AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791092982114
147 pages
Éditions du Réalisme Délirant (05/05/2016)
4/5   27 notes
Résumé :
Le devoir de mémoire nous protège-t-il contre la barbarie ?

Un couple sans histoire part en voyage organisé, une surprise que fait Patrice à sa femme Hélène.
Un matin, deux hommes viennent les chercher. Dans le véhicule qui les emmène jusqu'au lieu de départ, ils font la connaissance d'un couple plus jeune.
Après l'enregistrement, le couple attend sur un quai avec quelques centaines d'autres voyageurs alors que les organisateurs ont dispar... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Mémorial TourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 27 notes
5
9 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Avis mitigé sur ce roman qui me laisse une impression difficile à définir. Je vais commencer par l'histoire. J'ai déjà entendu parler du dark tourism, dernièrement concernant les personnes qui se rendent à Tchernobyl, notamment, et je suis perplexe. Tous ces voyages doivent être entrepris pour des raisons différentes propres à chacun, j'imagine. Est-ce malsain ? Pas forcément, à mes yeux. Certains parlent de devoir de mémoire. On peut se souvenir autrement, il me semble.
D'un autre côté, entre visiter un camp de concentration et vouloir vivre un simulacre de réalité tel que relaté dans le livre, il y a une marge. J'en ai visité un, pour m'informer, parce qu'on n'apprend jamais assez. La partie musée m'aurait suffi, personnellement. Par contre, même si j'adore les concerts, je n'arrive et n'arriverai probablement plus jamais à remettre les pieds au Bataclan. Vous me direz que c'est différent, et ça illustre ce que je dis plus haut. Quant à ceux qui se rendent à Tchernobyl... là franchement, quelque chose m'échappe.
L'auteur a voulu dénoncer ce genre de tourisme qui semble faire fureur, que dire des agences qui le proposent ? Vous l'aurez compris, ça me dépasse. Et ce qui se passe dans le livre, jamais je n'aurais pu penser que ça puisse exister. du moins j'espère que ça n'existe pas.
Passons maintenant à la forme. J'ai plongé directement dans le récit, bercée par la belle plume de l'auteure, les personnages sont bien décrits, y compris les secondaires, et bien que ne ressentant aucune empathie pour ces amateurs de sensations malsaines, j'avais hâte de tourner les pages. mais au tiers du livre, les longueurs se sont fait sentir, ainsi que les redondances et doublons. Ma lecture se fit laborieuse et si on ne m'avait pas promis une fin magistrale, j'aurais abandonné. On n'en sort plus, de ces trains, il se passe bien de temps en temps quelque chose, mais le plus souvent, ça traîne beaucoup trop, du moins à mon goût. Ça m'a gâché la fin. J'avais hâte d'en voir le bout et je pense être passée à côté. C'est dommage.
Hormis ces écueils, je relirai peut-être d'autres oeuvres de Chris Simon, qui a su m'emporter au début. L'auteure écrit bien, c'est indéniable. C'est la raison pour laquelle j'ai ce ressenti mi-figue, mi-raisin.
Commenter  J’apprécie          169
J'ai bien apprécié l'idée de découvrir une période de l'histoire à travers un roman qui doucement amène à un thriller.
Ce qui m'a plu c'est le fait que les personnages pouvaient être n'importe qui. Ce sont vraiment des humains avec des sentiments et non des héros comme on peut parfois en avoir dans d'autres romans ou par exemple comme on pourrait s'y attendre…

L'histoire est intéressante. Personnellement j'aime bien cette période de l'histoire. Les lieux sont remplis d'émotions et cela doit être émouvant de pouvoir les visiter. Quand j'étais au collège j'ai eu la chance que mon collège accueille un résistant et nous permette de mieux comprendre et de vraiment réaliser ce qui s'est passé.
Ce qui m'a par contre vraiment manqué c'est le fait qu'il n'y ait pas vraiment de rappel de ce qui est véritablement arrivé à cette époque. Chris Simon met en avant un personnage qui s'y connaît en histoire, cela aurait pu être intéressant justement qu'il évoque des faits réels et pourquoi pas des témoignages de survivants. Je pense que cela aurait donné un vrai plus au roman et qu'il aurait pu ainsi être lu en cours pendant l'étude de cette période.

