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Il n'y a rien a faire, il y a un truc chez Dan Simmons qui me laisse a chaque fois extrêmement admirative... c'est sa maîtrise du sujet et sa grande érudition.

Dans ce roman, il s'attaque à plusieurs monuments de la culture.
Le plus grand est sans aucun doute Sherlock Holmes. Il le reprend comme personnage central, tout en laissant au lecteur la possibilité de le considérer comme personne ayant réellement existé ou comme personnage de fiction. Sherlock Holmes se pose d'ailleurs,lui même plusieurs fois la question.
Comme l'auteur a mêlé avec brio personnages fictifs et personnages réels avec l'intégration de Henri James comme acolyte du célèbre détective.

A côté de ça l'auteur parle également du succès du vivant d'un auteur, de sa reconnaissance par ses pairs, de l'homosexualité à cette époque.

Il se penche également sur l'histoire américaine et ce qui a fait la grandeur de ce pays. Son histoire et sa population métissée. Sans prendre réellement parti il reconnaît que c'est l'histoire dans son entièreté qui a fait de cet état une grande nation.

Un roman extrêmement dense et maîtrisé, mais qui malheureusement souffre d'énormes longueurs et manque cruellement de rythme.

Peut être une nouveauté de la part de Dan Simmons, il y a un peu d'humour dans son écriture ( ce qui ne m'a frappée dans ses autres oeuvres).

Dan Simmons est et restera un grand écrivain, maîtrisant son sujet et pouvant se promouvoir dans les différentes catégories de la littérature.

Un roman risqué pouvant autant plaire que déplaire au admirateurs du Grand Sherlock.
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Henry James a décidé de se jeter dans la Seine. Un homme l'en empêche et l'écrivain reconnaît Sherlock Holmes qu'il a déjà croisé. Déguisé, le détective se fait passer pour un explorateur connu. Sherlock Holmes entraîne immédiatement son nouvel ami dans son enquête en cours.
Très vite, la question se pose : Sherlock Holmes est-il réel ? Même le plus célèbre des détectives en doute, n'a-t-il pas découvert que le 221b Baker Street n'existait pas ? Bien que les autres personnages réels du livre s'interrogent, cela ne les retient en aucune manière de se mêler à l'enquête. Et finalement, Mark Twain trouve la réponse :
« Vous ne comprenez pas ? Vous et moi ne sommes que des personnages très secondaires dans cette histoire consacrée au Grand Détective. Notre petite vie et notre sort importent peu au dieu-écrivain, qui que soit ce salaud. »
Le narrateur pointe de temps en temps le bout de son nez pour nous avertir qu'il ignore certaines choses ou qu'il va changer de point de vue.
C'est un petit plus qui rend certains passages savoureux, mais c'est loin de constituer tout le roman. L'intrigue est bien là et le livre ne se lâche pas. Il est long et certaines scènes se rattachent mal à l'intrigue. Bien que je me sois parfois demandé où l'auteur voulait en venir, je n'en ai pas moins trouvé la lecture captivante.
Un coup de coeur.

Lien : https://dequoilire.com/le-ci..
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« Ce que je veux dire, poursuivit Holmes, c'est que si je n'ai pas eu le plaisir de lire vos romans ou vos nouvelles, monsieur James, nombre de mes connaissances plus portées sur la littérature l'ont eu, dont Watson lui-même. Et d'après ce qu'ils me racontent, le récit que vous feriez de nos aventures les plus haletantes en Amérique aurait pour personnage principal une belle jeune femme, entourée de quelques lords et ladies, des dialogues obscurs y succéderaient à de vagues descriptions, et il ne s'y passerait rien de plus excitant qu'un faux pas verbal ou un retard pour le thé. »

Mais si Henry James est bien le personnage le plus exposé de ce roman, avec un Sherlock Holmes revenu aux affaires depuis la mise en scène de sa mort aux chutes de Reichenbach, il n'en est pas le narrateur. Les amateurs des romans de Dan Simmons trouveront donc leur content d'énigmes et de suspense dans ces aventures américaines, centrées autour de l'exposition universelle de Chicago (1893).

Si ce qui emmène les deux hommes, que tout oppose, à Washington est au départ une enquête d'ordre privé, rapidement un vaste complot contre le président Cleveland passera au premier plan de leurs préoccupations.

