-Comment on écrit " amour?"
On ne l'écrit pas, on le ressent. Winnie l'ourson.
"Qu'un touriste se fasse tuer (par un ours) et vous verrez que les choses changeront!"
Le père d'Elias tape du poing sur la table, contre l'ours imposé par Bruxelles, etc...en buvant avec ses copains!
Il se comporte comme un vieil ours mal dégrossi, surtout quand il feint d'ignorer sa femme, en pérorant ... L'arrière grand père avait touché une prime et le respect du village, jadis, en tuant un ours...
Justement, une ourse a été abattue! La femelle avait agonisé, un jour et une nuit, son petit gisant à ses côtés... Et la gendarmerie perquisitionne jusque dans les maisons. Les habitants du village passaient pour des sauvages, tous murmuraient mais personne ne parle !
Elias, un jeune garçon de 14 ans, trouve, sur son chemin, une boule de poils aux yeux ronds, sous un enchevêtrement de branches... (Une peluche adorable) le second petit de l'ourse abattue!
Qu'auriez-vous fait?
Laisser l'ourson blessé mourir de faim, dévoré par les chiens et les rapaces? Ou bien...?
Elias choisit de n'écouter que son coeur! Il court chercher son matériel d'escalade, pour remonter l'ourson.
Il va le cacher une bergerie vide, cueillir des baies, piquer dans les réserves de la famille...
Il se fatigue, manque des cours et ses notes chutent.
Et Elias va se retrouver tout seul!
En butte à la méfiance et au rejet, car on finit par savoir pour l'ourson. Son meilleur ami,Robinson, est peiné par le silence d'Elias.
- Tu ne me fais plus confiance ?
Même le berger FanFan, (qui vit comme un ours solitaire, pardon hein!) qui lui a beaucoup appris sur la nature, les animaux et la vie en haute montagne, se détourne d'Elias.
Le père d'Elias n'a plus de copains de boisson, on le soupçonne de duplicité. Une prime pour une brebis tuée par des ours qu'il élèverait?
Que va faire Elias? Abandonner l'ourson ?
Il pleure en y pensant, il pleure sur son amitié perdu, il pleure en pensant à la colère de son père, et à la peine de sa mère.
L'ourson gémit dans le creux de ses bras...
Il attendait Elias, derrière la porte et le regardait avec des yeux, comme des billes noires...
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Élias aime les balades dans la montagne. Il sait aussi s'occuper des animaux blessés car Fanfan, le berger taciturne, lui a tout appris.
Lorsqu'il trouve un ourson blessé, dont la mère a été sauvagement tuée, il ne peut faire autrement que d'en prendre soin.
Au village la colère gronde contre ces ours qui ont été réintroduits dans les Pyrénées alors que les brebis sont attaquées.
Élias devra alors se débrouiller seul pour ne pas déchaîner la haine des villageois. Jusqu'au jour où il ne sait plus comment s'en sortir.
Une très belle histoire qui raconte le courage de ce jeune garçon qui n'écoute que son cœur pour sauver l'ourson. Une histoire d'hommes et d'ours, qui ne savent pas toujours vivre ensemble.
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Rencontre inopinée avec une auteure, Quitterie Simon, sur un salon du livre jeunesse. Avec mes enfants, nous rêvions de tout plaquer pour vivre en forêt. J'ai donc à la fois été attirée par la splendide couverture aux couleurs automnales et par le prénom plutôt original de l'auteure. Et voilà qu'une pioche bien inspirée vient tout juste de jeter entre mes mains ce petit livre dédicacé.
La plume de Quitterie Simon sonne toujours juste, notamment dans la peinture de personnages ambivalents, tiraillés entre la colère et la bienveillance.
La réintroduction de l'ours dans les montagnes pyrénéennes ne se fait pas sans heurts. Mais est-il si facile de donner raison à l'un ou l'autre des protagonistes ? Qui est dans le tort : le berger qui perd ses brebis, son temps et son argent ; ou l'ours, qui ne fait que se nourrir de manière naturelle (plus naturelle sans doute que nous ne le faisons nous-mêmes) ? Difficile de trancher, et Quitterie Simon, native des Pyrénées, le sait bien, elle qui a choisi de montrer différents points de vue, sans parti pris trop flagrant.
Elias est attendrissant, lui, le fils de berger qui recueille un ourson blessé, malgré tout ce que cela implique dans ce petit village de montagne habité principalement par des éleveurs qui se battent quotidiennement contre l'Ours, contre l'État, contre les "écolos".
Non contente de prendre à bras le corps ce problème, Quitterie Simon traite également, de manière moins directe, du thème de l'amitié, du harcèlement scolaire, des préjugés. Le tout avec une plume belle, sensible et riche.
A la lecture de ce petit bijou, j'ai beaucoup pensé au film L'Ours de Jean-Jacques Annaud (1988) et à Belle et Sébastien.
Que vous ayez ou non apprécié ces oeuvres, je ne peux que vous conseiller la lecture de Un ours dans la bergerie.
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Dans les Pyrénées, la colère gronde entre les défenseurs des ours et les éleveurs de moutons. Quand Elias, fils d'agriculteur, trouve un ourson blessé et orphelin, il ne peut se résoudre à l'abandonner dans la forêt. Il décide alors de le ramener en secret chez lui pour le soigner malgré la peur que lui inspire la réaction prévisible de son père. Mais s'occuper d'un tel animal n'est pas chose facile et Elias ne tarde pas à être submergé...
Ce roman jeunesse aborde sans parti pris un thème de société : la réintroduction des ours dans les Pyrénées et ses conséquences pour les troupeaux en estive.
J'ai trouvé très touchante la relation qui se noue entre Elias et l'ourson : beaucoup de tendresse et en même temps, l'idée qu'un animal sauvage doit vivre en liberté et ne pas trop s'habituer à l'homme.
Les réactions de son entourage (famille, amis, voisins...) sonnent justes et montrent bien les différents points de vue que provoquent cette situation.
A partir de 10/11 ans.
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Le soir où j'ai réalisé cela, dans mon lit, il m'a semblé soudain que notre famille tout entière se détachait du village, de la vallée... Comme un morceau de bois de la coque d'un navire, arraché par la tempête, qui partirait à la dérive... Vers où allions-nous ?
Une fois au lit, je n'aurais plus entendu que les éclats de rires et de voix. Mais leurs discours, je les connaissais par coeur. Ma mère n'était pas là pour protéger mes oreilles, l'été, quand je montais retrouver Fanfan dans sa cabane de berger. La seule chose qui variait, année après année, était le nombre des bêtes tuées par l'ours. Tuées, ou tout juste effrayées. Et tant pis si le troupeau se jetait d'un même élan du haut de la falaise. Ou si les brebis, traumatisées, perdaient leurs agneaux avant de mettre bas. Voilà ce qui mettait les hommes d'ici en rage quand l'expert examinait LE cadavre pour les indemnités.
Je me rappelais certaines histoires qui se passaient pendant la guerre, où les héros ne pouvaient pas, non plus, tout révéler à leurs amis ou à leurs familles. Se taire c'était les protéger... Mais je ne trouvais pas les mots et Robinson m'en voulait, je le sentais.
La lumière , comme un incendie , me dévorait les yeux.
Nous marchions en silence , mon père et moi.