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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le récit débute à la fin des années 1800 à Paris, rue Mouffetard. Gabrielle élève seule ses six enfants : Vladimir, Alice, les jumeaux Guy et Olivier, Louis, et Émilie la petite dernière. La tribu cohabite dans une seule pièce, la chambre de Gabrielle n'étant séparée de celle des petits que par un drap.
Gabrielle est marchande des quatre-saisons. Simenon nous décrit tout un monde de petites gens qui survivent dans le quartier des halles, avec pour unique but de subvenir aux besoins essentiels de leur famille.

Louis, qui a six ans au début du roman, est un contemplatif. Avare de mots, rien ne lui échappe de ce qui se passe autour de lui. Il ressent intensément ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qu'il sent. Sa petite taille fait vite de lui la cible des plus grands à l'école. Et comme il ne se rebiffe pas et ne dénonce personne, il devient « le petit saint ».

L'histoire, qui évoque surtout les jeunes années de Louis, s'étend sur une partie du 20e siècle et ses épisodes marquants. Pour Louis, comme une évidence, son avenir se fera dans la peinture, même s'il ne se considère jamais lui-même comme un peintre, travaillant longtemps pour un petit négociant malgré ses aptitudes intellectuelles.

Ce roman de Georges Simenon m'a littéralement enchanté. L'écriture est tout simplement magnifique. Toutes les descriptions, souvent à travers le regard de Louis, sont d'une grande beauté. J'ai lu que c'était le roman préféré du célèbre auteur Belge. Je n'ai pas été étonné par cette affirmation, tant on ressent toute l'affection qu'il porte à ses superbes personnages.

Parmi toutes les oeuvres de Simenon, qui m'a souvent régalé avec ses atmosphères et ses analyses psychologiques, j'avoue que celle-ci tient pour moi une place à part. Rarement la magie des mots n'a été aussi grande, et l'émotion, jamais envahissante, aussi intense.
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Ce roman me tentait vraiment lorsque j'ai vu qu'il s'agissait du roman préféré de Georges Simenon, où il avait mis beaucoup de lui-même. Il y a imaginé la biographie d'un peintre fictif dont l'oeuvre, à défaut de la vie, ressemble à celle de Chagall, et le caractère, à celui de Simenon lui-même… Ce petit garçon, Louis, montré dès l'éveil de sa conscience, aux alentours de quatre ou cinq ans, est singulièrement touchant, par son sens de l'observation rêveuse, son manque de combattivité, sa gentillesse, qui lui valent le surnom de « petit Saint ». Sa famille est des plus pauvres, sa mère élève seule six enfants dans une pièce unique dont le poêle constitue le centre. Elle est marchande des quatre saisons, travaille dur, mais boit et reçoit souvent des hommes le soir.

Malgré une promiscuité assez sordide, malgré les maladies, le manque de goût pour l'école, Louis grandit, se fait une place dans la famille. Il ne ressemble pas vraiment à ses frères et soeurs, ne s'intéresse pas aux mêmes choses… Petit, Louis peut passer des heures à regarder par la fenêtre, se délecter de ce qu'il découvre lors d'un trajet en tramway, et plus grand, la première fois qu'il accompagne sa mère aux Halles, son sens particulier des couleurs, des sons, des odeurs, fait qu'il est ébloui et fasciné par ce monde nouveau. Il y retournera souvent et finira par y travailler. Mais le moment où il découvre la peinture est encore plus prodigieux…

Le style de Georges Simenon fait merveille pour retracer minutieusement cette enfance et cette jeunesse hors du commun. Là où je déplore bien souvent l'emploi du présent dans les romans biographiques contemporains, son imparfait ne saurait mieux sonner, ses dialogues touchent juste, ses personnages s'incarnent. Et surtout, ses descriptions sont vives, animées, et permettent d'imaginer ce que le petit Louis en retient, et qu'il juxtaposera dans des tableaux colorés et joyeux, où le coq voisinera avec la Tour Eiffel, le cheval tirant une charrette avec la mariée en robe blanche…
Une très jolie découverte, que cette naissance d'un artiste, bien loin du commissaire Maigret et de ses enquêtes…
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Tombé par hasard sur ce roman de Simenon qui raconte l'enfance pauvre d'un peintre dans le Paris du début du siècle. Il ne s'y passe pas grand chose: la vie tout simplement, et c'est passionnant. Ce n'est pas une lecture mais notre participation aux journées et aux nuits de la famille avec ses petits plaisirs et ses peines. La description des halles où travaille la mère du héros vaut bien celle de Zola, on sent le café chaud, les fruits et légumes parmi le brouhaha des cris des grossistes et des marchandes de quatre saisons. Les deux guerres a peine évoquées ont moins d'importance que le remplacement de la lampe à pétrole par le bec de gaz, et le jumeau qui se fait tuer cause moins de peine que l'expatriation de l'autre en Equateur. Simenon est certainement un des plus grands romanciers du XX, un des plus proches des gens , il nous les fait vivre avec une totale économie de moyens.
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Inutile sans doute de rappeler l'immense talent de l'auteur pour décrire et analyser des personnages de la vie de tous les jours, de faire sentir l'atmosphère dans laquelle baigne leur quotidien. Simenon observe ici une famille pauvre de la rue Mouffetard à Paris. Une mère aux nombreux amants mais chaleureuse, des enfants si différents les uns des autres, dont Louis, le cadet, le « petit saint » qui ne riposte jamais à l'agressivité, qui a l'air indifférent à tout mais ne ressent pas moins une sorte de bonheur intérieur en regardant les mille et un détails de sa maison, de la rue. C'est à travers son regard que Simenon développe son roman, en s'attardant surtout sur son enfance, son adolescence, et en le suivant jusqu'à la fin de sa vie quand il est devenu un peintre célèbre.
On dit que Simenon se plaignait du succès très relatif rencontré par ce roman qu'il aimait particulièrement. Les lecteurs de l'époque(1963) auraient-ils été choqués par les passages évoquant ou décrivant la sexualité ?
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Magnifique portrait du Paris du début du 20e dans la crasse d'un quartier populaire (le si branché Mouffetard!). Puis, au détour du roman, l'histoire prend de l'ampleur pour raconter la solitude de l'artiste, l'incompréhension d'une mère aimante et la difficulté de grandir et de devenir soi.

Une perle méconnue de Simenon.
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...Certes, le monde décrit par Simenon est un peu glauque : à part la mère et Louis, la famille ne vaut pas grand choses, même Alice les abandonnent à sa façon. La mère est un personnage attachant, nature, qui tente de prendre la vie du bon côté. Toutefois, c'est tout un monde qui est superbement décrit : la rue Mouffetard qui est une rue populeuse avec son marché, ses commerçants, ses artisans et ses bourgeois ; les Halles et l'émerveillement de Louis quand il y va pour la première fois ; l'arrivée du gaz dans la chambre.... le petit saint est un grand roman naturaliste.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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