Ils seront accueillis à leur arrivée par des membres de la haute-société de Washington que Henry James connaissait bien, dix ans auparavant. Clover Adams, la fondatrice du club des « Cinq de Coeur » s'est-elle vraiment suicidée ou bien a-t-elle été assassinée ? Son mari semble inconsolable et lui a fait ériger un mausolée extravagant. Mais il n'est pas pour autant mis totalement hors de cause…

Des passages haletants, dont certains ont pour héros involontaire un Henry James pourtant d'ordinaire assez empoté, alternent avec des pages plus introspectives. Holmes a des doutes sur la nature de son existence, ce qui peut se comprendre !

J'aime les romans à énigme avec du style, au rythme un peu lent et qui prennent tout leur temps. En toute logique j'ai donc vraiment apprécié les aventures de ce duo improbable, qui, en plus, rencontre la fine fleur de l'intelligentsia artistique et politique des Etats-Unis de cette période.

Je remercie vivement les éditions Robert Laffont et NetGalley pour m'avoir permis de disposer de l'édition numérique de ce roman très réussi. Et qui, à sa fin, laisse espérer une possible suite.
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L'énigme du siècle ! Sherlock Holmes et Henry James qui s'associent pour résoudre l'énigme du siècle !

Rien que ça ! Pas celle de l'année ou du mois… Entre nous et rien qu'entre nous, c'est un peu usurpé cet ajout sur la couverture.

L'association aussi est un peu usurpée car le pauvre Henry James n'était pas chaud bouillant pour suivre Holmes et le caractère détestable et autoritaire du détective lui donnera souvent envie de se carapater.

Henry James serra comme un Docteur Watson qui doute des capacités du détective, qui n'a pas envie de prendre des risques et qui aura la chance d'être au bon endroit juste quand il faut, c'est-à-dire quand Celui-Qui-Rassembla-Les-Gangs prendra la parole pour leur exposer ses plans sur "Comment foutre le bordel partout". Mouais.

Un reproche que je ne pourrai pas faire à Dan Simmons, c'est son travail sur l'époque et sur les personnages réels qui se promènent dans les pages de son épais roman. Il maîtrise son sujet, il maîtrise les us et coutumes de l'époque, il sait comment faire évoluer et se croiser les personnages réels…

Et c'est là que le bât blesse : trop is te veel (trop, c'est trop) ! On passe plus de temps à assister à des dîners et à écouter les causeries de ces messieurs qu'à enquêter à proprement dit. Un peu, ça va, mais à la fin, on soupire de désespoir en se demandant quand est-ce que The Game va être Afoot !

De plus, Dan Simmons a eu envie de réécrire la partie de l'enfance des frères Holmes puisqu'il nous les fait naître dans les bas-fonds londoniens (ok, pourquoi pas mais bon, ça ne colle pas trop) et, par le truchement de Henry James, nous livre une partie des incohérences du Canon Holmésien et des erreurs dans les enquêtes. Cette partie-là, au moins, était assez drôle.

Son Sherlock Holmes ressemble au canonique, sauf pour certaines choses que je ne divulguerai pas (sauf si vous me payez), même si son côté drogué ressort un peu trop à mon goût (Conan Doyle en parlait moins) et que l'auteur a placé son enfance ailleurs que chez des petits propriétaires terriens.

Pour le fait qu'Holmes comprenne la langue des Indiens Lakota, ça reste tout de même un peu fort (même avec les explications) et que ce soit un membre de la troupe du Wild West Show, présent à l'expo universelle de Chicago, qui l'aide à résoudre son problème identitaire aussi.

Mon dernier problème (oups) concernera le Grand Méchant, Lucan (horrible prénom) qui, devenu le protégé du colonel Moran, n'a qu'une envie, c'est de tuer Sherlock Holmes.

Né auprès d'une mère aimante, enlevé à l'âge de 4 ans par le terrible colonel ensuite, nous n'en saurons pas vraiment plus sur ce personnage important, ne le croiserons jamais avant l'affrontement final…

Son ombre de tueur est là, dans les pages, mais l'auteur ne prendra jamais vraiment la peine de le développer plus, de lui donner de la consistance. Une erreur, selon moi. Comme celle que fit Conan Doyle en sortant le professeur Moriarty de son chapeau, mais lui, au moins, avait des circonstances atténuantes.

