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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce deuxième volet, Maigret mène l'enquête sur l'assassinat d'une femme découverte dans l'écurie du café de la Marine le long du canal à Dizy. Il se retrouve dans un environnement qui lui est fort peu familier (moi aussi!), celui des transports fluviaux, des écluses, des mariniers.
Comme à son habitude, il va s'imprégner des lieux, des habitudes de chacun, de leur quotidien, l'oeil aux aguets. Il va aussi beaucoup pédaler. Au sens propre comme au figuré !

J'ai beaucoup aimé être plongée dans l'univers de la batellerie et le quotidien de ces hommes et de ces femmes. C'est un petit monde en marge du monde, un monde d'habitués, où tous se connaissent plus ou moins, où l'unité de temps est cadencée par la traversée des écluses, un monde qui a aujourd'hui disparu. J'ai été surprise de découvrir qu'avant l'apparition du moteur, les péniches étaient communément tractées par des chevaux sur les chemins de halage, le long des berges. J'aurais plutôt pensé qu'elles utilisaient un système de roues à aube ou de vapeur, voire de rames. Ben non. Elles utilisaient des chevaux et si on remonte plus loin encore dans le temps, des hommes. Epoque oblige, on découvre aussi les rivalités naissantes entre bateaux à traction, bateaux à moteur et bateaux de plaisance.

Par contre, le titre m'a un peu gâché le plaisir. Il fait porter dès le départ l'attention sur ce charretier alors que Maigret hésite entre plusieurs pistes. Cela reste néanmoins un bon livre d'ambiance qui met en scène des gens simples à la vie dure et d'autres plus aisés avec cet énergumène de Sir Walter Lampson, colonel en retraite de l'Armée des Indes qui remonte le fleuve sur son Yacht.
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Canal de la Marne, à hauteur d'Epernay, 1930
Le corps d'une jolie femme étranglée est trouvé dans l'écurie qui accueille les chevaux tractant les péniches sur le chemin de halage le long du canal.
Maigret se rend sur les lieux et cherche à comprendre qui a tué Mary puis Willy, tout deux passagers sur le yacht d'un colonel anglais, retraité de l'armée des Indes.
A sa suite, nous allons emprunter des chemins détrempés, boueux, d'écluse en écluse, découvrir ce monde très fermé des bateliers fait de solidarité mais aussi de querelles notamment entre les péniches motorisées et les « tractées » afin de découvrir le meurtrier.
Cette fois, Simenon met l'accent non pas sur la carrure de Maigret mais sur sa placidité apparente, arpentant sous la pluie les portes des écluses pour interroger, observer et laisser parler son intuition qui le conduit à se détourner de l'évidence pour chercher ailleurs.
Lentement mais sûrement le commissaire nous donne la solution.
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A 28 ans, Simenon a déjà trouvé son Maigret. Il est même solidement posé avec sa technique d'enquête faite de promenades muettes sur le chemin de halage que l'on interprétera comme de l'imprégnation patiente.
Le commissaire a aussi de la présence, environ 1m80 pour 100kg, 45 ans, peu causant, voire bougon, surtout vis à vis de la hiérarchie.

Simenon le met à l'épreuve dans l'univers des éclusiers, mariniers et charretiers. Tout ce monde se retrouvant au bistrot avant, pendant ou après le boulot. D'où le verbe écluser... qui veut dire aussi trinquer.

Rien de spectaculaire dans l'une des première enquêtes, parue en 1931, pourtant une ambiance pittoresque le long d'un canal, où la grisaille quotidienne se lie aux vies parfois misérables des mariniers. Presqu'une confrérie, itinérante dans le rythme lent et lourd des péniches passant les écluses.

Mais une femme bien habillée est découverte étranglée dans l'écurie du Café de la marine. Récapituler les faits en les plaçant dans leur contexte est le travail tout indiqué pour le commissaire Maigret.

Rien de spectaculaire, pas de poursuite, ni de coups de feu, mais du rythme et des personnages forts bien décrits et identifiés.

Une enquête courte et rythmée comme je les aime.
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Simenon nous plonge dans l'univers de la batellerie de la fin des années 20, celle des péniches tractées par les chevaux, des mariniers, des éclusiers. Celle surtout d'une vie qui s'écoule lentement, durement.
C'est dans ce microcosme que Maigret va enquêter sur le meurtre d'une femme retrouvée sous la paille de l'écurie d'un café qui borde le canal de la Marne. Mais la victime d'apparence très soignée nous rapproche aussi d'une autre société puisque nous conduisant à un yachtman anglais, ancien officier de l'Armée des Indes, qu'on se serait attendu à rencontrer dans un roman d'Agatha Christie. L'évocation de l'imaginaire de la romancière anglaise s'arrête là car c'est bien dans la lourde atmosphère de Simenon que sommes invités, et c'est un Maigret massif, sombre, puissant qui... enfourche sa bicyclette ! et remonte la piste du crime.
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Maigret ce n'est jamais bien gai, là on atteint un summum de déprime !

Si l'on connait la chanson de Brel "l'éclusier" on peut la mettre en toile de fond pour mieux goûter la pesanteur et la tristesse de ce petit roman.

Dans le monde des écluses, des mariniers, des charretiers sur la Marne aux alentours de Paris, la pluie, la boue, une vie rude, loin des images d'Epinal que l'on nous vend pour caboter sur les canaux l'été. Qui voit encore les efforts fournis par les hommes et les énormes chevaux de trait sur les chemins de halage qui sont devenus nos lieux de balade... Retour en arrière, c'est dans ce monde que l'on retrouve une femme morte et là à Maigret de jouer.

