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J'ai beaucoup apprécié le film (plus encore que le film de Jean Becker), charmante chronique d'Anne fontaine, qui retrouve là le meilleur de son cinéma, entre comédie très efficace sur le choc des cultures et peinture au vitriol d'un microcosme.

Anne Fontaine a donc adapté un célèbre roman graphique britannique éponyme, lui-même inspiré évidemment comme son titre l'indique, par le chef-d'oeuvre de Flaubert, est qui est construite sur l'air du diction "la nature imite l'art".

Publié en France en 2000, son Gemma Bovery est ressortie à la rentrée, augmenté d'une série de dessins inédits, et d'une préface d'Anne Fontaine expliquant les partis pris de son adaptation et les raisons de son coup de coeur pour cette oeuvre là. On apprend notamment que le roman graphique, genre à la frontière de la littérature et de la BD classique, est plus «libre» dans sa forme qu'une BD classique et utilise des outils de narration plus proches que ceux du 7ème art.

On entre ainsi dans le scénario d'un roman graphique comme dans un film et il n'est donc guère étonnant qu'après Tamaa Dreve adapté par Stephen Frears en 2009 (une adaptation qui m'avait laissé un peu mitigé), Anne Fontaine ait souhaité également mettre en image un roman graphique de P Simmonds.

J'ai lu le roman graphique de Posy Simmonds après avoir vu le film d'Anne Fontaine, et je pense que si j'avais fait le contraire, le film m'aurait très certainement moins enthousiasmé.

Il y a quand même des différences notables entre le livre et le film, ce dernier se concentrant bien sur le personnage de Luchini, impeccable en maître ès fantasmes, dont le seul plaisir est d'essayer de faire coïncider réalité avec fiction (littéraire)...

Dans la BD de Posy Simmons, le boulanger/ narrateur est toujours le témoin clé de son parcours, mais reste beaucoup moins acteur et bien plus en retrait que Lucchini. Et d'ailleurs, dans le film de Fontaine, les séquences les plus jouissives sont sûrement celles qui mettent en scène Lucchini et Gemma Atterton, avec quelques scènes supplémentaires par rapport au livre particulièrement jubilatoires (je pense à celle de la guèpe notamment).

bovery-livre3Pareil pour le sort réservé à Gemma : si les premières pages du roman graphique nous amènent immédiatement à connaître la mort de Gemma, ceci afin que le lecteur ait accès à ses journaux intimes, le film est plus flou sur la destinée de Gemma (désolé pour le spoil) avant la dernière demi heure, et le dénouement, qui là ressemble beaucoup plus à celui du livre.

En fait, le roman graphique axe beaucoup plus sur la vie de Charlie et sa femme avant de venir en Normandie, et les problèmes de Charlie et de son ex femme, qui sont totalement passés sous silence du film français.

On aime particulièrement la construction mêlant beaucoup de texte à quelques vignettes, complétant ou illustrant l'histoire et les dessins noir et blanc d'une beauté assez singulière, une construction qui permet croiser les points de vue de Gemma et de son voisin –et dans le présent et dans le passé-, et d'accéder à une multitude d'interprétations fort intéressantes.

Bref, si "Gemma Bovery" le film m'a sans doute plus emballé que Gemma Bovery le roman graphique, c'est certainement dû au fait que j'ai découvert le récit sur grand écran avant de le lire, car en dépit de ces quelques variantes que je viens d'énumérer, le film reste une adaptation fidèle- et particulièrement judicieuse- d'un roman graphique qui, de par sa construction et son idée de départ, s'avère être aussi original qu'ambitieux.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A tous ceux qui auraient le malheur de penser que la Madame Bovary de Flaubert n'est qu'une oeuvre littéraire désuète, Posy Simmonds impose sa variante légèrement modernisée : Gemma Bovery. Variation libre qui nécessite quelques adaptations permettant au mythe de se renouveler et de correspondre plus parfaitement à notre siècle. Si Gemma Bovery, à la manière de sa consoeur littéraire, tient un journal intime dans lequel elle épanche ses peines, ce n'est pas ce manuscrit qui nous permettra de prendre connaissance des malheurs et des réjouissances de son existence mais le récit d'un de ses voisins. Celui-ci est un amateur de bons livres et, forcément, le jour où il entend parler de Gemma et Charlie Bovery, il ne peut s'empêcher de penser aux personnages illustres de Flaubert –Emma et Charles Bovary. le rapprochement est d'autant plus pertinent que la réalité rejoint rapidement la fiction, alors même que Gemma Bovery semble à peine connaître sa quasi-homonyme littéraire.


