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EAN : 9782253158462
192 pages
Le Livre de Poche (13/04/2011)
2.98/5   22 notes
Résumé :

Pourquoi toute l'image était-elle centrée sur sa fille ? Cela le gênait un peu, ou plutôt c'est après surtout qu'il y pensa, une fois le train en marche. Et encore ne fut-ce, en réalité, qu'une impression fugace, née au rythme du wagon et aussitôt absorbée par le paysage. Pourquoi Josée et non sa femme ou son jeune fils, alors qu'ils étaient groupés tous les trois dans la moiteur du soleil ?... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Justin Calmar, 35 ans, casanier, n'aime pas les vacances à Venise. Il a cédé à la pression familiale et y a séjourné avec sa femme, Dominique et ses deux enfants, Josée, adolescente, et Louis, 6 ans, dans une pension de famille. Il rentre seul, en train, quelques jours avant les siens. Dans son compartiment, un homme, russe?, lui demande un service : récupérer une mallette à la gare de Lausanne et la porter à l'adresse qu'il lui inscrit sur un papier.

Justin Calmar est un homme très ordinaire, fade. Sa petite vie étriquée et plutôt morne ne connait pas de turbulences. L'aventure dans laquelle il se trouve embarqué le bouleverse. Il bascule, de façon presque fatale, dans un autre univers. Il glisse de l'honnêteté qu'il l'a toujours caractérisé vers une attitude répréhensible. Il en éprouve un grand malaise, de la peur et beaucoup de culpabilité.

Le roman est bien construit. le premier chapitre se concentre sur le voyage en train, dans une chaleur et une moiteur propre à Venise en plein été. L'ambiance sur le quai, bondé de touristes, puis dans le compartiment, étouffant, est très bien rendue. Les clichés ne sont pourtant pas évités : Josée et sa "gelato", les chapeaux de gondoliers, le petit soda rose. le second chapitre se déroule dans le train. L'atmosphère y est suggérée à travers de petits détails : le store qui vole devant la fenêtre, les portes en bois d'acajou ou de palissandre. La présence d'un prêtre dans le compartiment interpelle Calmar. La symbolique est caricaturale. le protagoniste effectue la mission qui lui a été confiée dans un sentiment de malaise. le chapitre trois marque le retour au domicile parisien. Calmar s'interroge sur l'attitude à adopter.

Quelle idée Simenon veut-il mettre en avant dans son roman? Monsieur tout le monde abrite un criminel en puissance? Il semble n'avoir pas cherché à faire dans le subtil. Tout homme a sa part d'ombre et de frustration et Calmar met les siennes en évidence alors que les souvenirs de sa carrière de prof avortée se rappellent à son souvenir.

La deuxième partie est marquée par le retour de Dominique et des enfants. La vie de famille reprend. Simenon, qui a été lui-même un mari volage – il dit avoir eu 10000 aventures féminines -, met en parallèle la vie très sobre de Calmar avec celle de son collègue Bob, qui ne passe jamais plus de trois mois avec ses conquêtes, et affiche un bonheur et une joie de vivre que ne connait pas Calmar. le sujet du roman est en fait celui-ci : peut-on s'épanouir dans une vie routinière et conventionnelle? On attend du protagoniste qu'il abandonne sa triste vie pour un nouveau départ permis par une opportunité qu'il regretterait de ne pas saisir. En est-t-il capable, lui qui comme Simenon lui-même, a trouvé refuge dans le mariage qui le protège d'une angoisse de solitude? La fin ne s'avère pas très satisfaisante. L'intrigue policière, de second plan, reste irrésolue. L'auteur privilégie une morale bien ancrée dans la convention.

Le genre du polar est aujourd'hui peuplé de jeunes auteurs qui l'ont dépoussiéré. La lecture de ce Simenon de 1965 en souffre cruellement. Les inconditionnels de l'auteur y trouveront certainement leur compte. Les autres devront replacer le roman dans le contexte de son époque, pré 68.
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Dans le train qui le ramène de ses vacances à Venise, un voyageur demande à Justin Calmar de lui rendre un service : prendre une mallette à la consigne de la gare de Lausanne et la déposer à une adresse en ville. Arrivé à destination, Calmar découvre le corps d'une femme. Il s'enfuit. de retour chez lui, à Paris, il ouvre la mallette, y trouve des liasses de billets de banque. Il est devenu riche mais doit le cacher à sa femme, à ses collègues. Il change. Sa vie va peut-être changer. Mais est-ce possible ?
On trouve dans ce roman un thème cher à Simenon : La vie d'un homme ordinaire bouleversée par le hasard, qui lui révèle les vides et les failles de son existence, ainsi que son manque de liberté.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour la première fois de sa vie, il dépensait de l’argent qui ne lui appartenait pas. Non. Une fois, il avait volé, réellement volé, en connaissance de cause. Il avait dix ou onze ans. Il faisait chaud, comme aujourd’hui. À cette époque, ses parents et lui ne partaient pas en vacances. C’était, au contraire, la meilleure saison pour le commerce. Il arrivait à son père, après le déjeuner, de s’assoupir dans son fauteuil d’osier de la cuisine, où il sursautait lorsqu’il entendait tinter la sonnette de la boutique.
Il ne se souvenait plus où était sa mère ce jour-là. Peut-être à étendre le linge sur l’herbe du jardin ? En tout cas, il s’était glissé sans bruit derrière le comptoir et avait plongé la main dans le tiroir où on mettait l’argent. Il n’avait pris que cinquante centimes. Quelques minutes plus tard, il achetait un cornet de glace à l’Italien qui poussait sa charrette jaune dans les rues.
Il marchait ainsi, léchant la crème vanillée, quand il avait aperçu de loin un camarade de l’école. Et, comme ce n’était pas un dimanche, comme il n’avait pas l’habitude de pouvoir s’offrir un cornet de glace les jours de semaine, il avait laissé tomber son cornet dans le ruisseau, puis s’était hâté de tourner dans la première rue à gauche.
Il était très rouge. Il sentait le sang battre dans ses tempes. Il s’était regardé dans le miroir d’une épicerie et, comme il était assez mystique, il s’était précipité à l’église pour se confesser.
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Il craignait de lui faire de la peine. C'est cela l'amour, non?
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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