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Le weekend, quand la météo hivernale promet rafales de vent puis chutes de neige, l'heure est venue de sortir le cruchon de Mirabelle cher au Commissaire Maigret et d'ouvrir un Simenon.

Paru en 1932, « L'ombre chinoise » se déroule Place des Vosges, à l'époque où un modeste fonctionnaire pouvait y louer un appartement, et nous plonge dans les arcanes d'une famille recomposée avec ses haines cuites et recuites et ses conflits d'intérêts.

D'une cruelle finesse psychologique cette intrigue se joue dans des décors dont l'auteur décrit le moindre détail, hume la moindre odeur et va jusqu'à dévoiler les bretelles pendantes de notre rond de cuir.

Mais si nous faisons abstraction de ces détails, aussi datés que savoureux, nous découvrons une scène de crime intemporelle et donc très actuelle car l'attraction pour les liasses de billets est éternelle.

Un Maigret, parfumé à la mirabelle, qui est l'un de mes préférés.
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Lire une enquête du commissaire Maigret, c'est avant tout rentrer dans une atmosphère. En quelques phrases, quelques descriptions, on se retrouve propulsé au côté du commissaire penché sur le mort tout frais, point de départ de l'investigation. Et on va en croiser du monde, du beau et du moins beau, du cupide, de l'ingénue, du veule. Maigret s'immerge dans cette ambiance délétère, va jusqu'au bout du misérabilisme pour trouver la vérité qui n'est jamais belle à voir.
Très bon opus de Simenon, je recommande.
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Place des Vosges à Paris, un industriel est retouvé assassiné dans son bureau, en outre, une forte somme gardée dans son coffre-fort a été dérobée...

L'ombre chinoise est un Maigret exemplaire.
Le commissaire, à l'image de Simenon écrivant son livre, mêne son enquête sans se presser avec une économie de moyens et d'effets mais avec une efficacité imparable !

Les romans de Simenon que cela soient la série des Maigret ou ses fameux romans durs, présentent souvent des personnages tourmentés, sombres, pas toujours sympathiques mais toujours profondément humains.

Nous en avons encore un bel exemple avec Mme Martin, une femme aigrie, littéralement rendue malade par sa cupidité, sa jalousie, sa rancoeur...

L'ombre chinoise, est une très belle réussite de Simenon, un roman à conseiller sans hésitation à ses lecteurs comme à toute personne voulant découvrir sa prose.


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Ah ce style Simenon ! Un roman noir et un peu psychologique qui, une fois n'est pas coutume, se déroule à Paris, près de Bastille ! À une époque où toutes les classes sociales cohabitaient encore dans le même immeuble ! Ambiance sombre, pluvieuse, froide, silencieuse et sournoise : tout est dans le titre !
L'adaptation TV avec Bruno Cremer (S05E49) est à voir en replay en septembre 2020 sur C8 !

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Voilà.
Il était temps.
J'ai terminé, hier-soir, mon premier Maigret.
Le roman est daté, certes... Il y a beau temps que les tramways ont disparus de Paris et que le chapeau-melon est passé de mode.
Il n'empêche...
Il y a cette incroyable ambiance parisienne que Simenon restitue avec un soin maniaque: Cette place des Vosges et ses arcades, la concierge et l'arrière-cour où le crime se commet.
Ce Paris, où le lecteur passe d'une chambre d'hôtel de Pigalle à un appartement cossu du boulevard Haussmann. dans lequel se côtoient des milieux qui ne se mélangent pas ou si peu.
...Et le commissaire Maigret... le commissaire "Tout le monde", doté d'une carrure qui prend toute la page et d'une humanité aussi placide que presque bourrue. Maigret, comme une araignée policière au milieu d'une toile où le criminel va se jeter... où Maigret allume sa célèbre pipe avec ce bruit si caractéristique.
Maigret écoute, observe, parle avec tout le monde et ne s'en laisse pas conter ni impressionner.
Et que peuvent les insectes affolés, tournant dans la cloche où ils se sont enfermés... Ce nid à rancoeurs dans lequel l'argent devient obsessionnel.
L'argent qui fait le malheur.
Eh bien! si les autresMaigret sont de ce tonneau...
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Deux générations après le Pot-Bouille de Zola, les immeubles bourgeois parisiens cachent toujours les mêmes vicissitudes : les bonnes manières au premier plan, la position sociale inversement proportionnelle à l'étage occupé, la cage d'escalier rutilante au premier étage et pourrissante dès le second, les citoyens non conformes relégués au fond des couloirs sombres, les industrieux au rez de chaussée et la concierge dans la cour. Et derrière tout cela: l'argent.

Maigret a beau dans cette enquête trainer son pardessus et sa dégaine lourde sur la magnifique place des Vosges, il ne s'en laisse pas compter pour autant et l'amplitude de son dégoût est de plus en plus palpable au fil des pages, à mesure que se révèlent, par-delà les éléments de l'intrigue, les faces glauques, vénales et désespérantes des habitants propres sur eux du 61 place des Vosges.

Petit bijou que cette carte postale d'un Paris suranné dans lequel les silhouettes qui se meuvent trouveraient toute leur place dans la comédie humaine De Balzac!
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Ce n'est probablement pas le plus connu des romans de Simenon mais il me semble être celui qui décrit le mieux le commissaire Maigret dans ses enquêtes. Ici pas de police scientifique de haut-vol, le commissaire sait ouvrir les âmes, décoder les personnalités. Tantôt rugueux, exigeant, tantôt bienveillant et paternaliste, Maigret passe dans le roman, déduit, démasque, accuse et donne son avis d'homme. le roman nous donne aussi une petite vision du Paris de l'époque avec ses quartiers bourgeois ou plus populaires et la vie menée par les habitants.
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Début des années 30. Paris en novembre. Un temps de Toussaint. La nuit trop tôt tombée. Les rues de la capitale en théâtre d'ombres furtives. Crachin sur la ville. Cols d'impers relevés et foulards chauds de sortie. La cité se replie peu à peu sur l'hiver qui pointe du nez. le gris s'impose partout, sur les choses et surtout sur les hommes; Simenon impose l'atmosphère; il a, d'ailleurs, dans cette teinte là, une histoire à raconter ...