Après l'enthousiasme débordant de sa découverte de la Normandie, de ses petits villages tranquilles, de ses boutiques artisanales et de ses vastes plaines, Gemma Bovery découvre bientôt l'ennui le plus dévorant –ennui qui deviendra ensuite dégoût puis haine. Charlie écope des plaintes de son infortunée épouse, et l'harmonie de leur couple ne tarde pas à s'étioler. le narrateur de cette histoire –leur indiscret voisin- est émerveillé par la précision avec laquelle la réalité rejoint la fiction… Ne manque plus que Gemma se dégote un amant. Evidemment, Posy Simmonds ne pouvait pas nous épargner cette coïncidence. Les temps modernes sont ce qu'ils sont : Gemma rencontre l'éphèbe qui viendra la sauver de sa monotonie au Leclerc de Rouen. Flaubert avait su faire plus romantique en son temps.


La question de savoir si le destin de Gemma Bovery suivra jusqu'au bout celui d'Emma Bovary ne se pose malheureusement pas et fait perdre à l'album de Posy Simmonds une partie de son intérêt. En effet, les premières pages nous amènent immédiatement à connaître la mort de Gemma, ceci afin que le lecteur ait accès à ses journaux intimes. Laissés à l'abandon, ceux-ci seront alors découverts par le narrateur. Si cette révélation d'entrée de jeu fait perdre à l'histoire une partie de son ressort dramatique, elle permet en revanche de croiser les points de vue de Gemma et de son voisin –dans le présent et dans le passé-, et d'accéder à une multitude d'interprétations intéressantes.


Pas aussi superbe et racé que le Madame Bovary de Flaubert, ce Gemma Bovery de Posy Simmonds nous amuse toutefois en nous laissant imaginer ce qu'aurait pu écrire Flaubert s'il avait vécu à notre époque. Les tragédies modernes peuvent être tout aussi puissantes que celles qui peuplent notre littérature : il suffit de constater quels imbroglios financiers et sentimentaux découlent des divorces, remariages et familles composées ; et si les amours semblent plus artificiels parce qu'ils se nouent dans des centres commerciaux et connaissent leur point culminant dans des parkings souterrains, ils conservent encore toute leur intensité émotionnelle. Voilà de quoi contenter la curiosité des lecteurs indiscrets qui avaient déjà aimé Madame Bovary
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Gemma Bovery raconte l'installation d'un couple d'Anglais en Normandie. Au début, tout va très bien. Mais très vite, Gemma s'ennuie et commence à regretter son ancienne vie...
Gemma Bovery est la première bande dessinée ou plutôt le premier roman graphique de l'anglaise Posy Simmonds. En effet, cet ouvrage se présente vraiment à la fois sous la forme de bande dessinée et d'une autre partie sous la forme de la narration, dictée par le boulanger Joubert, voisin éperdument amoureux de Gemma. Posy Simmonds joue bien évidemment sur la ressemblance de la Madame Bovary de Flaubert et c'est bien évidemment la force de Gemma Bovery. J'avoue que je me suis mise à la lecture de ce roman graphique par curiosité, sachant que je n'ai pas encore lu le grand chef d'oeuvre de Flaubert. le crayon de l'auteure est extrêmement soignée et intelligent. La lecture de Gemma Bovery a pour moi été un véritable plaisir !
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J'avais découvert Posy SIMMONDS avec la lecture de Tamara Drewe il y a quelques mois et par la même occasion le roman graphique.

Une fois encore la magie opère, fabuleux détournement de l'étouffant "Madame BOVARY" de Flaubert à la sauce anglaise avec un second degrés très fin.

