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4,04

sur 1197 notes
Un livre que vous lirez les yeux écarquillés. Je n'irai pas jusqu'à affirmer que vous vous rongerez les ongles jusqu'au sang, mais il y a quand même quelques pages flippantes…
Le récit est simple et tordu à la fois. Vaguement complotiste, aussi. Dans l'air du temps, quoi ! et en même temps vieux comme le monde… Il part du principe que certaines personnes, dotées de pouvoirs télépathiques exceptionnels, peuvent dominer et contrôler les pensées de leurs congénères. Des hommes aussi différents que Raspoutine, Hitler, Khomeini, ou Ghandi auraient pu utiliser ce don…
L'histoire commence dans l'enfer de Sobibor ou deux officiers SS jouent aux échecs avec des juifs aux esprits contrôlés et transformés en pions humains. le jeune Saul Laski est l'un d'eux. Il échappera par miracle à la domination mentale de l'Oberst Wilhelm von Borchert.
Nous nous retrouvons ensuite dans les États-Unis des années quatre-vingt. Devenu psychiatre, Saul Laski passe son existence à traquer son ancien tortionnaire qu'il croit toujours en vie, même si entre temps il est forcément devenu un vieillard. Une série de meurtres inexpliqués à Charleston le remet sur sa piste.
Un flic obèse et une black croiront à son histoire aussi improbable que fantastique, et l'aideront dans sa traque.
En passant, Dan Simmons brosse un portrait peu flatteur de l'Amérique de Carter et de Reagan. Un pays toujours traumatisé par la guerre du Vietnam ; des communautés qui se regardent en chien de faïence ; une élite décadente…
Une histoire construite de manière originale comme une partie d'échec. L'ouverture pour ce premier tome. le milieu de partie et la finale pour les trois tomes qui suivent. D'ailleurs le jeu d'échec est une des obsessions de ces hommes dotés du Talent.
Un juif âgé, une jeune black, un flic obèse… C'est une sympathique et intrépide bande de pieds nickelés qui va s'attaquer à ces vampires de l'esprit sans foi ni loi. Car il n'y a pas que l'Oberst à être doté de ce talent nuisible… Sans trop en prendre conscience, ils vont mettre le doigt dans un engrenage infernal.
À la toute fin de ce premier tome, l'un des trois héros se retrouve en très mauvaise posture. On est tellement inquiet pour lui qu'il vous prend cette envie irrésistible de se jeter sur le tome suivant pour savoir ce qui lui est arrivé.
J'ai résisté héroïquement. Preuve indubitable que personne ne contrôle mon esprit…










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Lu trois fois, ce titre est mon préféré de Dan Simmons, le scénario est simplement génial et pour ce qui me concerne entre sans hésiter dans un top cinq en littérature fantastique.
Ils ont le Talent, c'est ainsi qu'ils se distinguent du reste de l'humanité, le "talent" d'asservir les volontés et de transformer leurs victimes en marionnettes dociles au service de leur perversité.
Ne cherchez pas de gentils parmi eux, ce sont des prédateurs nés à l'âme aussi noire que leurs desseins, ils agissent dans l'ombre et influent de temps en temps sur le cours de l'histoire.
Jusqu'à ce jour ils se faisaient discrets, certes, certains faits divers sanglants leur sont imputables par marionnettes interposées, mais qui pourrait le savoir ?
Ils se connaissent, ils se toisent, et s'il leur arrive parfois de s'affronter dans des combats mortels opposant leurs volontés, ils évitent le plus souvent de se rencontrer entre pairs, cela dit cela pourrait changer, car ils possèdent aussi un instinct de compétition viscéral...
Le récit est sombre et assez souvent dérangeant, nous sommes à la limite du genre "horreur", c'est même parfois carrément glauque...
Nous sommes aux Etats-unis dans les années 80, Saul Laski, rescapé d'un camp d'extermination a rencontré l'un d'entre eux quarante ans plus tôt et a depuis consacré sa vie à le retrouver de façon obsessionnelle.
Si vous n'êtes pas trop sensible et si vous avez le coeur bien accroché vous serez sûrement comblé par le talent (d'auteur) de Dan Simmons qui nous propose le genre d'histoire dont on ne ressort pas tout à fait indemne, c'est fort, et même très fort.
En rapport avec le titre, les échecs sont souvent évoqués dans cette histoire, mais rassurez vous, il n'est pas nécessaire de connaître les règles pour apprécier pleinement ce roman. Les trois parties de cette histoire portent les titres des différentes phases du jeu d'échecs, à savoir, "Ouverture", "Milieu de partie" pour le tome un et "Finale" pour le tome deux.
La première scène qui voit se dérouler une partie entre deux vampires psychiques sur un échiquier à taille humaine avec des "pièces" humaines est déjà en soi un moment de lecture marquant, comme dirait Kirzy, quel incipit !
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Ces deux tomes sont de pures merveilles : une galerie de personnages fascinants qui nous emportent dans leurs violences, leurs passés de meurtriers ou de victimes.