Le style de l'auteur est peut-être un peu trop léger pour un roman comme celui-là. Je n'ai pas assez ressenti l'aspect dramatique et je me suis parfois demandé si finalement il n'y avait pas une caméra cachée quelque part…
L'histoire est assez courte, c'est dommage et frustrant en même temps. J'aurais vraiment apprécié en découvrir davantage.
Je ne suis malheureusement pas arrivée à me mettre dans la peau de ces protagonistes. Je ne sais pas si c'est parce que l'auteur enchaîne peut-être trop rapidement les situations, ou si c'est parce que l'histoire est trop courte…
Les descriptions concernant l'ambiance et les lieux sont bien présentes et cela est vraiment agréable. Par contre, concernant les personnages et parfois ce qu'ils peuvent ressentir il n'y a pas assez de détails et finalement, parfois, je ne savais plus qui était qui… Ce qui est un peu dommage c'est que l'auteur se concentre sur quelques personnages alors qu'apparemment ils sont nombreux et il oublie donc rapidement les autres voyageurs.

La fin m'a surprise. Je ne m'attendais pas à ce genre de situation finale. Je pense qu'il aurait pu être nécessaire de rajouter quelques pages ou chapitres pour nous dire ce qu'étaient devenus les personnages et leur état d'esprit à la fin de cette aventure. En terminant ce roman je suis un peu restée sur ma faim… Au final on ne sait pas du tout ce que sont devenus les autres. L'auteur se concentre beaucoup trop sur le couple…
En résumé, un roman assez intéressant que je vous conseillerais pour découvrir le voyage interminable et unique que certains ont pu faire dans le passé. Par contre, si vous connaissez bien cette période ce roman ne vous apprendra pas grand-chose… c'est un petit peu dommage.

Lien : http://fais-moi-peur.blogspo..
Commenter  J’apprécie          90
Chris Simon que j'ai découvert dans « Lacan et la boîte de mouchoirs » est décidément surprenante. J'aime sa plume, drôle, efficace et qui fait passer des thèmes récurrents comme si de rien n'était, discrètement, tout en douceur et pourtant, elle envoie.


Je m'attendais à un livre sur la Shoah, je me suis dit voilà une histoire de famille, un secret de famille, un pèlerinage en Pologne… Certes, c'est aussi le thème mais le scénario imaginé est franchement destabilisant, noir et désolant : le dark tourisme, le tourisme réalité, le tourisme macabre dont raffolent beaucoup d'entre nous.

L'histoire, un mari aimant offre à son épouse un petit voyage, la destination est un secret. Hélène, l'épouse, a rendez-vous avec l'Histoire, direction un célèbre camp de concentration, passage obligé à l'ancien camp de Drancy puis embarquement musclé et immédiat dans la locomotive 231 dans le wagon à marchandise. Ça ne rigole pas, on s'y croirait, voilà un drôle de voyage organisé, Hélène qui s'inquiète pour son chat, est très vite dépassée par les événements.

Incroyable ce roman court qui se lit d'une traite. Imaginez-vous, trente-huit touristes entassés dans un wagon, sans eau, sans sanitaires, sans nourriture, bref comme ceux, qui plus de quarante plus tôt ont pris le même chemin, direction les camps de la mort. Là, c'était pas pour le fun, c'était vrai. Sacrés touristes, ils l'ont voulu, ils l'ont eu leur rendez-vous avec l'Histoire, mais la réalité les dépasse, ils ne s'attendaient pas à ce que ce soit si réel, à ce que ce soit si dur… l'Histoire. Et oui correctement historique, le petit voyage! Alors, au fil de la lecture, l'angoisse monte petit à petit, tout en douceur, entre drôlerie et stress, on suffoque avec eux dans le wagon, on a envie de boire, de faire pipi, caca, on se demande, mais ce n'est pas possible, ils ne vont tout de même pas envisager pour eux la solution finale… Incroyable roman ! On est plongé dans une sorte de télé réalité morbide, on n'est pas devant le poste de télé, mais on lit et on est sidéré, sur le cul pour rester polie.

Certes, il y a un attrait pour ce type de tourisme, qui fait du fric sur la souffrance, l'horreur, les catastrophes… On a des frissons garantis en visitant Oradour-sur-Glane, Auschwitz Birkenau, le Murambi Genocide Memorial Centre Rwanda, Tchernobyl… Je n'en ai visité aucun. Devrais-je ? L'effort de mémoire passe aussi par là ? Non ? Enfin, je ne sais pas. Mais alors, le tourisme réalité tel qu'il est présenté dans « Memorial Tour », fait peur et pourtant, il en attirerait plus d'une et d'un, ceux qui sont en maque de sensations fortes.