C'est l'histoire de Gemma qui épouse un homme divorcé, Charlie Bovery à la suite d'une rupture sentimentale douloureuse et humiliante. Pour fuir l'emprise de l'ex-femme de Charlie et ses intrusions fréquentes dans leur couple et la venue de plus en plus fréquente des enfants de Charlie dans leur appartement étroit, Gemma persuade son mari de s'installer dans un village bucolique de Normandie en France.

Après quelques mois, Charlie, restaurateur de meubles et bibelots ancien s'intègre parfaitement à cette vie calme qu'offre la campagne. Gemma quant à elle s'ennuie, n'a pas beaucoup de point commun avec son mari. Elle décide de reprendre en main sa vie en commençant par perdre le poids et reprend confiance en elle et fait une rencontre déterminante qui va être le début de sa perte.

Effectivement des le début, le narrateur Raymond Joubert nous apprend la mort de Gemma. Intrigué par cette jeune femme et la ressemblance de son patronyme avec la célèbre oeuvre de Flaubert, dés son arrivée au village, il se lance alors dans une enquête pour lever le mystère sur les conditions de sa mort, persuadé d'en être le principal responsable.

L'association du texte et des dessins est parfaite, j'ai retrouvé le même plaisir de lecture que pour Tamara Drewe, j'aime beaucoup le roman graphique, plus long à lire qu'une BD, plus approfondie, on entre dans le scénario comme dans un film. L'auteure nous balade dans une bien triste histoire de femme mal aimée. J'ai beaucoup apprécié les observations teintée d'humour des traits caractérisant les anglais et les français ! Une intrigue rondement menée qui tient bien le lecteur en haleine.
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Réécriture réussie du roman de Flaubert. Gemma est une illustratrice et décoratrice anglaise aigrie après sa rupture avec un beau blanc-bec. Elle trouve du réconfort auprès de Charlie Bovery, divorcé, deux enfants, une mégère pour ex et peu d'ambition pour projet de vie. Après une vie en commun, ne supportant plus cette ex qui s'immisce dans leur vie et leur impose tout (de la garde des enfants à la marque des céréales et de la lessive), elle demande Charlie en mariage et l'invite à déménager de leur petit appartement, certes charmant, mais dans un quartier craignos de Londres. Lorsque son père ( ? à vérifier) meurt, elle décide d'utiliser l'argent pour acheter une maison en pleine campagne normande, sûre d'y trouver le calme, la vie bucolique, le charme paysan, le rythme de vie si particulier des français. Mais dès le premier hiver, elle déchante. Grommelle, regrette, évite les voisins anglais qui roulent sur l'or mais la payent pour de menus travaux de décoration. Lorsqu'un jour, elle tombe sur le jeune nobliau du village, venu s'isoler pour réviser ses examens de droit. Séduction, adultère, tout cela est connu. Un peu trop, d'ailleurs, pour le voisin boulanger qui n'en revient pas que « Gemma Bovary » soit venue s'installer en Normandie. Quand il découvre la relation adultérine, il s'inquiète pour sa jeune voisine, si semblable au personnage de Flaubert. Et puis, il est jaloux, bien qu'il peine à le reconnaître. Il tente donc d'intervenir et d'empêcher un drame inévitable à ses yeux. Mais la relation s'arrête d'elle-même, sans heurts. le voisin respire, mais pour peu de temps : le beau blanc-bec la retrouve par hasard et veut renouer avec Gemma, qui tombe d'abord dans ses bras avant de l'évincer. Pour le voisin, c'en est trop ! il identifie entièrement la voisine au personnage et craint maintenant pour sa vie ! [attention : spoiler] Il prévient donc Charlie, qui avait entre-temps quitté Gemma après la découverte de sa première relation. Par un concours de circonstances, lorsqu'il arrive sur place, le blanc-bec est aussi là, à tenter de sauver Gemma, étouffée par un morceau de pain offert par le voisin. La jeune femme meurt. Mais le voisin ne s'arrête pas là : il craint maintenant pour Charlie ! le parallèle est si évident pour lui ! Mais le veuf le rassure : Charlie ? non, c'est juste un surnom, il s'appelle Cyril. le roman se termine sur une petite pointe : de nouveaux voisins se sont installés, la femme s'appelle Jane, Jane Eyre.

