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Critique de dourvach


Difficile de dire mieux que l'admirable critique rédigée ici en 2015 par notre amie Woland pour souligner combien ce "Maigret et le client du samedi" (écrit l'année 1962, en "pays de Vaud" - doux pays de notre Lausannois universel, C.F. Ramuz...) est un fin chef d'oeuvre de psychologie humaine...

L'homme au bec-de-lèvre qui vient pleurer dans le gilet de Jules Maigret, l'a suivi comme une sangsue jusque dans son salon du Boulevard Richard Lenoir. En fait ce pauvre entrepreneur en Peinture & ravalement de façades lui expose une situation conjugale surréaliste : lui, Leonard Planchon, doit désormais dormir sur un lit de camp chez lui car l'amant de sa femme (un de ses employés) a pris sa place dans son propre lit... Un drame, d'autant qu'il n'arrive pas à passer au seul acte raisonnable et digne : c'est-à-dire tuer sa femme (qu'il aime toujours) et le dénommé Roger Etienne Ferdinand Prou (le bellâtre qui l'humilie...). Mais il y a aussi - sur la scène de ce méchant théâtre de boulevard (huis-clos sartrien insoupçonnable et abominable) - sa propre petite fille de 7 ans, Isabelle, dont il ne veut pas être séparé... Bref, un véritable dilemme cornélien cornélien...

Simenon est l'inventeur d'un monde (comme l'ont été Stanislas-André Steeman et le duo Pierre-Louis Boileau & Thomas Narcejac) : un monde tout empli d'odeurs familières, de sensations fugaces, de couleurs de pluie, d'humidité et de rayons de soleil. Simenon est un poète qui écrit "vrai" et sobre. Un dieu vivant de l'écriture, inventant et maîtrisant sa phrase [**] et sa bulle d'espace-temps au même moment : et jamais deux pareilles...

Mais je ne vous en dirai pas plus : foncez !!!

[*] Argh... et petit bémol.... car il nous faut vite dépasser la vision pénible et réductrice des "nouvelles couvertures" moches de cette édition du Livre de Poche... 100 % branchouilles, couleurs jurant bien ensemble, imageries surlignées de sur-signifiant (Bref, perso je ne dis pas "bravo" au Studio LGF, ni à Didier Gaillard / Plainpicture !). Tout ceci nous rappelle la laideur - "mais c'était pour faire populo" - des anciennes couvertures orange fluo des "Presses de la Cité" (années 50-70) : il est vrai que celles des précédentes édition en sépia étaient sans doute trop discrètes, belles et "classiques". le brave petit père Simenon mérite mille fois mieux que ce type d'outrage esthétique parisiens "censé mieux attirer son Gros Blaireau" ! Ces gros ploucs de Parigots nous prennent vraiment pour des méga-niais...

[**] Tiens, un exemple négatif en contrepoint "parfait" : suis accablé en lisant ces temps-ci la traduction française particulièrement feignasse du beau roman "L'invention d'Hugo Cabret" de Brian Selznick, déclinant des trouvailles comme "les yeux noyés de larme"... Grrr, pas possible de plomber les bouquins d'Autrui avec de tels lieux communs !!! Donnez-vous un peu de mal, m... !
Lien : http://www.latribudhotel.can..
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