Une lecture en demi-teinte. le côté très documenté sur les personnages réels, les lieux, l'expo de Chicago en 1893 a fini par peser sur l'histoire, à l'alourdir, à ralentir le rythme de lecture. Les enquêtes de Holmes sont souvent foireuses sur du long court et le format des nouvelles va mieux à son talent d'enquêteur que des pavés de 570 pages.

L'énigme du siècle n'en est pas vraiment une, l'enquête d'Holmes sur le suicide de Clover Adams n'est pas vraiment une enquête, à tel point que je me demandais si nous aurions le fin mot de l'histoire un jour (tout ça pour ça ?) et j'aurais aimé un final où Holmes aurait posé la question "POURQUOI ?" au petit merdeux de Lucan.

Anybref, un apocryphe bien documenté, qui tient la route "historiquement", mais pas "canoniquement parlant", qui soulève les erreurs de Conan Doyle (nombreuses, on le sait), qui met en scène un Holmes souffrant d'addiction, courant après sa prise d'héroïne (merci Bayer) mais qui est assez lourd à lire du fait que le côté documenté phagocyte l'enquête.

Moins de pages auraient donné plus de rythme.

Merci tout de même au petit moineau qui m'a parlé de ce livre et que j'ai pu aller acheter en librairie afin qu'il intègre ma collection holmésienne (mais pas sur les étagères du haut avec les coups de coeur).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Commencé une première fois l'an dernier, j'avais fait une pause vers la page 150, quand j'ai voulu le reprendre, je ne savais plus trop de quoi ça parlait, je l'ai donc recommencé depuis le début et de nouveau, vers la page 160, je m'ennuie.
J'aimais l'idée d'une histoire qui mêle Sherlock Holmes et l'écrivain Henry James enquêtant ensemble sur le suicide suspect d'une amie du romancier.
Mais le roman est long, poussif, on ne sait plus ce qui est au coeur de l'intrigue tellement l'auteur part dans tous les sens, sans que ça soit intéressant pour autant.
Sherlock se demande s'il a une existence réelle, Henry James n'a plus le goût de vivre, les amis de Henry James sont fades, les célèbres Sebastian Moran et Irène Adler font figure de méchants, bref, rien de palpitant et comme j'ai des piles d'autres romans qui m'attendent, je laisse tomber.
J'ai pourtant lu et beaucoup aimé de nombreux romans de cet auteur, mais là, au bout de deux tentatives, je renonce.