Ce roman me fait penser à René Fallet, j'aime ces écrivains des petites gens qui donnent vie à des personnages quasi invisibles et tout à fait oubliés à notre époque.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Le décor de ce Maigret invite à la tranquillité et à la quiétude. J'ai découvert l'univers des écluses et le quotidien des habitants qui vivent le long des canaux de la Marne. C'est un décor que Simenon lui même a bien connu et dont il se sert pour y planter son intrigue.
Le corps d'une femme étranglée est découvert par deux charretiers sous la paille dans une grange à côté de l'écluse de Dizy. Il s'agit de la femme d'un colonel anglais possédant un yatch. Flegme britannique ou autre chose, ce décès ne succite pas beaucoup d'émoi à bord.
L'enquête de Maigret avance au rythme des peniches, j'ai trouvé cette lecture empreinte d'humanité très agréable.
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Avant tout une atmosphere qui vient d'une ecriture ancrée ( c'est le cas de le dire) dans ce monde à part qui a été celui des écluses et des peniches. Un souvenir d'enfant d'avoir vu cette histoire à la télé ( JEan Richard je crois qui jouait Maigret ) et ce sentiment vague du "déjà lu" qui flotte , page apres page. Mais evidemment, on ne se souvient pas du dénouement ...Et c'est plutôt mieux comme cela!
A lire ou relire ou redécouvrir!
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Dans l'ordre de la collection « omnibus » - une très belle édition d'ailleurs – c'est le deuxième « Maigret ».
Tout se passe autour d'une écluse de la Marne, son café de la marine, ses habitués, les péniches qui passent lentement tantôt à moteur et tantôt tirées par des chevaux sur les chemins de halage. Une jeune et belle femme, toute parée, comme pour sortir, est retrouvée morte étranglée dans une écurie où deux charretiers viennent de passer la nuit. Maigret s'intéresse aux hôtes d'un yacht, un aristocrate anglais flegmatique et alcoolique et ses acolytes, Willy et Vladimir ainsi qu'une dame, demi-mondaine et sud- américaine. L'étranglée était la femme de l'aristocrate, Sir Walter Lampson, colonel retraité de l'Armée des Indes, une vraie caricature d'Anglais qui ne laisse rien voir de ses sentiments. Il s'en passe de belles, visiblement sur le yacht, alcool et parties fines et pour cela on fait venir des filles de l'extérieur qu'on débarque ensuite. Et puis il y a cette péniche, « La Providence » avec Hortense, la marinière, la brave dame par excellence et son mari ainsi que leur charretier, Jean, vieillard taciturne et peu causant.
Maigret va donc enquêter dans ces environs avec Lucas qui vient à la rescousse et fait la liaison entre Epernay (nous sommes dans la Marne) et Paris. D'indices en indices, il finit par dévoiler toute l'histoire, bien triste d'ailleurs. Il y est question de changement d'identité et de métier. Et puis il y a tout le quotidien des mariniers, leurs habitudes, le temps pluvieux et sinistre, le temps d'horloge, qui comme l'enquête ou les péniches avance lentement, très lentement. C'est toute cette ambiance qu'a su recréer Simenon, comme il en créera d'autres dans d'autres milieux. C'est justement ce qu'on aime.
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Simenon nous dépeint dès le premier chapitre une atmosphère lourde, triste, pluvieuse.

Dizy, petit village de la Marne, au bord d'un canal latéral. À l'écluse 14 qui fait la jonction entre la Marne et le canal, la maison de l'éclusier et le Café de la Marine. Dans l'écurie attenante au café, à quatre heures du matin lorsque les abords du canal se réveillent déjà, le corps d'une femme est découvert dans la paille. Une victime qui ne cadre pas avec le lieu.
Maigret doit se familiariser, comme nous, avec les termes liés à cette vie de péniches, de charretiers, d'écluses. Pataugeant dans la boue, il erre sur le chemin de hallage pour s'imprégner de ce lieu particulier.

Une intrigue triste, oppressante. Une atmosphère poisseuse que Simenon installe avec des mots justes, qui percutent le lecteur. Que ce soit pour tracer les personnages, les lieux, le temps, l'auteur savait, indubitablement, manier ses phrases pour en faire ressortir un pouvoir évocateur qui m'impressionne et qui me plait énormément.
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Ce Maigret des années 1930 nous permet de découvrir la vie autour du canal de la Marne. Péniches à moteur mais d'autres avec des chevaux puissants et résignés à l'effort quotidien. Ecluses manoeuvrées à la main de nuit comme de jour, avec parfois des embouteillages à l'amont comme à l'aval. Bistrots misérables pour les hommes fatigués venant boire un café ou un ballon de rouge. Les mariniers et leurs compagnes toujours pressés pour ne pas perdre leur place sur le canal.

Termes techniques et itinéraires peu explicites (sans carte) créent un univers que l'on ne maîtrise pas et qui place d'emblée le lecteur dans un contexte d'exploration et d'aventure.

Maigret débarque pour enquêter sur le crime d'une belle dame découverte sous un tas de paille, dans une écurie. Ce n'est pas le cadre des hôtels parisiens! Maigret devra même faire plus de cinquante km à vélo (non électrique) le long du canal, belle performance mais quelque peu irréaliste.

Une communauté de besogneux, en lutte pour vivre (ou survivre). Mais où apparait pour quelques personnages féminins une grande humanité.
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