Les touristes voyageurs de la locomotive 231, en ont eu pour leur argent. Ca c'est sûr!

À lire car excellent !
Commenter  J’apprécie          40
Voyage en absurdie.
Ce livre est extraordinaire, qui pose sans prétention aucune et avec beaucoup de sincérité la question du devoir de mémoire ainsi que la tentation de plus en plus répandue de faire revivre à des touristes avides de sensations les pires abominations que l'être humain aient réalisées.
J'aime ce livre aussi par la liberté que prend l'auteur dans le récit, notamment pour certaines scènes, dont quelques unes ne sont pas dénuées d'humour. Par la manière dont le voyage se termine en fonction de « l'option choisie » (je ne détaille pas pour ne pas dévoiler l'histoire, mais j'avoue, oui, que parfois j'ai ri). Par d'autres scènes d'un réalisme étonnant (comment vit-on plusieurs jours les uns sur les autres sans aucune « commodité »). Par sa forme qui ne tombe jamais dans le pathos. Par l'enthousiasme des voyageurs qui montent dans le train. Une manière de ridiculiser les marchands (du temple ?) qui offrent ce type de prestations. de dénoncer le tourisme noir et l'imbécillité de ceux qui s'y précipitent. Par la manière qu'a l'auteure d'évoquer non seulement la déportation des juifs, mais aussi des homosexuels par exemple, dans un « malentendu » qu'eux-mêmes ne comprennent pas. Lisez ce livre, vous y trouverez un brin de cynisme cher à l'auteure qui nous a déjà prouvée qu'elle n'avait pas peur des mots, de dire et d'écrire ce voyage vers l'absurde et l'innommable en toute humanité et simplicité.
Retrouvez tous les ebooks commentés par l'Ebookivore, en cliquant sur le lien
Commenter  J’apprécie          80
Je ne suis allé qu'une fois à Oradour-sur-Glane et j'ai trouvé l'expérience malsaine. Il ne faut pas se leurrer : on croit faire un devoir de mémoire , alors qu'on fait juste preuve de voyeurisme. du tourisme noir, comme le dit Chris Simon. J'étais déjà convaincu que les nazis n'étaient pas des gens sympas, et je l'étais ni plus ni moins après avoir visité les ruines de ce village sacrifié, vu le vélo rouillé et entré dans l'église où ont péri 246 femmes et 207 enfants.
Le roman de Chris Simon part sur une idée géniale que j'aurais bien voulu avoir : des touristes payent pour expérimenter la vie de Juifs déportés vous-savez-quand (l'agence propose également au client de se mettre dans la peau de tziganes, de résistants ou d'homosexuels). Ils vont en avoir pour leur argent.
Le bouquin débute légèrement, trop légèrement pour moi : à la première personne du singulier et au présent. Quand ça commence comme ça, je me dis que le hihihi-kikoolol-mdr à la Grimaldinier n'est jamais très loin, d'autant que cette femme et son grand con de mari me sont immédiatement devenus antipathiques par leurs préoccupations de bourgeois.
Oui mais justement, l'auteur utilise ces figures pour dénoncer ce tourisme macabre perpétré par des hypocrites qui ne savent plus comment utiliser leurs RTT. A mesure que le train vers le camp avance et que le wagon se remplit, l'ambiance devient plus pesante, et c'est avec délectation qu'on voit ces touristes du macabre rattrapés par leur karma.
Le tout dernier tiers du bouquin, qui met un orteil dans l'horreur absolue, se dévore. C'est dans ces pages qu'on trouve le meilleur du bouquin, mais là aussi qu'on ressent une intense frustration.
Madame Simon, j'avais consenti à suspendre mon incrédulité pour adhérer pleinement à cette fable cynique. Tant pis s'il est improbable, voire impossible, qu'une telle... prestation puisse voir le jour, mais j'aurais été prêt à passer l'éponge si vous étiez allée au bout de votre idée, au bout du cynisme dont font preuve les neo-marchands, au bout de l'horreur que la Shoah a été. Vous auriez pu signer un grand livre si vous ne vous étiez pas contentée de donner une -somme toute - bonne et gentille leçon d'éthique à vos personnages.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’idée de partager et de documenter une telle expérience nous semble opportune. Le film nous fera un beau souvenir de voyage. Les enfants apprécieront de le voir. Ils avaient tellement envie de nous accompagner, mais le voyage est fortement déconseillé aux moins de dix-huit ans.
