa tutelle, par l'anéantissement de la volonté de l'un et par l'enlisement de l'autre dans la mort.
Néanmoins la vie rurale a ses exigences bientôt, le travail reprend, organisé par les deux tantes, effaçant petit à petit les souvenirs...
Un roman rural bien garrottée , agréable a' parcourir.et fidèle a la notoriété de Simenon
Commenter  J’apprécie          161
Le coup de vague, une ferme en marge du village de Marsilly, "une maison rose, mais d'un rose trop rose, avec un filet de fumée prolongeant la cheminée juste au-dessus des galets de la côte", tenue par deux soeurs, Hortense et Emilie.
Le coup de vague ou une vie réglée comme du papier à musique par deux maîtresses femmes, autour de la mytiliculture et de l'exploitation de la ferme, érigeant à quatre mains un rigide cocon autour de Jean, leur neveu, qui n'y trouve cependant rien à redire malgré ses 28 ans.
Une vie facile en somme pour cet adulescent qui se trouve contrariée par l'annonce de la grossesse de Marthe, la rencontre d'un soir, et vient dévoiler insidieusement aux yeux de Jean des secrets cachés par ses tantes, par le village entier.

Simenon a l'art de dresser des portraits sans concession, de traduire avec justesse des traits de caractère tels que la lâcheté ou l'orgueil. Une description acide qui n'épargne aucun personnage, malgré qu'ils soient tous victimes les uns des autres, de leur histoire, de leurs non-dits et de leurs frustration. Un tableau d'une petite société rurale, coincée à une époque pas si lointaine où l'Algérie était française, où l'avortement était interdit, où les femmes étaient comme des êtres inférieurs.

Un roman dur et âpre, où la haine des uns et des autres affleurent sans vraiment jamais s'exprimer, sauf pour le docteur et l'instituteur, nous laissant le goût d'un vague malaise...

"Le docteur fumait la pipe du matin au soir, dans son cabinet, dans la chambre des moribonds, au point d'en avoir les dents brunes de tartre, et il répondait quand on lui faisait remarquer : « - C'est pour ne pas sentir qu'ils puent. »"

Quel auteur, assurément.
Commenter  J’apprécie          100
Près de la Rochelle , Jean vit auprès de ses deux tantes qui rythment sa vie comme les marées rythment le ramassage des moules. La vie de Jean s'écoule de marée en marée, les tantes décident de tout, la vie est semblable jour après jour et cette monotonie semble lui convenir jusqu'au jour où un évènement va chambouler ce bel équilibre. le brave Jean a engrossé Marthe. Les tantes choisissent l'avortement qui laisse la jeune femme dans un sale état et finalement Jean devra épouser. C'est au cours de ce mariage et peu à peu, lentement, très lentement , il n'est pas bien vif le Jean, qu'il va prendre conscience de petits "couacs"entre la réalité et le récit que ses tantes lui ont fait...

Secrets de familles cachant des fautes que de mal ont ils fait mais combien de bon romans ont-ils permis d'écrire ! Ici dans ce petit village, où l'on se doit de tenir son rang, de respecter les convenances , Jean est un gros balourd qui a laissé ses tantes dominer sa vie, tout l'enjeu de sa prise de conscience est de savoir s'il se révoltera. Comme une marmite qui chauffe on voit bien quelques bulles monter à la surface mais un feu ne brûle que si on l'entretient...

Encore un excellent roman de cet auteur qui nous décrit la vie de petites gens de province enfermés dans leur histoires rances et des habitudes vieillottes qui servent à masquer ce que personne n'ignore.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          151

Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
— Bonjour, Hortense.
— Bonjour, Adélaïde.
Le ton était le même de part et d’autre, grave, pénétré, un peu triste et chaque femme, en parlant, inclinait la tête, tendait la joue, faisait mine de baiser sa partenaire, mais les lèvres ne frôlaient que le vide.
Commenter  J’apprécie          40
Sa colère était comme une rivière qui n’a pas encore trouvé son lit définitif et qui cherche de tous les côtés, se partageant en vingt bras, s’éparpillant en ruisseaux.
Commenter  J’apprécie          60
Les gestes s’enchaînaient aux gestes avec une si miraculeuse harmonie qu’on ne devinait ni l’effort, ni même l’organisation.
Commenter  J’apprécie          70
une journée rare, tiède et lumineuse, avec une mer aussi douce que du lait, même quand, à la marée haute, elle venait lécher le sommet de la digue comme le bord d’un vase trop rempli.
Commenter  J’apprécie          40
rien n’est définitif, stagnant, que personne ne peut s’arrêter un instant, ni se soustraire au courant qui l’emporte, au fleuve qui passe ?
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Georges Simenon (133) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georges Simenon
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (68) Voir plus



Quiz Voir plus

Le commissaire Maigret

Quel est le prénom du commissaire Maigret ?

Hercule
Édouard
Jules
Nestor

12 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Georges SimenonCréer un quiz sur ce livre

{* *}