AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de InstinctPolaire


Cette histoire pourrait se résumer par un immense poncif professionnel : " On voit de ces trucs, si quelqu'un écrivait ce qui se passe ici pendant un an, il aurait un putain de bouquin. "
Aussi simple que ça : Ouvres le service de la Brigade Criminelle pendant une année entière à un journaliste en immersion et vous aurez votre putain de bouquin.
Un grand tableau général des misères humaines d'une grande ville étasunienne dans toutes ses splendeurs. Une vision d'ensemble : Des flics, des tueurs, des victimes.

Les flics, ce ne sont pas ces héros que glorifient littérature et cinéma. Ce ne sont pas non plus ces incompétents racistes ou bouffés par le remord qu'aiment à présenter les journalistes. La seule chose qui soit sûre, c'est qu'on ne devient pas inspecteur de la brigade criminelle de Baltimore par hasard. Par instinct, par esprit méthodique, par envie de combler un quelconque vide ?... Peut-être. Par ?... Vocation ?... Jamais pour bien longtemps alors...

Les tueurs sont bien souvent – grâce en soit rendue à quelque force supérieure – de sombres imbéciles que l'on attrape sentant encore la poudre – les poudres... - ou les paumes de mains teintées de l'écarlate de leur victime. Les longues traques de serial killer ne sont principalement que l'encre des romans. Enfin, parfois ces tueurs ne deviennent que les futurs camelots du système judiciaire. Ils ne cherchent qu'à déprécier la valeur de leur acte odieux au grand jeu de la négociation pour raccourcir le temps qu'ils passeront derrière les barreaux.

Les victimes sont le comment qui obnubile les flics. Jamais le pourquoi, vision romanesque du sacro-saint mobile... C'est bien souvent l'absence de raison bien établie qui conduit un tueur à commettre son forfait. Dans la vraie... Vie, cyniquement, les victimes se résument souvent à des lignes de couleur sur un tableau avant de se sublimer en statistique politiquement ordonnées par les lieutenants et l'administration. Mais parfois, il reste une trace indélébile. Ainsi, le meurtre de Latoya Wallace, enfant de 11 ans, découverte assassinée et violée le 4 février ne trouve-t-il pas de conclusion heureuse...

Peu d'amertume et de mise en scène dans le livre de David Simon. Des fait, des personnes, des scène de crime et de vie de la brigade criminelle. Certes écrit avec une licence journalistique, usant en abondance de la digression pour donner cette vision d'ensemble.
David Simon devint le créateur de la série policière " Sur Écoute / The Wire ". Ce livre comme toile de fond. On peut simplement regretter que l'on est attendu 2012 pour traduire un livre publié en 1990... Portant sur des événements survenus en1988.
Mais comme le précise si bien un flic en toute fin de livre : " L'essentiel, ce sont les scènes de crime, les enquêtes de voisinage et les interrogatoires, qui se jouent sur la toile de fond d'une humanité imparfaite, il en sera toujours ainsi. "
Commenter  J’apprécie          300



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}