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Un romancier américain populaire ressuscite un mythe littéraire, Sherlock Holmes et l'emmène aux Etats-Unis, à Washington et à Chicago pour l'inauguration de l'exposition universelle. Il croise Kipling, Théodore Roosevelt, et fait équipe avec l'écrivain Henri James. Dan Simmons ose, il se moque des défauts des nouvelles écrites par le bon docteur Watson, le prétentieux, mais elles ont au moins le mérite de retenir l'attention du lecteur, de le tenir en haleine, ces nouvelles ! Car ici, on est loin du page turner, trop de digressions, pas assez d'action, on est loin de la tension de l'échiquier du Mal, autre oeuvre de Simmons. Son intrigue n'est guère palpitante. Oui, Irène Adler et le professeur Moriarty sont de la partie, mais Sherlock Holmes semble plus préoccupé par ses interrogations existentielles que par la poursuite du mystère. C'est poussif, trop descriptif et au final décevant, malgré des passages plaisants. N'est pas Conan Doyle qui veut !
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J ai hésité a critiquer ce livre vu la réputation de l auteur , dont je vous avoue avoir lu il y fort longtemps Hypérion , qui ne m' a laissé aucun souvenir sauf peut-être un ennui brumeux et un arrêt de lecture , je n ai pas renouvelé l expérience depuis ( mais bon chacun ses goûts ) . Revenons donc au présent Tout d abord les personnages Henri James a la place de ce brave Watson pourquoi pas d 'autres continuateurs ont fait croiser des célébrités telles qu'Einstein , Freud etc a mon détective préféré . Mais je n en ai pas vu trop l intérêt le personnage , qui se trimbale un peu des cendres de sa soeur dans une tabatière , qui est un rêve de psy monté sur pattes reste conventionnel et falot . En fait il ne sert qu'a mettre en scène tout un cénacle de riches américains qui vont meubler le vide du scénario avec leur snobisme et les horribles problèmes de leur tristes vies de milliardaires . Iréne Adler est un ectoplasme n 'existant que pour avoir procréé , avec Sherlock , le méchant assassin de service , lui même ombre chinoise vite disparue . Sur le même thème de bébé holmés et maman diva si vous avez l 'occasion de voir un téléfilm de 1976 ( oui c est vieux ) Intitulé "Sherlock Holmes à New york avec Roger Moore dans le rôle titre , Pactrick Mc Nee ( john Steed de chapeau melon ) en Watson , Charlotte Rampling en Iréne et John Huston ( le réalisateur ) en Moriarty foncez , un vrai bijou kitch . Revenons à nos moutons . Je n aime pas trop que l 'on s'e n prenne au personnage pour l équarrir comme s'y était employé consciencieusement Michael Dibdin dans " le dernier défi de S.H " .Même si Doyle avait donné toute licence d'en faire se qui plairait a ses successeurs . Qu' apporte au récit ou même au protagoniste d'être né dans la misère avec un père alcoolique et violent ? de même ou est le plaisir , par l intermédiaire de James de dépiauter 3 nouvelles de Watson pour en montrer certaines incohérences ? On ne demande pas au roi des détectives d'être trop précis , mais de nous faire ouvrir des yeux émerveillés , nous ne souhaitons pas tous que le magicien révèle ses tours . Ou alors jalousie d'auteur, je ne suis pas certain que l oeuvre de M. Simmons égale dans 100 ans la célébrité celle d ' Arthur. d'ailleurs comme tous les auteurs il s'expose a lui aussi a être découpé tout vif . Enfin l'histoire " l'énigme du siècle " Yark Yark comme rirait le concombre masqué , si on oublie les petits secrets nauséabonds et les contorsions sociales des gros bourges cités plus haut , sachant que le président n'a PAS été assassiné ça lui fait un sacré croc en jambes a "l énigme du siècle Bien là j ai vraiment été très ( trop ) long alors Hop je sors
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Je viens juste de terminer le Cinquième Coeur de Dan Simmons.
Qu'est-ce qu'il a pu me mettre en rogne!
Mon mari m'a entendue grommeler tout le week-end des phrases du type 'mais pour qui il se prend celui-là?', 'et puis quoi encore?', 'euh Samuel Clemens c'est bien Mark Twain?', 'Mince 576 pages, dire que je ne vais même pas pouvoir le passer en Pavé dans le Challenge!', 'c'est une nouvelle de Henry James, ça?' etc.
Plusieurs choses m'ont prodigieusement agacée. le Narrateur a provoqué mon premier pincement de lèvres; il intervient au tout début pour étaler sa science sur Henry James avant d'avouer n'avoir aucune idée de la raison pour laquelle il tente de se suicider à ce moment-là au bord de la Seine, provoquant ainsi la rencontre avec Sherlock Holmes. le Narrateur disparaît et revient à deux reprises si je ne me trompe, une première fois pour parler du point de vue narratif et annoncer qu'il va désormais raconter l'histoire du point de vue de Holmes... ce qui ne dure que quelques pages. Puis, bien plus tard dans le livre, il nous joue le même tour qu'au premier chapitre: moi, pauvre Narrateur, ne sait pas ce que fait Henri James pendant ce temps... (bon, à ce niveau du livre je ne pinçais plus les lèvres, je grommelais, carrément).
Ensuite, l'auteur démonte allègrement les Aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle, avec une certaine délectation (c'est là qu'est apparu le premier 'mais il se prend pour qui celui-là?'). Evidemment que quelques-unes des nouvelles sont mal construites et tirées par les cheveux! Pas besoin de se taper la lettre A de l'Encyclopedia Britannica pour ça! J'ai trouvé ça assez petit de la part de Simmons. Je me suis consolée en me disant qu'il avait quand même aimé suffisamment les oeuvres originales pour en faire un pastiche. Mouais...
Le personnage de Sherlock Holmes a ensuite été entièrement détricoté: le Canon ne plaisant pas à l'auteur, les frères Holmes sont devenus des enfants des rues des mauvais quartiers londoniens avec un bref passage à la campagne histoire de rejoindre un tant soit (très) peu les éléments biographiques donnés au compte-gouttes dans les oeuvres originales (la fameux Canon) ; Sherlock n'a rien d'un gentleman mais a été acteur - ce qui colle assez bien avec le personnage original, j'ai fini par l'admettre à contre-coeur - , il a été très jeune en Amérique et parle lakota, ce qui va lui servir lors de l'exposition universelle de Chicago où un chaman le met en garde très précisément contre son ennemi. Sans compter le clou du clou: figurez-vous que Sherlock Holmes se demande s'il est un personnage réel ou un personnage de fiction! Thème qui est de plus en plus galvaudé, ne serait-ce que dans Sherlock Holmes aux Enfers de Nicolas le Breton que j'ai lu il y a quelque temps .
Enfin, comme tout bon Etatsunien qui se respecte, il a fallu absolument que Dan Simmons place cette aventure aux Etats-Unis. Déjà que les scénaristes et écrivaillons hollywoodiens et étatsuniens nous ont fait le coup à plusieurs reprises (bon, Conan Doyle l'a fait dans La Vallée de la Peur mais lui en avait le droit). Hors de l'Amérique, point de salut! Merci à J.K. Rowlins d'avoir résisté à la Warner qui voulait faire parler Harry Potter avec un accent américain et placer l'action aux Ussas ! (elle a cédé sur Les Animaux fantastiques, mais je digresse, je digresse). Aux States, M. Holmes ne rencontre que du beau monde en plus de Henry James, il fait la connaissance notamment de Mark Twain et, par digression de celui-ci Simmons nous présente même Harriet Beecher Stowe, Theodore Roosevelt -très antipathique d'ailleurs-, l'explorateur Clarence King, le vice-président des Etats-Unis, le Tout-Washington et même le chef cuisinier Charles Ranhofer fait une courte apparition à Washington, quittant opportunément son fameux restaurant newyorkais Delmonico's.