Au signal des premiers cliquetis, nous nous réjouissons tous. Enfin, l’aventure commence. Le train s’emballe telle une vieille chenille mécanique, il geint, crachote, puis rassemble ses wagons comme autant d’anneaux et s’élance définitivement dans une longue plainte. Il siffle deux fois sur les premières tractions puis file à travers la banlieue. La dernière fois que j’ai entendu une locomotive siffler, je voyageais au Pérou. Nous revenions du Machu Picchu. La nuit était tombée brutalement. Épuisés par la montée à pied sur le site, nous somnolions sur les banquettes rouges et dures du wagon. Je prends la main de Patrice.
Commenter  J’apprécie          80
Cet attrait pour le désastre, la mort, m’interroge, mais ce qui m’interroge le plus est le fait que les lieux de mémoire deviennent des lieux de tourisme de masse qui mélange les genres. Les images de touristes en short buvant du coca-cola ou se prenant en selfie dans ce qu’il reste des couloirs de la mort à Auschwitz est sinon indécent, du moins surréaliste.
Dans un article dans Télérama de 2011, le philosophe Alain Finkielkraut déplorait que le camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau soit devenu « le Djerba du Malheur », un lieu où le tourisme de masse vient brouiller le message originel, celui du souvenir : « On ne peut aujourd’hui sacraliser Auschwitz sans profaner Auschwitz […] Seulement, à partir du moment où on érige Auschwitz en temple de la mémoire, on en fait une destination touristique […] Nous sommes des proies consentantes de la grande malédiction touristique. Et c’est terrible, parce qu’il n’y a pas de coupable […] Je me dis qu’honorer les morts, respecter ces lieux, c’est aujourd’hui ne plus s’y rendre. » On se dit qu’il est difficile parfois de faire la différence entre tourisme morbide et tourisme mémoriel.
Commenter  J’apprécie          30
Mon mari n’intervient plus dans la préparation des valises, la seule fois où il l’a fait, c’était pour notre voyage de noces et cela avait fini en pugilat. Nous nous étions insultés, notre première engueulade de couple. Depuis, il me laisse l’entière responsabilité des bagages, même s’il lui arrive d’ajouter quelques objets personnels dans sa valise à la dernière minute. Il sort de la cuisine un torchon à la main.
- Tu ne veux pas me dire où on va ?
- Puisque c’est une surprise, lapin.
- Oui mais tout de même, cela m’aiderait à faire nos bagages.
Commenter  J’apprécie          70
Nous nous serrons sur la planche, tous les quatre en rang d’oignons. Et en route pour l’aventure. Ça me gratouille au fond de l’estomac comme à chaque départ. Cette sensation de lâcher prise…
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Chris Simon (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chris Simon
À travers une cinquantaine de films, Les Blank (1935-2013) nous a offert un regard intime et empathique sur la vie et la culture des communautés qui se trouvent souvent à la périphérie de la société américaine, mais dont l'empreinte a été déterminante sur l'identité du pays entier. Parmi les sujets abordés, citons les traditions cajuns, la fête du Mardi gras à la Nouvelle-Orléans ou la musique des Mexicains du Texas. En général, il signe ses films avec d'autres, Skip Gerson, Chris Strachwitz, Chris Simon, Gina Leibrecht et surtout Maureen Gosling, qui a travaillé pendant une vingtaine d'années avec Les Blank. Après la mort de Les Blank en 2013, son fils aîné, Harrod Blank, a transformé la société de production de son père en une organisation à but non lucratif, Les Blank Films Inc. Harrod a travaillé sans relâche pour terminer les films inachevés de Les Blank et préserver son héritage cinématographique pour l'avenir, il a restauré et remasterisé plusieurs des films de son père et termine actuellement un “nouveau” film de Les, consacré à l'artiste autodidacte Butch Anthony.
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier en lien avec la masterclass : Les Blank, Ross Brothers : l'Amérique en périphérie https://balises.bpi.fr/dossier/les-blank-ross-brothers/
Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Mémorial tour" de Chris Simon.

Qui est Sushi ?

un chien
un chat
un poisson

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Mémorial Tour de Chris SimonCréer un quiz sur ce livre

{* *}