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Jean-Pierre Siméon (Préfacier, etc.) Printemps des poètes (Éditeur scientifique)
EAN : 9782757808245
144 pages
Points (28/02/2008)
3.72/5   16 notes
Résumé :
Proposé par Le Printemps des Poètes, cet ouvrage réunit cinquante poètes contemporains de langue française. On y trouvera des poèmes signés par des auteurs tels que William Cliff, Ariane Dreyfus, Claude Esteban, Marie Etienne, Charles Juliet, Bernard Noël, Christian Prigent, Jacques Roubaud, Valérie Rouzeau, Kenneth White et bien d’autres encore. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici une anthologie originale et accessible qui rend hommage à la formidable variété de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Introduction de Jean-Pierre SIMEON

A ceux qui vont lire les poèmes qui suivent et qui ne lisent jamais de "poésie contemporaine" (expression qui signifie seulement que ladite poésie est écrite par des gens qui vivent le même temps que le nôtre), ni d'ailleurs de poésie tout court, je me permettrai de donner un conseil, un seul : en matière de poésie, ne croyez jamais ce qu'on vous dit. Qu'elle serait ceci ou cela, comme ci ou ça. Que, par exemple, les poètes d'aujourd'hui n'utilisent plus la rime, qu'ils sont incapables d'écrire des sonnets, qu'ils ne parlent jamais du prix du pain ou de la guerre en Irak, qu'ils ne savent plus chanter, qu'ils ignorent le rock ou le reggae, qu'ils ne s'adressent qu'à des spécialistes armés de diplômes, qu'ils n'ont pas d'humour, etc. La poésie d'aujourd'hui est si diverse que, pour chacune de ces affirmations, on trouvera le poème qui la dément. Donc, ne croyez rien : jugez par vous-même, jugez sur pièces. Pour lire les poètes que nous vous proposons, il ne faut que deux compétences : la curiosité et l'attention. On ne peut aimer tous les poètes comme on ne peut aimer tout le monde mais ça serait bien le diable si tout un chacun ne trouvait pas ici les quelques poèmes, les quelques vers qui le retiennent, l'émeuvent, l'intriguent, l'amusent et peut-être le bouleversent.
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« La poésie d'aujourd'hui est si diverse que, pour chacune de ces affirmations, on trouvera le poème qui la dément. Donc, ne croyez rien : jugez par vous-même, jugez sur pièces. »

L'introduction de Jean-Pierre Siméon, suivie de « Aïe, un poète ! » remet les pendules à l'heure. La poésie « ça sert à voir plus loin, plus profond dans l'obscur. À marcher tête haute dans l'inconnu. À apprivoiser la nuit qui est en soi et quand on a apprivoisé la nuit, on n'a plus peur des faux monstres, ou du moins on sait en déjouer la menace. »

Ce recueil offre aux lecteurs peu familiers des poètes un panel de la poésie contemporaine. Impressions vivaces et fugitives, rimes ou proses, ces poèmes courts balaient le champ des possibles et des ressentis. de Marc Alyn à Kenneth White, en passant par Aimé Césaire, Michel Butor, Zoé Valdès, André Velter, Nicolas Bouvier, Christian Prigent

Connus ou plus confidentiels, les poètes de cette anthologie entraînent le lecteur au coeur de la poésie.
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«  Dans mon pays on ne questionne pas un homme ému ». René Char
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Je recommande ce court recueil de textes de poètes contemporains dont les noms me sont inconnus, pour la plupart. A vrai dire, je n'ai pas beaucoup apprécié certains d'entre eux. D'autres, au contraire, m'ont semblé recéler de la beauté. J'en ai mis quelques extraits en citation. Ajoutons que le choix de textes a été effectué par Jean-Pierre Siméon. D'ailleurs, signant la préface du livre, il tente de définir (avec finesse et sans dogmatisme) qui est poète et ce qui caractérise la poésie: un point de vue qui m'a "parlé"…
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Je lis très peu de poésie et je connais les basiques : Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Victor Hugo... J'ai demandé de l'aide à ma bibliothécaire pour parfaire ma culture, et bien c'est loupé, je suis restée hermétique à ce livret. J'ai encore vraiment besoin d'aide.

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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Je vous conseille d'oublier tout ce que vous croyiez de la poésie jusqu'à maintenant, qu'un poème c'est forcément ci ou ça, de la rime, des vers bien balancés, de jolis mots, des sentiments tristes, qu'il faut l'apprendre par coeur, le décortiquer comme un crabe, l'analyser pour isoler le virus ce-que-le-poète-a-voulu-dire, j'en passe et des pires.
Prenez, par exemple, le cas de la rime. On la trouve dans la poésie, oui (dans la chanson et dans la pub aussi notez bien) mais elle est aussi indispensable à la poésie que la barbe à votre grand-oncle Nestor. Sans doute qu'elle lui va bien, la barbe, à Nestor mais est-ce qu'il ne serait plus Nestor sans sa barbe ? Et si je vous dis : "Ce matin enfin Alain mon cousin a pris un bain", de la rime il y en a en veux-tu en voilà, mais de la poésie ? autant que de léopards en Laponie !
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Portrait sensible ,de Dominique Sampiero,
Peut-on imaginer le visage d'un arbre, d'un nuage ou d'une flaque ?
Oui, en fermant les yeux,
Pour connaitre celui des hommes, c'est pareil, il faut fermer les yeux et écouter la voix de celui qui parle, avec ses lianes, ses fougères, ses orages et ses averses.
Derrière le portrait des apparences se cache le portrait sensible, là
où l'orgueil résiste, puis se moque des apparences, du pouvoir et de la réussite et fléchit vers les eaux tantôt sombres tantôt claires de la présence.
Rivière ou lac gelé, le silence est l'hiver de nos mensonges.
Derrière chaque mot, la lumière est précieuse, rare ou déferlante.
Derrière chaque mot, la vie nourrit la sève de notre parole et lorsqu'on l'écoute, rien, rien d'autre que la violence d'être ici, au bord du rire, au bord des larmes.
Derrière chaque mot, la faim, la pauvreté, la guerre, comme si de rien n'était.
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Lire un poème ce n’est pas rechercher les deux ou trois sens que l’auteur a voulu y mettre, mais aussi les autres. Ce que le poète a dit sans vouloir le dire, ce que vous voulez dire et ce qui veut se dire en vous, malgré vous, ça fait beaucoup, mais c’est cela traverser un poème: faire se lever une nuée d’oiseaux à chaque pas quand on traverse la place Saint-Marc à Venise. (p. 18)
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Nicolas Bouvier
PAYSAGE SANS PROPRIÉTAIRE

Dans la lumière livide de l'été
sous les rideaux entrouverts de la pluie
s'étend la terre silencieuse
ses bêtes blasonnées, ses feuillages assoupis
Que de houblons ! que peu de raison d'être !
et qu'ai-je à faire ici ?

Année du Chien, mois du Cheval
jour de malchance
était-ce ce jour-là que je suis disparu ?
Quarante ans, un lieu de naissance
trois corbeaux qui volent en rond
car j'avais même un nom
que vous n'entendrez plus.

(Nord-Japon, Genève, 1970.)
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Comme il est bon d'aimer
Il suffit d'un mot pour prendre le monde au piège de nos rêves
Il suffit d'un geste
Il suffit d'un sourire
Mais cent milliards de poèmes ne suffiraient pas
pour dire
comme il est bon d'aimer
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