Malgré ou à cause de tous ces éléments j'ai lu le Cinquième Coeur jusqu'au bout car je n'ai pas pu m'en empêcher -il y a tout de même une enquête policière!- et aussi à cause de Henry James. J'ai lu très peu d'ouvrages de celui-ci et j'ai trouvé très intéressante la manière dont Simmons dépeint la relation complexe et distante qu'il entretient avec son frère, le psychologue William James, dont l'ombre l'écrase, ses déboires et ses remises en question d'auteur.
En soit, le Cinquième Coeur n'est pas un mauvais livre, mais le pastiche en lui-même n'est pas réussi, prenant trop à rebrousse-poil les amateurs de l'original, et la réflexion sur la Littérature et la réalité de l'être n'est pas convaincante.
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Cette fois-ci, Dan Simmons ne m'a pas embarquée totalement comme ce fût le cas pour ses romans très noirs comme l'Échiquier du Mal ou sa fabuleuse tétralogie des Cantos d'Hypérion.

Non, comme lors de ma lecture d'Ilium, je suis restée un peu au bord de la route, partagée entre une réelle admiration pour la complexité et l'aspect fouillé de ce roman ambitieux qui mêle plusieurs genres (policier, historique, aventure et exploration littéraire) et un certain agacement pour le rythme déroutant du roman. Si les quelques passages d'action sont très réussis avec poursuite et bagarre, ils sont trop peu nombreux car le reste du roman m'a semblé n'être qu'une succession de longues scènes dialoguées lors d'interminables repas, fourmillant d'anecdotes sur de nombreux personnages célèbres, écrivains, aventuriers ou hommes politiques.

Eh oui, que de monde dans ce roman qui se déroule presque entièrement aux États-Unis à la fin du XIXème siècle ! On y croise une foultitude de personnages ayant vraiment existé comme Sam Clemens (alias Mark Twain), Rudyard Kipling mais aussi Clarence King (géologue et alpiniste américain), Henry Adams (historien), sa femme Marian Hooper Adams (socialiste et photographe) dont le suicide est le point de départ de l'enquête de Sherlock Holmes.

L'originalité du roman réside dans l'association du personnage fictionnel de Sherlock Holmes à de vrais personnages historiques comme l'écrivain Henry James qui va l'aider dans son enquête. D'ailleurs, Sherlock Holmes a quelques angoisses existentielles qu'il partage avec Henry James puisqu'il se demande s'il est réel, tout en affirmant que le personnage de Moriarty est une pure invention de sa part et que c'est Watson qui a embelli ses aventures dans les romans de A. Conan Doyle. Savoureuse mise en abyme, malheureusement insuffisamment exploitée...