Les uns, tels des reptiles, sont cachés parmi nous et s'infiltrent dans nos cerveaux afin de nous manipuler et de nous "pousser" à les servir de quelque façon que ce soit.

Les autres, ont déjà subi ce viol mental et tentent par "tous les moyens" de retrouver leurs tortionnaires et de les supprimer de la surface du globe.

On assiste alors à une course-poursuite sanglante où le "talent" monstrueux de ces hommes et de ces femmes se déchaîne, transformant des quartiers entiers en zones de guerres.

Ce "pouvoir" a déjà été décrit et utilisé de nombreuses fois dans la littérature de science-fiction et le lecteur pourra se demander où est l'originalité là-dedans...

Elle est dans "tout le reste". On se délecte de ces individus à la violence froide qui se réunissent entre eux, comparant avec délectation leurs exploits respectifs, "festins" macabres, médiatisés ou non. Une aristocratie du mal qui se joue du reste de l'humanité entre Vienne et le Sud des Etats-Unis, entre thé et petits-fours, entre Ségrégation et Seconde Guerre Mondiale.

Dan Simmons fait preuve de tout son talent dans la peinture chirurgicale des affrontements, des corps qui souffrent, se criblent, se délitent. Il est dans le détail mais aussi dans la construction, avec des actions et des récits parallèles, des flash-backs, des histoires qui s'imbriquent dans le temps et l'espace.

Bref, un plaisir presque coupable à la lecture de cette brutalité, de cette animalité qui en vient à soulever de nombreuses questions en nous :

cette fascination qui nous empêche de poser ces tomes et nous les fait enchaîner sans reprendre notre souffle, n'est-elle pas un miroir de ce qui se passe dans le récit ? A savoir, des prédateurs qui sentent encore la charogne de leurs tueries passées mais qui attirent à eux les moutons, invariablement, obstinément, terriblement.

L'odeur du sang nous attire, tout aussi sûrement.

Proie potentielle qui rêve de devenir le chasseur.

Victime sur le point de basculer dans le camp du bourreau.

Génial. Horriblement génial.
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Une claque littéralement ...
Simmons plonge le lecteur dans un monde tellement bizzare , que l'on ne peut que se sentir un peu mal à l'aise...
Il va trés loin dans la description de la cruauté mentale , de la manipulation , il repousse les limites trés loin ...
On pouvait craindre une sorte de roman à la King , classique .
Simmons en livre ici l'opposé total .
Oui ce livre fait peur , et non il n'y a pas de monstres ou autres bétises de ce genre .
Il fait peur parceque le lavage de cerveau présent ici peut étre une réalité quand l'on voit les nazis , les communistes , les nationalistes , les souverainistes et autres endoctrinés .
Oui ce livre fait peur , parceque d'un coté il est trop réel .
Ce réalisme nous saute au visage , nous laisse muets , pétrifiés nous lecteurs qui avons entre les mains un ouvrage aussi puissant et effrayant .
Simmons fait a peine moins fort qu'Hyperion avec cet opus , et se place définitivement au sommet du genre .
A ne pas mettre entre toutes les mains .
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Certains hommes ont un Talent : celui de pouvoir entrer dans la tête des autres et de les manipuler aussi facilement qu'une marionnette. Toutes les explosions de violence inexpliquées, toutes les folies destructrices, qui fascinent depuis longtemps les hommes, leur sont dues.

C'est à une situation de ce genre que doit faire face le shérif Gentry : trois de ces personnes Talentueuses se réunissent pour discuter de leurs dernières performances, avant de se trahir mutuellement. Résultat : neuf meurtres dans la même nuit, de personnes sans liens les unes avec les autres, sans aucun mobile apparent. de quoi s'arracher les cheveux ! Il recevra dans son enquête le soutien de Saul Laski, ancien déporté qui a subi les attaques de l'un d'eux, qu'il poursuit désormais dans l'espoir de se venger.

L'idée de base est intéressante, mais sa réalisation souffre de plusieurs points faibles : d'abord, la surpuissance des méchants. On ne comprend pas très bien pourquoi ils n'utilisent pas leur Talent contre nos héros, ce qui pourraient régler leur problème en cinq minutes. Si quelques tentatives d'explication sont données pour nous expliquer que c'est difficile, elles ne tiennent pas la route puisqu'elles ne s'appliquent, visiblement, pas au reste du monde.

J'ai un peu de mal aussi à croire à l'existence du mal pur : à mon sens, chaque individu a de bonnes (ou surtout de mauvaises) raisons de « mal » agir. Ce qui n'est pas le cas de nos méchants, qui n'ont aucune raison particulière de se conduire comme ils le font : ils font le mal uniquement parce qu'ils ont la possibilité d'être maléfiques.