Tout l'intérêt de ce roman graphique est de présenter une histoire désormais banale (une femme s'ennuie et trouve l'amour dans les bras d'un autre) sous l'éclairage volontairement oppressant de Flaubert. L'auteure s'amuse du voisin et du lecteur qui veulent voir, dans la proximité des noms, l'écriture d'un destin. Mais Gemma s'en moque : elle a bien l'intention de se le constituer, son avenir, pas de le subir ! Elle a des dettes ? elle travaillera d'arrache-pied pour y remédier, quitte à vendre la maison ; Charlie est parti ? elle prend conscience de sa bêtise et décide de revenir vers lui. Elle a eu des relations ? c'est elle qui y a mis fin. Non, Gemma n'est pas Emma et leur destinée, n'en déplaise aux lecteurs, ne sont pas superposables.

Indirectement, on prend conscience que la société et la situation des femmes ont bien évolué depuis Flaubert : Charlie a eu une vie avant Gemma, qui elle-même travaille et se montre financièrement indépendante ; sa relation adultère ne choque personne même si elle fait mal à son mari et l'ennui de la jeune femme perdue en pleine campagne normande paraît normal à tout le monde. de fait, plus aucune critique ne pèse sur Gemma et la compréhension remplace l'opprobre. le récit est mené par le voisin boulanger qui raconte les événements, de manière rétrospective puisque la mort a déjà eu lieu. Mais le discours indirect libre de Flaubert est maintenu grâce aux dessins qui mettent en scène Gemma et ses pensées, auxquelles le voisin a accès par l'intermédiaire du journal intime de la jeune femme. Ainsi, cela permet de respecter et de moderniser les voix narratives et de jouer sur les connaissances des personnages.
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"Gemma Bovery" de Posy Simmonds est bien une bande dessinée, mais, pour être plus précis, il faudrait parler de roman graphique. le texte y tient en effet une place importante s'associant à un dessin monochrome porté par un trait noir fin et précis. C'est ce qui fait la force de cette oeuvre. Posy Simmonds nous impressionne par sa grande maîtrise picturale, mais aussi par son sens de la narration.
L'histoire savamment construite qui, vous l'aurez compris d'après son titre, fait écho au célèbre roman flaubertien, est portée par un narrateur affreux, exaspérant mais hilarant : un certain monsieur Joubert, le boulanger du village normand de Bailleville et voisin d'un jeune couple anglais venu chercher en France l'authenticité perdue de la vie anglaise.
Bien qu'ayant eu du mal à entrer dans l'histoire – j'ai surtout pu le faire à partir de la réelle entrée en lice de Joubert – j'ai été séduit par la distance ironique et critique prise par l'auteur, offrant une peinture sociale assez plaisante. Des bobos londoniens aux provinciaux normands, chacun y dévoile ses faiblesses, ses bassesses et ses ridicules. Mais, au-delà des personnages, c'est la distance prise avec le roman de Flaubert qui est intéressante. Une appropriation réussie qui permettra même à ceux qui ne connaissent pas "Emma Bovary" de lire sans manque l'histoire de son double.
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De Mme Bovary, je ne gardais que la fin du film. le roman est dans ma PAL depuis des mois. Et c'est là qu'arrive I., une collègue ayant capté mon goût pour la lecture, me proposant de me prêter un '' roman graphique ''. Mais-qu'est-que-cela-est-il-donc''? je suis intriguée, j' accepte. Me voici donc avec cette adaptation très libre de ce roman que j'esquive depuis si longtemps ; je m'y plonge et accroché dès les premières pages.
Moi qui ai toujours du mal à mettre un visage sur les personnages que les auteurs décrivent, je suis servie. L'écriture est fluide, ce qui est très bien pour la découverte d'un nouveau style. le parallèle avec Flaubert est subtile et bien amené.
I. m'a également confié un autre roman graphique ce même jour, je crois que je ne vais pas attendre très longtemps pour attaquer.
Quid de Mme Bovary, l'original ? Eh bien Gemma m'a donné envie d'ouvrir ce monument de nos classiques, donc je connais déjà la trame, certe, mais pas la faute à Posy Simmonds, mais à mes cours de français il y a quelques années ; l'instant de lecture restera intact.
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Gemma Bovery est une jeune Anglaise qui s'installe au fin fond de la Normandie avec son mari, Charles. Les deux Anglais découvrent avec délices le charme de la culture française : bon vin, pain, douceur de vivre. Et puis très vite aussi la pluie, la vie morne d'un village normand.