Le duo Sherlock Holmes-Henry James ne fonctionne pas très bien ; l'écrivain joue son rôle de Watson à contrecoeur, il est souvent très choqué par les extravagances du détective qu'il prend pour un fou ou un imposteur. Alors quand Sherlock Holmes lui dévoile que leur discrète enquête sur le suicide de Marian Hooper Adams (rappelons qu'elle s'est vraiment suicidée) n'est pas la seule raison de sa venue aux États-Unis car un vaste complot contre les chefs d'état du monde entier serait en cours, c'est trop pour Henry James qui se refuse à y croire ! Ce fût un peu trop pour moi aussi d'ailleurs, car cette intrigue tire en longueur...

C'est touffu, très documenté, et la réalité se confond souvent avec la fiction : ainsi le monument mortuaire érigé sur le tombeau de Marian « Clover » Hooper Adams existe vraiment, mais bien sûr Dan Simmons en fait une utilisation bien singulière pour les besoins de son intrigue. On visite la maison de Marc Twain, l'exposition universelle de Chicago de 1893, avec ses pavillons et ses attractions comme la première Grande Roue etc... Mais justement, pour moi, cela prend des allures de guide touristique qui freine la lecture.

Enfin, je crains d'être passée à côté de tout ce qui fait le sel de ce roman : en effet, il faut avoir lu suffisamment l'oeuvre d'Henry James et celle d'Arthur Conan Doyle dédiée aux aventures de Sherlock Holmes pour goûter parfaitement les analyses littéraires auxquelles se livre l'auteur avec subtilité au travers des anecdotes et des réflexions intimes de ces personnages.
Bref, vous l'aurez compris, ce roman me laisse des sentiments très partagés.

Challenge multi-défis 2021
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Un thriller pour le moins surprenant, entre rêve et réalité, qui associe un écrivain américain Henry James et un personnage de sir Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes. " Dan Simmons, " qui excelle dans plusieurs domaines – science-fiction, horreur et policiers – va entraîner le lecteur dans une folle aventure de la fin du XIXe siècle.

Un pavé de huit-cent-soixante pages, dont l'intrigue de départ, idéale pour le cerveau bien affuté de Sherlock, consiste à résoudre la mort de Marian Hooper Adams, qui se serait suicidée d'après les premières investigations. Aussi quitte-t-il Paris avec Henry James, le succédané du Dr. Watson, pour Washington.

Une lecture qui m'a surpris, par notamment : la question de l'existence réelle ou fictionnelle du détective privé posée maintes fois par Henri James, alors que nous suivons avec pugnacité ses péripéties rocambolesques, ainsi que d'innombrables digressions, que l'on pourrait trouver inadéquates mais qui imprègnent le lecteur de cette période – par exemple : sur l'architecture de la ville de Washington, sur le massacre de Haymarket Square – mai 1886 –, sur la célébration de l'exposition universelle de Chicago en 1893.

D'ailleurs, sur le dernier sujet, un clin d'oeil de l'auteur, Il y eu un escroc nommé H. H. Holmes qui pendant l'exposition, assassinait des clients de son hôtel pour s'accaparer leurs biens. Mais ce n'est pas tout, hormis une intrigue bien fournie, et surtout la description du monde de la haute société de l'époque, fondée sur la richesse, quand ce n'est pas sur la naissance, et sur le pouvoir quand ce n'est pas la richesse. Une peinture sans artifice de ce monde frivole, avec l'irrémissible besoin d'être dans l'apparence, de respecter les codes, et ceci pour exister dans ce monde !

À l'instar des commentaires parfois longs, " Dan Simmons ", se révèle d'une grande érudition, qui nécessite d'approfondir tel ou tel personnage cité, entre autres personnalités : Mark Twain, John Bunyan, Harriet Beecher Stowe, William James, Montague Druitt, Louis Agassiz, etc. À trop vouloir détailler, l'auteur risque de perdre le lecteur dans trop de circonlocutions.

Une bonne étude de moeurs de l'époque, animée par des grands noms de la littérature anglaise et américaine, et qui nécessite d'avoir la patience de s'immerger dans ce récit pour en savourer les vagues du suspens et de l'écriture. Et laissons la dernière parole à Sherlock Holmes : " Je ne devine jamais, James, je déduis ! ".

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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