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Citations sur Le chant de Kali (22)

La maison de Rabindranath Tagore se trouvait dans Chitpur. Nous nous garâmes dans une rue très étroite et pénétrâmes dans une cour encore plus étroite, protégée par une grille. Nous dûmes retirer nos chaussures dans une antichambre avant de pénétrer dans le coeur de cette bâtisse à deux étages.
- Pour honorer Tagore, cette maison est considérée comme un temple, déclara solennellement Gupta.
Krishna retira ses sandales d'un coup de pied.
- A Bénarès, ou Varanasi, dit-il, le gouvernement a construit un édifice abritant une grande carte en relief de l'Inde pour apprendre aux paysans ignorants leur géographie. A présent, c'est un temple sacré. J'ai vu des gens venir adorer la carte. Elle a même son jour de fête. Une carte pour soulager les maux, vous vous rendez compte ! Tout édifice public, dans notre pays, finit tôt ou tard par devenir un temple, ajouta-t-il avec ironie.
- Silence, ordonna Chatterjee.

p. 196
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Parfois, même un mari sait quand il doit la fermer.
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Il est des lieux maléfiques qui ne devraient pas exister. Il est des villes malfaisantes où l’on ne peut demeurer. Calcutta est de celles-là. Avant Calcutta, pareille idée m’aurait fait rire. Avant Calcutta, je ne croyais pas au mal, et surtout pas comme s’il était une force indépendante des hommes. Avant Calcutta, je n’étais qu’un imbécile.
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Le principal brahmane releva son front du pied de Kali et se tourna face à nous. Puis lentement, il longea notre demi-cercle, comme s’il inspectait les corps que nous avions apportés en offrande. Il marqua devant moi un léger temps d’arrêt. J’étais incapable de le regarder, convaincu que le noyé ne serait pas accepté. Il continuait à dégager une odeur pestilentielle de vase, comme si par sa bouche béante, il eût soufflé une haleine putride. Mais le prêtre reprit son inspection silencieuse.
Risquant un coup d’œil, je le vis repousser sans ménagement de son pied nu le gros individu. Un autre Kapalika s’avança vivement et reposa sur le ventre creux du cadavre le crâne d’enfant qui avait roulé au sol. L’initié gisait, toujours inconscient, à côté de la vieille ; on eût dit deux amants impossibles arrachés à leur étreinte. Il était facile de deviner lequel d’entre nous la déesse noire tiendrait bientôt par les cheveux.
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Le mal. Mais il n'existe pas. Seul existe le pouvoir. Le pouvoir est, en effet, le seul grand principe qui régit notre univers. Tout ce que nous redoutons, nous le redoutons parce qu'une force exerce son pouvoir sur nous. Et nous cherchons tous à nous libérer de cette peur-là.
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Quelque chose dans la nuit de Calcutta agissait directement sur une zone archaïque de mon cerveau. Des bouffées de peur presque enfantine tourmentaient mon esprit
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A cinq mois et demi, elle marchait déjà à quatre pattes, un signe certain de grande intelligence, bien qu'Amrita ne fût pas d'accord avec moi ; et je ne me troublais nullement si, chaque fois qu'elle tentait de se mettre debout, elle retombait invariablement sur le derrière. Chaque jour, elle faisait des progrès pour parler. Bien que je ne pusse distinguer les mots "papa" et "maman" dans son babillage (même lorsque je repassais au ralenti les bandes que j'avais enregistrées), Amrita m'affirmait avec une ombre de sourire qu'elle l'avait entendue prononcer plusieurs mots corrects en russe et en allemand, et une fois toute une phrase en hindi. En attendant, je lisais à ma fille, tous les soirs, tour à tour, Ma Mère l'Oye, Wordsworth, Keats et quelques extraits soigneusement sélectionnés des Cantos de Pound. Elle montrait une préférence pour ce dernier.

p. 34
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Qu’il y eût un piquet de grève devant un hôtel noir comme du charbon à une heure trente du matin dans Calcutta inondée par la mousson ne me surprit pas le moins du monde.
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Notre enfant naîtra au printemps. Je veux que notre fils ou notre fille connaisse toutes les joies limpides, du chocolat chaud par les matins d'hiver et du fou rire par un généreux samedi après-midi d'été. Je veux que notre enfant entende les voix amicales des bons livres et les silences encore plus amicaux des personnes bonnes.
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- (...) N'avez vous donc jamais goûté au nectar du pouvoir ? Vous ne vous êtes jamais livré à la violence ?
J'hésitai. Je ne pouvais quand même pas lui dire que presque toute ma vie n'avait été qu'un long exercice de contrôle de mes emportements.
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