Place des Vosges. Un sombre immeuble sur cour. Vingt-huit locataires et copropriétaires. Un microcosme représentatif.
Un meurtre à l'étage. Un homme, Couchet, une balle pleine poitrine, a été assassiné dans son bureau éclairé. C'est l'ombre chinoise sur l'écran de la fenêtre fermée, immobile depuis trop longtemps, qui a attiré l'attention de la concierge. Elle donne l'alarme. Maigret est appelé. L'homme est retrouvé devant son coffre-fort entrebâillé, le haut du corps affalé sur son bureau en désordre. Une grosse somme d'argent s'est volatilisée.

Maigret va, comme à son habitude, regarder vivre plus qu'enquêter à la recherche d'indices matériels qu'il juge accessoires. Son but: déshabiller ses proies des épaisses peaux d'oignons qui masquent et protègent, disséquer les âmes jusqu'au noyau, ce buvard indélébile qui ne trompe plus personne. Qu'elles se démasquent d'elles-mêmes, qu'elles avouent pour libérer la pression. Ne pas aller les chercher à coups de preuves imparables; qu'elles se livrent pour ne plus souffrir. Les rencontrer en ami patient ou en ennemi immobile, aux aguets de l'aveu salvateur ou de la faute inévitable.

Maigret se poste en sentinelle attentive dans les coins sombres de la cour chichement éclairée; le long des étroits couloirs et paliers déserts; dans l'intimité si révélatrice, silencieuse ou bruyante, derrière les portes épaisses. le commissaire y guette des ombres plus que des hommes, celles accrochés à des vies étriquées ou évanouies derrière des illusions perdues, à des rancoeurs indélébiles ou des espoirs impossibles... Il y cherche un rayon de soleil ou la noirceur d'un trou noir, seuls vecteurs humains capables de conduire au meurtre.

Il a le choix, l'assassin est parmi 28 personnes ...
Il y a...
Mathilde, âme méchante, sombre et tordue, l'oreille sans cesse collée aux portes, aux aguets des autres et de leurs petits secrets. Sa folle de soeur hurlant dans la nuit quand son aînée n'est pas à côté d'elle.
Nine Moinard, douce âme chamallow, danseuse de revue, jeune maîtresse du défunt, plus en recherche de gentillesse que d'argent facile.
Edgar Martin, sa face de brave homme, ses gants de peau et sa petite vie de fonctionnaire. Son épouse, Juliette, éternellement accrochée à sa part d'ombre, à ses ambitions rentrées et à son mari terne et falot.
Roger, le fils du mort, éthéromane déconnecté, survivant aux crochets de son père.
Quelques autres encore ... insignifiants figurants du background ou, allez savoir, bien plus encore...
Mme Saint-Marc qui vient d'accoucher à domicile et dont les cris ont masqué le coup de révolver; deux jeunes filles à une fenêtre et les effluves de chansons entraînantes ...

Et par-dessus tout, ce mort que Maigret peu à peu comprendra, sourire aux lèvres, dans ses actes et ses abandons joyeux au fatalisme.

Le roman, plus qu'à l'ordinaire chez Maigret, est un patchwork d'hommes et de femmes aux destins emmêlés dans un lieu clos qui se suffit à lui-même pour tout expliquer. le roman, dès l'abord, donne au lecteur l'impression de jouer au Cluedo, si ce n'est que le lieu du crime et l'arme sont connus. le Colonel Moutarde, mademoiselle Rose ou le Professeur Violet semblent de sortie, mais Simenon impose vite sa patte qui sort le récit du jeu et le place dans le drame, noir, immensément noir. le lecteur ne joue plus si ce n'est aux échecs, Simenon conduira son assassin au mat implacable et sans pitié, il sera particulièrement détestable, une âme noire (saleté, va..!) parmi des âmes grises ...

Simenon ronge jusqu'à l'os son sujet en si peu de pages que cela en est un miracle de concision et d'efficacité. J'admire et je dis "encore"..!

Lien : https://laconvergenceparalle..
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J'ai procédé au tri de vieux polars remisés au grenier. J'ai constitué une caisse de Simenon pour la boîte à livres... Non, peut-être en revisiter un avant en choisissant un roman de petite taille, plébiscité par les Babeliotes...

Que nenni ! cette enquête fait la part belle aux pensées des protagonistes formulées par l'inspecteur placide. Elle est résolument désuète avec ses personnages veules.

Non, ces livres n'iront pas rejoindre ma bibliothèque. Je vais peut-être essayer un autre roman de cet auteur qui ne soit pas un Maigret parce que les ambiances et les personnages sont cependant bien campés.
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Quel talent Simenon a pour arriver à créer une athmosphère, à faire vivre des personnages et à les rendre vivants, présents, incarnés avec si peu de descritpions A peine le livre ouvert, à peine les premières pages tournées je me suis retrouvée dans l'histoire, dans l'immeuble, à voir vivre les gens, à voir réfléchir Maigret et à sentir l'odeur de sa pipe.
Une excellente intrigue policière, à la fois très simple, très évidente ( une fois arrivée à la fin du livre) et très finement et subtilement construite.
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