Point de vue de l'écriture, quelques soucis aussi. D'abord le côté thriller américain : les personnages secondaires meurent d'une seule balle tirée par un trou de serrure, tandis que les personnages principaux peuvent courir en évitant une centaine de balles, qui leur arrachent un poil de nez ou leur éraflent un ongle, mais qui, par chance, ne touchent jamais un organe vital. Et enfin, les dialogues sonnent faux, principalement quand on arrive aux noirs de banlieue : leur faire dire « mec » à la fin de chaque phrase et leur faire ignorer quelques mots compliqués (une faux, ...) ne suffit pas à les rendre crédibles. J'ai d'ailleurs eu l'impression que le récit baigne dans une atmosphère raciste assez désagréable : souvent du fait des personnages, mais l'auteur n'est pas exempt de fautes non plus.

Assez déçu donc, surtout au vu du plébiscite reçu par ce livre.
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Pénétrer dans l'esprit des autres et les diriger est l'ossature du roman. A mesure de ma lecture je me lassais de plus en plus par des longueurs qui m'ont finalement motivé à abandonner la lecture. Certains passages sont indéniablement bons, de l'ambiance policière, fantastique et de l'horreur, tout cela entremêlé, mais on piétine et l'histoire n'avance pas assez vite selon mon goût.
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Je suis allée au bout du 1er tome car je voulais quand même connaître cette fin... temporaire. Puis j'ai rapidement abandonné le 2e tome. Je m'attendais à une tout autre histoire peut-être, mais surtout j'ai trouvé les descriptions loooooooongues, mais loooooooooongues, nuisant à l'action, et au bout d'un moment, à mon plaisir de lectrice...
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On se fait parfois une idée à travers les critiques lues avant de se plonger dans un bouquin. Ce livre est le parfait exemple de la bonne surprise, pour moi : je craignais un clone de roman d'horreur de Stephen King, avec sa théâtralité télévisuelle, sa touche de surnaturel, sa violence et sa vision du monde plutôt en noir et blanc, avec des gentils gentils et des méchants méchants...
Ne vous méprenez pas. J'ai aimé Under the Dome et encore plus The Stand (Le Fléau).
J'avais peur de trouver le style d'écriture aux teintes franchement 80s de The Stand, qui a presque mal vieilli...
Et bien non! L'écriture de Dan Simmons est bien plus fine et tout aussi fluide qu'un bon Stephen King. du moins en anglais (j'ai aperçu une critique faisant la remarque que L'Échiquier du Mal avait vieilli et pas très bien. Traduction datée ?).
Oui, il y a surenchère de violence et d'horreurs, des complots à gogo, mais c'est bien là le thème ! La tension m'a accompagnée page à page, avec, presque, la peur de trouver une surprise macabre ou la disparition d'un personnage qui paraissait pourtant essentiel au détour d'un paragraphe. Malgré quelques longueurs certainement nécessaires à la mise en place de la phase finale de l'intrigue, on se laisse prendre par l'accélération progressive jusqu'au crash de ce récit épique.
On s'attache aux personnages réalistes et consistants, loin de la caricature, et on se prend à se réveiller avec la réalisation brutale qu'on espère, une seconde à peine, que l'un des montres prenne le dessus sur un autre, tout aussi dénué de conscience. On se fait bien balader par Mr Simmons.
Rajoutez donc au cocktail quelques éléments qui me font mordre sans réfléchir, soit une intrigue bien mêlée à L Histoire des années 30 aux années 80 et des ramifications politico-économiques à vous donner des cauchemars et voilà !
Un seul regret, je ne connais absolument rien aux échecs et je suis persuadée être passé à côté d'un tas de détails ou de vues d'ensemble de l'intrigue.

Un bonus dans mon édition datant de 2009, pour les 20 ans de la première publication de Carrion Comfort. Une longue préface, par Simmons lui-même, très intéressante et horrible à sa manière, sur l'écriture du livre et les mésaventures de Dan Simmons jusqu'à la publication. Également bourrée d'infos sur la formation de l'auteur et ses débuts d'écriture, qui donne sacrément envie de lire son premier roman.
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Très déçue par cet" Echiquier du mal" dont on m'avait chanté les louanges.
Je suis passé complètement à côté de cette histoire improbable d'êtres surpuissants prenant le contrôle psychique d'humains-marionnettes au service de leurs combats internes, ou de leurs perversions?

Il doit me manquer une culture, ou une sensibilité, ou les deux! pour apprécier Dan Simmons dans ce registre-là (alors que j'avais adoré "Terreur") car pour ma part je n'ai vu qu'une succession de scènes de violence gratuite, si bien qu'à défaut d'en appréhender le sens, ce fut une lecture poussive que je n'ai pas eu envie de poursuivre jusqu'au tome 2.
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Génial, ce livre transpire le mal et les plaisirs sordides. On se réjouit de voir à quel point Dan Simmons parvient à nous dégoûter tout en nous fascinant et on se prend à croire que ces manipulateurs existent peut-être vraiment. Tout semble calculé, on s'attache à tous les personnages d'une façon ou d'une autre et le dénouement est jouissif. Formidable et repoussant, les deux ingrédients d'un excellent bouquin.
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