Le boulanger du village est un bon bougre, avec une forte imagination et une solide culture littéraire : ce sera le narrateur de notre histoire. Dès l'installation des nouveaux venus, il pressent que leur vie peut mal tourner, tout comme dans le roman de Flaubert. Et quand il voit Gemma se rapprocher du châtelain local, il tente d'empêcher le pire …

Considéré comme un des premiers vrais romans graphiques, l'oeuvre de Posy Simmonds est remarquable à la fois par la qualité des dessins et par le texte, les deux trouvant un équilibre parfait pour produire une oeuvre atypique, qui peut déstabiliser au premier abord : on est en effet tenter de lire à toute vitesse, suivant les images, ou au contraire de le lire à la manière d'un roman, dont les images ne seraient que l'illustration … Or ces deux lectures seraient une erreur tant les deux modes sont indispensables.

Concernant l'histoire elle-même, on se laisse prendre facilement à la paranoïa du boulanger, et on suit avec consternation la dérive de la jeune Anglaise, dont l'auteur a transposé le spleen flaubertien en une déprime contemporaine bien connue, même si elle semble avoir plus de caractère que son alter-ego du XIXe siècle.

Cette lecture est par ailleurs à compléter par le visionnage du film éponyme, d'Anne Fontaine, avec Fabrice Luchini interprétant à la perfection un boulanger à la fois sous le charme de Gemma et agacé par ses a priori sur les Français. le film est par ailleurs extrêmement fidèle, et va même plus loin que le roman graphique, en offrant une vraie touche comique dans les dernières minutes.

En bref une fiction franco-anglaise entre tragique et humour, qui ne peut pas laisser indifférent.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Des adaptations, des réécritures de Madame Bovary, il y en a eu des tas, mais celle-ci est vraiment au-dessus du lot. Quand Charlie et Gemma débarquent en Normandie, fraîchement mariés, le boulanger du village voit en la jeune femme une nouvelle Emma Bovary (il faut dire que son nom a une consonnance très proche), et il tremble pour elle tant il craint qu'elle ait le même destin tragique. Il tremble tellement qu'il finit par s'immiscer carrément dans la vie privée de la jeune femme.
Posy Simmonds nous tient en haleine au fil des pages, alternant BD et texte avec beaucoup d'intelligence et nous offre un joli moment littéraire, distrayant et habile.
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Quelle belle réalisation que cette BD qui joue sur la frontière entre une réalité observée en voyeur et une fiction qui s'est inscrite résolument dans l'histoire. Est-ce une réécriture de l'oeuvre de Flaubert? Est-ce l'écho de Madame Bovary dans une actualité contemporaine? Est-ce une adaptation? Une méta-adaptation? Est-ce un discours sur Madame Bovary ou est-ce madame Bovary qui nous interpelle dans une histoire d'aujourd'hui? Je ne sais s'il est possible de répondre mais, ce que l'on peut affirmer c'est que Posy Simmonds sait, par son dessin et sa prose, offrir une lecture renouvelée et envoutante dans ce que d'aucuns appellent un roman graphique.
Au travers l'harmonie qu'elle établit entre textes et images, Posy Simmonds nous raconte l'installation d'un couple d'Anglais en Normandie, le regard que porte sur eux un boulanger amateur de littérature et l'ennui qui vient gruger le destin de Gemma.
Cela demeurera tel un grand bonheur de lecture en images.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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